Le Petit Cephalophore

jeudi, juin 21, 2018

L'édito du père Tardy. Juin 2018


Qu’on l’appelle la Vierge, Notre-Dame, notre Mère des Cieux, ou tout autre nom affectueux, Marie est une sainte qui ne fait nombre avec aucun autre saint. Elle est la mère de Dieu. Et je ne compte plus le nombre de ses représentations dans notre église : quatre statues et pas moins de cinq peintures la représentent, dont l’admirable Pietà. « C’est un peu beaucoup » grommelleront les grincheux, d’autant qu’elles ne sont pas toutes aussi inspirées. Et pourtant, chacun de nous a sa préférée. Chacun de nous a également son propre rite : le pèlerin annuel de Lourdes ou de Fatima, l’habituée du chapelet de 9h30, celui qui ne pense à Marie qu’en cas extrême, celle qui salue de loin la Vierge de la rue Villehardouin. Je n’oublie pas également le nombre impressionnant d’anonymes qui viennent tout au long de la journée faire une pause salutaire devant Notre Dame de Fatima.
Quel secret réside donc dans la prière mariale pour être le dernier point de contact avec la pratique ou même avec la foi ?
A l’expérience, la prière mariale possède des harmoniques qui font vibrer les cordes les plus intimes de notre personne. Marie attire à son Fils d’une manière évidente. Elle nous préserve aussi d’une foi trop intellectuelle, tout en éclairant notre intelligence d’une lumière unique. Elle évoque par toute sa personne ce qu’est la grâce, ce qu’est l’Église, ce qu’est une humanité qui a vraiment reçu Jésus.
A  l’approche  des  congés
de l’été, au moment aussi de dire notre au revoir affectueux au père Maxime, ce numéro voudrait évoquer en forme de gratitude la présence particulière de Marie dans notre paroisse et dans le secret de chacun.
Père Roger Tardy



Il est midi. Je vois l'église ouverte.
Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n'ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête.
Paul Claudel


Paroles mariales





Qui est celle en qui Jésus, fruit de son sein maternel, puise son humanité ? Quelle est son histoire, sa personnalité ? Les évangiles ne disent d’elle que l’essentiel : son mariage, sa maternité reçue dans la virginité et sa présence discrète et quasi muette aux moments où bascule la vie de son Fils, jusqu’à la Croix.

Celle qui a engendré le Verbe se tait. Ses rares paroles sont principalement rapportées par Luc, qui partage avec Matthieu le souci de relater l’enfance de Jésus. « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » sont les premiers mots de Marie. Comprendre pour croire. Comprendre que « rien n’est impossible à Dieu ». C’est la seule exigence de son « oui » : « Voici la servante du Seigneur, qu’il m’arrive selon ta parole ! ». Quelques temps plus tard, Marie reçoit une seconde salutation, de la part de sa parente enceinte Élisabeth, dont l’enfant a tressailli « lorsque la voix » de Marie « est parvenue à ses oreilles ». « Heureuse celle a cru ! » s’exclame Élisabeth. Et Marie magnifie le Seigneur en dix versets (Lc 1.46-55) : son seul discours restera cette déclaration d’amour et de reconnaissance envers Celui qui « élève » les plus petits. Douze ans plus tard, Jésus que l’on a cru perdu, est retrouvé dans le Temple de Jérusalem, stupéfiant par l’intelligence de ses réponses tous ceux qui l’écoutent. Marie lui fait les doux reproches d’une maman : « Enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Voici que ton père et moi, torturés, nous te cherchions. » (Lc 2.48) Encore une question. Mais cette fois, ni elle ni Joseph ne « comprennent » celles que leur pose leur enfant en retour : « Pourquoi me cherchez-vous ? Ne savez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Premier grand basculement dans la vie de Jésus, qui entre dans l’âge adulte : pour la première fois, il s’identifie comme le Fils du Père. Marie est là, qui « garde toutes ces choses en son cœur » et, tandis que son enfant grandit à Nazareth, elle se tait.
C’est à Cana en Galilée que l’on entend à nouveau la voix de Marie, cette fois chez Jean (2.1-11). Lors d’un repas de noces, c’est encore à Jésus qu’elle s’adresse : « Ils n’ont plus de vin ». C’est le « troisième jour », précise Jean, et Marie attend un signe, non pour elle, mais pour tous. Comme à Jérusalem, Jésus la rabroue : « Que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue ». Mais il va accomplir le signe demandé par sa mère, qui commande aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». C’est sa seule exigence : l’obéissance à la Parole. Une obéissance qui est sienne et qu’elle nous invite à accueillir afin que nous puissions avec elle magnifier le Seigneur. Marie parle, et la vie de Jésus bascule une fois encore. Premier miracle, annonciateur de la Passion. C’est au pied de la croix, en effet, que l’on retrouve Marie (Jn 19.26). Jésus, crucifié, voit sa mère et la confie « au disciple qu’il aimait ». C’est lui qui cette fois s’adresse à elle, et c’est dans son dernier souffle : « Femme, voilà ton fils ». Elle ne lui répond pas ; un glaive lui transperce le cœur. Mais c’est encore un « oui » qui naît de son âme, un « oui » de douleur, un « oui » muet. Le « oui » de son Fils.
Dominique Th.
Ill. Marie dans L'évangile selon saint Matthieu de Pasolini

