Accompagnement fraternel aux personnes privées d’activités
Une expérience a été menée depuis deux ans à Saint-Denys, pour assurer un accompagnement aux personnes privées d’activité. Le cœur du projet était de leur offrir une présence attentive, de les aider à reprendre confiance, bref de les accompagner avec l’objectif de retrouver un projet professionnel construit, le plus conforme possible à leurs capacités et aspirations, et compatible avec leur situation personnelle et leurs conditions de vie. Cet accueil du frère se situe donc bien au cœur d’une démarche caritative. Par la nature de l’objectif et les modalités de l’accompagnement, ainsi que par les conditions même d’identification des personnes accueillies et de recherche des solutions concrètes à de multiples soucis matériels et sociaux, cette action relève éminemment d’une fraternité de proximité.
Autant dire, donc, que le cadre paroissial (tant au sens de communauté chrétienne qu’à celui du territoire concerné) s’avère efficace et permet un réel témoignage chrétien…
Parallèlement, et du fait du grand nombre d’associations d’inspiration chrétienne qui accompagnent les « chômeurs » sur Paris, une réflexion d’ensemble a été menée au Vicariat pour la Solidarité. Il en résulte notamment que :
1- L’expérience menée à Saint-Denys vient compléter très utilement les dispositifs existants.
2- Le périmètre du « doyenné » est le plus à même de faciliter la mobilisation paroissiale.
La « Fraternité paroissiale d’accompagnement des personnes en recherche d’activités » de Saint-Denys (la dénomination est un peu longue mais …claire !) a déjà accueilli 17 personnes, dont la moitié a fait l’objet d’un accompagnement de longue durée (plus d’un an), venues de Saint-Denys, de Saint-Louis-en-l’Île ou de Saint-Paul-Saint-Louis.
Nous sommes actuellement trois bénévoles à assurer de façon permanente cet accompagnement au niveau du doyenné , et un ou deux nouveaux bénévoles de plus seront les bienvenus lorsque nous commencerons à avoir des contacts depuis les autres paroisses du doyenné. D'autre part, tout paroissien peut, moyennant de très ponctuelles, mais précieuses informations, mises en contact, suggestions, réactions aux annonces, etc…, contribuer efficacement à la recherche des solutions. Cela peut constituer un réseau facile de "veilleurs" de la paroisse.
Louis M.
Témoignages :
Un grand remerciement et un témoignage :
Je suis très contente, satisfaite, puis très fière de l'équipe paroissiale qui apporte de l'aide à l'accompagnement pour la recherche d'emploi mené par Mr Louis Meyniel. Même si j'en ai pas encore trouvé, mais j'ai confiance et de l'espoir. Merci. M.
Après m’avoir accompagnée dans mes recherches d'emploi et à différentes étapes de ma vie socioprofessionnelle, Louis m'a accueillie à nouveau il y a deux ans dans le cadre paroissial. Aujourd'hui, à 50 ans, je viens de terminer un CDD dans l'industrie pharmaceutique et je commence une nouvelle mission comme consultante en freelance pour un laboratoire pharmaceutique, grâce au coaching dont je viens de bénéficier. Je n'ai plus peur, je sais que grâce à la fraternité chrétienne, je suis entrée dans un réseau d'échange et de solidarité efficace en matière de recherche d'emploi. Je rends grâce à Dieu ! B.
Rapport pour le vicariat :
Avril
2018 - Rapport de mission -
Accompagnement des personnes en recherche d’activité.
Cette mission
a consisté en une sorte d’«état des lieux» à la fois auprès des associations
(liste du prospectus réalisé à l’initiative de «Vise emploi», + SNC et Secours catholique);
et auprès des paroisses (8 curés, 2 diacres et deux personnes déjà engagées sur
le sujet), pour identifier :
- Les compétences déployées par les
« associations », les relations entre elles, leur mode de
communication et leurs relations avec les paroisses.
- La prise en compte par les paroisses
des fraternités et engagements caritatifs liés aux personnes en situation de
« chômage ».
Dans les lignes suivantes nous en
restons à des considérations générales, sans nommer ni les personnes ni les
organisations, de façon à s’approcher de la synthèse que nous semble autoriser
le nombre limité mais représentatif des rencontres réalisées (une cinquantaine).
1) Les
«associations» :
- Leur spécificité, leur implantation, leur notoriété,
sont souvent marquées par leur condition de création, ainsi que leurs secteurs
d’intervention.
- Si certaines ont un
rattachement plus marqué auprès d’une paroisse, cela correspond plus à un historique
ou au bénéfice d’utilisation d’un local paroissial. Il est très fréquent que leurs
bénévoles soient personnellement rattachés à une toute autre paroisse que celle(s) auprès des quelles l’association
est présente.
