Pèlerinage paroissial à Notre-Dame
En effet, la pierre fait partie du monde minéral qui, par définition, se distingue du vivant. Comment alors vivre cette contradiction, ou plutôt ce paradoxe ? Si nous y prêtons attention, l’Evangile est bourré de formules paradoxales : « Qui veut sauver sa vie la perdra » ; « Heureux ceux qui pleurent » etc… En fait, le paradoxe est la richesse de la pensée. Il l’oblige à aller plus profond pour voir que ce qui paraît à première vue contradictoire conduit à découvrir une réalité plus ample et plus féconde.
Penchons-nous donc sur ce paradoxe apparent.
L’Eglise est comme un édifice bâti par Dieu. Elle se doit d’être solide. « Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église, et les puissances de la mort ne l’emporteront pas sur elle. » (Mt 16,18) Pour que l’Eglise tienne dans le temps, elle se doit d’être inébranlable. Depuis 2000 ans, elle transmet sans faillir le dépôt de la foi. Le père de Menthière nous expliquait l’interprétation hébraïque du mot « pierre ». Even peut se décomposer en deux mots : ab, qui signifie « père » et ben qui signifie « fils ». En accolant les deux, cela donne aben ou encore even. La pierre symbolise donc la transmission du père au fils que nous appelons aussi tradition. Être une pierre, c’est être un dépositaire de la tradition de l’Eglise, adossé à la Pierre d’angle qu’est le Christ en qui demeure toute la tradition.
Mais cette tradition, elle n’est plus gravée sur des tables de pierre, mais sur nos cœurs de chair, nos cœurs battants, remplis de l’amour que Dieu a répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (cf. Rom 5,5). La tradition est vivante car elle nous transmet le Dieu vivant. Ce n’est pas seulement par nos paroles que nous témoignons du Christ, mais aussi par nos actes d’amour. « Voyez comme ils s’aiment » disait Tertullien des chrétiens, et on pourrait ajouter : « Voyez comme ils aiment les autres ».
Affrontons donc ce paradoxe.
Ne soyons ni « tradis » sans cœur, ni humanistes « liquides ». Soyons, comme le Christ, des pierres vivantes, inébranlables dans la foi et remplis d’humanité, de vie et d’amour.
* Vous trouverez le lien audio vers cette conférence dans l'article ci-dessous qui lui est consacré.
Pierres vivantes par notre baptême
Mélissandre, 18 ans, en prépa kiné en distanciel, a connu Saint-Denys grâce à Solène, rencontrée aux Chrétiens de Paname. (Ces jeunes chrétiens de rites différents se réunissent toutes les semaines pour des messes, des pèlerinages, des temps de louange, dans des lieux de culte parisiens.) La préparation au baptême que suivait Mélissandre à Montreuil, où elle habite, ne la satisfaisait pas. « Je ne m’y sentais pas bien. Solène m’a alors parlé de Saint-Denys et je suis venue pour la première réunion du catéchuménat en octobre. C’est un groupe d’une dizaine de personnes qui accueille aussi des jeunes fiancés. L’ambiance est très chaleureuse. Et il y a de super accompagnants : le père Lainé et le séminariste Augustin. Je suis donc venue à Saint-Denys de plus en plus souvent pour la messe. J’ai aussi participé aux JAM, au stand Vêtement Homme. C’était sympa : les clients étaient français, anglais, espagnols... » Pourquoi demander le baptême ? « J’ai grandi dans une famille catholique, avec une maman qui m’emmenait à la messe et m’éduquait à la prière. Mais mes parents ne voulaient pas m’imposer le baptême. Ils voulaient que cela vienne de moi. Que je le vive moi-même. Il y a deux ans, je suis allée à la cathédrale de Chartres avec mes parents et là, j’ai reçu un appel. J’ai ressenti le baptême comme une vraie nécessité. Cette cathédrale a toujours été très puissante pour moi ; c’est un lieu qui me parle. J’ai immédiatement confié cet appel à mes parents. Signe du Ciel : ma maman venait de retrouver un ami, perdu de vue depuis plus de 20 ans, à qui elle avait promis qu’il serait le parrain de son premier enfant ! A Saint-Denys, je me sens, oui, comme une « pierre vivante ». J’y trouve la paix et j’essaie à mon échelle de faire un peu pour la paroisse. » Mélissandre recevra le baptême lors de la vigile pascale.
Propos recueillis par Dominique Th.
