Le Petit Cephalophore

lundi, décembre 06, 2010

Les 25 ans du séminaire, fêtés le 12 décembre 2010, sont publiés à la date de Janvier 2011 pour des raisons techniques. Reportez-vous aux "Archives", dans la bande grise à droite de l'écran.

dimanche, décembre 05, 2010

L'interview rêvée du cardinal

Le Petit Céphalophore : Monsieur le cardinal, nous fêtons les 25 ans du séminaire de Paris et de la Maison Saint-Denys. Pourquoi ce choix de faire vivre les séminaristes dans une maison insérée dans une paroisse ?   


Les jeunes qui se présentent pour le sacerdoce ont des désirs, des projections, un imaginaire. Ils ont une expérience de l’Église très variable (mouvements de jeunes, établissements scolaires ou communautés diverses…). Ils doivent découvrir la dimension diocésaine ou institutionnelle de l’Église à partir de ces expériences particulières. Celles-ci ne sont pas disqualifiées pour autant. Mais elles doivent être intégrées à une vision unifiée de l’Église, qui est beaucoup plus large que chaque expérience particulière. Nous avons affaire à des hommes qui doivent comprendre que la vie en Église est d’entrer dans une communion où ces différentes expériences vont se trouver confrontées les unes aux autres.
Il nous a semblé, à Paris, que la constitution d’une communauté autour d’une maison, favorisait la découverte concrète et fine de ces expériences, qu’elle donnait la capacité de les mettre en dialogue les unes avec les autres et de construire, quotidiennement, une vie fraternelle qui respecte les particularités de chacun, et engendre peu à peu une certaine conscience de corps. Cette vie fraternelle s’appuie au premier cycle sur une paroisse pour aider les séminaristes à découvrir ce qu’est la vie paroissiale, plus largement qu’à travers la seule messe du dimanche, en leur donnant d’y vivre. Il est évident que cette insertion dans le tissu ecclésial est un élément au service de la formation. Il n’est ni le seul ni le plus important, mais c’est un élément central.

LPC : Que vous inspire ce double anniversaire ?

Le cardinal Lustiger, par sa longévité comme archevêque de Paris, par sa personnalité et ses capacités, a eu la possibilité d’engager des réformes de fond.
Ces 25 ans que nous fêtons aujourd’hui nous mettent devant une sorte de dévoilement d’un ensemble qui révèle sa cohérence au fil de l’histoire.
Aujourd’hui, nous pouvons rendre grâce pour le chemin parcouru, pour les fruits recueillis,  pour la paroisse Saint-Denys qui a su fidèlement porter ce projet ainsi que pour tous les séminaristes qui y sont passés depuis un quart de siècle.
(Texte publié avec l'approbation du cardinal.)


Pour tout savoir sur le séminaire de Paris :

25 ans de la Maison Saint-Denys en parole et en image...

1985 : 
le père Chatillon ouvre la Maison
Cet été, le père Gonzague Chatillon a été nommé vicaire à Saint-Louis-d’Antin (9è arr.). Dans le nouvel appartement où il vient d’emménager, il évoque avec une pointe de nostalgie ses années passées à Saint-Denys. Et pourtant lorsqu’il avait été nommé vicaire à Saint-Paul-Saint-Louis quatre ans auparavant, son premier contact avec Saint-Denys lors d’une réunion de doyenné, face aux difficultés de l’heure, avait fait naître en  lui cette prière intérieure : « Ȏ Seigneur, si j’ai un vœu à faire, c’est de ne jamais être curé de cette paroisse ».  « L’église était misérable. Il y avait peu de paroissiens, peu d’activités pastorales, et les moyens matériels faisaient défaut », explique-t-il. Trois ans plus tard, le Cardinal Lustiger le nomme curé de ladite paroisse en lui demandant d’y ouvrir la première maison du séminaire de Paris ! « Je n’avais aucune compétence particulière pour assurer cette mission, explique-t-il en ajoutant avec modestie, je n’ai jamais compris pourquoi le Cardinal m’avait choisi ». Et pourtant ce sera un grand temps de grâces… Avec à ses côtés un ancien, plein de sagesse, René Gaudillière, prêtre de Don Bosco, et un jeune théologien, Jean-Pierre Batut (aujourd’hui évêque auxiliaire du diocèse de Lyon), il va retrousser les manches pour rendre les lieux habitables. « Nous avons invité les huit séminaristes à venir nous prêter main-forte une semaine avant la rentrée  pour  aménager et repeindre les chambres, jeter beaucoup de choses inutiles accumulées avec le temps et  par la suite, creuser un petit oratoire dans une cave  du presbytère », raconte-t-il. Pour le quotidien, il s’appuie sur « Mme Martini, gardienne  et cuisinière de l’époque qui a été notre maman » et une ancienne directrice d’école, Mlle Denizart, « qui servait de sacristine avec une fidélité mémorable ». Tous les cours ont lieu dans une salle au rez-de-chaussée et une bibliothèque est constituée. Il n’existait alors que la Maison Saint-Augustin, ouverte en 1984, qui offrait une année de formation spirituelle avant l’entrée au séminaire. Pionnier en toute chose, le père Chatillon qui n’a reçu aucune consigne, se doit de tout inventer : la journée est scandée par les laudes et les vêpres dans la chapelle de la Vierge ; une conférence spirituelle et un temps de relecture de vie communautaire alternent une semaine sur deux ; une récollection au 1er trimestre, la grande retraite annuelle au second trimestre en abbaye et quelques jours de désert au 3è trimestre pour découvrir des lieux et apprendre à s’échapper quelques heures pour trouver le Vrai silence, etc. Le père Chatillon qui reconnaît avoir une « fibre liturgique et communautaire », établit un cadre et une règle, en s’inspirant de ce qu’il avait vécu au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Avec une différence importante : la petite taille de la communauté et son insertion paroissiale - une intuition du Cardinal Lustiger qu’il juge « prophétique ». « La Maison a été la source de la renaissance de la paroisse », constate l’ancien curé qui a vu Saint-Denys « refleurir ». Au bout de six ans au cours desquels il se sera bien dépensé, il demandera à ne pas être renouvelé. « Il était lourd pour moi d’assurer conjointement  les charges de responsable de Maison et de curé de paroisse », confie-t-il enfin. Il laissera à son successeur, le père Ponsard, une Maison en ordre de marche et une paroisse où l’on se presse aujourd’hui pour la qualité de sa liturgie.
Propos recueillis par Sylvie H.

