Le Petit Cephalophore

mercredi, juin 02, 2010

Juin 2010. L'éditorial du père Quinson

En décembre 2005 notre évêque indiquait une direction : "Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien".


Ce numéro de juin est l’écho « à chaud » des Portes Ouvertes des 29-30 mai derniers - initiative intégrée à l’opération NOMADES de la Mairie du 3ème - dont l’ambition répondait à l’appel de notre évêque : essayer de rejoindre ceux du quartier qui ne nous demandaient plus rien. Je dis bien " essayer" : il ne s’agit pas d’une recette miracle, peut-être même n’est-ce pas le bon chemin, il faudra évaluer tout cela et en tirer les leçons. Mais si nous voulons ne pas en rester à des vœux pieux il faut bien essayer quelque chose.

Une question vous brûle les lèvres : mais pourquoi donc cette idée-là précisément ?
Je suis convaincu que notre paroisse a une capacité communautaire et fraternelle qui est un atout pour une action commune. L’idée est simple : donner à voir et à goûter ce dont beaucoup se réjouissent ici : un climat d’amitié qui trouve sa source dans la foi au Christ.

A la différence de l’amitié ordinaire – toujours sélective – l’amitié dans la foi est ouverte à tous. Je crois que cette amitié – si nous apprenons à l’offrir - peut être un chemin d’initiation. Jésus le dit lui-même : "C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples" (Jn 13,25).
Je ne doute pas que depuis longtemps déjà cette amitié rayonne par elle-même, mais il n’est pas interdit de la "célébrer" de façon un peu festive et d’inviter le quartier à se réjouir avec nous. Une sorte de pendaison de crémaillère !

Vous trouverez donc dans ce numéro de juin des échos du week-end NOMADES, des réactions de paroissiens interrogés sur cette idée d’aller à la rencontre des personnes du quartier et une présentation de réalités paroissiales qui - d’une manière ou d’une autre - cherchent à rejoindre "les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien".

"Voici que je vous envoie…" (Mt 10,16).

Avec la force de l’eucharistie.
Père Paul Quinson

Quelques images en vrac de Nomades





mardi, juin 01, 2010

Bilan des Journées Nomades

Le Petit Céphalophore a interviewé le père Patrick Sempère, au soir de ces deux journées Nomades, pour lui demander « à chaud » quel bilan et quelles perspectives il tire de cette deuxième expérience.

Nomades, c’est un peu « aller vers ceux qui ne demandent rien », en partant de l’intuition que « ce n’est pas parce que les gens ne demandent rien qu’ils n’attendent rien ! » Certes, l’esprit de l’opération n’est pas celui d’un « temps d’évangélisation de rue », avec des actions comme celles qu’entreprennent les communautés de l’Emmanuel. Mais la foi ne va pas à l’encontre de la culture : « au Moyen-âge déjà la foi se transmettait par l’art, qu’il soit vitrail, musique sacrée ou cathédrale ». 
L’esprit de Nomades dans notre paroisse, c’est « un accueil qui soit proposition ». Un équilibre délicat entre une manifestation culturelle et, simultanément, une ouverture vers d’autres propositions, jusqu’à la découverte de la richesse et la profondeur de l’Eucharistie.
L’élu Patrick Badard et Linda Bryman, chargée de Mission Culture, en nous rendant visite ce week-end, ont salué l’ampleur et la diversité de notre programme, de même que l’engagement fort des paroissiens : du blues-rock de Greg Zlap aux sculptures de Bernard Citroën, des mobiles de Jacques Jarrige aux visites commentées de l’église, des accents espagnols de l’ensemble Passacaille à la peinture de Marie Sallantin, du jazz manouche de Lemmy Constantine… aux hot-dogs et authentiques bières pression ! Mais Nomades, c’était aussi la chapelle du Saint-Sacrement, illuminée de bougies aux flammes dansantes, où se sont relayés passants et paroissiens en prière ; c’était encore la présence active  des séminaristes aux cotés des nombreux volontaires, qui ont tenu la buvette, servi nos visiteurs et animé le parvis.
Nomades c’était enfin des conversations, comme « semées », avec les passants attablés. Toujours cette hospitalité « qui soit proposition, une proposition qui suscite la question et le désir de l’autre d’aller plus loin, plus loin que le simple témoignage que nous offrons. Il nous faut prendre le temps d’amener nos visiteurs d’un jour à revenir et cheminer vers Dieu, à partir de ce qu’ils vivent, de leurs attentes et de notre accueil. »
Retenons l’invitation et n’attendons pas Nomades 2011 pour partager à nouveau notre joie de vivre en Eglise: à Saint-Denys, les occasions ne manquent pas !
Propos recueillis par Philippe Th.                    

