Le Petit Cephalophore

lundi, novembre 17, 2025

L'édito du père François. Novembre 2025

 Du gagnant-gagnant

Alors que les JAM viennent de s’achever, la paroisse embraye immédiatement sur la célébration des 40 ans de la fondation de la Maison Saint-Denys, première Maison du Séminaire de Paris. Cet évènement, même s’il commémore les débuts du séminaire, est vraiment un évènement paroissial et il convient que nous le fêtions dignement.

Qu’était la paroisse avant l’arrivée du séminaire ? Le père Chatillon, qui ne savait pas encore qu’il deviendrait le curé de notre paroisse pour la fondation de la Maison, faisait cette prière : « Ô Seigneur, si j’ai un vœu à faire, c’est de ne jamais être curé de cette paroisse ! » Bien des années plus tard, il explique : « L’église était misérable. Il y avait peu de paroissiens, peu d’activités pastorales, et les moyens matériels faisaient défaut. » Et le père Gueguen ajoute : « la paroisse était exsangue et sur le point d’être fermée ».

Quel changement 40 ans plus tard : l’église est belle et lumineuse, les paroissiens sont pleins de dynamisme et d’enthousiasme, comme le montrent en particulier nos JAM, l’activité pastorale est très soutenue, au point que parfois, le Conseil pastoral se demande si nous ne faisons pas trop de choses, et la paroisse non seulement équilibre son budget, mais peut aussi se montrer solidaire et généreuse.

« La Maison a été la source de la renaissance de la paroisse » témoigne encore le père Chatillon. Depuis 40 ans, les séminaristes tirent la paroisse vers le haut. Comme le dit le père Callies : l’enthousiasme de ces jeunes « crée une ambiance plutôt sympathique, où les divisions sont moins perceptibles, parce que chacun est content de voir des jeunes qui s’engagent avec leur désir profond. Et cela rejaillit sur l’ensemble de la communauté qui devient plus vivante et plus vraie. »

Mais ce qui est formidable, avec cette intuition du cardinal Lustiger de mettre les séminaristes de 1er cycle au cœur de la vie d’une paroisse, c’est que c’est du gagnant-gagnant. « Il est évident que cette insertion dans le tissu ecclésial est un élément au service de la formation », affirmait le cardinal Vingt-Trois. Pour les séminaristes, « l’Eglise s’y découvre dans sa structure la plus élémentaire » dit le père Guéguen. La formation n’est pas seulement intellectuelle et spirituelle, mais elle est aussi pastorale et humaine.

Merci donc à vous, chers paroissiens, de contribuer à la formation des futurs prêtres. Continuez de les aimer et de prier pour eux !

La Maison Saint-Denys et le séminaire de Paris fêtent leurs 40 ans ! Six pères de Maison


P. Gonzague Chatillon (1985-1991) : « En 1985, à la demande du cardinal Lustiger, j’ai ouvert la première maison du séminaire de Paris à Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, avec un jeune théologien, Jean-Pierre Batut, et un vieux salésien, René Gaudillière. Seule la maison Saint-Augustin, créée un an plus tôt, existait alors sous la responsabilité de Mgr Aumonier. Nous sommes arrivés dans une paroisse en grande difficulté où matériellement, il y avait tout à reprendre. Ainsi, nous avons remis au milieu du chœur l’autel qui avait été placé au pied des marches pour accueillir une assemblée dominicale très réduite. Avec les huit séminaristes rentrés plus tôt, nous avons nettoyé le presbytère pour pouvoir l’habiter. Les cours avaient lieu sur place cette première année. Sur le plan paroissial, il fallait tout réinventer ! La tâche était si lourde que j’ai fait une petite déprime. Or un soir, j’ai trouvé sous ma porte une lettre magnifique de saint François de Sale pour une personne en grand découragement. Je n’ai jamais su qui l’avait glissée là, mais j’y ai vu un signe manifeste de la grâce. Et j’ai repris courage. »
Propos recueillis par Sylvie H. 