Les années « Ponsard »


A l'arrivée du père Daniel Ponsard comme curé à Saint-Denys, le séminaire avait 6 ans. Il se souvient : « On m'avait présenté cette initiative, confiée au père Chatillon, comme visant à booster une paroisse auparavant un peu... morne. Il avait même été question de la jumeler avec Saint-Jean-Saint-François. Pari réussi ; la présence des séminaristes redonna aux habitants du quartier l'envie de fréquenter Saint-Denys et Saint-Jean-Saint-François fut attribuée aux Arméniens. » Ce challenge, le père l'accepta avec enthousiasme : « J'ai toujours eu un bon contact avec les jeunes, tout au long de mon ministère, puisque auparavant j'étais dans l'enseignement. » Ces six années ont vu de grands bouleversements : « Au début, les séminaristes (entre 8 et 12) étaient très impliqués dans la paroisse : catéchisme, mouvement de jeunes, groupe de théâtre... Ils partaient tous en même temps, en vélo, et rentraient ensemble. Puis ils furent sollicités par un choix de cours plus vaste, des travaux pratiques différents... La vie en communauté devint moins homogène. Je n'ai pas été le seul à devoir faire preuve de souplesse, les paroissiens aussi étaient surpris ! C'est comme si une cloison s'élevait entre le séminaire et la paroisse alors qu'au début, la symbiose était vraiment très forte. » Le père admet que la charge fut lourde : « Dans un séminaire de premier cycle, on porte les craintes, les hésitations de chaque séminariste. Ils sont de bonne volonté, mais parfois déstabilisés par l'ambiance, surtout ceux issus de milieux non pratiquants... C'est un grand poids psychologique. En revanche, j'ai beaucoup reçu d'eux ! Le fait de vivre avec eux, de les aider, m’a permis ensuite de ne pas perdre la main avec les nouvelles générations d'étudiants, si différentes de la mienne, celles de l'internet, du portable et de Facebook. Je n'ai pas été dérouté. J'ai aussi un grand souvenir de la paroisse, d'autant plus rassemblée, solidaire, que située dans un quartier très marqué par le judaïsme. Le sommet a été atteint en 97, ma dernière année ici, lors des JMJ : la mobilisation a été si forte pour recevoir les Taïwanais ! Les séminaristes ont joué un rôle important d'accueil, d'animation. Être responsable d'une maison, c'est une expérience parfois écrasante, mais tellement enrichissante ! »
Propos recueillis par Marie-Christine D.  
     


Les années « Callies »




Le père Callies raconte : « La première bonne surprise, en arrivant en 1997 à Saint-Denys du Saint-Sacrement, fut de pouvoir être la fois curé et directeur de séminaire. Je venais de passer sept ans comme premier directeur de la maison de séminaire de second cycle Saint-Roch, tout en étant vicaire à Saint-André de l’Europe et aumônier de deux lycées publics. À Saint-Denys je pouvais, dans une même communauté, avoir un équilibre de vie, et de pastorale, plus unifié. J’en garde le souvenir d’une double mission qui n’est pas si bicéphale qu’il y paraît. Mais il faut que ce soit une « petite » paroisse, sinon, ce serait ingérable.
Et puis, il y a le bonheur de voir comment, peu à peu, se construit le côté pasteur de jeunes qui se préparent au sacerdoce. D’autant qu’aujourd’hui, curé de Saint-Honoré d’Eylau, j’accueille comme vicaires des séminaristes que j’ai connus à Saint-Denys. Il est alors intéressant de faire le lien entre la manière dont je les ai perçus, et celle dont ils agissent comme jeunes prêtres. Cela aide à discerner, à former son jugement. En découvrant combien des personnalités peuvent évoluer… ou non. Et combien, dans le domaine éducatif, qui est aussi celui de directeur de séminaire, il est important de faire part de tout ce que l’on ressent chez un jeune, pour ne pas regretter de ne pas avoir dit certaines choses que l’on pensait mineures ou transitoires. L’œuvre éducatrice se fait aussi dans les détails. Avec paternité mais fermeté, avec délicatesse mais lucidité.
Pour une paroisse aussi, accueillir une maison de séminaire apporte la possibilité d’avoir un regard un peu plus naïf, dans le bon sens du terme, en découvrant l’enthousiasme de ces jeunes, une certaine délicatesse, transparence, dans le sens de pureté. Cela crée une ambiance plutôt sympathique, où les divisions sont moins perceptibles, parce que chacun est content de voir des jeunes qui s’engagent avec leur désir profond. Et cela rejaillit sur l’ensemble de la communauté qui devient plus vivante, et plus vraie ». 
Propos recueillis par JLBB


