Le Petit Cephalophore

lundi, novembre 20, 2023

JAM 2023 : le chiffre !

 


L'absence regrettée des stands de gastronomie portugaise, vins et restauration de Jacqueline (stand remplacé au pied levé par Solange et Dominique, qu'elles en soient vivement remerciées) ont entraîné cette année une baisse du chiffre du week-end... heureusement compensée par une excellente vente à Drouot (13 700 €) d'un tableau donné par un couple de paroissiens au profit des JAM.

De sorte que le résultat final pour cette année est de :

41 400 euros

Bravo à toute l'équipe ! Merci aux serviteurs fidèles et à tous ceux qui nous ont rejoints cette année pour prendre leur bonne part à ce succès. Nos visiteurs reviennent, conquis par l'ambiance particulièrement chaleureuse qu'ils trouvent à Saint-Denys. L'Esprit Saint : ça se voit !, comme l'enseigne une leçon de KT CE1...

mardi, novembre 07, 2023

L'édito du père François : novembre 2023

Synodalité

Ce qui fait une paroisse, ce sont les personnes, plus encore que les activités. Vous pourrez le constater dans ce numéro du Petit Céphalophore.

Vous y trouverez la présentation des membres laïcs du Conseil pastoral. Celui-ci avait été entièrement renouvelé il y a un an avec un accent mis sur l’évangélisation. Comment annoncer l’évangile à notre quartier ? Comment rendre encore plus vivante et active notre paroisse ?

Suite à la Lettre pastorale que j’avais rédigée il y a un an, le Conseil a réfléchi sur le thème de la transformation pastorale : comment transformer notre manière d’envisager la transmission de la foi ? Comment imaginons-nous ce que pourrait être la paroisse dans 5 ans si nous y travaillons tous avec enthousiasme ? Le travail du Conseil a abouti à la rédaction d’une « Vision », un court texte qui exprime ce que nous voudrions qu’on voie d’ici quelques années. Ce texte vous sera partagé prochainement ; il a pour but de nous faire bouger, de nous mettre en mouvement pour que nous soyons tous les « ouvriers de la Vigne du Seigneur », comme le disait le pape Benoît XVI.

Vous y trouverez aussi la présentation des séminaristes. Ils sont un souffle pour notre paroisse : hommes de foi, prêts à s’engager radicalement à la suite du Christ pour le faire connaître. Quelle grâce de les avoir !

Vous y trouverez également notre cher diacre, Jean-Marie W., qui vient de fêter ses 10 ans d'ordination diaconale. C’est une joie de l’avoir au sein de notre équipe sacerdotale. L’autre jour, nous avons fait ensemble une sortie, d’abord sous le parvis de Notre-Dame pour vivre l’expérience en 3D « Eternelle Notre-Dame », puis à la caserne de pompiers du boulevard Magenta qu’il nous a fait visiter. Avec les pères Thibaut et Cristiano, nous partageons une belle fraternité.

Le mot « synodalité », cher au pape François, signifie « faire route ensemble ». C’est bien ce que veut faire notre paroisse, et qu’elle fait déjà !

François Lainé +


 

Les nouveaux membres du Conseil pastoral


Appelées comme chacun d’entre nous à aimer et à servir, les 7 membres du conseil pastoral (aux côtés des 4 clercs membres de droit) ont accepté de se livrer aux questions du Petit Céphalophore.

  

Sylvie H.

Mariée, paroissienne depuis 23 ans, rédactrice en chef du magazine de l’enseignement catholique, Sylvie s’est engagée dans de nombreuses missions (le KT pendant de nombreuses années, l’accompagnement des catéchumènes, l’équipe de rédaction du Petit Céphalophore, les JAM, et elle anime le groupe biblique depuis 7 ans). Appelée fin 2019 par le père Roger Tardy à rejoindre le conseil pastoral comme vice-présidente de ce conseil, c’est tout naturellement qu’elle a accepté d’assister le père François en poursuivant cette mission.

« C’est une suite logique par rapport à mes engagements précédents. C’est bien normal d’aider un curé qui vient d’arriver et qui a donc besoin de relais pour mieux connaître les paroissiens. Le défi de Saint-Denys ? Rester une paroisse vivante. Rien de moins, dans ce contexte de déchristianisation générale de notre société, accru par l’effet post-Covid. Nous formons maintenant une bonne équipe consciente des enjeux et rassemblée autour du projet d’un idéal pour Saint-Denys. Nous voici maintenant à un moment charnière, pour partager ce projet et écouter les apports des paroissiens. Maintenant que nous entrons dans une phase opérationnelle la présence d’un représentant du Conseil Economique à nos réunions nous permettra de mobiliser plus facilement les moyens qui pourront être nécessaires. » Sa formation :  « Par mon métier j’ai la chance de pouvoir participer à de nombreuses conférences de théologiens et philosophes, après m’être nourrie par un cycle de théologie à la Catho et les cours des Bernardins, mais aussi par des retraites prêchées ou silencieuses ou encore les retraites ignaciennes. Mon modèle ? ce serait François d’Assise, par son dépouillement, sa fraternité avec la nature et son émerveillement devant la création, mais aussi son rôle d’artisan de paix dont nous avons tant besoin ». 