"Marie dans ma vie". Témoignages de paroissiens


Olivier : le pèlerinage à Fatima
« Notre famille est originaire d’un lieu proche de Fatima. Mes arrière-grands-parents avaient vécu en direct les apparitions de 1917. En effet, certains phénomènes comme le « signe du soleil » avaient été alors perceptibles à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres. » Depuis ce temps, la famille d’Olivier fait chaque année à pied le pèlerinage de leur petite ville de Formigais à Fatima. « C’est surtout mon père qui nous a transmis la foi. Cependant vers l’âge de 33 ans, je m'étais révolté contre Dieu : je ne comprenais pas pourquoi il y avait tant de misère dans le monde, pourquoi Dieu permettait de si grandes inégalités et pourquoi la Croix de Jésus n’avait pas résolu tout cela… Et puis un jour, à un instant bien précis, la Vierge Marie est venue me toucher intérieurement. Elle m’a fait comprendre que le Christ nous a ouvert le chemin de la Vie éternelle et que la vie ici-bas n’est qu’une étape donnée à notre liberté pour choisir Dieu. J’ai acquis en même temps une nouvelle manière d’entendre l’Écriture. J’éprouvais le désir d’une vie d’entraide et de prière, une aspiration à la paix, à l’amour qui vient de Dieu ». Aujourd’hui, Olivier ose témoigner de sa foi dans son entourage, braver l’étonnement de certains collègues. « J’ai des copains, mais mon seul vrai ami est Jésus : il a donné sa vie pour moi, à lui seul je peux tout confier, à lui et à Marie ».  C’est le père d’Olivier qui a offert la statue de la Vierge de Fatima à notre église. « Elle a fait le voyage du Portugal jusqu’à Paris avec nous dans le train. Plus récemment, les enfants ont offert à leur tour une chapelle en marbre pour abriter la  statue. Elle fait partie de l’inventaire protégé de l’église, mais surtout elle rassemble autour d’elle à l’heure du chapelet : c’est ainsi que la Vierge Marie s'est manifestée aux bergers de Fatima. » 
Propos recueillis par Katarina K.


