Le Petit Cephalophore

samedi, octobre 11, 2014

Sortie paroissiale à Saint-Denys de la Chapelle


En route vers les périphéries !

Pour la sortie paroissiale annuelle de samedi 11 octobre dernier, nous étions une petite trentaine autour du père Tardy pour nous acheminer vers Saint-Denys-de-la-Chapelle dans le 18° arrondissement-

Beau programme en perspective dans cette paroisse-sœur (à commencer par le nom) extrêmement chaleureuse, colorée et joyeuse (merci père Arnaud de nous avoir fait danser au son du tam-tam), au passé historique prestigieux – Jeanne d’Arc est venue y prier  après la bataille de Paris en 1429-
Elle accueille une communauté du Chemin Neuf, très engagée dans la paroisse, et bien d’autres groupes plus nombreux et actifs les uns que les autres dans l’immense nef de la basilique de plus de 1000 places qui jouxte l’église-


41 ans du père Roger : bon anniversaire !



Le menu pour nous était copieux (en dehors des pâtisseries marocaines et des gâteaux libanais : temps de convivialité heureuse (repas en commun avec certains paroissiens et le couple engagé du Chemin Neuf), temps de recueillement au cours de la messe en mi-journée  et de l’adoration du Saint Sacrement avant de nous quitter, temps de réflexion grâce aux deux conférences de Jean Guilhem XERRI, ancien président de « Aux captifs la libération », biologiste et psychologue en hôpital, très engagé dans la lutte contre la grande pauvreté-
Le père Sempère nous a fait un beau cadeau en le faisant venir : passionnant !


1° débat : Apres avoir développé les raisons du  constat de désamour entre l’Eglise et la société, JGX a expliqué toutes les raisons qui lui font penser que le christianisme n’est pas exclu de la société actuelle contrairement aux apparences : se remettre dans une perspective historique (l’Age d’or de l’Eglise n’a jamais existé), être attentifs aux grands rassemblements enthousiasmants tels que JMJ, fréquentation en hausse des abbayes, etc..., regarder aussi la vitalité des Eglises des autres continents.

Nous sommes dans une période de mutation : nous entrons dans la postmodernité mais : n’ayons pas peur du monde qui advient ! Le christianisme a toujours montré une grande capacité d’anticipation pour amorcer les changements.  Nous devons être conscients de ses atouts (mise en valeur de la personne, engagement dans la relation, capacité à cheminer avec ceux qui cherchent).
L’occasion actuelle est unique pour se décentrer de la peur du déclin et s’approprier ce qui fait le cœur de notre religion et son originalité : une relation personnelle avec le Christ mort et ressuscité pour nous, passeur entre Dieu et nous par l’Incarnation –
Un beau message d’espérance  pour relever la tête et prendre courage- 


 2° débat : JGX nous a montré quelques pistes pour mettre en musique le message de l’Eglise dans la société-
Parmi les blessures dont souffrent nos contemporains, il a souligne les problèmes de vieillissement et de dépendance qui ne peuvent que s’accroître (démographie), les souffrances d’ordre psychique, ce qui touche à la conjugalité et l’affectivité, enfin l’isolement et la solitude aggravés par la perte d’emploi, la perte de logement. Ce qui fait que des personnes deviennent transparentes – on ne les voit plus !
Il insiste sur le fait que l’exercice de la charité doit s’adresser à l’intégralité de la personne,  ne pas s’arrêter aux besoins primaires (se nourrir, se vêtir, se loger) mais faire émerger un échange humain, de personne à personne.
Pour lui, le service de l’autre n’est pas de l’assistanat mais prend son sens dans le fait d’accompagner et redonner autonomie et responsabilité.
Autre point : il nous faut assumer la dimension évangélique de la charité- la charité passe par nous mais nous dépasse : c’est le visage du Christ que nous découvrons chez l’autre souffrant-

JGX nous invite à la vigilance pour repérer les plus fragiles qui tombent si facilement dans l’anonymat, en particulier dans les villes.
Il nous invite aussi à soigner la qualité de présence (accorder du temps), à relire nos vies régulièrement et repérer quand nous sommes passés à cote, sans voir, sans s’arrêter-
Ralentir, donner du temps dans des petits gestes, humbles, modestes,
Appuyer sur ce que la personne que nous côtoyons est capable de faire, la remettre en posture d’acteur.
Développer bonté (qui est plus que gentillesse), miséricorde ET responsabilité-

La feuille de route est claire pour se tenir à sa juste place auprès des « grands blessés de la vie »,  en faire des compagnons de route pour chacun d’entre nous –
Merci a JGX de ce partage d’expériences et de  réflexions pleines de promesses de fraternité-
A lire prochainement son livre  A quoi sert d’être chrétien* - incontournable !