 

Dominique P.

Dans le quartier depuis 25 ans, mère de famille de 3 enfants, catéchiste depuis 3 ans et responsable de la coordination du KT depuis cette année, Dominique après une vie en entreprise se consacre à sa famille et à sa passion pour le bénévolat d’accompagnement d’enfants confrontés à des troubles du neurodéveloppement. 

« Je n’avais aucune motivation particulière pour rejoindre le conseil pastoral, j’ai juste répondu oui à l’appel du père François qui a su me mettre en confiance ! »

Le Conseil Pastoral ? « Je sens que la ‘mayonnaise’ prend. Nous voulions tous être d’emblée dans l’action. Nous avons beaucoup clopiné mais peu à peu nous avons compris l’intérêt de la démarche de construction du projet pastoral, une projection vers un Saint-Denys idéal. C’est à partir de ce projet partagé qui donne le sens que nous allons pouvoir passer du ressenti à l’action. »  « Je suis persuadée qu’il y a beaucoup de familles qui sont sur le seuil. »  « J’ai besoin d’être ‘nourrie’ pour ma mission : je lis les psaumes, des passages de l’Ecriture que me conseille un ami paroissien. Je suis aussi un MOOC du diocèse sur le KT. Les MOOC des Bernardins sont passionnants. » « Nous arrivons maintenant à une période charnière : passer à l’action pour notre renouveau, remplir l’église avec des gens jeunes ».   

 

Anne de B.

Mère de deux filles et grand-mère depuis à peine un mois, Anne vit avec bonheur ses racines franco-norvégiennes, mais aussi catholiques et protestantes qui lui ont laissé beaucoup de liberté dans sa découverte de la foi. C’est ainsi qu’elle parle d’un « retour à mon chemin de Foi » lorsque vers 25, ans après ses études en école de commerce et une expatriation aux Pays-Bas elle s’installe à Paris.

« C’est à travers mes enfants scolarisés à Charles Péguy et grâce à des rencontres de paroissiennes exceptionnelles que j’ai redécouvert la foi. »  « A travers ce que j’ai vécu, appelée dans l’équipe KT il y a 20 ans déjà, j’ai compris qu’il faut ne pas avoir peur des néophytes : ils ont soif d’apprendre, d’aimer et d’être aimés. En nous s’opère alors une transformation lente, profonde et joyeuse. Le Christ m’a vraiment transformée, il m’a donné envie d’oser. » « J’avais déjà eu une première expérience de conseil pastoral avec le père Roger. Mais c’est le Parcours Alpha dans lequel je me suis engagée en rejoignant l’équipe d’organisation qui m’a amenée à redire ‘oui’ pour un nouvel engagement, d’autant plus enthousiaste avec ce conseil pastoral d’évangélisation. » Eloignée de la paroisse pendant le premier semestre, Anne n’a pas pu participer comme elle l’aurait voulu aux travaux d’élaboration du projet pastoral. Mais de retour en pleine forme elle se réjouit de « pouvoir maintenant contribuer à construire l’étape suivante ». « Pour cela il nous faudra surmonter bien des résistances naturelles pour mieux nous ouvrir, pour accueillir l’autre, tel qu’il est : accueillir, aller vers et ne pas juger ». Au-delà de la messe, de ses lectures, de formations aux Bernardins, c’est le modèle de « mère Térésa de Calcutta qui m’inspire, parce que j’aime les petits et que je suis toute petite ».

 

Annie Le M.

Après une enfance au cœur de la Bretagne, Annie s’est engagée dans l’exigeant métier d’infirmière. Elle a gardé de ses études aujourd’hui encore des amitiés profondes et fidèles. Après avoir pendant 12 ans fait vitre son cabinet d’infirmières dans le quartier, elle est la tête d’une équipe de 70 personnes dans un grand service de neurologie parisien. Elle a réussi à y développer un esprit d’équipe et d’accueil reconnu. A partir de la fin de cette année elle savourera une retraite qui s’annonce toute aussi active.

« Je suis paroissienne de Saint-Denys depuis 1993, mais avec un bon nombre d’interruptions, qui m’ont amenée à m’engager aussi à Saint-Paul ou au centre des jésuites rue de Sèvres. » « J’ai répondu à l’appel du père François pour rejoindre le conseil pastoral afin de me mettre au service de la paroisse et construire notre unité. » « Célibataire, je ne me suis jamais engagée dans le KT auprès des enfants mais il y a quatre ans déjà avec Alpha j’ai pu animer une des tables d’invités et plus tard dans la très dure période du COVID en binôme, puis enfin dans le groupe de prière qui accompagne et soutient ces soirées. Je coordonnerai à partir de janvier le nouveau Parcours Alpha » « Avec cinq autres paroissiens j’ai pendant deux ans été formée par le père Tardy à l’accompagnement spirituel. Avec une expérience de foi comme la ‘BST’, la Bible sur le Terrain, ou encore à travers ma participation aux rencontres ‘CVX’ la communauté de vie chrétienne, et avec l’association œcuménique Bethasda, je me ressource régulièrement. »  « La fraternité c’est mon moteur. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus me touche par sa proximité, par ce qu’elle a dit sur la mission, la voie de la simplicité et de la confiance à laquelle elle nous invite. Pour y parvenir nous devons cultiver notre pratique de l’écoute de l’autre et de ses différences. » « Ma parole biblique préférée ? Je la trouve dans le psaume 34 : ‘Amour et Vérité se rencontrent. Justice et Paix s’embrassent’ ».

