Le Petit Cephalophore

jeudi, juin 28, 2012

La sortie du Club Saint-Denys à Moret-sur-Loing

Club Saint-Denys au Marais

 

Escapade à MORET-sur-LOING

Mardi 19 juin 2012


Cette année, le rendez-vous est à 9h devant notre belle église pour une escapade à MORET-sur-LOING. Dès 8h50  l'autobus est rempli et nous partons à l'heure. La traversée de Paris pour atteindre la porte de Bercy n'est pas facile, le ciel est gris, mais dans la bonne humeur nous atteignions MORET-sur-LOING.

Visite du Musée du Sucre d'Orge

Il bruine légèrement, mais en quelques pas nous atteignons le musée où nous sommes accueillis par le propriétaire. Dans un premier temps, bien installés dans des chaises confortables, il nous fait l'historique du sucre d'orge et nous livre (presque) tous les secrets de son élaboration. Ensuite nous regardons une vidéo qui nous présente les différents stades de sa fabrication. Une dégustation de ces friandises nous est proposée : elle est très appréciée. C'était peut-être pour mieux nous mettre l'eau à la bouche avant d'entrer dans la boutique installée dans la maison du "Bon Saint Jacques", place Royale, où les produits du terroir ont eu un vif succès.

 

Eglise Notre Dame





Cette église, datée du début du XIIIème siècle, est souvent considérée comme un élément majeur du gothique du nord de la Loire. A remarquer l'orgue Renaissance qui est parmi les plus anciens de France.
En sortant de l'église, quelques rayons de soleil apparaissent. En continuant notre promenade, au croisement de la rue Grande, la porte de Bourgogne ouvre une belle perspective vers le pont qui offre une très belle vue sur la ville.
Revenant en arrière, nous descendons la rue de la Pêcherie pour arriver à notre restaurant.

Auberge de la Terrasse

Cette marche nous ayant mis en appétit, c'est avec plaisir que nous prenons place autour de deux grandes tables. La salle est spacieuse et offre une superbe vue sur les rives du Loing.
Ambiance et convivialité sont de la partie
15h : Le café fini, nous nous dirigeons vers l'autobus direction Saint-Mammès, pays des mariniers.

Croisière sur le Loing et la Seine

On comprend en arrivant à Saint-Mammès pourquoi la ville est surnommée la « Terre des mariniers ». Le long du quai du deuxième port marinier fluvial de France, après Conflans-Sainte-Honorine, plus d'une vingtaine de péniches sont amarrées.
Au niveau de l'ancienne écluse nous attend notre navire le "Renoir".


L'embarquement effectué, le capitaine nous souhaite la bienvenue et nous commentera tout le parcours.
Après avoir largué les amarres, nous  naviguons sur le Loing, en direction de Moret jusqu’à l’entrée du canal du Loing, avant de faire demi-tour au confluent de l’Orvanne. Nous découvrons les cales de Radoub, ancien chantier de réparation des péniches, et le capitaine nous conte la vie des mariniers du début de la batellerie jusqu'à nos jours. Notre périple continue au confluent de la Seine et du Loing où nous prenons la direction de Champagne-sur-Seine. Là, nous passons sous l’aqueduc de la Voulzie qui alimente Paris en eau potable, nous passons une écluse et plus loin, en longeant les rives de Thomery, le capitaine nous dévoile le lieu-dit « Les Bains du Roi », où les rois de France et leur cour se baignaient. Nous repartons ensuite vers notre port d’attache, en refranchissant l'écluse.
En débarquant, nous regrettons que la croisière n'ait pas duré plus longtemps.

  

Retour à Saint-Denys

18h : Une dernière photo du groupe et nous remontons dans l'autocar afin de regagner Saint-Denys où nous arrivons vers 19h45.

A l'année prochaine, pour une autre sortie.

En attendant cette prochaine sortie, vous êtes cordialement invité aux

"Rencontres d'Amitié"
au 68bis rue de Turenne

organisées tous les 2è et 4è vendredi de chaque mois, de 14h30 à 17h.

Prochaines rencontres :  vendredis 7 et 28 septembre.

A bientôt,
                                                                                                                      Jean-René B.



Pour suivre l'activité de la paroisse, regardez régulièrement le blog et allez sur le site paroissial à droite dans les liens à partir du blog.

lundi, juin 25, 2012

Messe d'anniversaire et d'adieux du père Quinson

J'étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé,
quand il a prononcé mon nom.


Déchirure et enfantement, douleur et action de grâce, départ et renouveau, tristesse et joie : que d'émotion à Saint-Denys en cette fête de la Saint-Jean-Baptiste ; quelle beauté que ce peuple réuni autour de son pasteur afin de célébrer Dieu et de le louer pour les vingt années de sacerdoce du père Quinson et pour ces neuf années vécues ensemble, dans une fraternité féconde toujours suscitée par la foi exemplaire d'un homme donné tout entier à sa paroisse.

Ces quelques photos seront impuissantes à traduire ce que chacun a vécu dimanche, quelque chose comme un petit coin du Royaume.