Catherine G.

* Jean Guilhem Xerri dédicacera son ouvrage lors des JAM à Saint-Denys... A ne pas manquer !


dimanche, octobre 05, 2014

L'éditorial du père Tardy : octobre 2014

La famille est une ecclesiola – une Eglise en minuscule, rappelait récemment le Pape François. Mais qu’en est-il des nombreuses personnes qui n’ont pas de « famille » (situations de célibat, de divorce, homosexualité…) Comment intégrer ces réalités fréquentes dans son chemin de conversion ?

Il y a quelques jours, nous recevions Mgr Eric de Moulins-Beaufort afin de nous introduire au synode sur la famille (5-19 octobre). Le travail se poursuivra l’an prochain et le cardinal Vingt-Trois compte sur nous pour participer à la réflexion, dans un dialogue libre et fraternel.
Il n‘en faut pas davantage pour que l’équipe du Petit Céphalophore consacre deux numéros à ce fameux synode : celui-ci avant et un autre après !

Dans notre quartier du Marais, nous sommes particulièrement bien placés pour être à l’écoute des situations familiales et matrimoniales les plus diverses. Nous faisons partie des six paroisses parisiennes sur  cent-quatre qui ont pris la question à bras le corps en répondant au questionnaire (un peu compliqué) du pape. Le curé que je suis peut être fier de vous !
La foi a toujours été audacieuse ! mais le poids des habitudes, l’étrangeté de l’agir chrétien au regard des mœurs de l’époque lui ont souvent donné des allures de rigidité quasi-névrotique. Il est possible que nous soyons aujourd’hui à une époque où il est possible de réduire un peu ce décalage entre apparence et réalité.
 « La vie attire comme la joie », disait le P. de Lubac ; comment rendre nos mots et nos concepts plus précis dans l’ordre de l’amour, afin d’avoir une attitude qui respire la vie, quelle que soit la circonstance ? Un critère s’impose à mon avis : on ne devrait pas, après avoir parlé, avoir besoin de se justifier : « je l’aime quand même, c’est mon enfant » ou encore : « ce sont vos actes que je réprouve, mais je vous respecte comme personne ». Car si c’est sans doute vrai, ça sonne faux.

Pour terminer, vous n’oublierez pas, j’en suis certain de découvrir les nouveaux séminaristes  de cette année, belle cuvée 2014… à la vôtre !



Monseigneur de Moulins-Beaufort à Saint-Denys pour parler de la famille



Famille : le débat est lancé

Jeudi 2 octobre, Mgr de Moulins Beaufort est venu présenter les enjeux du synode sur la famille qui se tient actuellement à Rome.

« Le synode commence le 5 octobre pour 15 jours et le pape nous demande de nous y intéresser », a déclaré Mgr de Moulins Beaufort, avant de préciser qu’il s’agit de « choisir des axes qui seront approfondis lors d’un deuxième synode qui se tiendra en octobre 2015 ». Chargé, pour le diocèse de Paris, de réaliser une synthèse des questionnaires sur la famille remis par les paroisses, celui-ci a remarqué que « les moins de 40 ans pensent que l’Eglise est un idéal et que chacun fait ce qu’il peut », tandis que « les plus de 60 ans pensent que l’Eglise doit changer sa loi car elle n’est pas possible à appliquer ». Il ressort globalement des réponses reçues que « les communautés chrétiennes doivent être capables d’accueillir toutes les situations vécues par les adultes et les enfants ». L’évêque auxiliaire a ajouté en outre que « nous devons avoir un vocabulaire plus positif et arrêter de penser que c’était mieux avant » car nous sommes plus exigeants aujourd’hui vis-à-vis du couple, nos arrières grands parents s’étant contentés souvent « d’une aimable cohabitation ». S’il était consulté, lui-même suggérerait au synode « qu’on corrige le catéchisme qui parle de la situation des divorcés remariés comme d’un adultère ». Concernant l’accès aux sacrements de ces derniers, le conférencier pense qu’ « il ne faut pas se polariser sur la communion dans la mesure où, pendant des siècles, elle n’a pas été au centre de la vie des chrétiens qui communiaient très rarement ». Mais pour éviter le sentiment d’exclusion, celui-ci a évoqué « ces adultes qui rejoignent la procession les mains croisées sur la poitrine ». Le père a aussi mis en avant le fait qu’il faudrait « développer une théologie de l’accompagnement de l’échec. Porter un échec ne doit pas être la fin de tout. Nous ne devons pas nous transformer en un village puritain où tout le monde regarde tout le monde et le juge ». Et de rappeler enfin que « le Christ est venu pour les pécheurs ».
Sylvie H. 