  

Catherine J.

Prof de maths retraitée de l’enseignement public, mère de 5 grands enfants et grand-mère de 7 petits-enfants, Catherine est paroissienne depuis 1998 tout en partageant son temps entre Paris et la Normandie. Déjà membre du Conseil Pastoral à l’époque du père Paul Quinson, il y a un an elle répond à nouveau à l’appel cette fois du père François.

« Depuis décembre 2021 j’assure la mission de ‘déléguée à la sécurité des enfants’ (voir la présentation dans un précédent numéro du Petit Céphalophore) ». « Un Conseil Pastoral d’évangélisation, car c’est bien ce dont il s’agit, me parait une nécessité aujourd’hui partout en France ».  « Le passage par la construction du projet pastoral, qui n’était pas une évidence pour moi, avec une méthode qui a pu nous déstabiliser par la recherche du consensus, s’est révélé un formidable moment de construction en commun qui va nous permettre de partager le sens avec tous les paroissiens ».

 

Agnès B.

Géologue de formation, Agnès n’était pas vraiment destinée au parcours professionnel qui l’a menée en France et en Angleterre en salle des marchés, puis dans l’informatique. Elle est aujourd’hui directrice commerciale passionnée de nouvelles technologies. Agnès, c’est aussi un tempérament que ses racines dans une Auvergne dans laquelle la religion était un « non-sujet » ne prédestinaient pas vraiment à rejoindre un jour un conseil pastoral.

« Je suis une ‘recommençante’ ». C’est évidemment cette foi retrouvée qui l’a amenée à s’engager dans l’évangélisation avec l’organisation des premiers ParcoursAlpha à Saint-Denys. « Et puis quand le père Roger m’a appelée à rejoindre le conseil pastoral j’ai tout naturellement répondu ‘oui’, tout comme un peu plus tard lorsque le père François m’a sollicitée de nouveau ». « En une année de travail au sein du conseil nous avons vécu une évolution extraordinaire. Nous avons appris à dépasser nos réactions épidermiques et à nous écouter. Nous avons appris à partager avec lucidité en libérant la parole. » « J’ai la conviction que notre paroisse porte un charisme spécifique, ne serait-ce que par notre situation géographique entre Marais et République, ou encore avec notre sociologie particulière. Il y a certainement un gisement à faire fructifier autour du débat, des réflexions partagées, de la rencontre avec nos frères juifs ». Agnès est aussi sensible « aux personnes seules et âgées, nombreuses dans notre quartier et vers qui peud’organisations, en dehors du Club Saint-Denys, font le pas permettant de rompre la solitude. » Agnès nourri sa foi et se forme pour sa mission par le partage de l’eucharistie, la prière, la lecture mais aussi dans des retraites « comme à l’abbaye de Lérins en retraite silencieuse tout récemment ». Son modèle de sainte qui l’inspire ? « Marie-Madeleine, à la fois dans sa grotte de la Sainte-Baume et au Ciel ».

 

Magali D.

Maman de 3 enfants tous les trois scouts à Saint-Denys. Après une vingtaine d’années dans le commercial et le marketing, Magali a décidé, il y a deux ans, de se consacrer à sa famille et de s’investir dans la paroisse (... mais sans négliger Loupiac et le Cantal sa « région de cœur » !). C’est ainsi qu’elle s’est engagée depuis deux ans dans l’animation du Parcours Alpha dont on sait la magnifique dynamique qui s’est développée à Saint-Denys et qui se poursuivra cette année à partir de la mi-novembre. Engagée aussi depuis cette année dans le KT auprès des enfants du CP... une mission pas si facile qu’on pourrait le penser..., Magali a répondu à l’appel du père François pour rejoindre tout récemment (septembre) le Conseil Pastoral.

« Je reçois beaucoup de cette paroisse. Je voulais à mon tour donner ce que je pouvais, en étant à l’écoute des paroissiens et de tous ceux qui sont encore aux portes de l’église. Je veux porter leur voix au sein du Conseil et contribuer aux projets d’évangélisation pour soutenir notre façon de nous tourner vers les autres et les accueillir ». « J’ai particulièrement apprécié durant mes deux premiers conseils en septembre et octobre le grand respect de la parole de chacun, la qualité d’écoute, la même pour tous, prêtres ou laïcs, et ceci malgré la diversité de nos tempéraments. On s’écoute vraiment dans une ambiance détendue dans laquelle chacun dit ce qu’il a à dire. » « Je réfléchis beaucoup à comment faire passer ma foi, comment transmettre, dans notre société où l’on est tous très pris, ou l’on ne trouve plus le temps. Je rêve comme l’écrivais une amie ‘que tout le monde courre à l’église’. Je me confie souvent à la Vierge Marie à qui je peux tout confier (notamment mes joies et mes inquiétudes de mère) et qui nous montre le chemin vers Dieu. »

Propos recueillis par Philippe Th.