Les années « Quinson »


Quelques (trop rares !) anciens séminaristes de Saint-Denys ont bien voulu nous confier un souvenir de leurs années passées chez nous :

Je me souviens de la bibliothèque et des poissons dans un aquarium qui s'encrassait rapidement malgré le soin que nous lui apportions ; je me souviens de Jacques qui nous soutenait comme organiste ; je me souviens du temps que nous avions pour étudier ; je me souviens de mes frères séminaristes dont certains sont devenus des amis. Je rends grâce pour ces deux années. Merci au père Michel Callies.
P. Gabriel Sampré 

Je me souviens d'un barbecue avec les paroissiens, dans la cour de la maison, un soir de semaine au lendemain de la fête de la musique, juste réponse du berger à la bergère pour les voisins qui nous avaient empêchés de dormir, avec des chants animés par Antoine Boulay, des tours de magie d'Alexandre Denis, la direction débonnaire du Curé Michel Callies, un moment qui nous en a appris bien plus sur la réalité de l'Eglise que bien des cours qu'il fallait endurer à l'École cathédrale.
P. Christian Lancrey-Javal

Je me souviens d'un accueil très chaleureux des paroissiens faisant contraste avec l'architecture un peu austère de l'église. Son curé de l'époque, le père Chatillon, contribuait à cette ambiance à la fois joyeuse et ancrée dans la prière, avec le concours du cher père Vallet et de notre "Mgr" Beau...
Certainement, les offices chantés à l'orgue avec les paroissiens (Laudes et Vêpres) ont rythmé la vie spirituelle, avec certaines figures pittoresques et marquantes. Comment oublier une mademoiselle Denizart et tant d'autres fidèles ?!
Et puis ce petit jardinet et cette ambiance de maison campagnarde avec ses plantations et ses animaux...
Je me souviens aussi de l'initiation à l'art chrétien avec ces conférences de haut niveau et de la déconcertante cuisine iranienne!
Très chaleureuse prière à tous et merci pour tout ce que j'ai reçu là-bas.
P. Arnaud Bancon + (séminariste vers l'année 90 (après JC)!) Basilique de Notre-Dame-des-Victoires

Je me souviens d'une soirée étonnante : nous avions invité le père Guy Gilbert à venir témoigner auprès des séminaristes... Il devait nous rejoindre pour les Vêpres... En fait, il est arrivé vers 22h30, et les plus courageux ont discuté avec lui une partie de la nuit, tandis que les autres dormaient !
Je me souviens surtout d'une belle idée : vivre nos premières années de formation en plein coeur de la ville, et en lien avec une paroisse ! Cela m'a beaucoup aidé à préparer la mission, le ministère !
Alain-Noël Gentil, prêtre à Bourgoin Jallieu, diocèse de Grenoble-Vienne.

Je me souviens de nombreux paroissiens rencontrés pendant mes deux ans à la Maison Saint-Denys. En particulier de cette femme qui avait préparé un goûter antillais avec du chocolat très parfumé à la cannelle et des petits gâteaux de chez elle. Elle avait aussi donné une image d'un saint à chacun. Elle est encore dans mon bréviaire et ainsi je pense souvent à elle.
Jean Baptiste de Barmon, diocèse de Vannes

Je me souviens d'Emma, poule (Brahma noire et reflet vert et plume aux pattes) de luxe que nous avions achetée au salon de l'agriculture en 2002 je pense. Elle avait sa petite maison de brique et faisait la joie des enfants du catéchisme !
Je me souviens de ma première Messe, que j'ai célébrée à Saint-Denys. " Ceci est mon corps, livré pour vous ".
Abbé Antoine Germain +

Je me souviens des cheveux de Roch Baumier, le frère d’Aude, Loup et Côme, qui ont pris feu pendant une procession à cause d’un porte-cierge un peu distrait...
Panique dans la procession, Loup, le grand frère, tapote les cheveux pour éteindre l’incendie, odeur de cochon grillé… Et le père Ponsard très très amusé…
Antoine Boulay
Je me souviens de ce jour où, avec A. nous avions choisi de laisser la lumière entrer complètement dans le choeur de l'église Saint-Denys, en montant sur les voûtes, pénétrant sur la verrière qui laissait passer un peu de lumière, pour la rendre véritablement transparente… A ne plus faire sans harnais et sécurité rapprochée!
Je me souviens du nettoyage des murs de ce qui deviendrait l'oratoire, à la cave, avec des marteaux spéciaux, et la pierre qui tombait dru, du côté du jardin. Et de cet autel (un pétrin), qu'il fallait nettoyer au retour de chaque vacances, parce qu'il était vermoulu. Et de ces 'pierres à eau', qui captaient l'humidité ambiante, à une vitesse maxi.
Je me souviens des travaux dans ce bas-côté de l'église, avec ces cloisons amovibles posées durant une de mes deux années de présence à la maison. Pour vider ces pièces de ce qui était en trop, nous avions tout mis le long de l'église, de part et d'autre de la porte qui donne de la sacristie vers le presbytère : le trottoir en était plein. Pourtant, quand la mairie est venue avec une petite camionnette à trois roues, elle n'en a fait qu'une bouchée !
Je me souviens des bouquets de fleurs que nous avions, en bas de l'escalier, et qui nous réjouissaient : une femme était passée, sans se montrer, discrètement, rien que pour donner à cette habitation une touche d'humanité…
Je me souviens de notre cuisinière qui, pendant une bonne année (jusqu'à sa retraite), n'a pas voulu nous faire deux fois le même plat… hormis les frites (à la poêle) du jeudi, je crois.
P. Benoît Lemoine.+ (3° et 4° rentrée dans la communauté)

Je me souviens des parties de foot avec les servants d'autel, d'une veillée mémorable lors d'une sortie paroissiale à Vézelay, de débats théologiques enflammés lors de certains repas.... et... des tiramisu de Mme Martini...
Michaël, séminariste.


