Le Petit Cephalophore

lundi, janvier 23, 2012

Des images pour voir Dieu

Dans un livre d’entretiens, La Pensée des images, l’historien de l’art, François Boespflug, nous explique comment certains artistes ont cherché à représenter Dieu. Et pour ce dominicain, il est des œuvres qui nous introduisent dans une vraie intelligence de la foi...

De façon paradoxale, c’est le rejet des images de Dieu qui vous aurait amené à vous y intéresser, confiez-vous dans votre dernier livre (1)…
François Boespflug : Il y a eu en fait deux racines à ma curiosité. Tout d’abord une forme de rejet, c’est vrai, de certaines images qui circulent dans la tradition occidentale et qui montrent un Dieu trop humain, trop mondain. Mais quand j’étais un jeune prédicateur, j’avais aussi remarqué que l’utilisation d’une image littéraire réveillait mon auditoire. Je me suis alors demandé si l’on pouvait conduire vers Dieu avec des images et j’ai exploré cette voie.

Le foisonnement des œuvres nécessite d’être très sélectif, dites-vous. Où va votre préférence ?
F. B.
 : En tant que catholique, je pense - à l’inverse des musulmans, des juifs ou des calvinistes - qu’il y a du profit à fréquenter les images, à condition de bien les choisir. Je privilégie celles qui présentent Dieu fait homme en Jésus de Nazareth. Selon Vatican II (cf. Dei Verbum), le Christ est la plénitude de la Révélation de Dieu. Ce que Dieu avait à dire et à montrer, il l’a dit et montré en Jésus. Aussi, je supporte mal que Dieu ressemble à un vieillard. Mes coups de cœur vont au Christ de Georges Rouault ou encore à celui du bas relief de la cathédrale Saint-Sernin, à Toulouse. Ils expriment parfaitement que Dieu s’est fait homme.

Quelles sont les grandes étapes de l’histoire de la représentation du Dieu chrétien ?
F.B. : J’en distingue six. Pendant les deux premiers siècles, les chrétiens sont maltraités et n’ont pas d’argent. Ils se passent des images.
Du IIIè au VIIIè siècle, les artistes se centrent uniquement sur Dieu fait homme en Jésus de Nazareth. On aurait pu s’arrêter là !
Du IXè au XIIè siècle, après la crise iconoclaste, on cherche à représenter, avec des lignes et des couleurs, le mystère de la Trinité et cinq familles d’images se constituent.
Du XIIIè au début du XVè siècle, chaque période historique et chaque région d’Europe s’approprie ces cinq familles.
Puis, de la deuxième moitié du XVè au XIXè siècle, les figures de Dieu le Père et de la Trinité s’essoufflent progressivement. Cela devient éthéré avec le baroque et pompeux au XIXè. Enfin, au XXè siècle, les thèmes religieux sont délaissés par le « grand art ». La croix reste toutefois une des obsessions majeures des avant-gardes. Ce qui intéresse, c’est le motif de l’homme injustement traité. Les chrétiens ont à méditer sur ces grandes étapes qui en disent long sur les rapports entre la culture et la doctrine chrétienne.


Peut-on rejoindre Dieu grâce aux images ? Comment nous aident-elles ?
F. B. : Dieu est au-delà de toute image. Le père de Lubac disait que comme le nageur repousse l’eau pour avancer, nous rejetons les idées que nous nous faisons de Dieu parce qu’Il est le Tout Autre. De la même façon, nous nous appuyons sur des images que nous rejetons. Mais elles nous aident à avancer vers lui, à effectuer un trajet vers Dieu. Certaines œuvres sont en effet porteuses d’une intuition juste, comme la Trinité de Roublev. Cette icône nous dit que Dieu est une communion entre trois personnes qui reste ouverte à une quatrième personne que nous sommes. L’intuition mystique de Roublev, et de son maître Théophane le Grec, c’est que Dieu est table ouverte.
Propos recueillis par Sylvie H.

1. La pensée des images – Entretiens sur Dieu dans l’art avec Bérénice Levet, Bayard, 2011, 261 p., 21 euros. Lire aussi du même auteur : Dieu et ses images. Une histoire de l’Eternel dans l’art, 2008 (2è édition 2011), Bayard, 534 p., 39 euros.




lundi, janvier 16, 2012

Mardis du Cinéma à Saint-Denys




Rois et reines étaient nombreux autour de la désormais traditionnelle galette des Rois des Mardis du Cinéma, qui a rassemblé le 10 janvier dernier 27 spectateurs à Saint-Denys, autour de François A., Marie-Christine D. et Marion A.... et de Barry Lindon de Stanley Kubrick !
Bientôt sur notre blog : le programme du 2° semestre... 


 

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