P. Daniel Ponsard (1991-1997) : « En 1991, j’ai rejoint la maison du séminaire en la paroisse Saint-Denys-du-Saint-Sacrement. J’ai succédé en tant que curé au père Gonzague Chatillon. C’était mon premier mandat de curé dans une paroisse. Après plusieurs nominations dans les 8e et 16e arrondissements, me retrouver au cœur du vieux Paris, dans un quartier marqué par le Sentier et une forte présence juive, fut une vraie nouveauté pastorale. La communauté catholique y était minoritaire, mais étonnamment soudée et chaleureuse. A noter, deux de mes vicaires de l’époque sont devenus évêques : Jérôme Beau et Olivier de Cagny.
Ce fut aussi ma première expérience avec des séminaristes. Heureusement, mon passé d’aumônier et de directeur au collège Saint-Jean-de-Passy m’avait préparé à ce rôle. Vivre avec cette petite communauté de jeunes en quête de sens m’a empêché de vieillir trop vite, stimulé par leur soif d’apprendre et leurs personnalités variées. Certains ont poursuivi leur chemin, d’autres ont bifurqué, mais tous ont enrichi par leur apport cette étape vécue en commun. 
Pour la petite histoire, un chat est devenu membre de la communauté ! Un jour, un chaton abandonné dans l’église s’est installé devant l’autel juste avant la messe. Il est resté et les séminaristes l’ont adopté.  En clin d’œil à leurs études de philosophie, ils l’ont nommé Plotin. A mon amusement, sa présence a révélé les caractères des séminaristes : certains se montraient affectueux, d'autres distants ou même méfiants. Avec les séminaristes, on rencontre des personnalités très différentes.
J’ai été très heureux pendant cas six années. J’ai eu aussi la joie de côtoyer des laïcs très engagés et fortement attachés à la paroisse. Je garde un lien amical avec certains jusqu’à ce jour. »
Propos recueillis par Katarina K.

P. Michel Callies (1997-2003) : « J’ai éprouvé une véritable joie à assumer, pendant douze années, la responsabilité de la formation des séminaristes. D’abord à Saint-Denys-du-Saint-Sacrement pour le premier cycle, puis à Saint-Roch pour le second. On s’attache naturellement à ces jeunes hommes en cheminement, ce qui peut parfois être frustrant : des décisions doivent être prises en fonction de chacun, mais une fois leur parcours terminé, le lien se rompt et il est difficile de savoir comment les choses ont évolué pour eux. Il n’est alors plus possible de réajuster son jugement.
Les maisons de séminaire constituent une formule particulièrement adaptée. Elles permettent aux séminaristes de garder les pieds sur terre, tout en offrant aux formateurs la possibilité de les connaître en profondeur, grâce à la vie partagée au quotidien. C’est une étape précieuse et nécessaire dans leur cheminement. Les relations entre séminaristes sont généralement simples et naturelles. La cohabitation les aide à grandir, à mieux se connaître, à découvrir leurs forces et leurs fragilités. Certains viennent de familles très solides, d’autres n’ont pas connu de véritable vie familiale, certains sont fils uniques… On rencontre tous les profils. Les paroissiens, quant à eux, sont heureux de contribuer, à leur manière, à la maturation des séminaristes. Certains ont profondément marqué ces jeunes, souvent sans même en avoir conscience.
Je voudrais ajouter une anecdote de cette période : les séminaristes s’étaient rendus au Salon de l’Agriculture, sur le point de fermer, et ont eu l’audace de ramener une magnifique poule. Ils se demandaient si j’accepterais leur initiative. Finalement, nous avons construit un petit poulailler dans le jardin, que la poule a trouvé très confortable puisqu’elle s’est mise à pondre un œuf chaque jour. Cet événement a créé une belle dynamique : les enfants du catéchisme venaient rendre visite à la poule, tout comme certaines dames de la paroisse. Une forme d’amitié s’est tissée autour de cette présence inattendue. Mais l’été suivant, la poule ne pondait plus et commençait à vieillir, malgré ses belles plumes. Il a alors fallu organiser sa "disparition" avec délicatesse, pour ne pas heurter les paroissiens attachés à elle. La chose fut faite… discrètement... »
Propos recueillis par Katarina K.