Vanessa, catéchumène à Saint-Denys : l’expression « pierre vivante dans la construction d’un édifice spirituel », (1 P 2,5) lui rappelle ces « brindilles de flammes » évoquées par le père François dans la nuit de Pâques 2024. « Ensemble, les brindilles formeront ce feu puissant jaillissant de la Vie du Christ, pour enflammer le monde » . La Vie dont il est question sera bientôt communiquée à Vanessa lors de son baptême. Au début, elle a été touchée par le renouvellement de la foi chez son conjoint déjà baptisé. Aujourd’hui, c’est elle qui lui rappelle que « la foi doit être vécue tout le temps et partout ». Leur fils Arthur (15 ans) a récemment exprimé, lui aussi, le désir du baptême. « Notre société tend à nous éloigner de notre religion », remarque Vanessa. Ni elle ni son frère n’avaient été baptisés tout petits. Heureusement, leurs mère et grand-mère leur avaient transmis les bases de la foi catholique. Son frère a été baptisé à ses 12 ans. Pour Vanessa, la demande du baptême a mûri petit à petit jusqu'au jour où, après avoir prié longtemps, elle a vécu une irruption du « feu intérieur » d’Amour. Vanessa rend déjà service à la paroisse, en aidant les équipes du cours Alpha, ou encore en proposant de nettoyer l’église. Elle aime relier entre elles les personnes qui l’entourent. L’unité du Corps lui tient à cœur. Elle voudrait aussi plus tard s’inscrire à une formation aux Bernardins. « Nous vivons l’année jubilaire, année de l’espérance et de la joie. Notre monde a besoin de l’amour, de la justice, de la vérité. L’Eglise doit « revenir au centre du village » », insiste-elle. Elle n'hésite pas à montrer sa petite croix dans la rue. « Un chrétien n’est pas simplement quelqu’un de gentil. Il ne doit pas être faible. N’ayons pas honte de l’amour et de la vérité. Il nous faut sortir à la lumière pour témoigner. »
Propos recueillis par Katarina K.
Marion et Baptiste : pierres qui chantent... et plus !
Deux parcours de jeunes musiciens, passés par Marseille et réunis à Paris, dans notre paroisse, où depuis trois ans leur engagement joyeux et profond les a menés du Parcours Alpha jusqu’à la soirée du 7 décembre pour nous représenter, émerveillés, lors de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame. Baptiste, né au cœur d’une famille à la foi catholique solidement ancrée, participait dès l’âge de 9 ans (!), guitare en main, à l’animation des messes avec ses parents. Un zeste de scoutisme, mais surtout beaucoup d’aumônerie avec la « joie de retrouver les copains », puis l’encouragement d’un de nos anciens séminaristes, Aurélien, peu après son arrivée à Saint-Denys, et voici Baptiste ingénieur du son à Paris. Il anime notre Ciné-Pizza. Marion a suivi un chemin bien moins tracé. C’est elle-même, encore enfant, qui demande le baptême et découvre la joie du KT. Aujourd’hui ergothérapeute en structure médico-sociale pour des enfants atteints de handicaps, Marion, avec sa flûte traversière, repense avec émotion à sa confirmation au milieu de 300 autres confirmants de la Pentecôte 2022. Pour elle, animer le KT CM2 n’est pas une mission toujours facile avec des enfants « compliqués » qui, même s’ils sont parfois méchants entre eux, ont toujours « un bon fond » et sont souvent « super intéressants ». Les « pierres vivantes » pour Marion et Baptiste, c’est la « résonance », l’écho de notre foi qui se propage. Animer les chants lors de nos célébrations c’est, à travers la musique et les chants (Baptiste a composé la chanson de Carlo Acutis, qui parle si bien aux enfants), nous aider à mieux prier en accompagnant l’assemblée, notamment lors des messes des familles. Le 9 août prochain, nous aurons une pensée pour Marion et Baptiste qui se diront « oui » devant Dieu !
Propos recueillis par Philippe Th.
Marie-France : « petite » pierre qui communique
« Ce que j’aime bien dans mon quotidien, c’est être active dans les petites choses. Je me considère plutôt comme une petite pierre vivante, ou comme le ciment entre deux pierres. Le liant. Le ciment, on ne le voit pas, mais il est là. J’aime bien l’application OClocher pour ça, parce que c’est un outil qui permet d’annoncer toutes les activités de l’Eglise. C’est donné. C’est comme un crayon qui permet d’écrire, un vélo qui permet d’avancer : un petit outil qui relie à la paroisse, quand par exemple tu as oublié de prendre la feuille jaune à la fin de la messe ou quand tu cherches les horaires des messes de Noël. Cela a un côté très pratique. J’apprécie aussi le fait que cette appli permette de rester en communion avec Saint-Denys où que l’on se trouve, à Paris, en province, à l’étranger. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup qu’on puisse y inscrire des intentions de prières... C’est vraiment un outil très humble. »
Marie-France, qui a un fils, Jules, âgé de 15 ans, appartient aussi avec bonheur au groupe de prière des mères : « Nous formons un groupe d’une dizaine de mères. Nous prions ensemble une petite heure à l’oratoire, sous la bibliothèque, tous les lundis, après la messe de 9h. Nous prions pour nos enfants, nous prions pour les séminaristes. C’est un moment très fort. Après, on se prend un café pour prolonger notre prière... »
Propos recueillis par Dominique Th.
Joan : Être une pierre vivante, c’est se laisser guider par le Christ. C’est s’aligner aux pierres de l’édifice qu’est l’Église. C’est s’appuyer sur cette pierre angulaire qu’est le Christ vivant.