Je me souviens des nombreuses joies musicales de Saint-Denys : les répétitions mémorables avec Jacques G., les improvisations à l'orgue lors de la vigile pascale, le chant des offices des ténèbres durant la semaine sainte, les chanteuses et leurs concerts enchanteurs... autant d'occasions de joie et de saints délices !
Philippe N., séminariste

Je me souviens tout d'abord de l'ambiance chaleureuse de la paroisse Saint-Denys du Saint-Sacrement (année 93-94). J'y ai eu la chance de côtoyer beaucoup de jeunes. Le groupe impressionnant des servants d'autel et les parties de foot entre l'église et le presbytère. Le KT en CE1, avec mon surnom de "patate allongée", aggravé par la sortie du film "les visiteurs" et les "okay" de "Jacquouille la fripouille". Une joie particulière à accompagner des enfants en âge scolaire au baptême. Je n'oublie pas le groupe des lycéens (voyage à Rome), un camp à la Cluza, la chorale anglaise, la kermesse, etc... Et les paroissiens adultes, laïcs en responsabilité qui, par le respect et l'affection qu'ils avaient pour ce jeune séminariste de 19 ans, lui ont appris à faire confiance et à travailler avec d'autres.
Père Jacques-Henri Justeau

Le point de vue du Supérieur du séminaire

« Attention, nous fêtons les 25 ans du séminaire… qui sont aussi les 25 ans de la Maison Saint-Denys », tient à préciser le père Michel Guéguen. « Au départ, elle était la seule et le représentait tout entier. Mais le projet était bien de fonder un séminaire, qui s’est développé à la mesure d’autres ouvertures. Il faut reconnaître que d’avoir été la première a fait de Saint-Denys un modèle pour les autres ». Arrivé en 1996 à Saint-Denys comme vicaire, l’actuel Supérieur du séminaire de Paris y restera 9 ans sans toutefois y habiter. « A l’époque, ce n’étaient pas les séminaristes qui m’intéressaient mais la vie paroissiale », reconnaît-il avec simplicité. Et ce d’autant qu’en 1998, on lui demande d’ouvrir une maison de second cycle : Saint-Bernard. Il acquiert ainsi une bonne connaissance des deux cycles qui le prépare, à son insu, à ses futures fonctions. « Le principe d’une maison de 1er cycle, précise-t-il, est d’être une maison paroissiale. L’Eglise s’y découvre dans sa structure la plus élémentaire. » Et le père Guéguen d’exposer comment le Cardinal Lustiger avait voulu faire évoluer le modèle ancien du grand Séminaire : « il voulait des communautés à taille humaine, placées dès le départ dans une paroisse, pour signifier que l’Eglise est la matrice de la vocation sacerdotale, elle y engendre ». Une expérience qui portera ses fruits dès l’ouverture de la première Maison. Alors séminariste invité à la table du père Chatillon, Michel Guéguen se souvient : « Cela n’allait pas de soi. La paroisse était exsangue et sur le point d’être fermée ». Pourtant, « la semence a trouvé une bonne terre, paroisse et maison se sont mutuellement épaulées ». Aujourd’hui encore, des liens d’amitié unissent paroissiens et séminaristes, qui durent bien au-delà de leur présence à Saint-Denys.
Propos recueilli par Sylvie H.

Du côté des séminaristes

Témoignage de Derek (à Saint-Denys de sept. 2005 à juin 2007) :
Faire mémoire de mon - non : de notre - passage à la maison du séminaire de Saint-Denys du Saint-Sacrement ? Ben ... merci pour le cadeau !!! Quelle entreprise redoutable ! Gratifiante aussi - soit, je l'avoue ! Moult sont donc les souvenirs divers et variés qui jaillissent comme ça spontanément ! Comment trier? Dieu viens à mon aide, Seigneur vite à mon secours ! 

D'abord les personnes rencontrées et "expérimentées" sur place et ensuite bien au-delà de la période de notre séjour "familial" de deux années dans cette paroisse. Les séminaristes selon les 3 promotions présentes consécutivement en deux ans : Alexandre, Philippe, Frank, Christopher et moi, arrivés en 2005 ; Luc et Paul, les précurseurs et aînés dans le temps ... Jérémy, Cyrille, Arnaud et Robert arrivant après nous, les "héritiers", donc. Voilà la band of brothers de notre époque sous la bonne houlette des pères Quinson et Séguy (n'oublions pas la précieuse présence quoique rapide du frère Bertrand Dufour, vicaire-curé de remplacement à Sainte-Elisabeth, logeant sur place avec nous à Saint-Denys!)

Ensuite les piliers par milliers : Jacques- l'incontournable ! Françoise, l'intemporelle ! les Marie-Hélène inconditionnelles ! Denise- la créativo-efficace, Marie-France - la discréto-artistique, les nombreuses et dévouées Isabelle ... Mme Dupire - la blanch(e)isseuse du Bon Dieu, Michel-Marie (le sacristain tout "Doudou" - et semper orans) ... pour ne mentionner qu'une fraction minime des personnes fréquentées et tant appréciées dans la communauté paroissiale ! 