Dominique : quand Marie pleure

Je me souviens d’une rencontre émouvante avec Marie. J’étais petite fille et nous visitions La Salette. Dans mon souvenir, je vois un vaste pâturage fleuri en pente, au milieu d’un paysage de montagne. (Marie, fille de Nazareth, aime la montagne, les Alpes, les Pyrénées.) De lourdes statues de bronze dispersées sur le site racontent la rencontre de la Vierge avec deux enfants bergers. Et là, je vois Marie pleurer. Je vois ses larmes sur ses joues et cela me bouleverse, comme cela a bouleversé les deux enfants. Comment Marie, qui vit au ciel où tout est beau, peut-elle pleurer ? « Elle pleure parce qu’il va y avoir la guerre », m’a expliqué maman. Je voudrais la consoler, essuyer ses larmes, mais je me sens impuissante devant sa douleur, devant cet amour maternel brûlé par la violence des hommes. Et puis j’ai oublié. Plus de quarante ans plus tard, me voici à Antsirabé, une grande ville des hauts plateaux de Madagascar (la montagne, encore). Qui m’attend à l’entrée de la cathédrale ? Notre Dame de La Salette ! Elle est en plâtre peint, sa robe est jaune, mais elle pleure toujours. Elle pleure sur les mères malgaches qui ne parviennent pas à nourrir leurs enfants, malgré leur travail, malgré leur courage. Elle pleure sur l’indifférence devant la faim. Sommes-nous impuissants, là encore, à sécher ses larmes ?                                                   


Alain : les apparitions de la Vierge Marie
« Marie m’a aidé dans ma vie… la prière simple et confiante du chapelet me porte. » Alain témoigne de son profond attachement à la Vierge Marie et de son vif intérêt pour ses apparitions : « Depuis toujours, Marie vient nous visiter ! Sa toute première apparition est attestée en l’an 40, à Saragosse* en Espagne : la Vierge vient alors réconforter l’apôtre saint Jacques le Majeur qui peine à évangéliser. Et au début du XXème siècle, Marie apparaît à Fatima pour nous appeler à la conversion et à l’espérance face aux drames de l’histoire humaine qu’elle prophétise tout au long de ce siècle ! La Vierge transmet des demandes très concrètes : à Fatima, la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé à laquelle procédera finalement le pape Jean Paul II en 1984, et qui sera suivie de la chute du communisme… Marie toute maternelle nous tient par la main, porte du ciel qui nous mène à Dieu le Père en tournant notre regard vers le Christ. A l’Ile Bouchard en 1947, elle apparaît en compagnie de l’ange Gabriel : la Vierge et l’ange s’effacent devant le Saint Sacrement exposé donnant ainsi toute la place à Jésus… » Alain ajoute : « Face à la question des apparitions, l’Église est soucieuse de discernement. Ainsi la reconnaissance d’une apparition est un processus long et prudent, le critère des fruits dans le temps étant essentiel. »
* Notre Dame du Pilier
Propos recueillis par Isabelle M.

Jérôme : "Je vous salue Marie"
"Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ?" L’invite mystérieuse de la Vierge à Bernadette Soubirous s’adresse aussi à chacun de nous. Entendre que nous sommes tous appelés, que nous sommes tous dignes aux yeux de Dieu. Répondre à notre tour par la prière, par la récitation du chapelet : « Je vous salue Marie »….  Se rendre disponible chaque jour pour s’en remettre à son intercession. Ce mouvement de retour et d’abandon nous libère car il rétablit notre véritable filiation. Se confier à la Vierge, Mère de l’humanité toute entière, ouvre en notre cœur l’espace de quelque chose d’infiniment plus vaste, plus haut, nous rend disponible pour en accueillir la révélation. La Vierge Marie nous rappelle que la foi n’est jamais une question de morale mais de relation, de consentement total à la Présence. Présence à laquelle la Vierge Marie fut la première à dire oui. La Vierge est le lieu du Christ. Le Christ est le lieu de Dieu Le Fiat de la Vierge nous donne la vraie mesure de notre propre incarnation. Consentir à notre tour. Avec l’aide et le secours de la Vierge Marie, apprendre à s’effacer pour rencontrer la personne que nous sommes profondément, pour que le Royaume puisse advenir.