Annie : Pour être une pierre vivante, il faut s’approcher du Christ qui a traversé la mort et est ressuscité. Il s’agit pour moi d’accueillir l’Esprit saint qui souffle où il veut. Il nous fait renaître (rien n’est impossible à Dieu), cheminer ensemble pour que Dieu fasse sa demeure en nous. Mais cette image paradoxale des « pierres vivantes » mérite d’être approfondie en équipe…
Claire : Être Pierre vivante ? Oui, mais comment… en ce temps d’approche de la vieillesse, qui est le mien, laissant à d’autres les engagements, les activités, apprenant à lâcher ce qui me tenait à cœur, dans un monde d’activisme ? C’est vers la prière que je désire me tourner de plus en plus profondément. J’ai besoin de prendre le temps de rendre grâce pour toute ma vie de foi et d’engagement. J’ai besoin de parler au Seigneur, de tout lui présenter, passé et présent, car c’est Lui qui m’a tout donné et m’a transformée.
Denis : « Pierre vivante » est un oxymore qui exprime bien notre situation et notre conscience de chrétien au croisement de l’éternité et du temps présent. La « pierre » évoque la permanence de quelque chose qui nous dépasse, l’éternité dans le passé et l’avenir. « Vivante » évoque l’impermanence, notre passage temporel sur cette terre, notre présent et notre rôle à notre petite échelle, notre parole et notre chant qui résonnent quelques secondes dans l’église de pierre et dans l’Église de Pierre.
France : Vu mon âge avancé, je ne peux hélas plus être très active au sein de la paroisse. Être une « pierre vivante » aujourd’hui, c’est pour moi surtout aimer la paroisse, prier pour elle, garder les liens d’amitié. J’aime contribuer aux JAM en préparant les confitures et en tenant le stand, et une fois par trimestre, je me fais la joie de préparer un repas pour les séminaristes. A noter que ma famille est enracinée dans cette paroisse depuis plusieurs générations ! Je suis donc une « vieille pierre » de l'édifice.
Antoinette : La paroisse, c’est comme une famille dont nous sommes les membres, voici une autre manière d’exprimer ce que sont les « pierres vivantes ». La vie qui y circule, c’est la vie d’une famille enracinée, accompagnée et en croissance grâce aux sacrements reçus, pour certains de ses membres depuis le baptême jusqu’à la mort. Orientés vers le Christ ensemble, les membres de la communauté paroissiale participent à ses activités et contribuent à ses besoins.
Christian : Être une « pierre vivante », c’est d’abord aimer sa paroisse, comme une grande famille, dans la diversité extrême de ses membres et de sentir le miracle que constitue leur assemblée hétéroclite. C’est de s’y sentir utile, par un simple sourire, par un mot d’accueil, par une conversation, par un café partagé au bistrot le plus proche, par des nouvelles qu’on échange. Le reste, c’est en fonction des disponibilités de chacun, en fonction de la réponse à l’appel. Si on n’est pas appelé, c’est plus difficile, et nous avons tous à appeler. Fût-ce à appeler silencieusement un sourire qui nous fera un bien immense.
Frank : La notion de « pierres vivantes » me fait d’abord penser à la Pierre d’angle, rejetée par les bâtisseurs et l'unique base de l’Edifice. C’est le Christ, Pierre vivante par excellence, vivant de la Vie divine communiquée par lui à toute la construction. Notre baptême nous a configuré au Christ et c’est par les sacrements, par la prière et par la vie communautaire que nous restons dans son intimité. Ce qui est valable pour l’Eglise universelle, l’est aussi pour une paroisse. Les « pierres vivantes » doivent rayonner la vie qui jaillit du Christ, notre Roc, en communion les uns avec les autres.
Béatrice : Je suis « pierre vivante » en tant que membre de mon Eglise ; j'y suis attachée, je m'engage dans la pastorale du caté, avec fidélité, et je pense que l'on a tous besoin les uns des autres en tant que « pierres vivantes ».
Lors de sa conférence à Saint-Denys sur le thème Pierres vivantes, le 6 mars dernier, le père Guillaume de Menthière nous a entraînés dans une promenade biblique vivifiante qui devrait inspirer nos groupes de Carême. En voici un bref résumé.
C’est dans la première épitre de saint Pierre (1,4-5) que l’on trouve l’expression « pierres vivantes » : « Approchez-vous de lui : il est la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle. » Comment expliquer cet oxymore, les deux termes semblant se contredire ? Une « pierre vivante » est une pierre façonnée par l’Esprit – ce que zoé (la racine grecque du mot « vivante ») suggère.
