En route vers les périphéries !
Pour la sortie paroissiale annuelle de samedi 11 octobre dernier, nous étions une petite trentaine autour du père Tardy pour nous acheminer vers Saint-Denys-de-la-Chapelle dans le 18° arrondissement-
Beau programme en perspective dans cette paroisse-sœur (à commencer par le nom) extrêmement chaleureuse, colorée et joyeuse (merci père Arnaud de nous avoir fait danser au son du tam-tam), au passé historique prestigieux – Jeanne d’Arc est venue y prier après la bataille de Paris en 1429-
Elle accueille une communauté du Chemin Neuf, très engagée dans la paroisse, et bien d’autres groupes plus nombreux et actifs les uns que les autres dans l’immense nef de la basilique de plus de 1000 places qui jouxte l’église-
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41 ans du père Roger : bon anniversaire ! |
Le menu pour nous était copieux (en dehors des pâtisseries marocaines et des gâteaux
libanais : temps de convivialité heureuse (repas en commun avec certains
paroissiens et le couple engagé du Chemin Neuf), temps de recueillement au
cours de la messe en mi-journée et de
l’adoration du Saint Sacrement avant de nous quitter, temps de réflexion grâce
aux deux conférences de Jean Guilhem XERRI, ancien président de « Aux
captifs la libération », biologiste
et psychologue en hôpital, très engagé dans la lutte contre la grande pauvreté-
Le père Sempère nous a fait un
beau cadeau en le faisant venir : passionnant !
1° débat : Apres avoir développé les raisons du constat de désamour entre l’Eglise et la société,
JGX a expliqué toutes les raisons qui
lui font penser que le christianisme n’est pas exclu de la société actuelle
contrairement aux apparences : se remettre dans une perspective historique
(l’Age d’or de l’Eglise n’a jamais existé), être attentifs aux grands
rassemblements enthousiasmants tels que JMJ, fréquentation en hausse des
abbayes, etc..., regarder aussi la vitalité des Eglises des autres continents.
Nous sommes dans une période de
mutation : nous entrons dans la postmodernité mais : n’ayons pas
peur du monde qui advient ! Le christianisme a toujours montré une grande
capacité d’anticipation pour amorcer les changements. Nous devons être conscients de ses atouts
(mise en valeur de la personne, engagement dans la relation, capacité à
cheminer avec ceux qui cherchent).
L’occasion actuelle est unique
pour se décentrer de la peur du déclin et s’approprier ce qui fait le cœur de
notre religion et son originalité : une relation personnelle avec le
Christ mort et ressuscité pour nous, passeur entre Dieu et nous par l’Incarnation
–
Un beau message d’espérance pour relever la tête et prendre courage-
2° débat : JGX nous a
montré quelques pistes pour mettre en musique le message de l’Eglise dans la
société-
Parmi les blessures dont
souffrent nos contemporains, il a souligne les problèmes de vieillissement et
de dépendance qui ne peuvent que s’accroître (démographie), les souffrances
d’ordre psychique, ce qui touche à la conjugalité et l’affectivité, enfin
l’isolement et la solitude aggravés par la perte d’emploi, la perte de logement.
Ce qui fait que des personnes deviennent transparentes – on ne les voit
plus !
Il insiste sur le fait que
l’exercice de la charité doit s’adresser à l’intégralité de la personne, ne pas s’arrêter aux besoins primaires (se
nourrir, se vêtir, se loger) mais faire émerger un échange humain, de personne
à personne.
Pour lui, le service de l’autre
n’est pas de l’assistanat mais prend son sens dans le fait d’accompagner et
redonner autonomie et responsabilité.
Autre point : il nous faut
assumer la dimension évangélique de la charité- la charité passe par nous mais
nous dépasse : c’est le visage du Christ que nous découvrons chez l’autre
souffrant-
JGX nous invite à la vigilance
pour repérer les plus fragiles qui tombent si facilement dans l’anonymat, en
particulier dans les villes.
Il nous invite aussi à soigner la
qualité de présence (accorder du temps), à relire nos vies régulièrement et repérer
quand nous sommes passés à cote, sans voir, sans s’arrêter-
Ralentir, donner du temps dans
des petits gestes, humbles, modestes,
Appuyer sur ce que la personne
que nous côtoyons est capable de faire, la remettre en posture d’acteur.
Développer bonté (qui est plus
que gentillesse), miséricorde ET responsabilité-
La feuille de route est claire
pour se tenir à sa juste place auprès des « grands blessés de la vie », en faire des compagnons de route pour chacun
d’entre nous –
Merci a JGX de ce partage d’expériences
et de réflexions pleines de promesses de
fraternité-
A lire prochainement son livre
A quoi sert d’être chrétien* -
incontournable !
Catherine G.
* Jean Guilhem Xerri dédicacera son ouvrage lors des JAM à Saint-Denys...
A ne pas manquer !