Le Petit Cephalophore

dimanche, mai 28, 2017

L'éditorial de... notre rédactrice en chef ! Juin 2017

Une fois n'est pas coutume : à l'occasion de ce numéro consacré à l'homélie, c'est Sylvie et non le père Tardy qui signe l'édito. Mais Monsieur le Curé n'est pas en reste : il nous livre (ci-dessous) sa propre expérience de l'homélie...


Quand on évoque l’importance de l’homélie, il me revient en mémoire ce récit des Actes des apôtres : sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza, un Éthiopien s’en retourne chez lui. Assis sur son char, il lit le prophète Isaïe lorsque Philippe le rejoint. A ce dernier qui lui demande s’il comprend ce qu’il lit, il répond : « Et comment le pourrais-je si personne ne me guide ? » « Philippe prit alors la parole et, partant de ce texte de l’Écriture, lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus » (8, 26-35).
Jésus lui-même, sur la route de Jérusalem à Emmaüs, avait instruit deux personnes, qui s’en retournaient chez elles. Tel Cléophas et son comparse, nous avons besoin, nous aussi, d’être éclairés, et c’est bien le sens de l’homélie qui suit la lecture des textes bibliques et ouvre sur l’eucharistie. Lourde responsabilité pour le prêtre ou le diacre !
« Les réclamations à l’égard de ce grand ministère sont nombreuses, et nous ne pouvons pas faire la sourde oreille », écrit le pape dans La joie de l’Évangile. Et oui, les récriminations sont à la mesure des attentes des fidèles. L’homélie doit être en effet le moment de l’actualisation : la prise en compte des difficultés rencontrées par la communauté, remises en perspective par la Parole de Dieu. Car l’homélie, c’est « la pierre de touche pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d’un pasteur avec son peuple », précise le pape François.
Alors force est de constater qu’à Saint-Denys, nous sommes gâtés, car nos pasteurs connaissent l’odeur de leurs brebis - leurs sermons en témoignent. Aux esprits chagrins qui se souviendraient de quelques homélies un peu longuettes ou fouillis, je réponds : « Mais vous, étiez-vous vraiment présent ce jour-là ou pris par vos préoccupations du moment ? » Car pour avoir « le cœur brûlant », encore faut-il ouvrir grand les oreilles. Dans La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil nous alerte : « L'attention, à son plus haut degré, est la même chose que la prière. Elle suppose la foi et l'amour. » La foi et l’amour, pas moins !
Sylvie H.


Comment nos clercs préparent leur homélie

Le père Roger :


Chaque vendredi, à 9h30, la messe du jour est dite. Notre diacre Jean-Marie, Siméon, Maxime et moi nous retrouvons dans la salle-à-manger des séminaristes devant une bible, un ordi et un petit café pour 1h30 de réunion. Après un temps consacré aux agendas, l’évangile du dimanche suivant est mis sur le métier. Parfois je le pressens, parfois c’est la surprise, mais c’est toujours un défi : qu’il soit très bref, complexe ou archi-connu, il va falloir en tirer quelque chose, comme des étincelles sur un silex.
A quatre, les détails prennent du relief, les remarquent fusent, les lunettes auscultent la version grecque, le logiciel biblique répond avec compassion aux requêtes les plus farfelues. Ce travail de la matière brute est primordial. Chacun mesure les aspérités du texte, rebouche les failles quitte à les rendre plus visibles encore. Quelque chose comme une forme naît de notre travail commun.
Vient la question rituelle :  que dit à notre paroisse cette Parole de Dieu avec ses faces lisses et côtés rugueux ? Une question sans réponse satisfaisante, mais qui a le mérite de rendre présente à notre atelier toute notre chère communauté.
Il est urgent de laisser reposer. Le lendemain vient le moment d’implorer Dieu. Puis de jouer avec les expressions, les images, les exemples. Dans quelle situation cet évangile se révèle-t-il crucial, indépassable ?
Enfin arrive le face-à-face, c’est la rencontre avec l’assemblée qui fait le reste. Une rencontre préparée mais toujours inachevée.