A l'issue de la messe d'action de grâce, Laurence, vice-présidente du Conseil paroissial pastoral, a ajouté à l'émotion par ces quelques mots prononcés au nom de tous :

"Je me fais aujourd’hui le porte-parole du Conseil Pastoral de Saint-Denys du Saint-Sacrement pour m’adresser à notre cher curé et lui dire au nom de tous : MERCI.
Merci d’avoir, neuf années durant, été un guide sans pareil pour notre paroisse et notre conseil pastoral, rebondissant de façon déterminée sur chacune des orientations pastorales dictées par Monseigneur André Vingt-Trois, et Dieu sait qu’elles furent nombreuses, prenant à chaque fois des initiatives audacieuses pour les réaliser, donnant ainsi à la mission pastorale de Saint-Denys un élan novateur et dynamique dont on ne peut que se féliciter.
Car il n’est pas en mal d’inspiration, notre curé ! Loin s’en faut, et je ne vous cache pas que, parfois, au Conseil pastoral, nous courbions le dos en nous demandant quelle merveilleuse idée avait encore germé dans son esprit. Et quand il arrivait avec son petit soutire en coin, je vous assure qu’il y avait tout lieu de s’inquiéter !
Elles furent nombreuses ses initiatives ! Pour n’en citer que quelques unes :

Sur le thème de la Mission :
La visite de Noël aux commerçants du quartier afin de leur apporter un ballotin de chocolat et une carte de vœux, geste simple d’amitié et de rencontre fraternelle dans un quartier où nombreux sont les habitants qui passent devant notre église sans même imaginer qu’il puisse s’agir d’une église !
La procession des Rameaux depuis le square du Temple jusqu’à Saint-Denys, initiée depuis quelques années et donnant une visibilité de ce qui se vit à l’intérieur de notre Eglise.
La participation depuis 4 ans au WE NOMADES initié par la Mairie du 3ème arrondissement et dont l’objet est de rapprocher les acteurs culturels du quartier et de ses habitants. Nouvelle occasion de tendre la main, d’ouvrir nos portes, de construire une passerelle…

Sur le thème de l’AMITIE et de l’ACCUEIL, si cher au cœur du Père Quinson, ce fut :
*Une attention toute particulière portée à tout nouveau venu dans notre paroisse, pour qu’il se sente accueilli  et reconnu dès sa première visite, ce qui débouche sur cette capacité étonnante à retenir tous les prénoms de chacun des paroissiens.
 *La montée en puissance des JAM qui, bien plus qu’une histoire financière, demeurent, sans aucun doute, une merveilleuse occasion de rencontres fraternelles et qui démontrent au fil des ans, que l’AMITIE n’est pas un vain mot à Saint-Denys.
*Puis tout récemment, l’instauration des RAM dans le cadre du Thème de la SOLITUDE retenu cette année par le CP, et qui permet chaque premier dimanche du mois d’accueillir pour un repas amical tout ceux qui se présentent à notre porte.
Sans oublier, bien sûr, les innombrables apéritifs proposés sur le parvis de l’église à l’issue des messes !

Et puis, c’est aussi un globe trotteur, notre curé, qui n’hésite pas à emmener ses paroissiens sur des lieux de pèlerinage permettant de retrouver les racines de notre Foi  et d’affermir celle-ci. Cela conduisit certains d’entre nous à Assise, à Vézelay, à Chartres, en Terre Sainte et plus récemment, pour nos catéchistes, à ROME. Temps forts pour ceux qui y participèrent, moments d’enseignement et de communion intenses.

. Enfin, c’est un communiquant notre curé : après avoir réédité le guide paroissial en le modernisant, il fut à l’initiative de notre nouveau journal paroissial,  Le petit Céphalophore qui, outre la version papier distribuée dans l’église, est diffusé en ligne et constitue un outil d’information précieux pour l’ensemble des paroissiens. Le père Quinson le définît ainsi « journal au service de l’Amitié, écho de tout ce qui se vit de beau dans la paroisse ».

Mais au delà de toutes ces merveilleuses initiatives qui ont jalonné la vie quotidienne de notre paroisse au cours de ces 9 dernières années, nous tenions à vous remercier, Père,  pour le soutien et le guide spirituel que vous fûtes auprès de chacun d’entre nous.
Merci pour ces eucharisties si belles et si recueillies que vous nous avez permis de vivre dimanche après dimanche. Il y a eu celles particulièrement marquantes, comme la célébration des 25 ans de la Maison Saint-Denys, celles extrêmement émouvantes comme celle où fut remis le sacrement des malades à certains d’entre nous il y a tout juste quelques semaines, et toutes les autres si pures, si sobres permettant d’aller à l’essentiel de notre FOI et de toucher du doigt ce qu’est l’Eglise en tant qu’assemblée de chrétiens.

Père, il n’y a aucun doute, vous nous aurez tous marqués,
par votre disponibilité inaltérable,
votre sens aigu du respect et la confiance que vous nous avez témoignée à tous dans nos rôles de laïcs au sein de l’Eglise,
par votre écoute attentive qui a toujours rendu nos paroles « libres » lors de nos débats au sein du conseil pastoral,
par votre sens de l’humour si agréable à côtoyer.
Ne changez rien et que l’Esprit Saint vous accompagne dans la nouvelle mission qui vous est confiée." 

dimanche, juin 17, 2012

Saint-Denys soutient Saint-Marcel


Notre paroisse a pour la première fois participé à une opération de solidarité entre paroisses parisiennes, une « opération Barnabé », pour soutenir la paroisse Saint-Marcel dans le XIIIème arrondissement. Ce dispositif de plus en plus nécessaire a été mis en place depuis quelques années par le diocèse de Paris pour organiser la solidarité entre paroisses au profit des paroisses qui rencontrent des difficultés financières.