Ill. Annonciation, David Hockney

"Marie et Jésus", une sculpture de Martine Boileau

Si « Notre-Dame du Marais » trône en majesté depuis trois ans dans notre église, une autre statue mariale veille plus confidentiellement sur notre paroisse. Au presbytère, la bibliothèque abrite en effet la Vierge de Martine Boileau (1923-2007). C'est à New York, où elle avait fui avec sa famille juive en 1940, que cette artiste, proche de Germaine Richier, apprit la sculpture pendant ses études d'architecture. De retour à Paris en 1945, elle exposa au Salon de la jeune sculpture dès 1948, puis aux Arts décoratifs, aux musées Rodin et Bourdelle, à la Fondation Maeght, etc….


J'ai eu la chance de bien connaître dans son grand âge cette femme merveilleuse et dynamique qui sculpta jusqu'au bout dans son atelier proche du Jardin des Plantes. Me sachant catholique, elle me présenta un jour, presque timidement, sa Vierge à l'Enfant. Approchée par le Centre National d’Art Sacré, elle avait accepté avec enthousiasme cette commande renouvelant la statuaire de la Vierge à l'Enfant, parce que le cahier des charges stipulait que le fidèle puisse d'emblée établir un lien avec l'œuvre. Dans une pose inhabituelle, les mains ouvertes, Marie laisse s'échapper son fils, presque adolescent, qui lui tourne le dos. Le poussant vers l'avant et L'offrant au monde.


A la journaliste, émue qu'une artiste juive ait su ainsi concentrer l'extraordinaire mission de la mère du Christ, elle expliqua qu'elle avait voulu la situer après l'épisode où le jeune Jésus est au Temple, tandis que ses parents le cherchent partout, source d'une intense inquiétude, car « c'est un sujet avec lequel on peut se sentir en communion. Le fait que je sois juive et que je ne sache pas si je suis croyante ou non n'a pas semblé poser problème ! », me dit-elle. « Et dès le moment où je me dis : je suis peut-être croyante, bien sûr que je crois en Jésus et Marie ! » 
Marie-Christine D. 

Marie dans la Pietà de "notre" Delacroix


Marie est au centre de “notre” Pietà, prévue initialement pour l’actuelle chapelle de la Vierge (Delacroix avait d’abord envisagé une Annonciation). Nous connaissons tous son geste si éloquent — bras en croix, visage incliné —, prolongeant dans le temps celui de son Fils crucifié qu’on vient de déposer sur ses genoux… Mais ce geste, qui finira de le méditer ? Il n’a plus la véhémence du cri de la Mater dolorosa du Rosso, peintre maniériste dont s’est inspiré Delacroix. Apaisée, épuisée de peine peut-être, mais consentante, la posture de Marie traduit son nouveau « Fiat » : plus fort encore que la première fois elle s’abandonne au Père, dans la foi.
L’apôtre Jean d’un côté, Joseph d’Arimathie de l’autre, la tiennent en croix plus qu’ils ne la soutiennent : ils rappellent ainsi Aaron et Hour, élevant chacun une main de Moïse pour qu’il intercède dans le combat des Hébreux contre Amaleq, symbole du mal total (Ex 17, 11-12). Marie devient figure de l’Église : les mains levées encore en prière pour le monde, elle espère quand, à vue humaine, il n’y a plus rien à espérer… Elle s’offre comme un trône pour le corps de son Fils, peint par Delacroix plus grand que tous les autres personnages : sans lui, dont la Croix dit l’amour jusqu’au bout, elle ne peut rien… « Maintenant te voici étendu en travers de mes genoux, dit-elle chez le poète Rilke, maintenant je ne puis plus te donner le jour »… Mais elle attend, pâle, silencieuse, que son enfant relevé des morts donne vie à la multitude.
Père Maxime Deurbergue


Esquisse faite pour l'emplacement originel de la Pietà dans notre actuelle chapelle de la Vierge, où la lumière vient de la droite. Quand il a changé de chapelle, Delacroix a donc inversé sa composition.