 

Prépa... mariage !

 « De la première page à la dernière, la Bible est une histoire centrée sur le mariage et l’amour. Elle commence dans le livre de la Genèse avec la relation nuptiale d’Adam et d’Eve et se termine dans le livre de l’Apocalypse avec les noces de l’Agneau, le mariage du Christ et de l’Église. Le mariage chrétien est une réponse à vivre l’amour conjugal comme signe de l’amour du Christ et de l’Église. Il reflète l’amour qui unit le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Parce que Dieu en lui-même est une communion de personnes qui s’aiment, notre être créé à son image et à sa ressemblance nous révèle que nous sommes appelés à aimer comme Dieu aime, dans une communion de personnes libres de se donner totalement et sans retour. Aimer, ce n’est pas d’abord se faire du bien avec l’autre mais faire du bien à l’autre », rappelle le père Thibaut, en citant 1 Co 13, 4-7. « Le mariage chrétien est un Sacrement, le signe et le moyen, par lequel Dieu donne à l’homme et à la femme, au-delà de l’égoïsme engendré par le péché, de vivre cette vocation jusqu’au bout, avec le Christ, et de devenir pour le monde icône de l’amour de Dieu ». 

Chaque année, une vingtaine de couples se préparent au mariage à Saint-Denys. « La première étape de cette préparation animée par un couple marié comprend deux soirées et un dimanche. Elle permet de réfléchir à l’engagement, à la fidélité, à l’éducation des enfants, à la communication dans le couple », précise le père Thibaut. Deux couples mariés participent actuellement à cette mission. Arnaud (30 ans) et Anezka (25 ans) en témoignent : « Lorsqu’à notre arrivée en mai 2022 le père François nous a proposé cette mission, nous n’étions mariés que depuis 5 mois. Nous sommes d’ailleurs souvent plus jeunes que les fiancés que nous accompagnons et qui sont souvent ensemble depuis bien plus longtemps que nous ! Mais par le fait d’incarner une présence amicale fidèle pour les fiancés et de témoigner des merveilles que le Christ a fait et continue de faire dans notre couple, au fil des rencontres, une vraie relation de confiance se crée entre nous et les fiancés. » Le père Thibaut explique que cette première étape de préparation est suivie d’une deuxième avec la présence d’un prêtre ou d’un diacre pour approfondir la démarche de chacun avec l’appui de la Parole de Dieu par un dialogue permettant de se questionner et de questionner l’autre, et par la préparation d’une déclaration personnelle manifestant le choix de se marier.

Quant aux fruits déjà perçus de leur investissement, Arnaud et Anezka mentionnent quelques couples qui se sont laissés inviter à un temps de louange par le père Thibaut. « Le reste, nous le saurons au ciel ! », sourient-ils. Le jeune couple vit cette mission surtout comme un témoignage : « C’est une immense joie pour nous de partager à d’autres couples combien le mariage est beau si l’on invite le Christ à le vivre avec nous ! Nous ressentons que ce que nous disons parle aux cœurs des fiancés, et cela rend notre joie de témoigner encore plus grande ! »

Propos recueillis par Katarina K.

La rentrée des séminaristes


Les anciens : Qu’est-ce qui a changé en un an de séminaire ?

Philippe : « J’ai mûri. Je me sens plus responsable de moi-même, prêt à apporter des nouveautés. J’ai par exemple plein d’idées pour les servants de messe concernant le geste de paix ou l’approfondissement du sens de chaque geste liturgique. Je me sens aussi plus attaché à l’Eucharistie, que ce soit à la messe ou à l’adoration. Cette année m’a fait prendre conscience de cet attachement, que j’avais déjà, mais que je peux maintenant déployer dans ma vie spirituelle. Les études aident aussi dans ce sens, comme les cours de liturgie. Il y a aussi le côté fraternel, au séminaire et en paroisse qui montre que nous faisons partie d’un même corps. Lustiger (La messe) reprend d’ailleurs cette image dès la procession d’entrée : il s’agit de faire corps avec les fidèles et d’instaurer la communion. Côté études, il a fallu s’adapter triplement au rythme la Maison, du séminaire et des Bernardins. Je n’avais jamais fait de philosophie de ma vie, par exemple ! Il faut rester confiant et tout finit par s’unifier, la formation intellectuelle, spirituelle et humaine. »

Un mot aux paroissiens ? « J’avais déjà été frappé l’an dernier par le côté familial de la paroisse. Merci de nous avoir accueillis et d’être à notre écoute. De vrais liens de fraternité se sont créés en peu de temps. Donc merci pour l’année passée... et celle qui vient ! »

Philippe est chargé du KT CP-CE1 à Sainte-Geneviève et des servants de messe.