Mieux comprendre l'instrumentum laboris du synode sur la famille


Le document préparatoire (instrumentum laboris) au Synode des évêques sur la famille rassemble les résultats d'enquêtes menées partout à travers le monde, auprès du peuple chrétien, pour connaître la réalité vécue des familles dans l’Église. Le document prend acte sans faux-semblants des difficultés nombreuses et diverses rencontrées par les individus et par les prêtres au quotidien, et propose de les examiner à la lumière de la foi. La priorité nettement affichée est celle de « créer un milieu favorable et adapté à la communication du message évangélique ».

« On recommande au Synode d'aider à redécouvrir le sens anthropologique profond de la moralité de la vie conjugale qui apparaît comme une tension sincère à vivre la beauté exigeante de l'amour chrétien, mis en valeur en vue de l'amour plus grand, qui arrive à ''donner la vie pour ses amis''. »

L'objectif de ce Synode est ainsi de voir par quels moyens il est possible, aujourd'hui, de redonner tout son sens à la Famille chrétienne. Il s'agit avant tout de former des chrétiens heureux, et vivant leur foi de façon responsable, avant et pendant leur vie de famille.

Les enquêtes révèlent un fort désir d'évolution de la position de l’Église sur certaines questions, en lien avec les transformations globales de la société. Encore faut-il replacer ces questions dans le contexte plus large d'un « accompagnement progressif de chacun vers une maturité humaine chrétienne et authentique », qui est l'objectif principal de l'enseignement de l’Église. Ainsi, c'est dans la mesure où ils pourront permettre une meilleure transmission du message évangélique que des assouplissements pourraient être effectués. Les questions continuellement posées à l’Église en matière de contraception, de morale sexuelle, ou de situations de divorce, ne sont finalement que la composante appliquée de questions plus graves, et la résolution « technique » de ces questions n'est qu'une petite partie du problème. Mieux faire comprendre le sens du mariage et de la famille, par une pastorale et un enseignement plus larges, auprès des enfants, des jeunes, et des fiancés, est la première façon de toucher les individus pour qu'ils puissent vivre pleinement leur vie de famille chrétienne – pleinement, c'est-à-dire dans tout le bonheur que cela peut apporter, et non comme une contrainte.

Or on constate un écart saisissant entre la conception actuelle du bonheur individualiste, qui refuse tout engagement permanent, et la vision chrétienne du bonheur. La société mondiale est caractérisée par la dégradation des relations familiales, non seulement dans les cas extrêmes de séparations et de divorces, mais également par une réduction du temps passé en commun au sein de la famille, à cause des rythmes professionnels de plus en plus tendus, ou de l'utilisation par chaque membre de la famille des nouvelles technologies. Mais cet individualisme croissant signifie aussi que l'individu est seul pour penser la réalité qui l'entoure, ce qui le conduit à une certaine « relativisation », ou à une perte de repères, sans que cela s'appuie sur une réflexion profonde. Surtout, il est seul face à ses propres choix pour sa vie personnelle. Dans une société qui « considère le lien conjugal comme une perte de liberté de la personne », l'indissolubilité du mariage professée par l’Église, fait peur. Dès lors que l'amour est considéré comme un «  fait privé », dans lequel l'Eglise n'a pas à s'immiscer, « l'idéal de la famille est conçu comme un objectif inaccessible et frustrant » et la représentation de ce que peut être une famille s'affaiblit, laissant les individus seuls pour comprendre le sens du mariage. C'est pourquoi « il faut transmettre aux jeunes la certitude qu'ils ne sont pas seuls à construire leur famille, car l’Église est à leurs côtés comme « famille de familles ». C'est précisément parce que la famille est une chose difficile qu'elle a besoin de l’Église pour s'instaurer. « L’Église s'adresse à l'a famille de Nazareth pour confier les familles dans leur réalité concrète de joie, d'espérance et de douleur. En elle brille le véritable amour vers lequel toutes nos situations familiales doivent se tourner, pour puiser lumière, force et consolation. ».
Laetitia C.

