Le Petit Cephalophore

jeudi, juin 21, 2018

Le mot de départ du père Maxime


« J’ai senti une infinie bienveillance. »

Le père Maxime Deurbergue relit ses trois années à Saint-Denys comme vicaire. Fin août, il rejoindra une autre paroisse parisienne où terminer sa thèse de théologie...

« 
Le Cardinal Lustiger disait : « Il faut dix ans pour former un prêtre : sept ans de séminaire et trois ans de ministère ». Saint-Denys a été un lieu de formation pour moi car c’était ma première paroisse véritable. Quand je suis arrivé, je n’avais passé qu’un an à la paroisse Santa Silvia de Rome.

A Saint-Denys, j’ai senti une infinie bienveillance et une grande franchise de la part des paroissiens. Les prêtres n’y sont ni mis sur un piédestal, ni mis de côté. C’est très précieux. Mais ce qui m’a le plus touché, ce sont les liens qui unissent les membres de la communauté. J’ai vu à deux reprises, par exemple, des enfants de Saint-Denys choisir d’autres paroissiens comme parrain ou marraine de confirmation. On sent un refus de vivre les uns à côté des autres. L’ambiance chaleureuse du parvis, tous les dimanches après la messe, en témoigne : des personnes m’ont confié avoir choisi Saint-Denys pour cette raison.
Je garde bien sûr des souvenirs forts. Je me souviens de la messe du samedi matin, le lendemain de l’attentat au Bataclan. Le père Roger avait demandé à l’assemblée de se lever après son homélie et quand tous se sont rassis, j’ai vu Pierre et France rester debout, comme un signe de la résurrection qui triomphe de la mort. Je me souviens aussi de ma première veillée pascale. Quoi de plus beau que cette nuit de Pâques ! Cette année, je l’ai présidée à nouveau, avec le sentiment de ne plus être devant une foule mais un ensemble de personnes, chacune avec son histoire. Au départ, tout le monde m’a accueilli avec son sourire puis avec le temps, je suis entré dans la profondeur de ce que chacun porte et j’ai su combien le corps de Jésus souffre. J’ai reçu ces confidences comme un signe fort de la confiance que l’on m’accordait et j’ai eu envie de donner d’autant plus. « 99 % des gens sont formidables », disait ma grand-mère. Il nous est donné de le voir, à nous les prêtres.

Je suis arrivé avec les bonnes idées récoltées chez les prêtres que j’aimais bien. Puis j’ai réalisé qu’il me fallait juste être le plus humain possible pour remplir ma mission. Si l’on s’abrite derrière son identité sociale, on manque quelque chose du Christ qui mangeait chez les gens et parlait avec chacun. Notre présence essaie d’être un signe de Lui, qui rejoint chacun et l’appelle à sa suite. Enfin, le compagnonnage avec le père Roger a été un bonheur... car notre curé est bon. Charles de Foucauld écrivait : « Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté ». Je l’ai compris en cheminant à ses côtés.
Ces trois années sont passées comme le vent. Je pars avec un objectif : terminer ma thèse de théologie, si possible en septembre 2019. Après, j’enseignerai sans doute aux Bernardins mais je veux absolument garder un pied en paroisse.
Ce n’est pas facile pour moi de quitter Saint-Denys. Pour tout ce que j’ai vécu, j’ai un merci incroyable à adresser au Bon Dieu. »      
Propos recueillis par Sylvie H.


 

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