Le père Maxime :
  
Prêcher n’est pas une expérience confortable ! Et à la faveur de ce Petit Céphalo, je me rends compte qu’en parler n’est pas plus simple. Le mûrissement et la naissance d’une parole touchent à l’intime, de même d’ailleurs que son écho dans un cœur attentif ou soudain foudroyé : car l’homélie jaillit de la Parole de Dieu et celle-ci, « vivante », veut rejoindre chacun « jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles » (He 4,12) — à moins d’un assoupissement rapide, et même en ce cas, nul sommeil ne préserve des visitations divines ! Il ne s’agit pas d’un discours, mais d’une rencontre secrète entre le Seigneur et les membres de son peuple. J’essaie simplement de me prêter à cette Parole, en vue de cette rencontre : j’aime le mystère de l’Annonciation, où prend chair en Marie le Verbe de la Vie. Or tout n’advient que lorsque l’ange laisse Marie seule.
Si le temps est bref, je tente de répondre au verset qui appelle, celui surtout que j’aimerais esquiver ou celui qui, à peine lu, réjouit l’âme. Si le temps est vaste — en vue du dimanche — je vis les tâches des jours, et la Parole habite la semaine parfois comme une inquiétude, parfois comme une dilatation, toujours palpablement présente à l’arrière-fond de l’esprit. Vient la messe : aucun vrai recul n’est possible, il reste à prêter sa voix, sans doute aussi un peu ses tripes, en se rappelant ce verset qu’on inscrivait sur la margelle des chaires baroques : « nous voulons voir Jésus » (Jn 12,21).


Le père Siméon :

Comment prépare-t-on une homélie ?
Sous le vocable homélie, on met parfois plusieurs choses qui ne désignent pas forcément la même réalité. Par exemple, on dit indifféremment homélie, prédication, le sermon etc. pensant dire la même chose. Mais en réalité ça ne l’est pas. Pour plus de précision, consulter l’Encyclopédie Théo dans son article sur l’homélie. A mon avis, le partage de la parole de Dieu pendant une célébration liturgique est plus une prédication qu’une homélie en considérant son objectif. Cette tâche qui incombe aux clercs a pour but d’édifier et de nourrir la foi des fidèles. L’idée est de rendre compréhensible le contenu de la foi qu’on trouve dans la Bible. Dans cet exercice, partant des normes générales, je fais un peu du mien. Je cherche à toucher non pas forcément l’attente des gens, mais si possible leurs besoins spirituels. Car je me dis que ce que nous aimons n’est toujours ce dont nous avons besoin. En amont d’une homélie, il y a un sérieux travail parfois pénible. Pour ma part, ce travail consiste à une lecture et relecture assortie d’une méditation des textes liturgiques. A cela s’ajoute la recherche du sens de certains termes clefs et la détermination d’un thème qui traverse tous les textes. Enfin l’écoute de l’actualité dans toute sa diversité m’aide énormément à actualiser ma petite compréhension des Écritures. L’intérêt de ce travail est de me laisser provoquer par la parole de Dieu afin d’essayer à mon tour de créer une provocation similaire chez ceux qui m’écouteront. Enfin je dois dire que sans tenir compte de ce qu’il peut y avoir de flatteur dans le retour qu’on a après une homélie, c’est souvent le contraire de ce dont je m’attendais que j’ai en feedback. Mais c’est ce qui, me semble-t-il fait le mystère d’une homélie, un mystère toujours nouveau, source de joies et de peines.



Jean-Marie, diacre :

Je ne suis pas un pro de l'homélie : même si j'ai suivi des cours durant la formation diaconale, je reste souvent seul avec l'Esprit Saint et ma feuille blanche car ma formation théologique est toujours à refaire et à parfaire.
Pour un débutant comme moi y a deux obstacles : se détacher de son texte et ne pas dire de bêtises théologiques ou humaines. C’est pour cela qu'au début de mon ministère j'envoyais mes projets d'homélie à mon directeur spirituel. j’avais au moins la certitude qu'il verrait les bêtises...
Pour le reste, prendre en compte les besoins ou les attentes du peuple de Dieu, c'est comme réaliser un puzzle : autant de paroissiens autant de sensibilités, autant d'approches différentes de la parole de Dieu, autant de rythmes d'avancements dans la foi différents.
Alors moi, j'y vais avec un premier jet, puis avec sainte Thérèse d'Avila, saint François de Sales, Benoît XVI et l'Esprit Saint ; et finalement ça le fait ! Plus mes chers sapeurs et leurs idées et j'arrive au final à un projet que je lis et relis 15 000 fois, la peur au ventre, jusqu'à la fin de l’homélie.
Honnêtement commander un détachement de soixante sapeurs est plus facile...