Arthur : « Forcément, j’ai évolué en un an. Ce qui a été compliqué, ç’a été de mettre en cohérence les quatre emplois du temps : Maison/Bernardins/Paroisse/Séminaire. L’ordre exprime vraiment ce que je ressens, dans la mesure où nous étions l’an dernier une promotion peu nombreuse, ce qui fait que les charges communautaires étaient lourdes. Mais on était comme une famille, de deux parents et de six enfants ! C’est une joie d’être huit séminaristes cette année. La famille est plus grande : nous mangeons désormais autour de deux tables et non plus une ! Aux Bernardins, je me suis senti comme un poisson dans l’eau. C’est mieux encore cette année, car le rythme est pris. En paroisse, c’est génial d’être en permanence au contact de ce qui se passe. Le KT, en revanche, ç’a été compliqué. Je n’ai sans doute pas été assez ferme au départ... Cette année, je serai moins visible à la paroisse, car je ferai le KT à Charles-Péguy pour les CE2. J’ai aussi la joie d’assister le père Lainé au catéchuménat. Il y a un bon groupe, donc beaucoup d’espoir. On peut prier pour eux. Je suis heureux de faire un apostolat avec les adultes, parce que la jeunesse, c’est le futur, mais ce n’est pas le tout de l’Eglise. On doit se former aussi pour les adultes ! »


Les nouveaux : portraits

Édouard : 28 ans, 5ème d’une famille de 6 enfants, a grandi à Châlons-en-Champagne, est entré au séminaire pour le diocèse de Châlons. Il a fait ses études à Paris, a obtenu un M2 à l’Ecole d’assurances des Arts et Métiers, en alternance, puis a travaillé un an comme assureur. « J’étais très content de mon boulot, je n’avais pas prévu de le quitter ! J’avais évacué la question de la prêtrise. Adolescent, en paroisse, j’avais eu trois pères spi et tous les trois avaient quitté le sacerdoce ! C’était sûr, je ne serai pas prêtre. Je me disais que c’était trop dur et réservé à des gens particuliers... Puis, en M1, j’ai redécouvert le sacrement de la confession. J’ai compris que le Christ est réellement présent, que la foi est incarnée. Ce n’était plus quelque chose de théorique, ce n’était plus seulement le prêtre qui me parlait. Ma vie de foi a alors changé ; j’allais à la messe plusieurs fois par semaine. J’étais heureux. L’idée de donner plus au Christ est réapparue, mais le sacerdoce n’était pas dans mes plans. Ni professionnels, ni personnels. Je songeais au mariage. Malgré tout, ça revenait sans cesse, cette idée de quitter le travail. J’ai alors accepté de réfléchir à la vocation monastique, durant une année sabbatique. J’ai fait plusieurs retraites, j’ai marché seul sur le chemin de Compostelle, j’ai vécu six mois dans une abbaye. Je voyais deux options : soit rester au monastère, tout en sachant que ça ne durerait pas, soit partir, mais sans savoir exactement quoi faire après. Le père abbé m’avait conseillé de « bien réfléchir au sacerdoce ». Je suis donc allé à Bayonne pour faire ma Propédeutique. Et cela m’a permis de dire : « OK ! Je me lance. Pour mon diocèse de naissance. » Un mot aux paroissiens ? « Merci pour votre accueil et le côté très familial de la paroisse. Je suis ravi d’être ici, dans ce quartier que je connaissais peu ! »

Édouard est chargé du KT CE2 et assistera le père Thibaut auprès des chefs scouts.


Paul : 27 ans, est né en Chine, dans la région d’Hangzhou, 2ème d’une famille de trois enfants, catholique du côté paternel et bouddhiste du côté maternel. « Tous très pratiquants. »  Il fait ses études à Hangzhou : « une ville très importante dans ma vie, où j’ai trouvé ma vocation. » Il y fait sa licence de Marketing culturel. « Ma vocation : la paix et la joie. » Un missionnaire français a calligraphié pour lui ces deux mots qu’il garde avec lui.