Petite histoire des formes du mariage, du droit romain au code civil...

Parmi tous les droits de l’Antiquité qui connaissent un mariage dit « par étapes », c'est-à-dire un mariage qui s'opère sur la durée, commençant avec les conventions patrimoniales entre les deux familles et trouvant sa perfection dans l’union charnelle (c’est pourquoi Marie est déjà tenue à la fidélité envers son époux Joseph alors qu’elle vit encore chez ses parents), seul le droit romain conçoit le mariage comme un acte unique formé par le seul échange de consentement des époux (ou de leur pater familias s’il existe). La pronuba, digne matrone représentant Junon, déesse de la fécondité et épouse de Jupiter, invite les époux à exprimer leur accord en unissant leurs mains droites, signe de leur volonté de mener une communauté de vie et de partager tout ce qui relève du droit humain et du droit sacré (tel le culte domestique). 
Ce mariage consensuel romain est le modèle que retiendra le droit canonique naissant, lorsque l’Empire devient chrétien. Ainsi, deux chrétiens sont valablement mariés dès lors qu’ils ont échangé leur « oui ». (Les parents ne jouent plus qu’un simple rôle de conseil, dans le respect du principe canonique de la liberté matrimoniale.) Un prêtre peut être présent, qui remplace l’ancienne pronuba et bénit les époux, mais ce n’est pas nécessaire à la validité du mariage : les époux sont les « ministres du sacrement ». La présence du prêtre ne sera pas exigée avant le XVIème siècle : à partir du XIIIème siècle, le mariage est définitivement qualifié par le droit canonique comme étant à la fois un contrat et un sacrement, un contrat qui certes, n’est pas tout à fait comme les autres parce que son objet n’est pas simplement matériel, mais un contrat tout de même, qui se forme par le seul accord de volonté des époux. Du coup, pour échapper à la pression familiale, ou mus par de plus vils intérêts, nombreux sont ceux qui se marient en secret, sans autre témoin que le Seigneur lui-même. Mais ces mariages clandestins, quoique conformes au principe selon lequel seuls les époux sont les ministres du sacrement, ne sont pas du tout du goût de l’Eglise, en raison de la difficulté de prouver l’existence même du mariage. Et l’on voit ainsi nombre de tristes sires qui, ayant épousé une femme et s’en étant lassés, en épousent une autre prétextant que la première n’était pas épousée, et les voilà bigames… Les évêques n’ont donc de cesse d’encourager les futurs époux à se marier à l’église, devant témoins et avec la bénédiction du curé. Le IVème concile de Latran, en 1215, interdit fermement ces mariages clandestins. Une interdiction qui demeure insuffisante, car elle ne prévoit pas de sanction. Le mariage consensuel, quoique clandestin, est donc toujours valide aux yeux de l’Eglise et des droits séculiers, à une époque où le mariage relève du monopole du droit canonique. Le problème n’est donc pas résolu...

Au XVIème siècle s’opère la véritable rupture : soutenu par les Etats catholiques, le concile de Trente réforme la nature juridique du mariage : le seul consentement des époux ne suffit plus à former le lien matrimonial, il faut en outre respecter certaines formalités, cette fois sous peine de nullité. Le mariage devient un contrat solennel. Sont exigés désormais : la publication des bans dans les paroisses des époux, la présence de témoins et du prêtre lors de l’échange des consentements (qui se fait généralement à l’église) et l’inscription du mariage sur les registres paroissiaux, ce qui permet de prouver le mariage de manière irréfutable.


En France, c’est la Révolution qui va poser la distinction entre mariage civil et mariage religieux. Dès 1791, le droit français ne connaît plus que le mariage civil, qui reprend les formes du concile de Trente en les laïcisant (!), le maire remplaçant le prêtre. Enfin, suite au concordat de 1802 conclu entre Bonaparte et le pape Pie VII, seuls des époux mariés civilement peuvent être admis au mariage religieux. Voilà pourquoi il faut aujourd’hui se marier devant Monsieur le maire avant de se marier devant Messieurs les curé, pasteur, rabbin ou autres : une subordination du mariage religieux qui n’a pas posé de difficulté tant que la conception du mariage était la même en droit civil qu'en droit canon…
DT

La rentrée des séminaristes 2014-2015


Question aux anciens : «Es-tu le même ou as-tu changé depuis l’an dernier ?»