Des évènements marquants maintenant : évidemment les 35000 (!!!) messes KT, les Journées d'amitié (et de prière!!!) - hors du commun, les fêtes "de la Merguez" en chaque fin d'année ; mais surtout le lumineux mariage des Carles et les-funérailles-touchant-les-entrailles ... de-tous-les-participants, de notre cher Bernard Citroën.

Les lieux de communion permanente ensuite : l'incontournable et si "ressourçante" adoration du Saint Sacrement le vendredi soir, les offices ensemble, la messe dominicale ... les "parloirs" dans la cour, à l’accueil et dans la rue - évidemment ! Une anecdote pour finir ? La crise de fou rire lors de notre admission comme candidats au sacerdoce, quand notre frère chantre Jérémy a temporairement perdu la voix et que mon amie Jojo (présente pour l'occasion) a pallié cette absence vocale durant tout un couplet en comblant le silence en soliste Castafiore avec sa voix tonitruante donnant tout son coeur de cantatrice de ...  big casserole ! et cela à partir du 3ème rang, juste derrière les candidats ! Ambiance garantie ! Comme toujours à Saint-Denys ... cette belle paroisse-famille à qui on appartient à jamais et à qui on souhaite pour les 25 ans à venir de grandir toujours plus dans sa mission "d'enfants de Dieu sans tache au milieu d'une génération égarée et pervertie dans un monde où vous brillez (déjà!) comme des foyers de lumière, en lui présentant la Parole de Vie!" (Ph. 2, 12s.) 


Bonne route toujours et de nouveau ! ... et vive l'inspiration du Cardinal Lustiger qui sentait si bien où il fallait mettre sa première maison du séminaire pour que cela porte du fruit en abondance de joie !

Du côté des paroissiens

Monsieur et Madame G. sont arrivés en 1974 à Saint-Denys. Après Saint-Honoré-d’Eylau, l’église presque déserte de Saint-Denys constitue pour eux un véritable choc. « Sinistre. » C’est également le mot qui vient à l’esprit de Madame B. quand elle s’installe cinq ans plus tard avec son mari dans le quartier. Elle se rend alors plus volontiers aux offices de la rayonnante église voisine de Saint-Paul… mais son mari estime de leur devoir « d’aller dans cette paroisse quasi-abandonnée » : retour à Saint-Denys, donc. Puis un jour, tombe une nouvelle un peu inquiétante : « Dimanche prochain il faudra que l'on compte le nombre de paroissiens présents à la messe, pour préparer la venue du cardinal ». Le compte sera vite fait : moins de quarante fidèles. Un chiffre qui, associé à des locaux paroissiaux en décrépitude et une église dépouillée de ses ornements, annonce déjà comme inéluctable la décision que tous pensent être dans l'esprit de Mgr Lustiger : après la désaffection des fidèles… la désaffectation de l'église. Ce n'est pas la vingtaine d'affiches de cathédrales de France achetées à la hâte pour servir de cache-misère, tels les décors de carton pâte alignés pour les visites de la tsarine Catherine II, qui changeront quoi que ce soit.
C'est le jour de la visite. A la surprise générale, le cardinal voit en cette communauté que tient avec énergie le père Renard, et dans cette grande bâtisse en piteux état qu'est le presbytère... la future première maison du séminaire ! Quelle intuition ! C’est l’aube d’une nouvelle naissance pour la paroisse. 
Immédiatement le changement s’opère, avec la présence dans le chœur de ces jeunes hommes là où le prêtre n’était pas même assisté d’un enfant de chœur. De jeunes bras solides également, pour soulever le fauteuil roulant de Mme G. après une opération, pour la faire entrer dans l’église (exercice qui conduira à la réalisation du plan incliné). Et c’est le KT qui retrouve une nouvelle dynamique... jusqu’à accueillir aujourd’hui environ 130 enfants ! Mme G. se souvient que le père Chatillon, nouvellement nommé, lui demande de poursuivre l’accueil (que dans l’église déserte elle tenait autrefois à la demande du curé avec la protection efficace de son chien…), tandis que Mme B. est appelée à mettre à profit ses contacts dans les milieux de la culture et de l’administration locale pour redonner à Saint-Denys un lustre (...au propre comme au figuré) digne de recevoir les futurs prêtres. Quelques années plus tard, le père Ponsard, transformé en conducteur de camion, accompagné de deux solides séminaristes, ramènera de province une douzaine de lits pour remplacer les premières couches de fortune : signe d’une espérance comblée.
Propos recueillis par Philippe Th.