Il nous raconte les « trois parties » de sa vie : « Enfant, je connaissais un peu l’Eglise : pour moi, c’était un lieu où il y avait des bonbons, où l’on mangeait, où l’on s’amusait avec les copains. Puis, à 10-11 ans, je suis entré à l’Internat, où je suis resté 7 ans, jusqu’à la fin du lycée. Là, il n’y avait rien de catholique. Je ne connaissais pas Dieu. Ni Jésus. Ni le Notre Père, ni le Je vous salue Marie. J’étais surtout très stressé par les examens. J’avais 18 ans quand un ami protestant m’a invité pour partager le repas de Pâques. J’y suis allé. Et, comme les autres, lors du bénédicité, j’ai fait, en vérité, le signe de croix. A cet instant, la foi s’est réveillée dans mon cœur. Puis je suis allé à l’Université, où beaucoup d’étudiants et de professeurs sont communistes. Je voulais moi-même devenir communiste, pour être Président des étudiants en Marketing. Mais il fallait prêter serment pour entrer dans le Parti. Alors j’ai dit non. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’ai dit non. Mon professeur était très en colère, mais moi, je sentais dans mon cœur... la Paix. A partir de ce moment, j’ai commencé à chercher le Christ, car je voulais savoir d’où venait cette paix. Un ami d’enfance m’a alors invité à un camp de jeunes catholiques. Là, j’ai trouvé la Joie. Nous étions ensemble, sans concurrence entre nous. Le sourire toujours au visage. Tout était calme et joyeux. De retour à Hangzhou, où je devais finir mes études, je suis entré dans une communauté catholique clandestine pour les jeunes. J’ai reçu plein d’amour dans cette Église. C’est l’amour de Jésus qui m’a guéri. J’ai commencé à prier et à lire la Bible. « Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus Christ. N'éteignez pas l'Esprit (1Thes. 5, 16-19). » : ça, c’est ma vocation. La joie, c’est le signe des chrétiens. Après quoi, j’ai dû aller en France, où les MEP m’ont accueilli. Comme Abraham, j’ai quitté ma famille, mes amis, la nourriture chinoise. Pour nous, la nourriture, c’est le goût de Maman, parce que ce sont les mamans qui cuisinent. Entre le moment où l’évêque m’a envoyé et le moment de prendre l’avion, je ne voulais pas partir. J’ai dit non. Je voulais être séminariste en Chine ! Mais je devais obéir. Et apprendre le français. On lit chez Luc (9, 58) : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas un lieu où il puisse reposer sa tête. » Alors j’ai dit oui. Chez nous, le prêtre conserve l’Eucharistie dans un tabernacle itinérant et caché. Quand j’ai vu Jésus, dans cette pauvre boite en carton, j’ai dit oui. Pendant deux ans, je suis resté aux MEP, en continuant à dire oui, parce que la paix et la joie m’habitent. Et cette année, à Saint-Denys, j’approfondis mon français tout en suivant cinq cours aux Bernardins, avec les séminaristes. » Un mot aux paroissiens ? « N’ayez pas peur de partager votre joie et votre paix avec moi ! Moi, je veux aussi vous transmettre la joie et la paix du Seigneur. » 

Paul est chargé du KT CE1.


Gaëtan : 26 ans, 2ème d’une famille pratiquante de 4 enfants, parisien quoiqu’ayant vécu à l’étranger entre 2 et 14 ans, à Londres surtout, puis un an à Hong Kong en 2012. Il a fait des études de gestion (un DUT GEA) et une Ecole de Management à Grenoble, en alternance chez URW, et obtient son M2, en 2020. L’année suivante, il traverse l’Atlantique sur un voilier monocoque de 9m60, en tant que marin, pour rejoindre les Caraïbes. C’est au retour, en 2022, qu’il entre en Propédeutique, chez le père Roger : « Une très belle année où j’ai pu affiner mes désirs. » La question de la vocation a surgi pour lui en 2017, alors qu’il a 20 ans : « C’était un mardi soir, je rentrais de cours en vélo. Soudain, un choix venant de l’extérieur m’est proposé, tout en me laissant une très grande liberté de répondre « oui » ou « non ». C’est comme si j’avais reçu un SMS de quelqu’un qui me proposait de le suivre. J’ai d’abord eu très peur. Et quelques secondes plus tard, j’ai compris que j’étais en train de vivre un appel... Pendant deux ans, je réponds non à la question du sacerdoce qui me revient régulièrement, à travers différentes personnes. A cause des difficultés que cela représente : le célibat, l’engagement, c’est trop dur ! C’est encore à vélo, en 2019, lors d’un voyage de Turin à Florence, que la question me revient avec une très grande intensité et une grande récurrence. C’était du harcèlement ! Chaque fois que je répondais « non », la question me revenait : « Veux-tu me suivre ? ». A 200 km de Florence, je réponds « oui » : j’entrevois que là est mon bonheur. Et depuis ce jour, le « oui » est resté un « oui ». Pendant deux ans, je garde ça pour moi, sans le dire à mon entourage. Un père spi m’accompagne néanmoins, que je vois peu. Et après un an de Propédeutique, me voilà à Saint-Denys ! » Un mot aux paroissiens ? « Je suis content de pouvoir enfin m’investir et vivre au rythme d’une paroisse, ce que je n’ai jamais fait. »

Gaëtan est en charge de l’aumônerie des 4éme-3ème à Saint-Paul et du Groupe Biblique... et responsable pour la Maison de l’approvisionnement en fruits et légumes !