P. Paul Quinson (2003-2012) : « J’étais formateur depuis 4 ans et la perspective d’être curé me réjouissait, quand Mgr d’Ornellas m’a proposé d’être curé à Saint-Denys. Je me souviens d’un soir dans mon bureau, je me disais : « T’es curé, t’as une paroisse sympa, mais qu’est-ce que tu veux faire ? » J’étais capitaine d’un bateau sans trop savoir où j’allais... C’est la question de la Mission qui m’a aidé à incarner cette interrogation sur une vision pastorale. J’ai pris conscience qu’il faut avoir une représentation désirable de l’avenir pour embarquer les paroissiens dans l’aventure. J’étais très heureux avec les deux casquettes de curé et de responsable de Maison. Pour les séminaristes, il est important que le responsable soit le curé. Quelquefois, à table, j’arrivais avec « un cas pastoral » à résoudre. Je les taquinais là-dessus. Une éducation pastorale par petites touches... Il y a un enrichissement mutuel des deux fonctions. Je respirais aussi avec la paroisse. J’étais censé être « curé à mi-temps » : je n’ai pas compris... En 6 ans, j’ai eu 10 vicaires ! C’est beaucoup. Puis sont arrivés Patrick Sempère et Florent Urfels : c’était la résurrection ! Pourtant, il n’y avait pas d’évidence que nous allions si bien nous entendre. Notre réflexion intellectuelle commune était très stimulante, très fraternelle, très collégiale, même si c’était moi qui arbitrais si nécessaire. Une très belle expérience de fraternité sacerdotale. Enfin, il y a eu notre pèlerinage paroissial en Israël : l’apothéose ! Une ambiance de groupe exceptionnelle... »
Propos recueillis par Dominique Th.


P. Roger Tardy (2012– 2021) : « En arrivant en 2012, j'étais déjà formateur depuis 8 ans, mais je n'avais pas encore été curé. Débarquer dans le Marais en plein débat sur le mariage pour tous m'a tout de suite plongé dans la complexité pastorale de la charge de curé. L'expression à la mode était « Le changement c'est maintenant », mais je me voyais plutôt en continuité avec mon prédécesseur ! Pas facile d'être formateur et curé en même temps, mais équilibrant par certains aspects. Il faut se lever tôt pour les séminaristes et se coucher tard pour les paroissiens... J'ai voulu me positionner en frère, mais les paroissiens comme les séminaristes m'ont permis à certains moments une relation de confiance qui a quelque chose à voir avec la paternité. Le nom de père n'est pas un statut a priori, ni une position à gagner, c'est une pure surabondance. Et ça, c'est ma plus grande joie. J'en goûte encore les fruits à travers les liens noués avec les uns et les autres. Il y a eu aussi les peines et difficultés. Vous connaissez mon sens inné de l'organisation ! Le bon père Maxime mettait ma distraction sur le compte de mon côté « poète ». Un poète qui n'écrit pas de vers et ploie sous le fardeau administratif. Heureusement j'étais entouré par une équipe de pros ! Ces 9 ans ont aussi été marqués par les attentats, intervenus en pleines JAM ! Puis il y a eu le confinement lié au Covid. Ces épreuves nous ont aussi soudés. Je garde des souvenirs poignants de ces heures d'improvisation, de tension extrême et de consolation mutuelle. Une paroisse au grand cœur, la tête bien sur les épaules. »
Propos recueillis par Marie-Christine D.

P. François Lainé (depuis septembre 2021) : « En tant que responsable de la Maison, j’essaie d’aider les séminaristes à déployer leur humanité et à approfondir leur foi. Cela passe par une vie de communauté dans un climat fraternel. Quand j’étais à leur place, j’ai connu des maisons où régnait une certaine tension. Mais dans celle du père Michel Callies, l’ambiance était très bonne car il avait à cœur de dédramatiser toutes les situations. Il a été pour moi un modèle de formateur ! Ce qui est important, c’est de permettre une vraie liberté de parole. Seule l’éducation à la liberté permet le discernement qui s’avère plus difficile si on est sous pression. C’est pourquoi, j’encourage les jeunes à dire les choses naturellement, voire à être fraternellement impertinents. Je me sens comme un père de famille, mais aussi un frère, non pas situé en surplomb, mais les encourageant à prendre leur part dans la vie de la maison. C’est important de ne pas les infantiliser mais de les traiter comme les adultes qu'ils sont. »
Propos recueillis par Sylvie H.