Le personnage en rouge et vert, ici, est imberbe : cela nous aide à l'identifier comme saint Jean, ce qui veut dire que dans le tableau final, Delacroix l'a simplement rendu barbu... et il n'y a probablement pas de Nicodème, mais seulement le vieux Joseph d'Arimathie.

Le mot de départ du père Maxime


« J’ai senti une infinie bienveillance. »

Le père Maxime Deurbergue relit ses trois années à Saint-Denys comme vicaire. Fin août, il rejoindra une autre paroisse parisienne où terminer sa thèse de théologie...

« 
Le Cardinal Lustiger disait : « Il faut dix ans pour former un prêtre : sept ans de séminaire et trois ans de ministère ». Saint-Denys a été un lieu de formation pour moi car c’était ma première paroisse véritable. Quand je suis arrivé, je n’avais passé qu’un an à la paroisse Santa Silvia de Rome.

A Saint-Denys, j’ai senti une infinie bienveillance et une grande franchise de la part des paroissiens. Les prêtres n’y sont ni mis sur un piédestal, ni mis de côté. C’est très précieux. Mais ce qui m’a le plus touché, ce sont les liens qui unissent les membres de la communauté. J’ai vu à deux reprises, par exemple, des enfants de Saint-Denys choisir d’autres paroissiens comme parrain ou marraine de confirmation. On sent un refus de vivre les uns à côté des autres. L’ambiance chaleureuse du parvis, tous les dimanches après la messe, en témoigne : des personnes m’ont confié avoir choisi Saint-Denys pour cette raison.
Je garde bien sûr des souvenirs forts. Je me souviens de la messe du samedi matin, le lendemain de l’attentat au Bataclan. Le père Roger avait demandé à l’assemblée de se lever après son homélie et quand tous se sont rassis, j’ai vu Pierre et France rester debout, comme un signe de la résurrection qui triomphe de la mort. Je me souviens aussi de ma première veillée pascale. Quoi de plus beau que cette nuit de Pâques ! Cette année, je l’ai présidée à nouveau, avec le sentiment de ne plus être devant une foule mais un ensemble de personnes, chacune avec son histoire. Au départ, tout le monde m’a accueilli avec son sourire puis avec le temps, je suis entré dans la profondeur de ce que chacun porte et j’ai su combien le corps de Jésus souffre. J’ai reçu ces confidences comme un signe fort de la confiance que l’on m’accordait et j’ai eu envie de donner d’autant plus. « 99 % des gens sont formidables », disait ma grand-mère. Il nous est donné de le voir, à nous les prêtres.

Je suis arrivé avec les bonnes idées récoltées chez les prêtres que j’aimais bien. Puis j’ai réalisé qu’il me fallait juste être le plus humain possible pour remplir ma mission. Si l’on s’abrite derrière son identité sociale, on manque quelque chose du Christ qui mangeait chez les gens et parlait avec chacun. Notre présence essaie d’être un signe de Lui, qui rejoint chacun et l’appelle à sa suite. Enfin, le compagnonnage avec le père Roger a été un bonheur... car notre curé est bon. Charles de Foucauld écrivait : « Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté ». Je l’ai compris en cheminant à ses côtés.
Ces trois années sont passées comme le vent. Je pars avec un objectif : terminer ma thèse de théologie, si possible en septembre 2019. Après, j’enseignerai sans doute aux Bernardins mais je veux absolument garder un pied en paroisse.
Ce n’est pas facile pour moi de quitter Saint-Denys. Pour tout ce que j’ai vécu, j’ai un merci incroyable à adresser au Bon Dieu. »      
Propos recueillis par Sylvie H.