Les paroissiens parlent de l'homélie dominicale


Philippe : « Depuis mon enfance, tous les dimanches, j’écoute les homélies (les "sermons" avant 1970). Il m’arrive d’en écouter deux par dimanche: le matin à la messe et le soir en suivant la messe ou juste l’homélie retransmise de Notre-Dame de Paris par la télévision KTO. L’homélie, prononcée exclusivement par l’évêque, le prêtre ou le diacre, complète la liturgie de la parole pour nous aider à accueillir la Bonne Nouvelle. Je me suis nourri des homélies au gré des retraites dans des communautés religieuses, dans des lieux qui à la différence de nos lieux de vie, nous rendent disponibles à l’écoute. Adolescent, j'écoutais les homélies des frères prêcheurs sur France Culture ou grâce à l’émission « Jour du Seigneur ». Je les commandais pour les relire et les dire à haute voix (je vous dis tout). Ces lectures ont complété mon catéchisme et consolidé ma foi. Elles m'ont fait découvrir l'Ecriture et les liens qui unissent les lectures entre elles. Si on me complimente pour mes connaissances, je réponds : "je n'ai fait qu'écouter les prêtres à la messe". L’écoute est essentielle. Parfois notre esprit est vagabond, et nous devons le discipliner. Lire les textes du jour avant la messe est utile. Si notre écoute est humble, nous éprouvons une joie à réentendre les mêmes choses avec des développements toujours nouveaux. L’homélie nous prépare à recevoir l’Eucharistie. C’est le cœur et non le cerveau qui s’en nourrit. On peut oublier le contenu d’une homélie, mais elle va continuer d'agir en nous. Les homélies du père Eric de Moulins-Beaufort, curé de Saint-Paul-Saint-Louis dans les années 2000-2005, ont contribué à parfaire ma conversion à un moment de ma vie marqué par des deuils. Dieu m'a aidé à dépasser le chagrin : je m’en suis rendu compte en me surprenant de sourire à la sortie d’une messe dominicale. Mais surtout, l'homélie qui tisse le lien entre la parole et la vie, nous aide à résoudre l’équation « adorer Dieu et aimer le prochain comme soi-même ». Une religion de l’impossible? Chers prédicateurs, ne vous lassez jamais de nous redire qu’il n’y a que le Christ. »

Propos recueillis par Katarina K.




Guillaume : « L’homélie compte davantage pour moi aujourd’hui qu’il y a dix ans. C’était ma bête noire. Je savais qu’il y avait un creux entre les lectures et la suite de la messe, durant lequel il me fallait faire semblant d’écouter. Maintenant, ça va mieux. Ça va dépendre du prêtre, mais c’est généralement intéressant. Tu fais plus gaffe aux textes, tu vois un nouvel éclairage sur un texte que tu croyais bien connaître. L’homélie est rarement trop longue, mais quelquefois un peu décousue. C’est bien, parce qu’on peut décrocher un moment puis revenir sans avoir trop perdu le fil, papillonner un peu ! Une homélie marquante ? Oui, une ou deux. Celle du père Pedro à Madagascar, il y a quelques mois : 15 minutes en malgache et 30 secondes en français ! Il nous a expliqué que si les Malgaches chantaient et dansaient pendant la messe, c’est parce qu’ils sont en communion avec Dieu « qui chante et danse avec nous dans le Ciel ! » Ils font du dimanche une fête, pas seulement un jour où on peut glander. Mais la plupart des homélies, on les oublie au fur et à mesure. On oublie les mots, mais on garde les idées, que les prêtres répètent, chacun avec une expérience différente. Touche par touche, on perçoit des choses qu’on aurait du mal soi-même à formuler. Il y a plusieurs approches possibles : elle peut donner les clefs pour éviter les contre-sens ; elle peut commenter les textes comme une parole d’actualité. (L’état d’esprit des Pharisiens, par exemple, il  est aussi d’aujourd’hui !) ; elle peut enfin proposer des pistes en attendant une meilleure idée à l’homélie suivante... »
Propos recueillis par Dominique Th.