Foucauld : 21 ans, il est le benjamin du séminaire de Paris ! Foucauld est le 2ème d’une famille pratiquante de 4 enfants. Il a grandi à Gap, à Saumur, dans les Yvelines, au gré des affectations de son papa militaire, et depuis sa Seconde, en 2017, il est devenu parisien. Il a fait un BTS de Travaux Publics : « Je suis quelqu’un de très concret. J’aime la construction, le bricolage », puis est entré directement en Propédeutique chez le père Roger, l’an dernier en 2022. « Je suis envoyé pour le Diocèse aux Armées, ce à quoi j’aspirai depuis toujours ! Devenir aumônier militaire m’a toujours habité. Vivre auprès de soldats pour les accompagner au quotidien et dans leurs missions a toujours compté pour moi. C’est servir ceux qui servent ! Cela est dû sans doute à ma famille et au fait que j’ai grandi dans un environnement militaire. Quand j’étais enfant, le régiment organisait le « Noël du régiment » (le père Noël arrivait en hélicoptère !) et la chasse aux œufs pour Pâques. J’ai aussi fait du ski et de l’escalade avec les autres enfants du régiment. C’est là que j’ai eu la vocation, tout petit, avant même d’avoir atteint l’âge de raison. C’est ce que m’ont dit mes parents, mais moi, je me souviens que déjà en Primaire, j’étais très conscient de ma vocation de prêtre. Si j’ai fait des études, c’est sur le conseil du Service des vocations et de mes parents, qui souhaitaient que je prenne un peu de temps pour grandir et m’épanouir. En 1ère année de BTS, j’ai poursuivi le scoutisme et fait du secourisme. Les choses sont assez claires pour moi, même si le Seigneur travaille et que tous les jours se pose la question : « Mais où m’attends-tu ? » Comme le disait Jean-Paul II, aujourd’hui est le plus beau jour de ma vie parce que le Seigneur m’attend... » Un mot aux paroissiens ? « C’est une très belle paroisse, très accueillante. Je suis très heureux d’être à Saint-Denys. Tout est grâce ! »

Foucauld est chargé du KT CM1 et d’accompagner le Parcours Alpha.


Augustin : 24 ans, il est le 2ème d’une famille nombreuse de 6 enfants (avec un gros écart d’âge avec la petite dernière qui n’a que 9 ans) ; son père est un ancien militaire. Il a vécu à Castelnaudary (à 7-8 ans puis derechef à 13-14 ans), à Cayenne (entre 8 et 9 ans) et à Paris, ce qui fait qu’il se sent plutôt parisien. Après le lycée Stanislas, il fait 2 ans de prépa à Lyon, puis intègre l’ESCP, ce qui lui permet de rester un an à Turin et un an à Rome, où il fait son stage dans une agence de presse accréditée auprès du Vatican. C’est depuis l’Italie qu’il suit à distance des cours de philo à Paris X Nanterre et obtient son M1. L’année suivante, en 2021, il entre en Propédeutique chez le père Roger, puis achève son ESCP, tout en logeant à Saint-Ambroise et en vivant déjà une vie paroissiale, et le voilà à Saint-Denys. Il discerne trois temps dans sa vocation, très précoce, qu’il explique notamment par la foi fervente de ses parents. L’enfance d’abord. « Dès mes 3-4 ans, de retour de l’église, je mimais dans ma chambre la messe dominicale. J’étais ébloui par la beauté de la liturgie, sa sacralité, l’enseignement du prêtre. A 8-9 ans, j’ai écrit mes premières homélies ! Je me déguisais en prêtre, mes frères et sœurs assistaient à mes messes et j’ai même célébré le mariage de mon frère ! Les choses devenaient de plus en plus sérieuses. Un oncle prêtre m'accompagnait et m’aidait. A 13-14 ans, pourtant, lors de mon adolescence à Castelnaudary, je n’y pensais plus du tout. C’est le temps où je découvre les amitiés, le sport. Je suis scout, je vais à la messe, mais c’est tout. Le questionnement revient à la fin du lycée et en Prépa : une seconde grâce que je ressens comme un désir de vérité, d’interroger ce Dieu auquel je crois. Commence alors un cheminement un peu douloureux mais nécessaire jusqu’à l’année romaine ; un temps de réflexion et de travail sur moi, qui suis passionné par le beau (je suis pianiste-organiste) et par le vrai (la philosophie). En Italie, je vivais chez des religieuses. Ce furent des années déterminantes où j’ai pris le temps pour penser à Dieu, ouvrir la Bible, approfondir la théologie et la philosophie. Enfin, troisième grâce : c’est le retour un peu mûri de ma vocation. En lisant saint Jean et saint Paul, j’ai senti très profondément la nécessité du Christ dans ma vie. « Je viens à toi puisque tu ne parviens pas à monter jusqu’à Moi » lit-on chez saint Augustin. J’ai compris, à l’instar des disciples d’Emmaüs, que Jésus était là dès le début avec moi. Et là, tout s’est simplifié et apaisé. Ma vocation est de transmettre la connaissance et l’amour de Dieu, « afin qu’ils aient en eux l’amour dont Tu m’as aimé. » (Jn. 17) Un mot aux paroissiens ? « N’hésitez pas à nous inviter chez vous le dimanche ! »

Augustin est chargé du KT CM2 et du Ciné-Pizza, secondé par Patrick.