Tout comme l’avait fait l’an dernier la paroisse de Saint-Louis en l’Ile à l’initiative du père de Cagny, nous avons pris le relais et apporté cette année notre soutien à la paroisse Saint-Marcel. Cette aide, d’un montant de  dix mille euros a permis l’achèvement des travaux de rénovation concernant la la chapelle (dont les vitraux ont été dessinés par Isabelle Rouault, la fille du peintre) et la salle Saint-Jean.


Le père Franck Souron, curé de Saint-Marcel, exprime à notre paroisse sa gratitude pour cette action de solidarité.


Histoire de la paroisse Saint-Marcel   http://paroisse.saintmarcel.free.fr/histoire06.htm

dimanche, juin 10, 2012

Confirmations 2012

Nage à contre-courant pour t'abreuver à la source de l'Esprit !

Aujourd'hui, à Saint-Denys, vingt-neuf enfants ont reçu le sacrement de Confirmation des mains de Monseigneur Renauld de Dinnechin, en présence de leurs parrains et marraines, parents, familles, amis et co-paroissiens qui, tous, s'étaient rassemblés pour prier leur Père dans l'Esprit.
Que les dons de l'Esprit, choisis par ces nouveaux confirmés ce matin, les portent chaque jour de leur vie et les engagent à être chaque jour davantage de fidèles témoins du Christ, "grand prêtre du bonheur qui vient"..





dimanche, juin 03, 2012

Le dernier éditorial du père Quinson. Juin 2012.


Pendant tout le temps pascal, la liturgie nous a donné à méditer l’Evangile selon saint Jean, en particulier de nombreux passages tirés du discours après la Cène. Le lectionnaire introduisait ces passages par une phrase qu’en fait on ne trouve qu’une seule fois dans l’Evangile de Jean, au chapitre 13, verset 1 : « au moment de passer de ce monde à son Père ». Cette phrase nous fait entrer dans le mouvement qui conduit le Christ de sa passion, sa mort, sa résurrection, jusqu’à son entrée dans la gloire du Père. Cette phrase nous éclaire sur ce que le Christ vit à travers toutes ces étapes : un passage vers son Père.

 « Il faut que le monde sache que j’aime le Père » dit Jésus (Jean 14, 31). Cet amour est réel. Nous avons du mal à le réaliser. Cet amour nous dépasse, nous semble insaisissable au sens où il n’est pas immédiatement sensible pour nous. D’une certaine manière, cet amour nous paraît peut-être tellement le propre de la relation de Jésus avec son Père qu’il nous est extérieur, presque étranger. Mais précisément, par son incarnation, le Verbe de Dieu veut nous rejoindre dans notre humanité pour nous inviter à entrer dans cette relation d’amour. Le Christ s’est fait frère de tous, pour qu’avec lui nous devenions enfant du même Père. Il le dira à Marie-Madeleine au matin de Pâques : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 17). La relation exclusive du Fils avec le Père devient par l’incarnation - par grâce - une relation ouverte à tous.

C’est donc par l’humanité concrète de Jésus que nous avons part à cette nouvelle intimité avec Dieu. Plus précisément, cela veut dire que c’est par son corps et par le nôtre que cette nouveauté advient. Comment imaginer dès lors que ce que les contemporains de Jésus ont pu « goûter », à son contact, du mystère de Dieu et de cette nouvelle intimité avec lui, n’ait été qu’une parenthèse, c’est-à-dire finalement une imposture ? Cette nouvelle relation avec Dieu, vécue dans la rencontre avec Jésus, n’est pas une réalité provisoire. Elle est la vérité la plus profonde de notre vocation : partager la vie de Dieu, dans l’amour. Notre résurrection en sera la manifestation ultime. Celle de Jésus en est le gage.

En vérité, Il est ressuscité !

Caravage, Le Souper à Emmaüs, 1601.


La résurrection selon saint Paul

La bibliste Roselyne Dupont-Roc, professeur émérite à l’Institut catholique de Paris, a accepté de répondre aux questions du Petit Céphalophore. Cette spécialiste de saint Paul nous explique comment l’apôtre mettait en mots l’indicible.

La croyance en la résurrection est-elle centrale dans la théologie de saint Paul ?
Roselyne Dupont-Roc :
« Si le Christ n’est pas ressuscité, vide est notre proclamation, et vide aussi votre foi ». Ainsi Paul refonde-t-il la foi vacillante et inquiète des Corinthiens (1 Co 15, 14). Il proclame alors la résurrection du Christ comme l’événement fondateur qui a interrompu le cours de l’histoire et l’a fait basculer. A un passé de mort, il oppose le surgissement d’une vie nouvelle, à l’horizon bouché par le péché il oppose l’espérance d’un avenir qui conduit à Dieu. Pour Paul, saisi par le Christ, la résurrection a tout changé : « si quelqu’un appartient au Christ, il est création nouvelle ».