Si la présence ancienne, dans notre paroisse, des Bénédictines de l'Adoration-perpétuelle-du-Saint-Sacrement porte encore notre foi, le fait que Saint-Denys ait pu renaître de ses cendres en 1985 vient conforter notre confiance en l'avenir. Il nous est difficile d'imaginer que notre paroisse, si vivante et accueillante aujourd'hui avait été presque mourante au début des années quatre-vingt. « Il fallait s'accrocher pour y rester », se souviennent les anciens. La population du quartier était vieillissante. Tout ce qui était jeune affluait vers Saint-Paul. Malgré tous les efforts du père curé d’alors et du petit noyau dur de laïcs engagés, il semblait impossible de pouvoir redresser la paroisse sans une intervention providentielle. Soudainement, il y a eu cet heureux et imprévisible changement d'état. A la rentrée 1985, le père Chatillon, quittant Saint-Paul, est arrivé avec une partie de ses paroissiens et avec le premier groupe de séminaristes. « Si, au tout début, les séminaristes n'avaient pas été impliqués dans la vie de la paroisse, leur présence en soi était immédiatement agissante. Voir ces jeunes hommes offrir leur vie pour l'Église, les avoir devant les yeux semaine après semaine, était un énorme encouragement. C'était comme si une voix nous disait "regarde, cela vaut la peine" ». Le père Chatillon mettait l'accent sur un large engagement des paroissiens et veillait à un redressement financier de la paroisse. « Il faisait des économies sur le chauffage », ajoutent les anciens, avec un petit frisson. En parallèle, la démographie du quartier commençait à changer avec l'arrivée des familles. Les passants, visiteurs du Musée Picasso nouvellement ouvert, entraient plus souvent dans l'église pour voir la Pietà de Delacroix. L’église commençait à déployer son accueil. Cette grande vague remontante n'est pas retombée. En effet, le flambeau a été repris par d'autres curés, formateurs au séminaire. La paroisse y trouvait sa bonne nourriture en abondance. 
Si aujourd'hui le nombre de prêtres est en baisse et que nous pouvons éprouver par moment quelque inquiétude quant à l'avenir proche, n'oublions pas cet exemple. Voyons aussi les signes nouveaux. « A-t-on jamais vu chez nous autant de jeunes foyers avec de petits enfants ? », s'interrogent les anciens. De quoi fortifier notre espérance…
Propos recueillis par Katarina K.                                                                                                                                                                         

Servantes d'assemblée : la joie de servir


Quelle joie ! Quelle générosité dans les cœurs de celles qui viennent à la messe pour servir ! Un petit groupe de quatre filles créé en mai 2010 et qui a déjà porté du fruit puisque les voilà neuf aujourd’hui : Priscille, Héloïse, Clarisse, Gabrielle, Louise, Clémence, Noémie, Clotilde et Marie-Anne. Un groupe que l'on sent uni par des liens solides de charité. 

Lorsque Le Petit Céphalophore leur demande pourquoi elles ont accepté cet engagement, elles répondent avec enthousiasme : "Je suis chrétienne, je veux servir le Christ et aider l’assemblée à y voir plus clair" ; "pour aider l’assemblée à mieux prier" ; "pour accompagner l’Église vers la lumière" ; "avant, on s’ennuyait un peu à la messe, maintenant, on fait quelque chose, ça nous aide à mieux comprendre".  C'est aussi, pour certaines, un élan particulier qui nourrit la préparation de leur première communion.
Elles se réunissent tous les dimanches, un quart d’heure avant l’office, plus une fois par mois, autour d’Isabelle W. et du séminariste Stanislas (qui a pris la succession de Michaël, fondateur du groupe), pour établir le programme de leur service. Leur rôle est de "servir l’assemblée, tandis que les servants d’autel servent les prêtres et l’autel. Nous, on ne va pas s’asseoir près de l’autel mais dans l’assemblée parce que nous représentons l’Église". 
Leur tâche est précise : c’est d’abord accueillir les paroissiens et leur donner une feuille de messe, faire la procession des offrandes et les remettre aux servants d’autel (un rôle réservé à celles qui ont fait leur première communion), faire la quête, ouvrir la procession de communion avec deux cierges et participer à la procession de sortie, en début de cortège. Elles sont très fières de leur rôle. Elles en parlent à leurs amies, qui aimeraient devenir à leur tour servantes d’assemblée dans leurs propres paroisses, mais qui ne trouvent pas toujours une oreille favorable… Ces échanges leur donnent aussi des idées nouvelles, comme par exemple de jouer un rôle plus actif dans la diffusion aux paroissiens de la Paix du Christ.
Et nous, comment accueillons-nous nos jeunes servantes ? "Les paroissiens sont contents. Ils font un grand sourire à la quête". "Et ils sont contents d’avoir la feuille de messe. Quelquefois ils nous posent des questions sur notre rôle et on leur explique". Elles sont convaincantes. Elles sont "grandes" au sens évangélique. Un chaleureux merci de la part de toute l’assemblée. 

Quiconque veut être grand parmi vous,



qu'il soit votre serviteur. (Matthieu, 20, 26)


Propos recueillis par Dominique T.

Micro-Parvis

Quelle est la place que le séminaire tient selon vous dans la paroisse
et dans votre propre cheminement spirituel ?


Une grande place !!! Grâce :
- à la dynamique et à l’exemplarité de ces jeunes prêts à offrir leur vie.
- à la diversité d’origine de ces jeunes, géographique (chaldéenne, chinoise, etc. des pays où il n’est pas « facile » comme chez nous d’être chrétiens), et familiale (familles ayant déjà la foi… ou non).
- à la jeunesse et à la joie, que leur présence insuffle à la paroisse, et aussi à la culture et à la philosophie chrétiennes dont ils sont riches et qui permettent de passionnants échanges.
- au soutien qu’ils apportent dans les moments de grande difficulté…
 Marie-Christine et Raphaël


Le séminaire ? le mystère de la vocation à l'oeuvre dans notre paroisse, presque sous nos yeux ! Quel beau signe d'espérance les séminaristes nous donnent par leur présence et le choix radical qu'ils mettent à l'épreuve au milieu de nous. Quelle stimulation pour nous tous de participer - ne serait-ce qu'un peu!-  à leur épanouissement et à leur" bien vivre" dans la paroisse. C'est  une vraie grâce  pour notre communauté  et un témoignage précieux qui nous rappelle que nous sommes tous appelés  à suivre le Christ. Béatrice