Patrick, à la fois « ancien » et « nouveau », est arrivé à Saint-Denys en février. Il a 23 ans, il vient de la Chine du Nord, d’une famille catholique, il est le 5ème de 6 enfants. Il choisit de faire ses années de collège et de lycée en Internat, au Petit Séminaire. « Ma mère voulait que je devienne prêtre. Quand j’étais enfant, à 6 ans, j’ai eu un accident et Maman a fait un vœu : « Si tu guéris, je te consacre à Dieu ! » Les religieuses de la paroisse m’ont aussi encouragé à entrer au Petit Séminaire parce que j’étais un « bon enfant ». J’y ai suivi des cours bibliques et de spiritualité, appris les différentes méthodes de prière, j’allais à la messe tous les jours. C’est là que j’ai développé ma foi. Pourtant, au début, j’étais déçu. Les enfants n’étaient pas tous sages, beaucoup faisaient des bêtises, alors que moi, je cherchais un lieu de sainteté. Mais le prêtre m’a dit que c’était normal, qu’on se développe petit à petit, comme une pierre qui, avec le temps, devient lisse. En 2018, à 18 ans, je suis entré au séminaire. J’ai fait une année de Propédeutique et 6 mois de philosophie. Et voilà que fin 2019, est arrivé le Covid puis le confinement. J’ai dû arrêter mes études, mais dès décembre 2020, j’ai suivi en ligne des cours de français pour aller en France, parce que j’étais envoyé par mon diocèse. A la fin du confinement, en février 2021, j’ai pu continuer mon apprentissage du français dans une école. J’avais besoin d’un visa, mais il était impossible de l’obtenir, à cause du Covid. Enfin, à Noël 2022, il est arrivé : un cadeau de Dieu ! Après deux semaines aux MEP, je suis entré à la Maison Saint-Denys. Au début, j’étais inquiet. J’étais stressé, je ne comprenais pas la langue, je ne pouvais pas manger le fromage très fort, la viande saignante, la baguette très dure. Je n’aimais pas l’odeur du beurre ; les plats n’étaient pas très salés, pas très pimentés. Maintenant, je suis habitué. Mais ça a été très dur ! Aujourd’hui, je me sens vraiment chez moi à Saint-Denys. Quand j’ai chanté les Psaumes, un dimanche, les paroissiens sont venus me féliciter. J’étais très content, c’était très gentil. Et puis, quand je les croise dans la rue, ils me saluent. Cela me touche. »

Patrick est chargé du Ciné-Pizza aux côtés d’Augustin.

Propos recueillis par Dominique Th.


Déjà dix ans de diaconat !

Jean-Marie W. a été ordonné diacre le 5 octobre 2003. Il revient sur ces dix premières années qui ont passé très vite : 

« À la demande du cardinal André Vingt-Trois, j’ai été ordonné diacre pour le diocèse aux Armées et pour la paroisse Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, ce qui est atypique. Le cardinal m’avait prévenu : « Tu auras devant toi deux populations : l’une militaire, l’autre civile. Ce n’est pas du tout la même chose ! » Ainsi, j’ai été nommé à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, une unité du génie de l'Armée de terre française, mise à disposition du préfet de police de Paris, où j’étais déjà responsable de certaines activités sportives. Leur aumônier cherchait un adjoint pour s’occuper des 8 500 pompiers. J’y suis officier et diacre à la fois : les deux fonctions se mélangent naturellement. Toutes les occasions sont bonnes (les déplacements, les interventions, les repas, la salle de musculation) pour accompagner ces hommes d’environ 30-35 ans et répondre à leurs questions. Les plus jeunes sont souvent ébranlés par les suicides dans le métro, les accidents mortels... Je suis là, à leur écoute. À la Brigade, je prépare aussi au baptême (une douzaine par an) et au mariage (environ huit par an). Si 60 % des pompiers sont baptisés, seuls 5 % sont pratiquants, mais ils sont très ouverts. Quand je leur explique que le Christ s’est donné pour les autres, ils comprennent très bien ce que cela signifie et ils me répondent : « C’est comme nous, les pompiers ! ». À Saint-Denys, la réalité est tout autre parce qu’il y a trois autres clercs, prêtres présents. Les jeunes qui se préparent au mariage intellectualisent davantage. Un diacre doit trouver sa place : ce n’est ni un sous-curé ni un super laïc. Pour moi, il représente la charité en marche vers le Christ. Je suis configuré au Christ serviteur. Et comme aimait à répéter Mgr Vingt-Trois, il ne faut pas s’inquiéter car « Dieu ne choisit pas des hommes capables, il rend capables ceux qu’il choisit ». 

Et sa femme Isabelle d’ajouter : « Je suis heureuse et fière que Jean-Marie soit diacre. Il a déployé sa vraie nature. Bien sûr, cela demande beaucoup d’acceptation. À l’armée, il peut être appelé jour et nuit, y compris pendant nos vacances. J’ai suivi toute la formation avec lui et j’ai dû donner mon accord par écrit. J’ai moi-même des engagements : je fais l’éveil religieux à l’école Sainte-Geneviève, le catéchisme à l’école Saint-Jean-Gabriel, je suis bénévole au vicariat des personnes handicapées… Il faut s’abandonner à la Providence et faire confiance. C’est une aventure qui se vit à deux. »

Propos recueillis par Sylvie H.


 

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