Jean-Luc « L’homélie ? Pour moi c’est le moment très important de la liturgie de la parole, qui me permet de descendre dans les textes, de prendre conscience de la portée de ces paroles de Dieu dans ma vie. Il y a treize ans quand je suis arrivé dans le quartier, je me suis renseigné sur la paroisse dont je dépendais : c’était loin, impersonnel, je n’en garde pas un bon souvenir. Je suis venu voir à Saint-Denys, j’ai entendu le père Quinson et je me suis dit : « Voilà un bel office avec une homélie qui a du sens, du fond, du fruit ! » C’est certainement très difficile de préparer une homélie en évitant les lieux communs, la paraphrase, et en acceptant d’y dévoiler un peu de soi. A Saint-Denys les charismes sont variés : le père Roger s’appuie en profondeur sur des moments vécus, le père Siméon est précis et pédagogue, le père Maxime nous éclaire avec souffle, feu, conviction ! Un élément déterminant pour moi est la concentration de l’assemblée : si je suis distrait intempestivement pendant le temps de l’homélie cela m’agace vivement. Il y a aussi les jours peu réceptifs, où je zappe facilement… A l’inverse il m’est arrivé d’être tellement touché par une homélie, que cela m’a donné envie de demander le sacrement de réconciliation alors que je n’avais pas prévu la démarche. Être ainsi interpellé par le Seigneur me révèle qu’il agit en moi. Enfin je ressens avec force les homélies associées à des moments essentiels : cérémonies de mariage, de funérailles… Les paroles qui me frappent alors restent ancrées dans mon cœur. » 


Xavier « La méditation des textes de la liturgie que le prêtre offre dans l’homélie me permet d’entrer en contact avec Dieu : c’est un moment où je suis bien... Je ressens très fort la délicatesse, la liberté du Christ s’adressant à moi à travers les paroles du prêtre. Il transmet ce qu’il a reçu du Seigneur dans son mûrissement de la parole en vue de l’homélie, parole dont il est le témoin. Inspiration basée sur son ressenti, sur les liens qu’il fait avec d’autres passages de l’écriture : c’est cela qui me sollicite et m’interpelle, devenant pour moi parole nouvelle qui m’ouvre le cœur, Verbe au sens biblique du terme. C’est un moment fort que je vis avec mon intelligence et mon âme, sollicitées et nourries toutes les deux en même temps… la réflexion intellectuelle m’intéressant dans sa dimension d’approfondissement, si elle demeure liée au cœur. Une homélie qui s’en tient au commentaire catéchétique ou littéraire, qui reste détachée du vécu ne me touche pas ! Si l’orateur est bon tant mieux, mais l’essentiel pour moi est de rencontrer le Seigneur, de découvrir toujours plus sa présence, son action au sein des joies, des peurs, des peines. Je réalise que j’ai un grand besoin de cette respiration de l’homélie ! Et pourtant parfois je ne suis pas disposé, je reste extérieur, distrait… je décroche et je raccroche… Des souvenirs d’homélies ? Non… je ne me souviens pas des homélies, je les vis : quand elles me parlent je ressens profondément la joie, l’émotion. Je ressens que le Seigneur m’aime, vient vers moi malgré ma misère. »

Propos recueillis par Isabelle M.




Histoire d'homélie

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (24, 30 –32) :
 « Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.  Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.  Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

L’Évangile de Luc consacré aux disciples en route vers Emmaüs  (24, 13-35) est peut-être la meilleure –  la plus féconde – des introductions à une réflexion sur la nature et la place de l’homélie dans la liturgie eucharistique. « Notre cœur n’était-il pas  brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait [...] et nous ouvrait les Écritures »...  on ne saurait mieux nous rappeler que l’homélie est d’abord une rencontre,  réconfortante, éclairante, bouleversante avec la Parole. L’homélie fait corps avec l’Écriture sainte et la proclamation de l’Évangile. Elle n’est ni une leçon de catéchisme ni un exposé théologique. Pas davantage un exercice d’éloquence. Par la bouche du prêtre, c’est vraiment le Christ qui s’adresse à nous, qui nous rejoint, nous atteint, nous provoque ici et maintenant – « Esprits sans intelligence !  Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! » (24, 25)  Luc nous rappelle ainsi  que nous ne saurions entrer dans le mystère de la célébration eucharistique, participer au festin sacré de l’Eucharistie, sans l’écoute de cette Parole qui s’entend d’autant mieux, s’éprouve d’autant plus aigüe qu’elle est  partagée. C’est le sens même, le sens premier du mot homélie emprunté au latin homilia, dérivé du grec ancien ὁμιλία, « réunion, assemblée », qui provient de la racine homou « ensemble ». Se réunir, comme les disciples d’Emmaüs, avec Celui qui a pris notre humanité pour qu’ « Il [nous] interprète, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. » (24,27)  Se  retrouver pour se nourrir de cette Présence vivifiante, inépuisable du Verbe incarné. Dans la liturgie chrétienne, venue du Christ, le partage de la Parole de Dieu et le partage du Pain de vie ne font qu’un : c’est Jésus qui nous livre la Parole et Lui-même est la Parole faite chair. Mais pour répondre à l’offrande de cette Parole de vie, l’acte de foi de notre écoute importe autant que celui du prêtre qui nous l’adresse. Souvenons-nous de l’exhortation de Jésus après son sermon en parabole : « Entende qui a des oreilles. » (Mt 13, 9)
Jérôme G.                             