Quant au mot « pierre », il apparaît 277 fois dans l’Ancien Testament et 65 dans le Nouveau, d’où l’intérêt, pour mieux en comprendre la polysémie, de parcourir toute la Bible, a précisé le conférencier. Et d’évoquer la naissance de Jésus dans une grotte (grotte qui peut symboliser l’Église construite sur le roc mais ouverte à tous) ou son enfance à Nazareth dans un habitat troglodytique. Lors de sa vie publique, Jésus est confronté cette fois à des pierres hostiles. Ce sera lors de la troisième tentation par le diable dans le désert (« Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi ordre à ses anges de te garder, et encore : ils te porteront sur leurs mains pour t'éviter de heurter du pied quelque pierre », Luc 4,9-11) ; ou lorsque les pharisiens tentent de lapider (« Ils ramassèrent alors des pierres pour les lui jeter; mais Jésus se déroba et sortit du Temple », Jean 8,58-59), ce qui conduit saint Augustin à s’exclamer : « Malheureux scribes et pharisiens, vos pierres ce sont vos cœurs mais malheur aux cœurs de pierre que Dieu fuit ! ». Ce thème du cœur de pierre que Dieu doit changer en cœur de chair fait écho au livre d’Ézéchiel. Les dix commandements auraient d’ailleurs été gravés sur des tables de pierre à cause de la dureté du cœur d’Israël, selon saint Augustin...
L’Ancien et le Nouveau ne cessent de se répondre, l’image de Jésus, qui n’a pas une pierre où reposer sa tête (Mt 8,20), renvoyant par exemple à Jacob qui rêve après avoir placé une pierre sous sa tête (Gn 28,11). La pierre du repos, la pierre du soutien, apparaît aussi en Exode 17,2, grand texte dans lequel les Pères ont vu Moïse les bras en croix sur la montagne figurer le Christ au Calvaire…
Enfin, rappelons que la première fois que le mot pierre est utilisé, c’est dans le jardin d’Éden où se trouvait la pierre d’onyx (Gn 2,12). Et la Bible se clôt par l’évocation de la Jérusalem céleste (Ap 21,19) dont les fondements et les remparts sont ornés de pierres précieuses. « Donc la première et la dernière fois que le mot pierre est employé, c’est pour parler de pierres précieuses. Dieu nous destine à être des pierres précieuses et vivantes », a conclu le père de Menthière. Telle est notre vocation…
Sylvie H.
Pour retrouver en audio l'intégralité de la conférence :
https://1drv.ms/u/c/341ac2d9a76207a1/EQ-zj9jK5BFEtl8upBPuk9wBYjB9iRIhu1iuAkABJmma6g?e=yZR668
Pour retrouver les sources scripturaires citées par le père de Menthière :
https://1drv.ms/b/c/341ac2d9a76207a1/ESPB6w0aWwZIqUyG3EdU1_wBm5nUdjvExsfL_HRkcQpRFA?e=3u9ODT
Les paroissiens de Saint-Denys connaissent bien Jacques Jarrige, à qui ils doivent, entre autres, la Crèche du parvis ou le lustre qui illumina un temps de l'entrée de l'église. Mais savent-ils vraiment (sa modestie et sa discrétion dussent-elles en souffrir !) qu'il est un grand artiste, exposé internationalement de galeries en musées, de Paris à New-York en passant par Hambourg et tout récemment Cologne, où son installation « Passion » a investi toute la cathédrale ? C'est donc bien évidemment à celui qui partage son temps entre son atelier de création à La Queue-en-Brie, et un hôpital psychiatrique à St-Maur-des-Fossés, où il anime un atelier artistique depuis une trentaine d'années, que le père François a commandé un socle pour la statue de Carlos Acutis.
Jacques : Historiquement, je suis le socleur de la paroisse ! J'ai réalisé le socle de la Vierge du chœur, à la demande du père Paul Quinson, puis celui de la statue originale de N.-D. du Marais à celle du père Roger Tardy, qui m'a aussi chargé de créer un présentoir d'informations, que j'ai confectionné avec des chutes de l'ancien parquet !
Le Petit Céphalophore : Au-delà du fait que vous avez réalisé ces socles bénévolement, la question vient de la position d'un artiste, habitué à exposer ses propres œuvres dans le monde entier, confronté à la réalisation d'un « support » destiné à présenter l'œuvre d'un autre...
J. : Quand le Père François m'a demandé : « Es-tu prêt à faire le socle de la statue de Carlo ? Il faut la mettre en valeur », j'ai répondu oui. Un peu précipitamment, ai-je pensé ensuite. Car après avoir dit « me voici », je me suis retrouvé dans la difficulté d'un rapport direct avec l'objet à créer et l'évaluation un peu floue de ce que souhaitait notre curé. Je me souviens qu'il a parlé des phrases de Carlo. Je pense que pour lui, dès le début, il s'agit d'un saint inspirant pour les jeunes, pour le catéchisme... Ce n'est pas pour rien qu'il a été béatifié aussi rapidement ! En réfléchissant à la proposition de phrases gravées, je ne me voyais pas sous-traiter avec un graveur... Et tout à coup, après un cheminement assez étrange comme souvent dans mon travail, je pense à pyrograver les phrases dans le bois ! Soudain, la présence de la parole de Carlo, comme si les mots avaient été tracés par lui-même et en français, comme si lui-même les avait écrits pour les enfants, comme un tag, s'impose comme une évidence. Parole vivante !
L.P. C. : Vous « teniez » votre socle. Restait le choix du bois...