40 ans : témoignages de six anciens séminaristes


P. William-Jean de Vandière, curé de ND-de-Grâce

« Mon premier souvenir ? Quand nous sommes arrivés, on a passé notre temps à refaire la peinture et surtout à vider des bennes entières de déchets. » Le père William-Jean de Vandière a essuyé les plâtres au sens propre comme au figuré. Séminariste de la première promotion de la Maison Saint-Denys, ouverte par le père Gonzague Chatillon et son vicaire Jean-Pierre Batut, en 1985, il inaugurait à la fois la Maison et le premier cycle. Le deuxième cycle du séminaire de Paris ne sera ouvert que cinq ans plus tard, « aussi, après la 2ème année, nous sommes allés à Issy-les-Moulineaux. Presque tout se déroulait à la Maison dans la salle du rez-de-chaussée, car il y avait très peu de cours à l’Ecole cathédrale. On était en immersion à la paroisse. J’étais en mission au KT pour l’école Sainte-Geneviève mais aussi à Saint-Paul-Saint-Louis, car à l’époque il y avait bien peu de paroissiens à Saint-Denys. Ce qui était déjà bien vivant en revanche, c’étaient les Journées d’Amitié ! Mme Brunau les organisait et nous, les séminaristes, nous donnions un grand coup de main pour la mise en place et le rangement... » Le père Chatillon était l’âme de cette nouveauté, une âme de pasteur très à l’écoute de ce qui se passait. ». « J’ai compris que la vocation de prêtre va de pair avec celle de déménageur, j’ai eu l’impression pendant deux ans de ne pas arrêter...il y en avait partout, la maison, les chapelles, la sacristie... ». Le père de Vandière plus tard deviendra responsable de la Maison Saint-Séverin puis du séminaire de Bruxelles.  « A l’époque il y avait une électricité complètement défaillante et un éclairage effroyable avec une lumière verte de tue-mouche, on ne voyait rien. C’était une église très sombre. »

Propos recueillis par Philippe Th.


P. Augustin Deneck, curé de Notre-Dame-de-la-Gare

J’ai eu la chance de vivre mes deux premières années de séminaire entre 1995 et 1997 à la Maison de Saint-Denys-du-Saint-Sacrement. Ces années ont été importantes pour mon enracinement spirituel et humain, sous la direction du père Daniel Ponsard, aidé de ses trois vicaires, les pères Brice de Malherbe, Michel Gueguen et Olivier de Cagny. Ce qui m’a profondément marqué, c’était l’accueil bienveillant des paroissiens. Il y régnait une véritable entraide, une chaleur humaine qui m’a soutenu dans mes premiers pas de séminariste, période souvent remplie de questionnements. Grâce à Jacques Gouband, j’ai appris à chanter les psaumes, à en maîtriser les temps et les répons, ce qui a enrichi ma vie liturgique. Jean et Gisèle Bonnani ont également joué un rôle précieux. Leur attention constante et leur soutien m’ont beaucoup touché. Je garde en mémoire le refrain de Gisèle : « Pas de misérabilisme », une invitation à prendre soin de soi, même dans les débuts parfois modestes du séminaire. Ces années ont été ponctuées de moments simples mais marquants : jouer de la guitare pour les enfants du KT à l’école Sainte-Geneviève toute proche, les nombreux dîners chez les paroissiens, où toute la maison du séminaire était conviée. Un souvenir particulièrement fort reste le soutien reçu lors d’une épreuve personnelle : en mars 1997, j’ai perdu mon frère dans un accident de voiture. La communauté paroissiale et les séminaristes m’ont alors entouré de leurs prières et de leur présence, un véritable témoignage de fraternité chrétienne. Lors des fêtes du séminaire, nous préparions des sketches. Un séminariste, très enthousiaste, voulait absolument que le père Ponsard participe à l’un d’eux. Ce dernier, toujours bienveillant et soucieux de notre croissance spirituelle, accepta avec humour. Il enfila une sorte de djellaba pour incarner une « babouchka » dans notre sketch. C’est alors qu’un visiteur sonna à la porte, demandant à voir le curé. Le père Brice de Malherbe l’accueillit et, sans se démonter, présenta le père Ponsard vêtu de sa djellaba ! Une scène cocasse qui illustre bien l’esprit familial et joyeux qui régnait dans notre maison du séminaire.

Propos recueillis par Katarina K.