Comment cette vision s'articule-t-elle avec sa foi juive ?
R. D.-R. : La foi de Paul s’appuie sur la foi juive pharisienne et se dit par rapport à elle, dans un langage que déjà l’Ecriture avait forgé. Depuis deux siècles, les juifs pieux professaient l’espérance en une résurrection générale à la fin des temps en vue d’un jugement et d’une vie auprès de Dieu (Dn 12,1-3 ; Es 26,19). Mais alors que ces pharisiens la situaient dans une fin lointaine de l’histoire, la foi chrétienne déclare que la résurrection a déjà eu lieu, que déjà, dans le Christ, Dieu a vaincu les forces de la mort : « Mort, où est ton aiguillon ? Où est-elle, ô mort, ta victoire ? ». Adaptant les scénarios de fin des temps des courants apocalyptiques, Paul voit la création nouvelle monter tandis que l’ancienne disparaît : « le monde ancien s’en est allé, voici toutes choses sont nouvelles ». Telle est l’incroyable affirmation qui jaillit de la rencontre avec le Ressuscité : la mort et le mal sont vaincues, Dieu fait toutes choses nouvelles !
Pourtant Paul sait bien que le monde nouveau n’est pas encore visible : les forces du mal sont vaincues mais elles n’en finissent pas de disparaître, il reste encore à tout soumettre à Dieu. Dès lors nous avons à vivre une sorte de « tuilage » des temps, où la vie nouvelle doit sans cesse affronter les derniers soubresauts du mal. « Le temps, écrit Paul, est raccourci », nous vivons les derniers temps, ce temps qui reste à vivre et qui est notre temps, le temps de la mission, le temps de l’Eglise.

Quelles sont les images ou procédés littéraires que Paul utilise pour faire comprendre cette réalité ?
R. D.-R. : Comment parler alors de la résurrection, déjà à l’oeuvre en nous et autour de nous, et pourtant pas encore réalisée au point que parfois rien ne semble avoir changé ? Les premiers témoins ont adopté le langage pharisien d’un « réveil » ou d’un « relèvement » du Christ, prélude à notre propre relèvement. Vingt temps après l’événement, Paul utilise les formulations déjà traditionnelles : « Dieu l’a réveillé des morts » ! Mais Paul forge aussi ses propres expressions pour mieux faire comprendre l’indicible. Il lui faut articuler la résurrection comme rupture et comme continuité ; aussi parle-t-il souvent en termes de transformation/transfiguration, en grec « métamorphose ». Car la résurrection, qui troue l’histoire, est aussi pour chaque croyant un lent chemin de transformation qui accompagne et sculpte toute son existence : « si notre homme extérieur est en train de se corrompre, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4, 16). Tandis que l’usure des jours défait nos forces et nos visages, la puissance de la résurrection à l’oeuvre en nous transfigure notre corps de chair pour le conformer au corps glorieux du Christ.

Sa conception de la résurrection nécessite-t-elle une recontextualisation aujourd'hui ?
R. D.-R. : Notre résurrection passe par cette configuration quotidienne à Jésus le Christ. Peut-être est-ce en ces termes que l’on pourrait au mieux dire aujourd’hui la foi en la résurrection : une transformation progressive de nos êtres de chair par conformation au Christ serviteur ; une métamorphose menée par l’esprit du Christ dans chacune de nos vies !

Propos recueillis par Sylvie H.

Témoignages sur la croyance en la résurrection des morts


La résurrection, 
c’est l’accomplissement du projet de Dieu sur nous



La Résurrection ? J'y crois. Comment ne pas y croire quand on est chrétien ? C'est l'article-clé de notre foi. Comme le Credo, j’y associe la vie éternelle. Penser à la mort, c'est envisager ce qui vient après : la vie. Voici l'objet de notre espérance. Certes, nos efforts ne suffiraient pas à nous y introduire. Nous nous confions en la miséricorde de Dieu dont l'amour est infini. J'aime aussi me dire que nous ressuscitons déjà et tous les jours. Quand nous tombons dans la tristesse, dans le péché, n'est-ce pas la résurrection qui nous permet de repartir ? La confiance en Dieu est une manière de transcender nos difficultés d'aujourd'hui. La foi à 100% ? C’est une question mal posée. La foi n'a rien de "mathématique". Nous connaissons tous le doute comme de bonnes raisons de croire. Croire en Dieu, en Jésus-Christ. La foi en la Résurrection en découle. Comment serons-nous une fois ressuscités? Il m'est difficile de croire que je vais ressusciter avec ce corps-ci. Cependant je crois que je vais garder mes caractéristiques propres. Sous quelle forme ? Je ne sais. Le plus important, c'est que nous entrerons dans une vie d'harmonie et de paix universelle, dans une vie de participation plénière à la Vie divine. C’est l’accomplissement du projet de Dieu sur nous. Nous serons plongés dans son amour et cet amour sera réciproque. Nous en serons enfin capables. Nos relations d'ici-bas seront elles aussi transfigurées. Aujourd'hui, nous aimons certains plus que d'autres. Après, nous aimerons Dieu en chacun, de la même manière, sans exclusion. Et nous serons ravis. Des instants de notre vie nous en donnent parfois comme un avant-goût. La nature, la liturgie, la présence d'une personne peuvent nous procurer ce bonheur plein de promesse, qui rappelle la Transfiguration. Pensez à l'abbé saint Virila de Leyre, du Xème siècle. La légende raconte qu’il a écouté le chant d'un rossignol pendant 300 ans qui lui ont paru comme un bref instant. Un chant de rossignol : qu'est-ce donc comparé à la gloire de Dieu  ? 
Pierre (propos recueillis par Katarina)