Accompagnement fraternel aux personnes privées d’activités


Une expérience a été menée depuis deux ans à Saint-Denys, pour assurer un accompagnement aux personnes privées d’activité. Le cœur du projet était de leur offrir une présence attentive, de les aider à reprendre confiance, bref de les accompagner avec l’objectif de retrouver un projet professionnel construit, le plus conforme possible à leurs capacités et aspirations, et compatible avec leur situation personnelle et leurs conditions de vie. Cet accueil du frère se situe donc bien au cœur d’une  démarche caritative. Par la nature de l’objectif et les modalités de l’accompagnement, ainsi que par les conditions même d’identification des personnes accueillies et de recherche des solutions concrètes à de multiples soucis matériels et sociaux, cette action relève éminemment d’une fraternité de proximité.
Autant dire, donc, que le cadre paroissial (tant au sens de communauté chrétienne qu’à celui du territoire concerné) s’avère efficace et permet un réel témoignage chrétien…
Parallèlement, et du fait du grand nombre d’associations d’inspiration chrétienne qui accompagnent les « chômeurs » sur Paris, une réflexion d’ensemble a été menée au Vicariat pour la Solidarité. Il en résulte notamment que :
1- L’expérience menée à Saint-Denys vient compléter très utilement les dispositifs existants.
2- Le périmètre du « doyenné » est le plus à même de faciliter la mobilisation paroissiale.

La « Fraternité paroissiale d’accompagnement des personnes en recherche d’activités » de Saint-Denys (la dénomination est un peu longue mais …claire !) a déjà accueilli 17 personnes, dont la moitié a fait l’objet d’un accompagnement de longue durée (plus d’un an), venues de Saint-Denys, de Saint-Louis-en-l’Île ou de Saint-Paul-Saint-Louis.

Nous sommes actuellement trois bénévoles à assurer de façon permanente cet accompagnement au niveau du doyenné , et un ou deux nouveaux bénévoles de plus seront les bienvenus lorsque nous commencerons à avoir des contacts depuis les autres paroisses du doyenné. D'autre part, tout paroissien peut, moyennant de très ponctuelles, mais précieuses informations, mises en contact, suggestions, réactions aux annonces, etc…, contribuer efficacement à la recherche des solutions. Cela peut constituer un réseau facile de "veilleurs" de la paroisse.
Louis M.

Témoignages

Un grand remerciement et un témoignage :
Je suis très contente, satisfaite, puis très fière de l'équipe paroissiale qui apporte de l'aide à l'accompagnement pour la recherche d'emploi mené par Mr Louis Meyniel. Même si j'en ai pas encore trouvé, mais j'ai confiance et de l'espoir. Merci. M.

Après m’avoir accompagnée dans mes recherches d'emploi et à différentes étapes de ma vie socioprofessionnelle, Louis m'a accueillie à nouveau il y a deux ans dans le cadre paroissial. Aujourd'hui, à 50 ans, je viens de terminer un CDD dans l'industrie pharmaceutique et je commence une nouvelle mission comme consultante en freelance pour un laboratoire pharmaceutique, grâce au coaching dont je viens de bénéficier. Je n'ai plus peur, je sais que grâce à la fraternité chrétienne, je suis entrée dans un réseau d'échange et de solidarité efficace en matière de recherche d'emploi. Je rends grâce à Dieu ! B.

Rapport pour le vicariat :
Avril 2018  - Rapport de mission - Accompagnement des personnes en recherche d’activité.