Martin : « Non, je ne suis pas le même, forcément. L’année a été assez éprouvante (au sens propre). Il y a eu beaucoup de nouveautés, comme le chant, et beaucoup de fronts à gérer en même temps : paroisse, études, vie de prière, vie en communauté avec la découverte des frères et du fonctionnement de la Maison. Cette année, je peux m’appuyer sur les paroissiens que j’ai rencontrés (au KT notamment) et sur les enfants. Et puis, on a changé de statut, on n’est plus les « petits nouveaux ». Je suis « chez moi », du coup, c’est plus facile. C’est cet été, lors de ma retraite (car l’an dernier tout était trop rapide), que j’ai compris clairement (en lisant le commentaire d’Augustin sur la première lettre de saint Jean) que le seul moyen de lier ensemble tous ces domaines différents, c’était l’amour. Face à tous ces combats, à l’accumulation des petites contrariétés qui énervent, c’est l’amour qui sauve. Ce que je fais cette année ? Cool ! Le KT CM2 et les visites aux malades. Et je suis heureux d'accueillir les nouveaux !»

Camille : « Le même, oui, mais pas tout à fait ! Ce qui demeure, c’est mon désir de servir le Christ, là où je suis. Ce qui a changé, c’est l’arrivée des nouveaux frères. J’en suis heureux, car voir des jeunes qui sortent d’une année de discernement, cela me replonge dans mon histoire tout en me donnant une hauteur de vue que je n’avais pas avant. Quant à moi, j’ai changé dans ma connaissance de la paroisse et de son fonctionnement. Elle est portée par les fidèles. Ma vocation aussi est portée par l’attention, la prière des paroissiens. Du coup,  elle se déploie car je ne suis plus seul à la porter ! Mes relations aux autres aussi ont changé. L’an dernier, on est arrivé comme ça d’un coup, on était immergé dans une vie paroissiale qui nous précédait : j’ai dû plonger dans le bain ! Et j’ai vécu de belles choses, en particulier au KT ou au camp scout cet été. Cette année, je ferai le KT CM2 et serai un des chefs des Eclaireurs. Un conseil aux nouveaux ? Oui : ne pas s’économiser ! »


Question aux nouveaux : « Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous voici ici, à Saint-Denys ? »
Sébastien : « J’ai 38 ans, mes parents sont retraités (père fonctionnaire et mère aide à domicile), je suis l’aîné d’une sœur (prof. de français) et d’un frère (capitaine fluvial sur le Rhône). J’ai fait des études de maths et de physique à Lyon, un Master 2 de physico-chimie moléculaire à Orsay puis ma thèse de doctorat au CEA de Saclay sur les « interactions entre le rayonnement et la matière ». En 2005, j'ai été nommé Maître de Conférences à l’Université Paris-Sud et je le suis resté jusqu’en septembre 2013, jusqu'à la veille du jour où je suis entré au séminaire. Avant de partir, je suis allé voir mes collègues, pour leur expliquer. Ils ont été un peu surpris, un peu envieux (« toi, tu oses tout quitter ! ») et…. chacun m’a raconté sa spiritualité ! Les gens ont besoin d’en parler, même s’ils ne croient pas en Dieu. Dans ma famille, ça a été un peu plus difficile, car je suis d’une famille non-pratiquante. Ils me disaient : « Mais qu’est-ce qui t’est arrivé ? ». En fait, la première personne qui m’a parlé de Dieu, c’est ma grand-tante. J’étais tout petit. Et depuis j’ai toujours aimé Dieu, j’ai toujours senti un appel. Toute ma vie, ça a été un combat spirituel entre Dieu et moi : « Non, je ne veux pas que tu m’appelles ! », ai-je dit pendant trente ans. Dans ce combat, j’ai perdu. En février 2012, j’ai senti un appel très fort et j’ai dit « oui ». Résultat : tout est remis en question ! Je ne sais plus où je vais, mais j’y vais. Et avec enthousiasme. Cette année, je serai chargé du KT CE2 et du Groupe biblique. »