P. Nicolas Troussel, curé de Sainte-Jeanne-de-Chantal 

« Les années Saint-Denys sont deux années très importantes dans mon parcours car je ne connaissais pas bien l’Eglise de l’intérieur. Cela a beaucoup compté pour conforter ma décision de devenir prêtre après mon chemin de conversion qui ne m’avait pas encore rapproché de la vie paroissiale. J’en ai découvert la beauté dans sa diversité de personnes. Je repense aux deux Marie-Hélène qui m’avaient beaucoup touché. J’ai le souvenir d’une messe de Noël où l’un des prêtres avait pris soin d’un gars de la rue qui était dans un état épouvantable. Il l’avait emmené dans les salles paroissiales, l’avait dégrisé, douché, rhabillé et ils étaient revenus. Ça m’avait énormément marqué de voir ces charités concrètes, invisibles mais qui portent la communauté. Je me rappelle du KT du mercredi avec Michel Gueguen et Antoine d’Augustin. La vie communautaire était forte de belles personnalités qui me réjouissaient pour l’Eglise. La personnalité de Michel Cailles était très attachante et très rassurante, décomplexante. Ça faisait du bien d’avoir des figures de prêtre avec des personnalité très libres et si variées. »

Propos recueillis par Philippe Th.


P. Philippe Néouze, aumônier général au collège Stanislas

On se souvient de son large sourire et de son enthousiasme communicatif. Déjà charismatique (il avait été choisi, avec Maxime Deurbergue, futur vicaire à Saint-Denys, pour tourner dans « Au nom du Père », un documentaire sur trois séminaristes de et avec Virginie Ledoyen). On n'est donc pas surpris de le retrouver seize ans après aumônier général à Stanislas (4000 élèves !). De sa « rentrée » en 2007 à sa « sortie » en 2009, Philippe se remémore une période dont l'exigence sur le plan des études était tempérée par la présence en paroisse. « Deux découvertes pour moi, importantes et fondatrices. Un temps d'enracinement qui a confronté mon désir personnel d'être prêtre à des réalités. Je me suis senti chez moi, à ma juste place. Et pour le quotidien de la Maison, un temps de grâce dans la vie fraternelle avec Jérémy, Arnaud, Michael... Et Paul Quinson, pour moi une figure marquante ! C'est à lui que j'ai demandé de remettre ma chasuble lors de mon ordination. » A Saint-Denys, Philippe s'est occupé des servants d'autel et du groupe JMJ, qu'il a accompagné à Sidney. « Extraordinaire expérience ! » Sa relecture de ces deux très belles années reflète pour lui la bonne idée de Lustiger : « La respiration entre l'étude et la paroisse, qui en fait découvrir toutes les facettes et comble le besoin de voir des gens, dans leur diversité. On a l'impression de faire partie de leur famille. Un lieu où on célèbre la fête liturgique... et où on fait la fête ! On a beaucoup chanté, sous la direction de Jacques Gouband. L'animation de la Semaine Sainte reste l'un de mes meilleurs souvenirs ! »

Propos recueillis par Marie-Christine Delacroix


P. Louis-Marie Drago, vicaire à Saint-Pierre-du-Gros-Caillou :

« Pendant les deux premières années de séminaire, notre lien à la paroisse est très particulier. C’était la première fois que j’habitais dans une paroisse ! J’ai compris à quel point c’est une famille. On a l’impression que les gens sont chez eux à Saint-Denys et qu’ils nous accueillent. On les rencontre souvent dans la rue, ou au presbytère, comme Jean-Marie et Marie-Hélène. Mon souvenir le plus marquant reste le confinement. C’était très particulier de vivre tous ces offices sans personne. Nous étions comme au monastère : une communauté très soudée dans la prière pour ceux qui ne sont pas là avec nous... Le père Tardy avait décrété deux films par semaine avec apéro. Mais quel film ? Cela entraînait de grandes discussions. C’était le fruit d’un discernement : que faut-il changer dans notre mode de vie pour que tout aille pour le mieux ? Et cela a bien resserré nos liens. L’ambiance dans la Maison était fraternelle. J’ai un bon souvenir des petits déjeuners avec les paroissiens. Les paroissiens entrent ainsi dans la Maison du séminaire. Le lien est très fort et renforce notre proximité avec eux. Et puis, c’est une paroisse d’élection : on sent que les gens choisissent de venir à la messe là, aussi parce que c’est une Maison. C’est là que j’ai créé le plus de liens avec des paroissiens. »

Propos recueillis par Dominique Th.