                           Cette mission a consisté en une sorte d’«état des lieux» à la fois auprès des associations (liste du prospectus réalisé à l’initiative de «Vise emploi», + SNC et Secours catholique); et auprès des paroisses (8 curés, 2 diacres et deux personnes déjà engagées sur le sujet), pour identifier :
          - Les compétences déployées par les « associations », les relations entre elles, leur mode de communication et leurs relations avec les paroisses.
           - La prise en compte par les paroisses des fraternités et engagements caritatifs liés aux personnes en situation de « chômage ».
Dans les lignes suivantes nous en restons à des considérations générales, sans nommer ni les personnes ni les organisations, de façon à s’approcher de la synthèse que nous semble autoriser le nombre limité mais représentatif des rencontres réalisées (une cinquantaine).
1) Les «associations» :
                        - Leur spécificité, leur implantation, leur notoriété, sont souvent marquées par leur condition de création, ainsi que leurs secteurs d’intervention.
                         - Si certaines ont un rattachement plus marqué auprès d’une paroisse, cela correspond plus à un historique ou au bénéfice d’utilisation d’un local paroissial. Il est très fréquent que leurs bénévoles soient personnellement rattachés à une toute autre paroisse  que celle(s) auprès des quelles l’association est présente.
                        -  Très grossièrement on peut dire qu’elles agissent surtout (nonobstant la vocation de telle ou telle à se tourner vers les précarités) auprès de publics de diplômés ou de «cadres». Une certaine difficulté apparait depuis peu tant dans le recrutement durable des bénévoles (tendance générale des activités associatives) que dans celui des bénéficiaires (à l’évidence liée à l’amélioration sensible et semble-t-il durable de la conjoncture économique qui a suscité (cf. APEC) une forte reprise de l’embauche … surtout chez les cadres et diplômés, et notamment en Ile de France).
                      - Relativement isolées les unes des autres, les associations ont développé d’importants savoir-faire, souvent très spécifiques et complémentaires, et qui mériteraient d’être « échangés », mutualisés, adaptés, et donc diffusés à l’ensemble du territoire du diocèse. Certaines plateformes communes ont été mises en place mais restent rares.
                      - La question de la communication leur est essentielle, et repose essentiellement sur le bouche à oreille, et la mise à disposition de tracts dans les églises n’a que très peu d’impact. Les paroisses, de leur côté sont rarement préparées à relayer efficacement ces informations …
2) Les Paroisses :
                       - La plupart des interlocuteurs rencontrés ne connaissent que très faiblement les associations «chrétiennes» qui interviennent sur l’emploi. C’est même la question du chômage qui en tant que telle n’est pas perçue clairement comme pouvant rentrer dans une logique d’action paroissiale. («Il existe de nombreux organismes qui s’en occupent»)
                        - Quand l’entretien permet de poser la question de la reconnaissance des précarités liées à la recherche d’une activité, et du type d’accompagnement qu’elles appellent, l’intérêt fraternel et caritatif apparaît plus nettement, mais alors il est parfois difficile de discerner qui et comment pourrait intervenir dans la paroisse à ce titre, pour assurer un accueil et une présence aux personnes concernées, et assurer un lien efficace avec les associations prises dans leurs spécificités .
                        - Les ébauches de constitution de « fraternités paroissiales » deviennent d’autant plus réalistes quand est envisagé le périmètre du doyenné.
                                                                                         ***
A ce stade de nos observations on peut avancer quelques conclusions générales mais aussi quelques propositions concrètes, dans l’esprit d’assurer une couverture aussi universelle que possible des besoins des personnes concernées, tout en faisant de ces actions et de cette organisation une opportunité fructueuse de rayonnement «chrétien» et de la vie de nos paroisses, dans leurs communautés et sur leurs territoires géographiques :
Quelques conclusions:
-          Globalement il n’y a pas de reconnaissance mutuelle entre associations chrétiennes et paroisses sur les enjeux de l’accompagnement des personnes en recherche d’activité.
-          Une part importante des personnes connaissant les difficultés d’une absence d’emploi, et se trouvant en situation de solitude et souvent d’aggravation  progressive de leur situation, n’est prise en compte ni par des associations dont ce n’est pas la «cible», ni par des paroisses dont l’action caritative intègre difficilement les spécificités de l’accompagnement dans ce domaine.
Quelques propositions:
-      La coordination des associations demandée par le Vicariat doit être mise en place de sorte de favoriser la mise à disposition à tous des expertises développées par les associations, de mutualiser un  certain  nombre d’outils (accès au numérique, structures d’insertion (deux d’entre elles en ont lancé) dont on connaît la précieuse utilité notamment pour les «chômeurs» les plus fragiles)
-          Travailler l’implantation des « Fraternités paroissiales », à l’échelle des doyennés pour toucher et accueillir l’ensemble des publics concernés (contact facilité par la proximité et l’implication fraternelle des paroissiens), favoriser une réserve de «réseaux» (en phase finale d’accompagnement) qui pourra bénéficier également aux associations. Une coordination spécifique du (long) chantier de mise en place de ces «fraternités» est également nécessaire.