La résurrection, ce n’est pas quelque chose, c’est Quelqu’un

Penser à la résurrection des morts projette nécessairement en dehors de la pensée. Quand on ne peut plus penser, on tente alors d’imaginer... ce qu’évidemment il ne faut pas faire ! Dès lors, on ne peut que se situer dans l’ordre de la conviction, au sens étymologique du terme, à la fois « cheminer » et « vaincre ».
Résurrection des morts : une telle alliance de mots, c’est une aporie, une impasse pour la raison. Le seul mode de contournement de cet incompréhensible, c’est l’analogie : on se situe à la périphérie, on tourne autour. On va alors quitter cette idée qu’il puisse s’agir de quelque chose. Pour moi, la résurrection des morts, c’est Quelqu’un plutôt que quelque chose. Ce Quelqu’un nous est montré par le récit évangélique. Le Ressuscité nous est relaté comme un autre mode d’occupation du corps, un autre mode d’ambulation, d’apparition. Mais paradoxalement, ce corps convoque nos cinq sens : nous le touchons, nous l’entendons, nous lui parlons, nous mangeons avec lui. Ce corps glorieux est encore charnel et pourtant, sa manière d’être dans le monde est totalement autre. Est-ce son état définitif ou une préfiguration ? La question qui se pose à nous est de savoir s’il va nous arriver la même chose. Paradoxalement, on a une idée de « l’après », mais pas du passage lui-même de la mort à la résurrection. Personne n’a vu le surgissement du Seigneur. Nous sommes renvoyés au tombeau vide. On songe aussi à la prophétie d’Ezéchiel sur les ossements desséchés que Dieu emplit de l’esprit pour les rendre à la vie (Ez. 37, 5). Est-ce pour moi une Espérance ? Oui et non. Oui au sens où comme le disait Pascal, entre deux "incompréhensibles" : la vie (pourquoi et d'où suis-je né ?) et la mort (pourquoi et pour où dois-je mourir ?), nous devons arbitrer pour le plus honnête intellectuellement, donc pour la vie. Et non, parce que la résurrection des morts est la figure parfaite de la connaissance, c'est à dire la co-naissance dans l'espérance et l'approche de laquelle nous devons déjà nous situer, et vivre, et répondre "doucement", comme le demandait saint Pierre, à l'exemple duquel nous serons un jour emmenés "là où nous ne (voulions) pas aller".  
Hubert (propos recueillis par Dominique Th.)   


La résurrection, c’est surtout un espoir 

La foi en la résurrection ne me semble pas si simple. Je peux dire en toute sincérité que « j’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir » (symbole de Nicée), mais je ne saurais pas dire avec autant d’assurance « je crois à la résurrection de la chair ». Pour moi, la résurrection désigne surtout un espoir ; je ne sais pas si je peux dire pour autant que je crois à la résurrection !

Bizarrement, il me semble que la résurrection du Christ n’est pas le plus difficile à croire. Jésus est le Fils de Dieu ; et dès lors qu’on croit en un Dieu transcendant, on peut tout à fait accepter qu’il est capable de dépasser nos limites mortelles. C’est même précisément ce que l’on croit.

En revanche, il me semble impossible, devant un homme mort, de nier la réalité de sa mort au nom de la résurrection à venir. Ce n’est pas que je croie à l’annihilation pure et simple de l’être humain à sa mort. Je ne crois pas qu’un être humain ait été créé pour vivre 100 ans sur Terre puis disparaître à jamais. Mais il m’est impossible d’en dire plus que cela. Qu’un homme vive mystérieusement, « auprès de Dieu », après sa mort, c’est sans doute vrai, mais je n’ai aucune idée de ce que cela peut vouloir dire – ce n’est sans doute rien que l’on puisse s’imaginer...

La résurrection des morts n’est pas une chose entendue, cela ne signifie vraiment pas « oui, telle personne est morte, mais on s’en fiche parce qu’elle n’est pas vraiment morte, parce qu’on croit à la résurrection » ! Non, on ne s’en fiche pas de la mort, sinon la résurrection ne serait pas une victoire. Le phénomène de la mort est un choc. Intégrer le fait que quelqu’un était vivant et ne l’est plus n’a rien d’évident ; on ne comprend déjà pas bien la mort, alors rien d’étonnant à ce qu’on ne comprenne pas mieux la résurrection…

Laetitia


Charles David A.