Madame le Pasteur, notre voisine du Temple du Marais


Cette année, les protestants célèbrent les cinq cents ans de la Réforme, une bonne raison pour venir à la rencontre de nos frères du Temple du Marais. Nous nous sommes donc rendus ce dimanche matin au culte. Chaleureusement accueillis dès notre entrée, nous avons pris place dans cet édifice circulaire pour lequel Mansart s’est, dit-on, inspiré du Panthéon de Rome.
Il y a quinze ans, la paroisse était quasiment morte, mais depuis 2004 c’est une véritable renaissance évangélique qui a saisi la communauté. Nous en avons été les témoins lors du culte ce dimanche, avec, on le perçoit tout de suite, la mobilisation d’une équipe autour du « conseil presbytéral » et de ce que Madame la Pasteure Caroline Bretones appelle un « bouillonnement spirituel ». Voilà qui, d’une certaine manière, nous a fait penser au chemin de renaissance de notre propre paroisse à la fin des années quatre-vingt lorsque Monseigneur Lustiger décida d’y ouvrir une Maison du Séminaire.


Depuis 2013, Luthériens et Calvinistes de l’Église réformée de France se sont rassemblés dans « l’Église protestante unie de France ». Caroline Bretones est pasteure du Temple du Marais depuis sept ans.  De sensibilité évangélique, « attachée aux Écritures et confessante » la communauté du Marais est ainsi fidèle à ses sources, comme le rappellent dans le chœur des plaques rendant témoignage aux premiers missionnaires évangéliques partis d’ici à la fin du XIXème siècle vers le lointain Lesotho africain.
Nous avons bien sûr évoqué, à la faveur de ce numéro du Petit Céphalophore, la place de la « prédication ». En ce dimanche entre Résurrection et Pentecôte, au lendemain de l’Ascension, la prédication de Madame la Pasteure nous invitait à agir. « Nous recherchons une prédication qui mette en marche, qui envoie, qui donne envie », « on prêche un Dieu vivant ». La prédication a d’autant plus d’importance dans le culte, que la Sainte Cène n’est célébrée qu’un dimanche sur deux. Mais le ministère est collégial et la prédication peut être portée aussi par une quinzaine de prédicateurs formés et choisis avec le discernement du conseil presbytéral. Chaque culte lui-même est célébré par un prédicateur et un liturge (qui dit les lectures, invite à chanter les psaumes, et prépare prières et intercessions). Après le culte, chaque dimanche, les fidèles sont conviés à se retrouver autour d’un généreux et amical buffet, moment de convivialité et d’entraide.


Aujourd’hui, une véritable « équipe de créatifs » participe à ce « bouillonnement » pour offrir, comme le proclame une petite carte à l’entrée, un « Dieu en libre accès ». Accès tellement libre que les offices de 10h30 et 17h30 sont retransmis en direct sur internet. Une cinquantaine de fidèles ont aussi été formés à l’accompagnement spirituel en binôme, ce qui profite, chaque semaine, à une vingtaine de personnes.

A la question, « que faire pour célébrer l’anniversaire des 500 ans de la Réforme ? », le conseil presbytéral a répondu d’un seul cœur : « Rencontrer des catholiques ! » C’est ainsi que, fin octobre, les « Barquettes » si chères au père Roger pourraient rencontrer leurs sœurs et homologues, les « Miniglises » du Temple du Marais, et nous pourrions ensemble prier et agir pour l’unité des chrétiens...
Propos recueillis par Philippe Th. 