Stéphane : « J’ai 24 ans, mes parents sont retraités (père dans le tourisme et mère dans le commerce médical). J’ai un frère de 35 ans artisan ferronnier et une sœur décédée à 30 ans. Je suis né à l’île Maurice, que j’ai quittée à 18 ans pour faire mes études d’architecture à Paris. Oui, c’était la joie ! Je partais avec des amis de promo., de la famille ; je découvrais Paris, que je connaissais peu… J’ai fait cinq ans d’études à la Villette et, en 2013, j’ai soutenu mon mémoire de fin d’études sur « la restauration de Saint-Germain-des-Près ». J’y étais paroissien ! et membre d’Even. C’est ainsi que j’ai lu l’évangile de Marc. J’ai été ébloui. Je suis rentré chez moi en me disant : « C’est énorme ! Il faut que j’en parle ! » Mais c’est aux JMJ 2011 que la question de la vocation a surgi. Une amie m’a demandé : « Tu n’as jamais songé à entrer au séminaire ? ». Je n’ai pas répondu. J’ai réalisé que cette question était en moi depuis toujours. Je ne pouvais dire « non » car le « oui » était tout au fond de mon cœur. Je n’y avais seulement pas réfléchi. Fin 2011, j’ai dit « oui » à Dieu, mais j’ai dû achever mes études. Cette année, je serai à Sainte-Geneviève. J’ai été très touché de l’accueil chaleureux de la paroisse que je me réjouis de découvrir. »
Propos recueillis par Dominique Th.


Simon : 28 ans, un frère aîné et deuxième-né de triplés !, songe aux trois expériences spirituelles qui l’ont ramené à chaque fois sur le chemin de conversion. « Il n’y a pas de vocation sans conversion. La première fois, cela s’est produit dans la chapelle du collège. J’avais 12 ans. En un instant j’avais acquis la certitude de l’existence de Dieu. Cette évidence m’a poussé à devenir servant de messe... La deuxième fois, c’était au cours de ma première année de droit, en 2005, au moment de l’élection de Benoît XVI. C’est là que j’ai pensé à devenir prêtre. Mais j’ai finalement décidé de poursuivre mes études, que j’ai achevées en 2011. Une fois diplômé, je suis parti aux Pays-Bas pour travailler dans le domaine de l’analyse financière et de la gestion des risques, puis je suis rentré à Paris. C’est au moment où je m’apprêtais à signer un nouveau contrat que j’ai appris le retrait de Benoît XVI. Et voilà qu’est revenue cette expérience intérieure qui m’avait toujours laissé libre. La troisième fois, l’étincelle a pris et je me suis rendu au bureau des vocations... »  
Propos recueillis par Katarina K. 

Amaury, 28 ans. Parisien de toujours et de cœur, d’une famille catholique pratiquante, Amaury a un master de banque et finance. La démarche qui le conduit vers le séminaire mûrit progressivement, jalonnée par trois moments clé qu’il se remémore aujourd’hui avec précision : l’accompagnement d’une retraite pour des confirmands, l’appel à tout quitter pour suivre Jésus lancé par Benoit XVI lors de sa visite à Paris le 13 septembre 2008, et enfin un pèlerinage étudiant en Terre Sainte. Au long du parcours, deux évidences : l’envie de transmettre et de se mettre au service du diocèse de Paris qui lui a tant donné...
A la maison Saint-Denys la vie communautaire, rythmée par les temps de prière, va bien au delà de la coloc.

Thinh, 25 ans. D’une famille vietnamienne très pratiquante, Thinh part seul vers la France à 18 ans pour des études d’informatique... Mais Dieu a prévu des virages : Thérèse de Lisieux, sa spiritualité, la lecture de ses œuvres et la joie de redécouvrir l’Eglise grâce à l’aumônerie des étudiants orientent d’abord Thinh vers le Carmel à l’issue de ses études. Puis l’arrivée du Pape François, et plus précisément l’homélie de sa première messe, lui propose la mission plus précise de se mettre au service de la transmission. Se lancer dans de nouvelles études qui, à la différence de celles de la fac, engagent toute la personne est pour lui « un vrai bonheur ». L’attention portée par les paroissiens aux séminaristes aussi.

Paul, 25 ans. A 150 km au Nord d’Hanoï, dernier d’une famille de 6 enfants, catholique depuis 5 générations, Paul est engagé dans la chorale et le service de la messe. L’image d’un prêtre de sa paroisse en prière, puis son soutien qui oriente Paul vers le séminaire. Malgré l’inquiétude de son père, qui connaît l’exigence du sacerdoce, et le conseil de poursuivre ses études donné par sa mère, Paul entre au séminaire soutenu par sa famille après avoir pris le temps de discerner. Après deux années de formation dans la jeune Eglise du Vietnam, son évêque demande à Paul de venir terminer sa formation à Paris... Pas facile de partir si loin, le Vietnam lui manque parfois... Mais la joie d’obéir et celle de la découverte sont réelles.