« Ce que me dit mon rabbin, c’est que cette réincarnation est là pour réparer l’âme si elle n’a pas accompli ce qu’elle doit accomplir ». Quelle n’est pas ma surprise lorsque, interrogeant mon ami Charles pour comprendre comment un juif pratiquant aborde la question de la résurrection des morts, je l’entends me parler en premier lieu de réincarnation, cette croyance en la transmigration des âmes que je croyais réservée de nos jours à l’hindouisme ou au bouddhisme ! Au-delà de quelques interprétations de l’historien juif romain Flavius Josèphe qui pourraient conduire à penser que cette croyance était plus ou moins présente chez  les Pharisiens et les Esséniens, c’est surtout dans la mystique juive de la Kabbale que vers le XIIIème siècle elle se développe. « L’éternité de l’âme, la récompense et le châtiment divins, la future résurrection des morts sont autant d’éléments fondamentaux de la pensée juive » m’explique Charles. Mais alors qu’en est-il de la résurrection des morts ?  Pour Charles elle est « lointaine, finalement peu présente, notamment dans les propos des rabbins. En effet elle n’interviendra qu’à la fin des temps, ‘Pour toi, va, prends ton repos ; et tu te lèveras pour ta part à la fin des jours’ (Daniel 12.13). »

Les morts ressuscitent à la venue du Messie lorsqu’il entrera dans Jérusalem par la Porte dorée.

Mais finalement notre entretien s’achève sur l’évocation de la fête de Tisha Beav, qui commémore la destruction du premier et du second Temple de Jérusalem, le « jeûne noir » marqué par les coutumes du deuil et la lecture du Livre des Lamentations. Plus encore que la résurrection ou la réincarnation c’est la présence des disparus que Charles souligne en évoquant « la réunion familiale durant laquelle chaque année plusieurs dizaines de membres de la famille se retrouvent » pour perpétuer la mémoire de son père, jusqu’à écrire des rouleaux de Sefer (Torah) pour lui rendre hommage et ainsi retrouver sa présence.
Propos recueillis par Philippe Th.

                                                                          

Questions-réponses sur la résurrection des corps



Le Petit Céphalophore a interrogé les paroissiens sur leurs interrogations :  

La résurrection des morts ? Comment l’imaginer ? Est-ce la chair véritable qui ressuscite ou l’âme, ou encore l’être psychologique ?
C’est pour quand ?
Est-ce qu’on ressuscite au fur et à mesure, et qu’est-ce qu’on fait en attendant ?
Moi, c’est le « corps glorieux » qui me turlupine, son odeur et sa saveur…
Ne faudrait-il pas rester dans le Mystère plutôt que de se poser des questions ? N’est-ce pas une nécessité de rester dans le mystère ?
Au fait, pourquoi la pierre était-elle roulée ?
Qu’est-ce qu’on mangera au Ciel ?
Quelle différence entre la revivification et la résurrection ?
Retrouvera-t-on tous ceux qu'on aime ?
Et les autres … ?
Comment le Christ s'y prendra-t-il pour nous transmettre sa force afin que nous ressuscitions ?
Ne ferons-nous plus qu'un avec le Christ ou garderons-nous nos individualités ?
C’est ce qui m’aide à vivre face à l’amoncellement des difficultés, mais n’est-ce pas la politique de l’autruche ?
« Notre » résurrection ?... Je ne crois pas à la résurrection de nos corps.
Ce laps de temps entre notre mort et la fin des temps, ça me pose question.
Plutôt que le corps n’est-ce pas notre capacité d’amour, purifiée et débarrassée de tout ce qui nous a alourdis, qui sera ressuscitée ?
C’est ma question fondamentale, j’ai des moments de doute. Je cherche sans arrêt.
Que se passe-t-il après la mort ? La résurrection, j'y crois à peine. Celle du Christ oui, mais la mienne...
Le Christ accueille-t-il aussi les incroyants ?


L'Eglise nous donne quelques réponses :

Le corps :

Les évangiles attestent que le Ressuscité n’est pas un pur esprit : il a un vrai corps que l’on peut voir et toucher (cf. Lc 24,36-43). Pour autant il n’est pas revenu à la vie « ordinaire » d’avant la Pâque car il est glorifié à la droite de Dieu. Il en sera de même pour nous. Le IV° concile du Latran (1215) dit que « tous ressusciteront avec leur propre corps, qu’ils ont maintenant » mais le corps des bienheureux sera aussi glorifié, parfaitement expressif de l’amour, du don de soi à Dieu et aux autres. L’amour, qui est la seule mesure de la gloire, n’est jamais désincarné.

Réfléchir ou croire ?
La foi n’est pas le résultat d’une spéculation abstraite mais elle dépend du témoignage des Apôtres qui ont vu le Ressuscité. Pour autant la foi n’est pas irrationnelle. Elle mobilise la raison et la pousse à ne pas se limiter au champ des évidences sensibles, utiles, manipulables. La Modernité a certes combattu la foi en réduisant le rationnel à l’objectivité scientifique mais il s’agit d’une erreur de perspective. Car les vérités dont l’homme vit, celles qui concernent le langage, l’histoire, la liberté et l’amour, sont déjà au-delà de l’objectivité scientifique. La foi ne fait que poursuivre ce dynamisme jusqu’à Dieu et son action dans le monde.

« Au fait, pourquoi la pierre était-elle roulée ? »
En soi, le tombeau vide ne prouve pas la Résurrection puisqu’on pourrait toujours dire que les disciples ont volé le corps de Jésus (cf. Mt 28,12-15). Si les évangiles mentionnent ce point, c’est qu’il correspond au témoignage apostolique et sans doute aussi à une donnée liturgique de l’Église primitive. D’après certains savants, la communauté de Jérusalem se rendait en pèlerinage au Sépulcre, le matin de Pâque, pour une prière spéciale où on lisait l’évangile de la découverte du tombeau vide. Le lieu précis est resté dans la mémoire chrétienne, ce qui a permis bien plus tard de construire la Basilique de l’Anastasis (Saint-Sépulcre).