Il ne m’est pas agréable de répondre que le Séminaire ne tient aucune place dans mon cheminement spirituel. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de prendre contact avec des séminaristes ou leurs “pères spirituels”. Sans doute parce que ma descendance (nombreuse!) ne compte pas de futurs prêtres. Le chemin choisi par les jeunes hommes qui y voient la réponse à une vocation, à un appel est très admirable. Un camarade d’un de mes petits-fils est devenu prêtre (quel séminaire l’a accueilli ? Je ne sais pas) et en semble très heureux. Le voir est toujours réconfortant.
En ce qui concerne la place qu’occupe dans la paroisse le “Séminaire”, je ne suis pas loin de supposer que nous – paroissiens, (même non fortement  impliqués dans la vie paroissiale) – lui accordons un caractère fort dans la tradition de l’Église  toujours présente et toujours en devenir.
Voici, chers amis, ma bien modeste réponse. Je n’ai pas vraiment pris le temps de réfléchir. 
Je me réjouis de l’installation du Séminaire sur le territoire de Saint Denys. Ce petit groupe qui compte des éléments jeunes  permet de ne pas désespérer du futur qui, sous certains aspects, est inquiétant. Courage ! Jacqueline




Quelle place ? Un très bel espace. Leur présence démultiplie les possibilités de contact avec un homme de religion. Ils apportent un esprit complémentaire et un regard différent sur les choses de la vie. Pour ma part ils illuminent les vêpres, car nous sommes a ce moment la un collectif a chanter, prier et ainsi partager un moment de paix et de sérénité, en toute simplicité. Merci aux séminaristes d'être aussi accessibles, de partager leurs préoccupations, d'échanger sur leur enseignement et d'être là tous les soirs de semaine aux vêpres. Ils me permettent de me sentir plus proche de ma religion car proche de ma génération. Puis c'est une chance d'avoir des personnes en apprentissage proche de soi. Ils sont un rappel pour moi de garder mon esprit ouvert sur de nouveaux savoirs. C'est une réelle chance pour nous de les avoir auprès de nous. Eléa


La "patate" et la jeunesse ! Isa

Ils sont là, confiants, dans le chœur. Une confiance communicative, rassurante, comme celle d’une Église qui se perpétue pour nous donner à toujours mieux connaître, apprendre, Dieu. Ils sont là, dans le chœur, comme une promesse d’avenir que demain ils seront là, à nos côtés, nos pasteurs, pour nous aider à reconnaître en Jésus, contre toute humaine raison, le Fils de Dieu. Et à tenir toute notre place dans notre temps. En sachant que pour cela, chacun possède en lui une énergie qu’il ne soupçonne pas, sourcée en ces Eucharisties qui nous convient à tutoyer le bouleversant temps de notre éternité. Anonyme


Les séminaristes dans la paroisse ? Pour moi c'est 50 % de mon temps, du travail en proportion et la joie profonde d'être mis tous les jours - par leur intermédiaire - devant le mystère de l'appel du Christ, vivant dans son Eglise. Le curé.


A mon sens, le séminaire apporte une indéniable dynamique à la paroisse et une espérance personnelle ... espérance qu'il y aura des prêtres demain et qu'ils seront de grande qualité ... et constatation que la vocation est à portée de nous tous, qu'elle n'est pas si "étrangère". Laurent

Lorsque j'ai rejoint la Paroisse, début 1986, le Séminaire était en place depuis la rentrée.  Quant à la paroisse, tout était à faire. Je me suis inscrite aux Equipes liturgiques, l'une des premières activités programmée... quant au Séminaire, dès le début ou presque, j'ai participé aux Laudes - à 7 heures du matin - et aux Vêpres. Nous avons ainsi pu connaître et les prêtres et les séminaristes. Nous les recevions à dîner et des liens d'amitié durables se sont créés avec certains qui durent encore... C'est ainsi que j'ai été initiée à la prière des Offices, et que je continue à prier avec l'Eglise chaque jour grâce à cet élan donné par le partage des Heures dans la Chapelle de la Vierge, à Saint-Denys . 
J'ai dû quitter la paroisse il y a maintenant 7 ans mais mon coeur y reste durablement attaché et, en grande partie, par ce que le séminaire nous permettait de vivre ensemble. Geneviève

Le séminaire tient une place très importante dans la paroisse, car il nous rappelle que des hommes sont appelés à suivre le Christ, qu'ils se préparent à donner leur vie pour Lui, à servir son Eglise. L'Eglise a besoin des prêtres, bien formés à exercer leur ministère dans le monde d'aujourd'hui. Le contact simple et chaleureux des séminaristes nous rend plus accessible la relation avec le clergé. Pour les jeunes de notre paroisse, cette visibilité joue un rôle important; des liens, des échanges se créent. On prie pour eux, avec eux, et réciproquement .
Un grand merci aux directeurs et formateurs du séminaire de Paris, avec une pensée particulière pour ceux de la maison Saint-Denys du Saint-Sacrement. Isabelle


La présence des séminaristes est dans le quotidien de la vie paroissiale un témoignage permanent et visible de l'appel de Dieu. Elle apporte aussi des moments exceptionnels de rencontre: nous nous souvenons avec émotion du témoignage d'un séminariste parlant de sa vocation. Ses quelques phrases très simples mais venant du coeur et ce que nous connaissions de lui ont résonné pour nous beaucoup plus intensément que bien des discours ou de longues lectures théologiques! Pierre et France

La participation en fin  de semaine aux vêpres et aux laudes des séminaristes renforce la paix, provisoire mais si appréciable, qu'offre le week-end. On aime, à notre époque, les "intensificateurs". Hé bien, tout se passe comme si le chant de ces Heures (vêpres du vendredi soir pour marquer l'entrée dans le calme , laudes du samedi et du dimanche matin, joyeuses), n'était ni plus ni moins qu'un intensificateur de la paix et de la joie dominicale. Je recommande. Christian