-          Une fiche descriptive sera adressée ultérieurement, notamment au vu des conclusions concrètes que nous pourrons tirer, pour l’automne, du «test» en cours, qui fonctionne depuis plus d’un an et qui pourrait concerner assez rapidement deux ou trois autres doyennés.

-          Enfin, la meilleure façon de mener nos objectifs dans la concertation la plus concrète, et d’avancer beaucoup plus vite, serait peut-être que chaque association puisse proposer à ses bénévoles que ceux qui souhaitent s’associer à ces «relais» paroissiaux se portent candidats au titre de leur paroisse de rattachement. La collaboration entre la coordination associative et celle-ci ne peut qu’être fructueuse dans l’intérêt de tous, et au premier chef de celui des personnes en difficulté.
Louis M.

Saint-Denys, la bible en main sur la Terre de Dieu

L’été sera chaud ! Non seulement parce que nos cœurs brûleront à la lecture de la Bible, mais aussi parce qu’il fera près de 40 degrés à l’ombre…


Nous sommes en effet une bonne vingtaine de paroissiens à partir fin juillet pour l’aventure de la « BST » (Bible Sur le Terrain), acronyme pour exprimer notre future proximité avec le sol de la Terre Sainte, puisque non seulement nous marcherons sur ses chemins à la suite d’Abraham ou de Jésus, mais nous coucherons aussi sur cette terre, à la belle étoile (des bergers). A la dure ! C’est le principe. Il s’agit de vivre le dépouillement (et pas seulement intérieur), c’est-à-dire de troquer les valises et les portables pour la besace et le bâton. Bon. Nous avons  toutefois quelques points de confort : le matelas gonflable, la douche quasi quotidienne, la possibilité de rares lessives.
Des plus jeunes (Constance) aux plus âgés (sexagénaires), nous sommes prêts à l’inconfort car les joies promettent d’être fortes. Joies spirituelles, joies fraternelles mêlées. Nous partons en effet avec nos trois prêtres, le père Roger, le père Maxime et le père Simeon (le père Alfred Pignan, venu du Togo, assurant comme chaque été la « permanence ») et notre ancien vicaire, grand manitou de la BST, le père Michel Gueguen. Avec de tels prédicateurs, de sensibilités si différentes, le voyage promet d’être beau, du désert à la mer Rouge, de la montagne au Jourdain, de la Judée à la Galilée, de Césarée de Philippe à Nazareth, de Bethléem à Capharnaüm, de Jéricho à Jérusalem. Nous serons aussi accompagnés de quelques étudiants de l’aumônerie de Dauphine, ce qui promet là encore de belles rencontres.
Nous prierons pour Saint-Denys, pour le rayonnement missionnaire de notre paroisse ; priez aussi pour nous, afin que nous revenions transformés d’avoir touché de si près la terre que Jésus a aimée et arpentée.
Où que vous soyez cet été, paroissiens de Saint-Denys, bonnes vacances !
PhTh

Il existe un site très complet sur la BST, si l’aventure vous tente pour une prochaine année :


dimanche, juin 17, 2018

Concert Note et Bien au profit des œuvres du père Pignan

Dimanche 24 juin, à 16h00



 

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