Le temps :
C’est pour tout de suite ! « Vous êtes ressuscités avec le Christ » nous dit saint Paul (Col 3,1) ! Cette vie nouvelle nous est donnée par le baptême et nourrie par l’eucharistie. Mais saint Paul le précise : cette vie est « cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3,3). Nous y accédons dans la foi.
Après notre mort nous ne serons plus dans la foi mais dans « la claire vision » (2 Co 5,7) c’est-à-dire avec Dieu « qui est, qui était et qui vient » (Ap 1,8). Il n’y aura plus de temps et donc pas « d’attente » entre notre mort et ce que nous appelons « la fin des temps » mais une vie tellement intense que nous ne verrons plus le temps passer !

Comment ?
Lazare a été « revivifié » puis a connu la mort ; nous espérons « ressusciter » pour vivre éternellement. Et parce que « l’homme est la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même » (Vatican II, GS 24) cette vie sera personnelle. Notre individualité sera respectée, nous ne serons pas comme des glaçons fondant dans l’immensité de l’océan.
Aux baptisés, cette puissance de résurrection est communiquée dès maintenant par la foi et par les sacrements. Aux autres, puisque le « Christ est mort pour tous » (Rm 8,32), la possibilité d’être associés à sa résurrection sera offerte « d’une façon que Dieu connaît » (GS 22).



Vie éternelle et vie présente :

Que l’Espérance de la résurrection nous aide à affronter les épreuves de la vie signifie au contraire qu’elle n’est pas une fuite mais bien au contraire une force spirituelle que Dieu nous donne. L’Espérance d’avoir part un jour à la vie bienheureuse avec le Christ ressuscité fonde la véritable dignité de toute vie humaine et nous donne des motifs supplémentaires pour agir - dès maintenant – en faveur de toute personne humaine, de sa conception à sa mort.

Résurrection du Christ et la nôtre ?
« S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité » ! (1 Co 15,13). Si nous ne croyons pas que chacun de nous ressuscitera, nous dit saint Paul, alors nous ne pouvons pas croire non plus en la résurrection de Jésus. Il y a un fondement anthropologique universel à la résurrection : ce que Dieu veut faire pour tous, la résurrection de Jésus en est le signe.
Et il continue : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi » (1 Co 15,17). Les apôtres l’ont vu, ils ont mangé et bu avec lui, ils lui ont parlé et Thomas a pu toucher ses plaies… Leur témoignage est digne de foi. 

La résurrection pour tous ?
L’Église croit que la Résurrection concerne tous les êtres humains car il y va de la cohérence entre la Création et la Rédemption. Tous les fils d’Adam ont un corps, tous verront leur vocation s’accomplir par la Résurrection, qu’ils soient chrétiens ou non. Cependant Dieu ne joue pas avec notre liberté. Celui qui, délibérément, refuse l’amour de Dieu ne ressuscitera pas pour la béatitude éternelle mais pour sa condamnation : c’est ce que l’Église appelle le jugement dernier ou jugement général. Ceci ne doit pas nous inquiéter mais nous inviter à espérer et prier Dieu « qui veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2,4).
Pères Quinson er Urfels


Illustration : Caravage, L'incrédulité de saint Thomas, 1601-02.

L'Espérance, vertu théologale


L'Espérance est née de la Sagesse quand l'homme a quitté le Jardin d'Eden. Depuis cet instant jusqu'à la fin de notre histoire, elle reste pour nous une compagne infatigable.  Par l'Espérance, nous sommes à l'écoute de Dieu et elle nous pousse à redire ce que nous avons entendu.  Elle participe ainsi à notre manière de transmettre la Parole et d’acquérir la vraie connaissance. Chaque fois que l'Ecriture nous dit : "Ecoute!", c'est l'Espérance en nous qui est touchée. Dès que notre disposition intérieure le permet, elle se hâte de nous montrer la Lumière divine qui nous éclaire. A la relecture des chemins parcourus nous pouvons alors voir notre vie déjà transfigurée. "Tu te rappelles ?", nous aime-t-elle dire au fond de nous-mêmes. Elle nous incite à chercher et à persévérer. Aussi son allégorie nous montre un bouquet de fleurs, promesses de fruits de nos labeurs. A tout moment de découragement et de doute, au cœur de nos détours et de nos errements elle vient quêter notre attention pour nous ramener à l'Alliance.  Rappelant à l'homme la Promesse qui le concerne, elle le tourne vers la Terre Promise. Cette mission est figurée par  le deuxième attribut de sa représentation allégorique, l'ancre. Par elle nous sommes en effet ancrés en Dieu (Epître aux Hébreux 6, 19). Qui a su espérer davantage que la Vierge Marie, appelée aussi Trône de Sagesse et Mère de l'Espérance ? Par l'Espérance, modèle de servante, c'est la Sagesse de Dieu qui nous assiste et nous attire. Aussi est-ce le Christ lui-même qui est sa source et sa plénitude.  En effet, au terme de  sa mission, quand l'homme sera enfin arrivé au but de son chemin, elle passera avec lui la porte de la SagesseRéjouissons-nous de cette sainte compagne. Elle est celle qui nous aidera jusqu'au bout. Seul notre refus d'écoute peut nous séparer d’elle ; il est bon d’en faire notre amie privilégiée, pour qu'elle devienne notre force vitale et que nous puissions témoigner d'elle en affirmant : Dum spiro spero.
Katarina K.