J. : J'ai utilisé du chêne, que j'ai patiné en harmonie avec la boiserie de la paroi. L'enjeu était de faire ressortir les phrases. D'autant que je n'avais pas pensé d'emblée qu'il y aurait un reliquaire. Le Père François me l'a demandé dans un deuxième temps. Là, tout à fait sens pour moi ! L'objectif de placer une relique dans le socle m'a fait toucher du doigt quelque chose qui peut parler aussi à ceux qui sentent qu'ils sont devant une présence. Cette relique, un cheveu, c'est la mère de Carlo qui l'a donnée ! Mon geste du socle s'inscrit dans la mise en valeur d'une part de l'incarnation de Carlo, à la manière de Jésus qui s'est incarné pour nous sauver et nous signifier que notre incarnation est le projet de Dieu. Je comprends que le message de Carlo Acutis passe par son incarnation à la suite du Christ. Et cela doit être une vraie découverte pour les autres, comme pour moi. Moi qui adore les Béatitudes (heureux les innocents, les pauvres de cœur...), je l'ai vu comme une grâce. Je me sens dans cette disposition.
Propos recueillis par Marie-Christine D.
Mercredi 9 avril, nous inaugurerons le nouvel éclairage de notre église.
Gageons que toute cette mobilisation offrira bientôt à tous, paroissiens et visiteurs, une église toujours plus accueillante et ouverte, dans laquelle nos chants et prières s’élèveront dans la lumière de l’Espérance !
Philippe Th.
Le Petit Céphalophore fête ses 20 ans !
En guise de cadeau d'anniversaire, et quel cadeau !, notre journal paroissial devrait recevoir prochainement son référencement à la BNF, à sa demande (une équipe de la BNF est spécialement vouée à rechercher les publications susceptibles d'intérêt pour les chercheurs). La totalité des numéros (dont le dernier sur Carlo Acutis) a été remise à la BNF le 28 novembre dernier. Patientons.
Le succès du Petit Céphalophore est le fruit d’un engagement sans faille de son équipe de rédaction, bénie par les curés successifs, Paul Quinson, Roger Tardy et François Lainé. Le père Quinson, qui a lancé le journal, le souligne : « Il fallait créer une équipe pour porter cet engagement ». Pour Jean-Louis Berger-Bordes, alors notre diacre, l’idée même d’un journal a été un bonheur, comme ce nom de Petit Céphalophore qui de façon originale désigne saint Denys, saint patron de notre église. « Dès le début, ce journal a eu pour but de stimuler la mission, un axe important pour moi en tant que curé », poursuit le père Quinson. « C’était un journal d’information interne plus qu’un journal de diffusion pour le quartier. Il s’agissait de faire circuler les informations aux paroissiens et aux groupes de la paroisse, et assurer que les différentes réalités de la communauté puissent être connues de tous. » L’équipe de rédaction, composée de Sylvie, notre rédactrice en chef (SH), Dominique, assurant la mise en page (DT), Philippe (PhTh), Marie-Christine (MCD), moi-même (KK), et pendant huit ans Jean-Louis (JLBB), s’est agrandie par périodes avec Cécile, Agathe, Laetitia, Isabelle et d’autres (Une petite vingtaine de paroissiens en tout y a risqué sa plume, sans toujours persévérer...) . Réunie deux à quatre fois par an, l’équipe réfléchit à la conception du numéro à venir. « Il y a eu des fous rires, on était heureux de se retrouver. On cherchait, puis on trouvait les bons sujets autour d’un repas, d’un verre de vin », se rappelle Jean-Louis. « Parfois il y a eu des tiraillements fraternels, vite relayés par l’élan de chacun pour mener à bien ce qui avait été convenu ». Le 1er numéro de couleur orange, sans sous-titre ni illustration en page 1, est sorti en novembre 2005 avec un blog « version enrichie » créé en parallèle. Les numéros 2 à 21 étaient ensuite jaune clair. Enfin, le fond blanc, plus lisible, s’est imposé. Les sous-titres sont apparus dans le n° 4 (2006), le premier Carnet de Saint-Denys dans le n° 6 (2007), le premier Micro-parvis pour les 60 ans des JAM dans le n° 7 (2007), le premier bandeau en page 1, reproduisant la fresque de saint Martin réalisée pour le Festival de la charité par Marie Sallantin, dans le n° 8 (2008). Le n° 17 (2010) à l’occasion des 25 ans du séminaire de Paris et le n° 20 (2012), dédié au sacrement des malades, ont eu beaucoup de succès. Parmi les hors-séries il y a eu les « Nomades » (2010-2013), Le Petit Céfauxlophore (pour un mariage de paroissiens, en 2006), les numéros spéciaux des jubilés des pères Gueguen (2009), puis Quinson (2010), Le Petit Céphalopleure (2012), Le Petit Céphalophore perd une plume (2013) et Le Céphalo de Roger (2021) à l’occasion des départs du père Quinson, de notre diacre Jean-Louis et du père Tardy. Il y a eu aussi tous les numéros de la période Covid. « J’étais émue par l’isolement dans lequel nous étions plongés pendant le premier confinement », évoque Agathe qui avait rejoint le comité de rédaction à cette époque. « L’actualité standardisée à grande échelle nous abreuvait tous, mais il manquait un lien de quartier. Avec les hors-séries de cette période, la relation à travers la lecture restait possible, alors que se voir ne l’était plus ». « Le Céphalo confiné, hebdomadaire et en ligne, a permis de garder un lien fort entre les paroissiens », renchérit Sylvie. « Appeler presque quotidiennement l’un ou l’autre pour écrire un article m’a permis personnellement de traverser le confinement dans la foi et l’espérance. »
Lors des différentes JAM, le journal a pu aussi, avec fierté, interviewer de belles plumes : Michael Lonsdale et Guy Baret (2006), Edgar Morin (2007), Henri Tincq (2008), Maylis de Kérangal (2010), Brunor (2017), Jean de Saint-Chéron (2021), Jean-David Morvan, auteur de la BD sur Madeleine Riffaud (2021).