Mobilisation emploi à Saint-Denys


A l’initiative de Louis M., directeur commercial à la retraite, un groupe de paroissiens s’est constitué pour aider des personnes à retrouver du travail. Louis forme les bénévoles du Secours catholique de la France entière qui veulent pratiquer ce type d’accompagnement, d’où l’idée de faire bénéficier de son expérience notre paroisse. Une idée bien accueillie par le père Tardy... Avec Aimery, chef d’entreprise, Marc et Xavier, ingénieurs à la retraite, Louis reçoit toute personne en difficulté quelles que soient son origine et sa religion. Huit personnes ont déjà pris contact avec « Mobilisation emploi » depuis avril 2016, date de lancement du groupe. L’accompagnement se fait en deux étapes : la première consiste à (re)construire un projet professionnel, la seconde à rechercher des emplois adaptés aux expériences et compétences. Sans oublier une aide à la rédaction du CV et à la préparation des entretiens d’embauche. « Pour certaines personnes dont la situation personnelle est très compliquée, la phase 1 peut durer jusqu’à trois ans, explique Louis. Pour d’autres, bien insérées socialement, cela peut aller très vite ». Il s’agit de faire du sur-mesure en prenant en compte la globalité de la personne. Pourquoi cet engagement ? « Le cœur vivant de la foi, c’est la charité », répond Louis, ému de voir les personnes accompagnées se transformer physiquement et reprendre confiance en elles. « Un chemin peut toujours s’ouvrir même quand l’avenir semble bouché », explique-t-il en invitant les paroissiens à lui adresser quiconque aurait besoin d’un coup de pouce pour reprendre une activité.

Propos recueillis par Sylvie H.

Toute personne, paroissienne ou non, habitant sur le territoire paroissial peut contacter Louis par l'intermédiaire de la paroisse. 

Les jeunes pros au service des pauvres de mère Teresa

Amis désireux de donner du temps aux pauvres à l’autre bout du monde, n’allez pas forcément si loin. A 10 minutes à pied de la rue de Turenne, dans leur local du 62 rue de la Folie-Méricourt (11e), les Sœurs de Mère Teresa accueillent tout au long de l’année les gens sans ressources, sans logis, réfugiés, en offrant trois repas complets chaque matin.
Depuis l’automne 2016, les jeunes professionnels de Saint-Denys les rejoignent un dimanche par mois pour cuisiner, servir les repas et faire la vaisselle. Pour nous, c’est souvent une plongée émouvante de l’autre côté du miroir. Nous rencontrons là bien des migrants qui ont traversé péniblement déserts et océans, et portent leurs épreuves et leurs désillusions sur leur visage. Nous croisons aussi des habitants de nos arrondissements, tout à fait ordinaires en apparence, qui viennent prendre discrètement la nourriture qu’ils n’ont pas les moyens de payer par ailleurs. Et à côté de ces situations déstabilisantes, combien d’autres encore ! Des histoires de nos hôtes, des Sœurs, des autres bénévoles de toutes sortes, nous glanons quelques bribes dimanche après dimanche, au milieu des urgences du service. Elles nous encouragent à revenir pour en savoir un peu plus, et donner davantage. Notre contribution est modeste, faut-il la regretter ? « Nous sentons bien que ce que nous faisons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, » répondait Mère Teresa, « mais si cette goutte d’eau n’était pas dans l’océan, elle manquerait. »
Guillaume, séminariste

dimanche, mai 21, 2017

Jour de fête à Saint-Denys

Un peu en avance sur la Saint-Denis, mais sous un ciel quasi estival, nous avons fêté tous ensemble notre joie d'appartenir à l'Eglise catholique et apostolique en général... et à Saint-Denys en particulier. Beaucoup de paroissiens étaient présents, des plus petits aux plus grands, seuls ou en famille, mais toujours mus par ce sentiment de fraternité en Jésus-Christ qui est le nôtre. C'était un humble témoignage donné, depuis le parvis, aux passants qui nous observaient.
Magnifique déjeuner "sorti du sac" ou plutôt du dévouement de nos cuisinières qui nous ont, comme toujours, régalés.
Merci Monsieur le Curé pour cette belle idée !

Quelques souvenirs en vrac :



























 

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