La présence des séminaristes est pour moi aussi essentielle que celle de la Communauté paroissiale et je pense que le dynamisme de Saint-Denys est lié à cette présence. Ils me font m' interroger en permanence " et moi, quelle place je donne réellement au Seigneur dans ma vie?". Il y a aussi des liens forts avec eux dans la prière. C'est vraiment une grâce de les connaître et - parfois aussi- d'être témoin de leur cheminement. Denise

La Maison Saint-Denys a un rôle moteur et unificateur au sein de la paroisse. Les séminaristes font partie d'une "maison", et, par eux, nous nous sentons inclus dans une famille souriante et recueillie autour de nos merveilleux prêtres et de leur dévouement. Par leur jeunesse, leur foi, leur présence amicale et humaine, ils génèrent une dynamique bénéfique auprès des paroissiens. Je suis moi-même très attachée à leur présence. Je garde de nombreux contacts et dialogues avec eux dans leur itinéraire vers la prêtrise et même une fois qu'ils sont ordonnés. Ils m'édifient dans ma foi car ils sont des modèles dans un monde en quête de vraies valeurs spirituelles. Anne-Marie

A mon niveau, les séminaristes sont là et me donnent l'occasion de prier pour eux.
Sinon, à la paroisse, l'animation des messes du dimanches révèlent que certains ont besoin de suivre une rééducation de leur oreille et d'autres sont à l'école d'apprentissage. Pour le KT ou un coup de main , la paroisse est certainement favorisée. Pour le reste que je ne vois pas, je ne peux rien en dire. C'est encore quand on peut les inviter à notre table, que l'on peut mieux les connaître
. Agnès


C'est l'espoir d'avoir de futurs prêtres qui seront de plus en plus "utiles"- humainement et spirituellement parlant. C'est l'enthousiasme qui fait que le Père Quinson, ses vicaires, diacre et équipe pastorale sont reconnus, appréciés et "performants" dans cette formation et dans la vie de l'église. C'est le respect de l'engagement éventuel de chacun, de sa coopération future à son niveau après un temps de formation bien cadré. C'est tout simplement beau et cela soutient mon cheminement spirituel parfois perturbé. Nicole

Je ne suis pas sûr de bien comprendre la question : s’agit il des séminaristes hébergés à Saint-Denys  ou du séminaire en général et ses rapports avec Saint-Denys ?
Quoi qu’il en soit, je ne peux m’empêcher de vous raconter la triste histoire de ma paroisse de campagne où ma famille a ses racines : ma Commune de 200 habitants en 50, 140 aujourd’hui, dans la France profonde en bordure d’Auvergne,  a connu depuis que je la fréquente càd 1950, 2 curés à temps presque  plein ; l’un était quasiment sourd (les confessions réjouissaient les fidèles présents) ; l’autre qui avait une foi de Polonais, solide et sans faille, supportait difficilement nos tiédeurs et en rendait responsable qui bon lui semblait, ce qui nous heurtait.
Puis depuis 20 ans, ses successeurs parcourent la moitié du  canton et je ne saurais mettre un nom ou un visage sur la fonction.
Alors, à défaut de s’adresser aux envoyés de Dieu, on s’adresse à ses Ecritures.
C’est marcher avec une jambe, mais c’est marcher quand même.
Vous le devinez : l’autre jambe, c’est la présence de prêtres, pas une présence nominale, mais une présence spirituelle.
Alors qu’apportent les séminaristes par leur présence et leur action ?
Au-delà des fonctions qui leur sont attribuées, ils sont, par leur présence,  le signe de la transmission vivante des Écritures ; je serai mort avant qu’ils ne terminent leur sacerdoce, et c’est bien.
Je pense que, toute règle interne à l’organisation des paroisses mise à part, ils devraient partager le temps du sermon avec le père Quinson pour renouveler notre écoute des textes.
Leur action ? D’abord la messe : temps de louange et de témoignage ; je suis pour une louange baroque et cathartique, pour autant qu’elle inspire à l’instar par exemple d’une échelle de Jacob : chants et musiques (si possible sans fausse note), encens et aubes blanches, église remplie, combinée avec la louange purement intérieure.  Ce n’est pas seulement une affaire de goût ou une tentation vers un « candomblé aménagé »: la louange visible tient moins de place chez les chrétiens, que chez les juifs et les musulmans ; ce n’est pas sans raison.
Les séminaristes concourent à cette louange, ils sont jeunes et ils témoignent physiquement de la dimension spirituelle de l’office. Les enfants y sont, peut-être plus que les adultes, particulièrement sensibles.
La densité de cette présence est augmentée par  les animations auxquelles ils concourent dans la vie de la paroisse et dans la limite de leur temps disponible.
Comme je souhaiterais que ma commune d’attache puisse offrir la présence de jeunes pousses pour que la moisson soit riche. Le Ciel vous tienne en joie ! Charles

Un chœur rayonnant de blanc ! Avec nos séminaristes, et enfants de chœur - sans oublier les servantes de l’assemblée, à ses marches - c’est le blanc qui domine, en nos Eucharisties dominicales. Le blanc, couleur de Dieu, éblouissant dans la Bible qui l’approche ; couleur de la lumière, qui nous guide, en nos pas trébuchants de chrétien ; couleur de fête, et d’engagement, de baptême ou de noces. Un blanc propre à bien des méditations… Anonyme


 

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