- Très grossièrement on peut dire qu’elles
agissent surtout (nonobstant la vocation de telle ou telle à se tourner vers
les précarités) auprès de publics de diplômés ou de «cadres». Une certaine
difficulté apparait depuis peu tant dans le recrutement durable des bénévoles (tendance
générale des activités associatives) que dans celui des bénéficiaires (à l’évidence
liée à l’amélioration sensible et semble-t-il durable de la conjoncture économique
qui a suscité (cf. APEC) une forte reprise de l’embauche … surtout chez les
cadres et diplômés, et notamment en Ile de France).
- Relativement
isolées les unes des autres, les associations ont développé d’importants
savoir-faire, souvent très spécifiques et complémentaires, et qui mériteraient
d’être « échangés », mutualisés, adaptés, et donc diffusés à
l’ensemble du territoire du diocèse. Certaines plateformes communes ont été
mises en place mais restent rares.
- La question de la
communication leur est essentielle, et repose essentiellement sur le bouche à oreille,
et la mise à disposition de tracts dans les églises n’a que très peu d’impact. Les
paroisses, de leur côté sont rarement préparées à relayer efficacement ces
informations …
2) Les
Paroisses :
- La plupart des
interlocuteurs rencontrés ne connaissent que très faiblement les associations
«chrétiennes» qui interviennent sur l’emploi. C’est même la question du chômage
qui en tant que telle n’est pas perçue clairement comme pouvant rentrer dans
une logique d’action paroissiale. («Il existe de nombreux organismes qui s’en
occupent»)
- Quand l’entretien
permet de poser la question de la reconnaissance des précarités liées à la
recherche d’une activité, et du type d’accompagnement qu’elles appellent, l’intérêt
fraternel et caritatif apparaît plus nettement, mais alors il est parfois
difficile de discerner qui et comment pourrait intervenir dans la paroisse à ce
titre, pour assurer un accueil et une présence aux personnes concernées, et
assurer un lien efficace avec les associations prises dans leurs spécificités .
- Les ébauches de
constitution de « fraternités paroissiales » deviennent d’autant plus
réalistes quand est envisagé le périmètre du doyenné.
***
A ce stade de nos observations on
peut avancer quelques conclusions générales mais aussi quelques propositions
concrètes, dans l’esprit d’assurer une couverture aussi universelle que
possible des besoins des personnes concernées, tout en faisant de ces actions
et de cette organisation une opportunité fructueuse de rayonnement «chrétien»
et de la vie de nos paroisses, dans leurs communautés et sur leurs territoires
géographiques :
Quelques conclusions:
-
Globalement il n’y a pas de reconnaissance
mutuelle entre associations chrétiennes et paroisses sur les enjeux de
l’accompagnement des personnes en recherche d’activité.
-
Une part importante des personnes connaissant
les difficultés d’une absence d’emploi, et se trouvant en situation de solitude
et souvent d’aggravation progressive de
leur situation, n’est prise en compte ni par des associations dont ce n’est pas
la «cible», ni par des paroisses dont l’action caritative intègre difficilement
les spécificités de l’accompagnement dans ce domaine.
Quelques propositions:
- La coordination
des associations demandée par le Vicariat doit être mise en place de sorte
de favoriser la mise à disposition à tous des expertises développées par les
associations, de mutualiser un certain nombre d’outils (accès au numérique, structures
d’insertion (deux d’entre elles en ont lancé) dont on connaît la précieuse
utilité notamment pour les «chômeurs» les plus fragiles)
-
Travailler l’implantation des « Fraternités paroissiales »,
à l’échelle des doyennés pour toucher et accueillir l’ensemble des publics
concernés (contact facilité par la proximité et l’implication fraternelle des
paroissiens), favoriser une réserve de «réseaux» (en phase finale
d’accompagnement) qui pourra bénéficier également aux associations. Une
coordination spécifique du (long) chantier de mise en place de ces «fraternités»
est également nécessaire.
-
Une fiche descriptive sera adressée ultérieurement,
notamment au vu des conclusions concrètes que nous pourrons tirer, pour l’automne,
du «test» en cours, qui fonctionne depuis plus d’un an et qui pourrait
concerner assez rapidement deux ou trois autres doyennés.
-
Enfin, la meilleure façon de mener nos objectifs
dans la concertation la plus concrète, et d’avancer beaucoup plus vite, serait
peut-être que chaque association puisse proposer à ses bénévoles que ceux qui
souhaitent s’associer à ces «relais» paroissiaux se portent candidats au titre
de leur paroisse de rattachement. La collaboration entre la coordination
associative et celle-ci ne peut qu’être fructueuse dans l’intérêt de tous, et
au premier chef de celui des personnes en difficulté.
Louis M.
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