Guillaume de Coincy, diacre à Notre-Dame-de-la-Gare :

« En 1ère et 2ème année, les séminaristes, en paroisse, sont vraiment comme dans un cocon. Ils forment un corps qui est familier aux paroissiens. C’est plus facile : on n’est pas le seul, l’unique, celui que l’on regarde. A Saint-Denys, j’ai le souvenir que nous étions très choyés par les paroissien(ne)s, régalés de gâteaux et de chocolats. Isabelle W. avait une boîte « spécial cookies » pour nous. Je me souviens aussi de Jacqueline, qui préparait les repas Alpha dans de grosses marmites. J’y ai vécu le changement de père de Maison, qui était aussi un changement de style ! Le père François est organisé. On a repeint le salon de la Maison, embelli par un tapis offert par un marchand juif, quitte à verser de la peinture sur la vaisselle. Nous avons aussi vécu la période Covid, avec les cours à distance dans la bibliothèque. C’était une période triste et difficile car on voyait moins les paroissiens et que nous étions toujours un peu les uns sur les autres, confinés en bibliothèque. La Maison Saint-Denys, c’est aussi génial pour faire de la musique, jouer de l’orgue avec Thierry. C’est chaleureux d’être en paroisse ensemble, de s’intégrer ensemble. »

Propos recueillis par Dominique Th.

Les 101 anciens séminaristes de Saint-Denys ordonnés en 40 ans

Anciens séminaristes ordonnés prêtres en 40 ans :

 Alain Noël Gentil ; Juglio Pélissier ; Xavier Ley ; Hervé Géniteau ; André-Marie Ponnou-Delaffon ; William Jean de Vandière ; Franck Souron ; Hubert Vallet ; Stéphane Gravereau ; Benoît Lemoine ; Arnault Menettrier ; Laurent Cros ; Philippe Pignel ; Arnaud Bancon ; Pascal Gonin ; Xavier Snoëk ; Benoist de Sinéty ; Fabrice Varangot ; Emmanuel Végnant ; Denis Dupont-Fauville ; Gilles de Raucourt ; Jean-Baptiste de Barmon ; Jean-Philippe Fabre ; Frédéric Louzeau ; Antoine Vairon ; Emmanuel de Valicourt ; Matthieu Villemot ; Philippe Delaby ; Jacques-Henri Justeau ;  Alain Christian Leraître ; Stéphane Bentz ; Emmanuel Coquet ; Gaël Cornefert ; Augustin Deneck ; Édouard Ducamps ; Frédéric Mounier ; Armel d’Harcourt ; Benoît Gérardin ; Emmanuel Petit ; Alexandre Denis ; Christian Lancrey-Javal ; Gabriel Sampré ; Michel Bernard ; Benoît Lhomme-Ducret ; Benoît Strebler ; Henri Châtelet ; Cyril Gordien ; François-Xavier Desgrange ; Alexis de Monts ; Vincent Thiallier ; Antoine Germain ; Etienne Grenet ; Christophe de Lussy ; Fabrice Douerin ; Nicolas Troussel ; Enguerrand de Belabre ; Laurent Icard ; Nicolas Van der Maelen ; Stéphane Mayor ; Luc Reydel ; Derek Friedle ; Alexandre Comte ; Jérémy Rigaux ; Cyrille Novi ; Arnaud Mougin ; Philippe Néouze ; Pierre The Anh ; Quentin Lamy ; Michaël Faure ; Yannick Soufflet ; Arnaud Nicolas ; Narsay Soleil ; Stanislas Manuel ; Paul Chen ; Charles de Geoffre ; Bruno de Mas-Latrie ; Charles-Antoine Fogielman ; Timothée du Moulin ; Grégoire de Lambilly ; Jean-Jacques Beugré ; Philippe Cazala ; Martin de Laubadère ; Stéphane de Spéville ; Sébastien Sorgues ; Simon Fornier de Violet ; Guillaume Leclercq ; Thinh N’guyen ; Paul Ngo ; Benoît Stemler ; Paul Grassart ; Louis de Frémont ; Baptiste Javaloyes ; Henri Thin ; Paul de Fouquières ; Antoine Delhomme ; Louis-Marie Drago ; Jason Nioka ; Edouard de Corainville et Jérôme Zeren.