Au cours de ces 20 ans, certaines rubriques sont apparues, puis ont disparu, comme Tout vu, tout lu, tout su ; Tribune libre ; Les Mots croisés du curé ou Le Questionnaire des confinés, à la façon de celui de Proust. D’autres reviennent, très attendues, chaque année : les portraits des nouveaux prêtres, ceux des séminaristes, nouveaux et anciens, ou le zoom sur les conseils paroissiaux.
Ainsi, Le Petit Céphalophore informe, stimule et crée le lien. Et ne laisse pas indifférents ses rédacteurs. « Notre journal nous offre la chance de pouvoir interviewer des paroissiens parfois très discrets, dont la vie est un modèle de sainteté. Au fil des ans, j’ai été édifiée au contact de ces personnes aimantes qui posent sur la vie un regard de sagesse », témoigne Sylvie. Le témoignage de Laetitia, sur la participation des jeunes à l’Eucharistie a marqué Jean-Louis : « Elle m’a confié qu’adolescente, elle n’allait plus à la messe. Puis, elle avait décidé de venir, une fois, et d’écouter vraiment chacune des paroles dites. Cette expérience l’avait fait revenir à une pratique régulière. »
Nous pourrions évoquer ainsi de multiples témoignages qui inspirent et relèvent. Rendons grâce pour notre journal paroissial et souhaitons-lui longue vie encore !
Propos recueillis par Katarina K.
Bonjour à vous, chers fidèles paroissiens de Saint-Denys-du-Sacrement,
Certains d’entre vous se souviennent [de moi] en tant que prêtre étudiant dans la paroisse pendant cinq bonnes années. [...] Durant mon séjour, plusieurs choses m’ont marqué profondément. Entre autres, l’adoration matinale du Saint Sacrement avant la messe et la catéchèse aux CE et les CP aux côtés de Mme Eléonore, Mme Emmanuelle, Mme Sandrine, Mme Nicole, j’en oublie d’autres. Mais je garde particulièrement en mémoire comment l’exposition du Saint Sacrement pour l’adoration a été initiée. Tout est parti d’une réflexion sur le nom Saint-Denys du Saint-Sacrement, un vendredi, jour où le curé, le père Tardy, le vicaire, le père Maxime, le diacre Jean-Marie et moi-même avions l’habitude de nous rencontrer pour lire, méditer et partager les textes liturgiques du dimanche. Il faut dire que ces rencontres étaient des moments très conviviaux avec des discussions aussi bien sincères que profondes. Parfois, pour ne pas dire souvent, on se laissait, volontairement ou involontairement, aller à des digressions intéressantes. C’est justement d’une de ces digressions, me semble-t-il, qu’a surgi l’idée de la place de l’adoration du Saint Sacrement dans notre paroisse qui en porte le nom. Après une discussion à bâtons rompus, il est ressorti qu’il fallait trouver un temps d’adoration en dehors de celui du jeudi soir. L’emploi du temps étant quasiment saturé, le père Roger a proposé, ad experimentum, une demi-heure d’exposition avant la messe, du lundi au samedi. Cette expérience fut un réel succès. Ce qui n’était que provisoire est devenu progressivement permanent. De passage à Saint-Denys, j’ai remarqué que le nouveau curé, le père François, continuait de la plus belle manière cette pratique. J’en ai été heureux et conquis.
Dès lors, rentré au Togo, mon pays, en 2020, je rêvais de reproduire la même chose sur la paroisse où je serais ; hélas je n’en ai pas eu l’occasion, étant surtout dans l’enseignement. Mon temps d’adoration se passait toujours dans les oratoires et très seul, et souvent il me fallait me battre pour en trouver le temps. Ceci jusqu’en septembre 2024, quand mon évêque m’a confié la responsabilité d’une petite paroisse naissante à côté d’un collège que je dirige. Du haut de ses 13 années, la paroisse Notre-Dame-de-Lorette de Goubi reste, c’est le moins qu’on puisse dire, un énorme chantier. Tout est à faire. Et on ne peut pas tout faire. Il faut néanmoins commencer à faire quelque chose. En ce sens, je pense qu’il faut avant tout construire la communauté paroissiale sur la vie de prière, d’adoration. A ma grande déception, la paroisse n’a pas d’ostensoir, car ce qui tient lieu d’ostensoir ne contient pas de lunule. Imaginez la difficulté pour faire une exposition du Saint Sacrement ! Demander de l’aide, en ces temps de vie chère, n’est pas chose aisée. Mais pour l’adoration, j’ai commencé à en parler aux amis en disant que peut-être je pourrais trouver un ancien ostensoir encore en bon état. Pour moi, c’est le besoin le plus urgent.