Qu'est-ce qui se trame aux RAM ?


Suzanne, 72 ans, est une habituée du Club du quai d’Anjou, animé par la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. Elle y retrouve des amies, tous les samedis midis, pour partager un repas. L’une d’elles, paroissienne à Saint-Denys, lui parle un jour des RAM (repas paroissial du Marais), en l’invitant à venir. Ce déjeuner qui a lieu, depuis février dernier, dans les salles paroissiales le 1er dimanche de chaque mois, la tente... Surmontant sa timidité, Suzanne décide de venir une fois, puis deux. Elle explique pourquoi : « Je trouve cela super. Je suis contente de voir du monde plutôt que de manger toute seule dans mon petit coin. Il y a beaucoup de convivialité ». Suzanne, qui habite rue des Francs-Bourgeois et a passé une grande partie de sa vie dans le Marais, connaît beaucoup de monde dans le quartier mais reconnaît souffrir de solitude. Dans la journée, elle a mille activités (cours de gym douce, relaxation, anglais, bridge, échec…), mais le soir, elle « se retrouve entre quatre murs ». Suzanne n’est pas croyante, bien que baptisée, mais elle précise : « J’ai ma religion à moi : quand je peux aider quelqu’un, je le fais. » Celle-ci n’épargne pas sa peine, en effet, pour rendre service à tous ceux qui croisent sa route. Ce qu’elle apprécie le plus à Saint-Denys, ainsi que son amie Geneviève qui est venue du XVIIIème arr. pour ce déjeuner du 6 mai ? « La gentillesse des gens qui nous accueillent ».  « On a tous besoin de chaleur humaine ! », conclut dans un sourire ce petit bout de femme au regard pétillant.

Propos recueillis par Sylvie H.

La résurrection... en chiffres !


On fait dire aux sondages ce qu’on veut : c’est mon tour. Quelques chiffres d’abord : 1 Français sur 2 croit à « quelque chose après la mort. » Chez les catholiques baptisés, 60 % y croient et parmi les pratiquants 81 %. Nous voilà donc majoritairement partis pour l’au-delà avec un bel optimisme. Mais qu’espérons-nous y trouver ? 1 Français sur 3 n’en sait rien, ce qui est le cas d’1 catholique pratiquant occasionnel sur 2 et d’1 catholique pratiquant régulier sur 3... Parmi ces fidèles de la messe dominicale, 57 % seulement croient à « la résurrection des corps auprès de Dieu », contre 10% pour l’ensemble des Français et 13 % pour l’ensemble des catholiques. « J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir ; je crois à la résurrection de la chair », professons-nous pourtant le dimanche. D’où vient le doute ? D’abord, on ne « voit » pas bien comment Dieu pourrait « s’y prendre »… Mais comment Dieu s’y est-il « pris » pour créer la vie ? Ensuite, on ne voit pas bien « l’intérêt » du corps : il nous a causé bien du tracas, il a connu la mort, on ne va pas encore s’encombrer de ce corps pour l’éternité ? Ah, la liberté d’un pur esprit, quelle aisance dans le mouvement ! C’est pourquoi seulement 14 % des Français « souhaitent une résurrection des corps auprès de Dieu »… Mais pourtant, ce visage, c’est le mien ; ce corps, c’est moi ! Si Dieu l’abandonne à la mort, c’est donc que Dieu ne l’aime pas, que Dieu ne m’aime qu’à « moitié » ? N’a-t-Il pas de tendresse pour ce corps qu’Il a créé ? Pour ce corps humain qui est aussi celui de son Fils ?  Pour cette chair nourrie par le corps et le sang du Christ ? Pour ce corps temple de l’Esprit ? Jésus est ressuscité avec son corps : il a montré ses plaies à ses apôtres, ils l’ont touché… Jésus restera-t-il donc pour l’éternité le seul corps humain ressuscité ? Avec quels yeux le verrai-je, avec quelle bouche lui baiserai-je les pieds ? Je veux plonger tout entière dans la résurrection du Christ, je veux corps et âme participer à sa Gloire ! Je veux un corps car j’espère bien le boire, ce fameux « vin » du Royaume ! Il n’est pas de plus belle promesse que la résurrection des corps à la suite du Christ, il n’est rien qui puisse être pensé de plus beau, rien qui puisse surpasser cette manifestation d’amour scellée dans l’Incarnation, la Croix et le matin de Pâques. C’est trop grand, trop fort, trop fou ? Alors, c’est bien de Dieu ! A tous ceux qui n’espèrent rien, pire, aux 32 % des Français si désespérés qu’ils souhaitent qu’il n’y ait rien après la mort que la mort éternelle, il nous faut hurler cette bonne nouvelle : la Gloire de Dieu c’est l’homme vivant, l’homme tout entier !
Dominique Th.


* D’après un sondage TNS Sofres / Logica publié par Le Pèlerin en 2009 et consultable en ligne : 




 

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