Ordonnés diacres cette année en vue du sacerdoce : Guillaume de Coincy et Martin Grangé.

Les médaillés des 40 ans : Antoinette et Claude



« Notre premier contact avec Saint-Denys remonte à 1978. Nous étions venus demander un certificat de baptême hors paroisse pour notre fille Virginie qui a 46 ans aujourd’hui ! C’était bien avant l’ouverture du séminaire de Paris… », se souvient Antoinette. « Nous habitions déjà boulevard Richard-Lenoir, sur le territoire de la paroisse donc, mais nous ne l’avons fréquentée régulièrement qu’à l’arrivée du père Chatillon qui lui a redonné vie », complète son mari, Claude. Au fil des ans, ce couple uni et généreux – elle, éducatrice spécialisée pour l’enfance inadaptée puis kinésithérapeute et lui, médecin -, multiplie les engagements. « Le père Chatillon nous a demandé de nous occuper du stand de la brocante aux JAM. Quarante ans plus tard, nous en sommes toujours responsables ! », confie en souriant Antoinette, qui cette année encore a coordonné une équipe de bénévoles. Puis le père Vallet, vicaire à Saint-Denys, propose à Claude d’être accompagnateur de catéchumènes. Très vite Antoinette le rejoint et ce, pendant plus de vingt ans. La retraite venue, tous deux effectuent des permanences dans l’église – un accueil qu’Antoinette assure encore tous les mardis. Claude s’investit par ailleurs aux côtés des migrants, comme bénévole à Médecins du Monde, aux côtés des SDF sur la péniche des Restos du Cœur et auprès des personnes isolées à la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. Quant à Antoinette, elle assure le catéchisme en 6è et 5è au collège Charles-Péguy et ce, pendant sept ans... Ce couple très discret n’en demeure pas moins étonné de recevoir, le 22 novembre prochain, la médaille du mérite diocésain. « Tant d’autres paroissiens la méritent plus que nous ! », s’exclament-ils en citant des noms, parmi lesquels leurs chers amis Viviane et Frank A.. Tous deux évoquent enfin avec nostalgie les voyages paroissiaux à l’étranger (Égypte, Israël, Turquie, Italie), qui leur ont permis de créer des liens forts avec la communauté. « On est très attachés à Saint-Denys. C’est un peu notre famille », conclut Claude qui salue la présence réjouissante des séminaristes et « les très bons curés » qui se sont succédés. 
Propos recueillis par Sylvie H.                                 

Saint-Germain-l’Auxerrois : enfin une église pour le séminaire de Paris !


P. Paul Quinson, recteur du séminaire de Paris :
 

« Installer le séminaire de Paris à Saint-Germain-l’Auxerrois est un projet ancien, mais en suspens depuis l’incendie de Notre-Dame, qui avait obligé à transférer la liturgie de la cathédrale à Saint-Germain-l’Auxerrois, une église à la fois proche et disponible, parce que vidée de toute vie paroissiale. En septembre 2023, quand je suis nommé recteur du séminaire, la question est relancée. Un comité de pilotage est constitué, composé de six formateurs du séminaire, qui travaille pendant un an et demi. Le 6 juin, le projet est enfin présenté à l’archevêque, lors d’un conseil épiscopal, qui le valide. 

Trois axes ont été retenus :

1- Saint-Germain-l’Auxerrois devient l’église du séminaire, cessant d’être une église paroissiale. (Le séminaire est d’ailleurs déjà installé dans le presbytère, qui abrite le rectorat, le secrétariat général, et une Maison... que j’avais ouverte en 2000 en tant que responsable ! De plus, tous les jeudis, les séminaristes de Paris y viennent à la messe de 12h30 avant de déjeuner ensemble.)

2- Saint-Germain-l’Auxerrois devient une Maison des vocations. (Pourrait-on dire un « sanctuaire » ?)

3- Saint-Germain-l’Auxerrois propose une pastorale orientée vers les touristes qui, sortant du Louvre, entrent régulièrement dans l’église à toute heure. (Le projet pharaonique d’une sortie sous la Cour carrée renforcera encore cette fréquentation.)