Pour l’essentiel, les défis pastoraux de notre paroisse sont multiples et variés. Nous avons entre autres des problèmes de polygamie, d’analphabétisme, de langue, de pauvreté… Tous ces défis caractérisent, d’une manière ou d’une autre, les paroissiens. Par conséquent, il y en a beaucoup qui viennent à l’église et qui sont pourtant en situation irrégulière, ce qui fait qu’il y en a seulement un petit nombre qui communie. Toutefois, on note un engouement pour les pratiques religieuses. Nous avons au total 113 catéchumènes. La paroisse n’a pas de salle pour la catéchèse et les autres activités. Tout se passe dans l’église et au garage du presbytère. Du coup, c’est difficile d’énumérer tous nos besoins. Merci à vous pour tout ce que vous ferez pour nous aider. Mais sachez que notre besoin le plus urgent, c’est l’ostensoir.
P. Siméon Akao
Pour que les paroissiens du père Siméon puissent connaître à leur tour la joie intime d’adorer le Saint Sacrement, merci de remettre un chèque à l’ordre de « Paroisse Saint-Denys-du-Saint-Sacrement » au secrétariat ou à l’accueil dans une enveloppe en indiquant : « Carême 2025 : projet ostensoir. »
Retrouvez le père Siméon sur le Petit Céphalophore :
https://lepetitcephalophore.blogspot.com/search?q=sim%C3%A9on
Merci à Jacques Jarrige pour ce socle-reliquaire sobre et élégant !
Baptiste B., paroissien de Saint-Denys, et le père François ont composé cette chanson pleine d'espérance : Carlo, unis-moi à Jésus !, sur les images de l'inauguration de sa statue à Saint-Denys.
Samedi 12 octobre, en mémoire de la mort de Carlo survenue en 2006, alors qu'il avait 15 ans, la statue du jeune bienheureux bientôt canonisé a été dévoilée par Mgr Tois, lors d'une belle célébration paroissiale.
La veille, une émission de Radio Notre-Dame était consacrée à Carlo Acutis, à laquelle participait notre curé : https://www.youtube.com/watch?v=UdrE35Yf_04
Le témoignage du père Lainé
Mon aventure avec Carlo
a commencé à Rome en 2020. En visitant une église, je tombe sur une petite
image avec la photo d’un jeune garçon et au dos, un texte pour prier pour sa
béatification. Je suis marqué par le fait qu’il est mort un 12 octobre, ce qui
est le jour de mon anniversaire. Quelle joie que la perspective d’avoir un
saint plus connu que saint Wilfrid pour ce jour-là ! Je mets donc l’image
dans ma poche. A la rentrée de septembre, avec mon équipe de la Maison
Saint-Augustin, nous réfléchissons à nous mettre sous le patronage d’un saint
et un membre de l’équipe propose justement Carlo Acutis dont la béatification
doit avoir lieu quelques jours plus tard. Ces petits signes me donnent l’envie
de mieux le connaître. La lecture d’un livre sur sa vie me fait découvrir un
personnage édifiant par sa piété, sa simplicité et son amour des autres. Il
devient présent dans ma prière, mais c’est à l’été 2023 que je vais vraiment le
découvrir en lisant le livre écrit par sa mère « Le secret de mon fils,
Carlo Acutis ». Sa lecture m’a profondément bouleversé. Après sa mort, sa
mère a retrouvé dans son ordinateur tout un tas de textes qu’il avait lui-même
écrit comportant des réflexions sur l’Ecriture, la doctrine de l’Eglise et la
spiritualité. J’y ai trouvé une profondeur sidérante pour un garçon de 15 ans
et c’est là que j’ai vraiment découvert sa sainteté. Il est pour moi au rang
des plus grands. Sa capacité d’être en lien permanent avec le Ciel et en même
temps rempli d’amour pour chaque personne qu’il rencontre est fascinante. Il
nous incite à tourner notre regard vers le haut tout en ayant une attention
vive pour nos frères. La clé est pour lui l’Eucharistie et l’union au Christ,
vrai Dieu et vrai homme.