Christophe, 23 ans. Une succession d’appels qui rendent heureux. Une jeunesse dans le 17ème arrondissement, entre Saint-François de Sales et le cours Sainte-Ursule. Ce sont les lieux des appels. Celui d’une religieuse, prof de SVT qui demande à Christophe, alors lycéen, de participer à l’animation de la Pastorale des 5ème ... Première expérience de la joie de transmettre. Puis, lors d’un week-end scout, la question d’un aumônier : « Et pourquoi pas toi ? ». « La joie d’entendre la question résonne encore dans ma tête ». La réponse, elle, s’affine dans un groupe de lecture biblique et d’animation de célébrations, lieux de la rencontre personnelle avec Dieu et de l’intimité avec la Parole, qui ont préparé l’entrée au séminaire après cinq années d’études informatiques…
Propos recueillis par Stéphane L., qui ajoute : 


"J'ai eu beaucoup de plaisir, d'émotion à causer avec ces quatre jeunes gens et trop peu de mots pour retranscrire :
- l'émotion de Paul quand il avoue que, oui, le Vietnam lui manque de temps en temps...
- les paroles de Thinh, pourtant d'une famille très croyante, qui dit la crainte des siens lors de son entrée au Carmel et leur soulagement leur de son entrée au séminaire.
- le regard de Christophe sur notre communauté par rapport à celle de Saint-François-de-Sales : "S’il y a moins de monde qu’à Saint-François- de-Sales, il n’y a pour autant pas moins de présence de Dieu."
- l'humilité d'Amaury lorsqu'il dit sa confiance en l'Eglise, son idée de ce que la pastorale évolue et évoluera encore et que son envie, c'est de se mettre au service de cette pastorale.
- l'envie de Christophe de transmettre aussi l'amour que se portent ses parents.
- la manière dont Thinh parle de sa solitude lors de ses premières années en France".

                                                                                                          


Saint-Denys en mission pour l'Avent 2014

« Paroisse en mission », tel est le titre de l’Avent 2014 dans notre diocèse. Il s’agira, pour chacune des cent-six paroisses parisiennes, de sortir d’elles-mêmes, d’aller à la rencontre des autres, comme y invite sans cesse le pape François.
Le mot « mission » met souvent mal à l’aise car on s’arrête d’abord aux modalités de celle-ci, par exemple : aller sur une place publique pour y discuter avec les passants. Sans nier ces modalités (celle-ci et encore tant d’autres), rappelons qu’elles ne sont pas l’essentiel de la mission.
Avant de fixer nos yeux sur la manière de faire, fixons-les sur ce qui est à annoncer : le Fils de Dieu. Particulièrement, en ce temps de l’Avent, à travers les deux noms que Joseph entend dans son songe : Jésus et Emmanuel. Dieu est au milieu de nous (Emmanuel), pour nous donner le salut (Jésus). Peut-on garder pour soi une telle nouvelle ?
Toute paroisse, et donc tout paroissien, sera invité à partager cette Bonne Nouvelle. Mais chaque paroisse le fera aussi selon les modalités propres de sa communauté.


A Saint-Denys du Saint-Sacrement, ce sont les personnes isolées qui ont retenu l’attention du Conseil Pastoral. La sortie paroissiale du 11 octobre, animée par Jean-Guilhem Xerry, nous a déjà permis de sortir de chez nous. Elle devrait aussi nous permettre de sortir de nos appréhensions à aller vers les plus isolés.
Pas de complexe à avoir ! Nous avons une richesse à annoncer ; richesse que tant et tant attendent. Sans oublier qu’il y a bien plus de joie à donner qu’à recevoir.
Père Patrick Sempere


Bienvenue au père Simeon, prêtre étudiant


Le père Siméon (aujourd’hui âgé de 33 ans) a été ordonné à Sokodé en 2009. Encouragé par son évêque, il a obtenu sa licence de philosophie à Abidjan en 2011. Aujourd’hui, le voilà à Paris pour travailler sa thèse de doctorat, Transcendance et imminence dans l’œuvre de Hegel. Grâce à son compatriote, notre ami le père Alfred Pignan, il a pu être introduit dans notre paroisse au bon moment. « Je ne cesse de prier Syméon, une de mes premières rencontres de l’Evangile : ô toi, rempli de l’Esprit Saint au Temple, ne permet pas que je puisse honnir ton nom ! », se confie-t-il. De son prénom de naissance, Bram, à Siméon, le chemin sera difficile. « Pour dire « oui » à Bram qui veut dire « fatigué », il m’a fallu passer par le Vendredi Saint, apprendre à y puiser la force. »