Ce sera un lieu d’évènements : soirée Vocations pour les Cendres, concert spirituel autour de saint François d’Assise, nuit de prière la veille des ordinations, etc. J’ai aussi le rêve d’un aménagement de l’église centré sur les vocations, comme la mise en valeur du double patronage de saint Germain et sainte Geneviève, dont une peinture rappelle la rencontre, symbole de l’église dans sa dimension à la fois sacerdotale et charismatique. Bref, un projet exaltant porté par une fraternité de 13 personnes, laïques, prêtres et consacrées, qui, à l’occasion des 40 ans du séminaire, offre la perspective d’une nouvelle page à écrire... »

Propos recueillis par Dominique Th.           

                                      

Nos séminaristes... togolais ! Le parrainage continue...

Le père Alfred Pignan, curé de Saint-Joseph à Kaboli (Togo), entouré des séminaristes issus de sa paroisse. 

Ils s’appellent Léonard, Rodrigue, Jacques…, tous séminaristes dans le diocèse de Sokodé, au nord du Togo. L’an dernier, notre paroisse a pris en charge une partie du coût de la formation de dix d’entre eux issus de la paroisse du père Alfred Pignan, qui assure tous les étés une permanence à Saint-Denys. Nous continuerons à les aider cette année ! D’autant que faute de moyens pour les nourrir, l’an dernier, le séminaire a dû renvoyer chez eux ses étudiants un mois plus tôt que prévu. De ce fait, la pension d’un séminariste est désormais de 230 € par an (contre 33 000 € en France). Issus de familles modestes, ces jeunes ont besoin de notre soutien. Pour parrainer un séminariste togolais, il vous suffit de remettre à l’accueil ou au secrétariat un chèque (à l’ordre la paroisse Saint-Denys) dans une enveloppe, en indiquant « Séminaire de Sokodé ». 

Témoignages : 

Nicodème W., 19 ans, en 1è année (au premier rang, 2è à g. sur la photo) : « Je suis issu d’une famille monogame. Mon père est agriculteur et ma mère ménagère. Je suis l’aîné de six enfants, avec deux frères et trois sœurs. Je viens d’avoir mon bac et j’entre cette année au séminaire. J’ai ressenti l’appel quand j’étais en CM1 en observant un jeune prêtre, Pascal A., dont la vie reposait sur le Christ. Mon projet est de conformer moi aussi ma vie à celle du Christ. Chers paroissiens de Saint-Denys, recevez mes chaleureuses salutations. Que le Seigneur vous bénisse ! »

Léonard B., 20 ans, en 2è année (à la gauche du père Alfred sur la photo) : « Je suis issu d’une famille modeste de cinq enfants et mon père est agriculteur. J’ai ressenti le désir d’être prêtre en 5è. Cet appel a été plus ardent en 2018 quand je suis devenu enfant de chœur, puis quand j’ai intégré le groupe vocationnel de ma paroisse en 2020. C’est ainsi que j’ai écouté la voix du Seigneur qui m’appelle à le servir à l’autel et auprès de mes frères et sœurs. Grâce à l’accompagnement de mon curé, le père Alfred Pignan, j’ai intégré le séminaire après mon bac et je viens d’entrer en 2è année de philosophie. Je projette cette année de travailler avec ardeur pour obtenir de meilleurs résultats, tout en me lançant dans l’apiculture pour avoir un petit revenu. A vous tous, chers paroissiens de Saint-Denys, j’adresse mes plus sincères remerciements pour votre générosité à mon égard. »


mercredi, novembre 12, 2025

Football : coupe de la victoire pour nos séminaristes !

Les 5 maisons du séminaire, Saint-Denys, Saint-Louis, Saint-Bernard, Saint-Germain et Saint-Séverin, se sont affrontées ce mercredi au football sur les terrains du patronage du Bon-Conseil.

Et Saint-Denys a gagné ! (Il paraît que ce n'était pas arrivé depuis longtemps...)

Bravo à nos séminaristes ! Ce sont des champions ! (Euh... L'entraîneur, c'était le père Thibaut ?)




 

Le référenceur des meilleurs sites catholiques francophones
Blogues_Catholiques
Rejoindre la chaîne | Liste | Précédent | Suivant | Hasard | Paroisse francophone St-Blogue
Joindre | Liste | Précédent | Suivant | Au hasard