A la rentrée suivante,
je suis bien décidé à donner Carlo en exemple aux enfants qui se préparent à la
première communion. Les enfants ont été eux aussi touchés par ce jeune saint si
amoureux de Jésus. L’idée m’est alors venue de mettre dans l’église une statue
qui soit d’abord pour les enfants. C’est pourquoi j’ai
choisi de faire sculpter une statue réaliste en bois peint en y ajoutant des
éléments parlants : le chien (Carlo avait 4 chiens ; c’était un
amoureux de la création à l’instar de François d’Assise qu’il aimait beaucoup),
le ballon (Carlo était un adolescent comme les autres, aimant jouer et faire du
sport ; il était aussi féru d’informatique), le pied nu (qui rappelle
qu’un jour, Carlo a donné ses chaussures à un pauvre dans la rue), le chapelet
(qu’il récitait tous les jours, tout comme il allait tous les jours à la messe)
et la Bible (qu’il lisait et méditait quotidiennement).
Que Carlo intercède pour tous nos enfants et qu’il les conduise à Jésus qui sera la lumière de leur vie.
Carlo
Acutis en bref :
Né
le 3 mai 1991, il vit à Milan. Il fait sa première communion à 7 ans et décide
ce jour-là d’aller à la messe tous les jours : « Être uni à Jésus,
tel est mon programme de vie ». Il le mettra en pratique notamment par son
amour des pauvres et des petits. Il est connu comme le cyber-apôtre des
miracles eucharistiques et des apparitions mariales. Il meurt à 15 ans d’une
leucémie foudroyante le 12 octobre 2006. Béatifié en 2020, il devrait être
canonisé en 2025.
L'accueil de la statue du futur jeune saint est l'un des éléments fondateurs de notre marche vers notre bicentenaire de 2026.
Témoignage de Violaine M. :
Enseignante en arts plastiques aux Francs-Bourgeois, Violaine M. se rend volontiers disponible pour la pastorale. C’est ainsi qu’elle a rencontré le père Lainé, prêtre référent de ce groupe scolaire. Apprenant qu’il était touché par la figure de Carlo Acutis, elle a relancé avec d'autres professeurs l’idée d’un pèlerinage pour les 4è/3è à Assise où se trouve le corps du bienheureux. Dans sa famille, on connaît bien Carlo : sa sœur et son beau-frère, Marie et Jean-Baptiste Maillard, viennent de publier Le kit de sainteté de Carlo Acutis (éd. Emmanuel). Ils y présentent les sept secrets du jeune Italien pour devenir saint : la messe, l’adoration, le chapelet, la lecture de la Parole, la confession, la charité active, la prière à son ange gardien. Ce qui la touche chez Carlo ? Sa sensibilité aux plus petits, sa maturité spirituelle et ses phrases percutantes comme « L’Eucharistie est mon autoroute vers le ciel ».
Propos recueillis par Sylvie H.
« Mon saint patron, Pascal Baylon, est pour moi un modèle à suivre qui allie la modestie, le dépouillement et une profonde connaissance des mystères de Dieu », partage Pascale B., catéchiste et accompagnatrice de catéchumènes. « Saint Pascal est né dans une famille paysanne le jour de Pâques en 1540 (d’où son nom). Gardien de moutons dès sa prime jeunesse, il vit, pour la gloire de Dieu, dans un grand dénuement. Plus tard, en tant que franciscain mineur, il exécute encore les tâches les plus humbles. Il a notamment été portier d’un monastère à Valence, où la qualité de son accueil a marqué de nombreux fidèles et passants. Il a également été fin théologien, puisant à la source de l’adoration eucharistique. C’est ainsi que Tiepolo (et d’autres) l’ont dépeint. Il est mort à la Pentecôte en 1592. En 1897, Léon XIII l’a proclamé patron des œuvres et congrès eucharistiques fondés en 1881 ». Pascale évoque alors ses années universitaires ponctuées par des nuits d’adoration du Saint Sacrement au Sacré-Cœur de Montmartre, suivant le modèle de son saint patron. « J’ai en fait une grande admiration pour les Franciscains, pour leur simplicité, leur discrétion et pour leur fidèle présence en Terre Sainte. »
Paroissien et père de famille, il témoigne : « Je prie tous les jours plusieurs saints qui occupent une place importante dans ma vie. Il y a tout d'abord saint Abdon et saint Sennen. Lors d'une visite dans les Pyrénées Orientales à Arles-sur-Tech, j'ai découvert l'eau qui jaillit miraculeusement de la sainte tombe de ces deux martyrs chrétiens. Depuis, je confie des personnes malades à leur intercession. Maximilien Kolbe, frère franciscain qui a pris la place d'un père de famille menacé d’exécution dans le camp d'Auschwitz est pour moi un modèle de don de soi, et d'abandon aux mains du Seigneur. Saint Damien de Veuster, prêtre missionnaire, considéré par l'Eglise comme "martyr de la charité" a dédié sa vie aux lépreux. Je l'ai découvert lors de la reprise des messes dans une paroisse, après le premier confinement en 2020. Enfin, je prie avec constance mes saints patrons Guillaume (plusieurs saints portent ce prénom), ainsi que les saints patrons de ma femme et de mes enfants. Les saints sont des figures tutélaires, des hommes et des femmes qui nous montrent un chemin, qui tracent une voie vers le ciel. Leur union au Christ doit nous inspirer et nous rappeler sans cesse que nous tous, chrétiens, sommes appelés devenir saints ! »
Propos recueillis par Katarina K.