Bram perd sa maman à 2 ans et demi, à la naissance du cinquième enfant de la fratrie. « Je n’ai pas de souvenir de ma mère, ni d’objet lui ayant appartenu… Mes frères et sœurs ont été confiés aux oncles. Je ne voulais pas quitter mon père. Ma belle-mère, son autre femme, me traitait mal par jalousie, elle m’empêchait d’aller à l’école. » Ce ne sera que plus tard, par la grâce de son ordination, que Siméon verra venir le pardon vivifiant et se réconcilier sa famille blessée. "Heureusement, j’ai pu me mêler aux petits groupes d’enfants qui apprenaient leur leçons sur la place publique". Un jour, alors qu’il passait la tête par la fenêtre ouverte d’une classe, Bram répondit à la question posée par le professeur… « Par la suite, les enseignants m’ont pris en charge pour me soutenir et verser mon droit d’école. » Seul de sa famille, Bram fera des études. Mais avant cela un jour, à  l’âge de 10 ans, au moment du chagrin, il se réfugiera dans une église. Là commencera son chemin vers le baptême, la confirmation, puis sa vocation. « L’arôme du saint chrême  s’était imprimée en moi, et il revenait toujours quand j’allais me mettre en colère. Avec cette aide de l’Esprit j’ai pu faire les premiers pas de pardon vis-à-vis de ma belle-mère. » L’appel a touché Siméon dès son baptême, or par manque de moyens, les études lui semblaient inaccessibles. « Mais les aides n’ont pas tardé à venir ; je pense aux sœurs du foyer de charité à Aledjo, en particulier à la sœur Edith et à un de mes oncles, dont le soutien m’a permis d’aller jusqu’au bout...».
Katarina K.                                                                                                                   

Médaille du mérite diocésain décernée à Jacques G. : la paroisse tout entière se réjouit.

Sur proposition du curé, de Mgr Beau, et de plusieurs paroissiens, l'Archevêque a décerné à Jacques G. la médaille du mérite diocésain. Cette décoration qui existe depuis 1937 est une médaille en argent figurant saint Louis tenant la couronne d'épine (symbole de la Cathédrale). Ce geste manifeste la reconnaissance de l'évêque de Paris pour ces années de dévouement quotidien aux séminaristes et à la paroisse. Toute la paroisse en est honorée.
Médaille du mérite du diocèse de Paris

Jacques, merci du fond du cœur ! 


Quand on évoque le nom de Jacques, tous les visages s’illuminent. Éminence grise de la paroisse pendant trente ans, cet homme remarquable a quitté Paris sur la pointe des pieds au printemps dernier. Installé auprès de ses enfants dans le Finistère, il y goûte un repos bien mérité. Mais à Saint-Denys, son souvenir dilate encore les cœurs et en premier lieu celui de ses curés.

« Ce qui m’a le plus touché durant ces quelques mois partagés ensemble, c’est son sens paternel de l’accueil, confie le père Tardy. Combien d’heures n’a-t-il pas passées dans l’aquarium de l’église à rendre l’espérance aux visiteurs les plus improbables ! » Le père Quinson se souvient lui aussi : « Jacques a la précision et la rigueur d’un professeur de lettres, la tendresse rugueuse des Bretons, le sens du service d’un diacre et un amour fidèle pour la paroisse et plus largement pour l’Eglise ». « Jacques est arrivé en 1984 et a ouvert, avec le père Chatillon, la première maison du séminaire », rappelle Marie-Hélène D., il enseignait alors le français dans un collège… ». « Aux côtés du père Chatillon puis des pères Ponsard,  Callies, Quinson et Tardy, Jacques a été la permanence de la paroisse. Toujours disponible, toujours fidèle, bouchant les trous, se chargeant au-delà de ses forces, d’une fidélité sans faille », complète Geneviève P. « C’était l’homme de la providence, capable de répondre à toutes nos demandes. Veillant à ce que tout fonctionne bien, il était, entre autres, le grand organisateur du planning d’utilisation des salles, en particulier pour le Club Saint-Denys. Toujours dans l’ombre, son amabilité et dévouement n’avaient d’égal que sa discrétion », détaillent avec émotion Anne-Marie et Jean-René B. Un souvenir pour finir, livré par le père Tardy : « La première fois que je suis entré, un peu brusquement, dans son bureau, plongé dans l’obscurité matinale, Jacques était déjà là, seul, avec son tout premier Visiteur ».
Sylvie H.

Rappelez-vous, c'était hier : 


 

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