Micro-parvis "ad extra"

Que pensez-vous de "Nomades" à Saint-Denys ?

C’est très bien. Cela permet aux gens d’avoir accès à la culture gratuitement. Tous les lieux de culte devraient s’ouvrir à tous de cette façon. Bachir, 17 ans

C’est génial. J’ai beaucoup aimé la façon dont les œuvres d’art sont présentées dans l’Eglise. Un peu moins le concert de rock trop bruyant. Je suis allée prier dans la chapelle : j’ai retrouvé une qualité de présence divine que j’ai connue quand j’étais paroissienne ici. Geneviève, 90 ans

Beaucoup de personnes n’osent pas entrer dans une église. Nomades les invite à franchir le pas. On peut rejoindre toutes les personnes via l’art. C’est une passerelle idéale pour faire connaissance.
Floscel, 17 ans

Je suis dans une paroisse un peu plan plan du 17è arr. Je trouve votre idée formidable ! » Pierre, 55 ans.

Je viens de banlieue, j’ai loué un Vélib et je me promenais dans le quartier. Je suis catholique, mais non pratiquante. Je me suis arrêtée par hasard. C’est bien de sortir des musiques sacrées, ou baroques. Et d’ouvrir l’église à tous. Il y a l’air d’y avoir une super ambiance. Je pose mon vélo et je viens boire un verre… Pascale, 45 ans

C’est la deuxième année que je viens – l’an dernier à votre concert du soir - et là encore, c’est par hasard… Pour moi qui ne suis pas catholique, je trouve que cette fête est une belle opportunité de relier, d’être sur la route de chacun, comme un point de rencontre. Je me dis que voilà une église qui vit, qui a l’air très dynamique.
Marine, 36 ans

Nous sommes passés en bus, avec notre bébé en poussette, nous avons vu du monde et la banderole, et nous avons décidé de venir voir… Nous ne sommes pas catholiques, mais c’est bien d’ouvrir, comme un décloisonnement. Marc et Ève

Je suis japonaise, malgré mon prénom très occidental. Je me suis arrêtée en passant, pour découvrir. Et je vais aller voir les expositions.  Marine, 32 ans

J’habite le quartier mais je n’étais jamais entrée dans l’église. Je suis venue au concert avec mon fils qui étudie la flûte et j’ai été touchée par la lecture des psaumes. Je reviendrai.
Mireille, 35 ans.

Micro-Parvis "ad intra"

Pensez-vous que les chrétiens doivent aller vers ceux qui ne demandent rien à l’Eglise ?


Aurélie, étudiante
Oui l'Eglise doit s'adresser à ceux qui ne demandent rien et tout particulièrement aux enfants qui sont notre avenir. Pourquoi ne pas organiser pour eux des jeux ou des spectacles qui leur parlent de façon ludique de la religion ? Pour le prochain Nomades, ce pourrait être une bonne idée non ?


Hubert, avocat
Nécessairement, en raison de l’universalité du message dont nous sommes porteurs. Comment ? La seule initiative consiste pour moi à ouvrir les portes de l’Eglise et à laisser faire. Ouvrir les portes implique bien sûr qu’il y a des gens derrière. Mais aussi une communion entre nous pour communiquer cette joie d’être ensemble. Enfin, chacun doit pouvoir supporter que les portes soient ouvertes et ne pas craindre les courants d’air. Claudel aimait citer ce verset de L’Ecclésiastique : « N’empêche  pas la musique ». Les journées Nomades allaient dans ce sens, non ?

Régine, retraitée
Bien sûr et il existe des formes collectives propices, telle notre procession des Rameaux qui suscite une curiosité bienveillante. Personnellement, il m’arrive de parler de Dieu à des personnes que je ne connais pas. Cela  doit être spontané. Il ne faut pas vouloir convertir ni jouer un rôle. N’oublions pas que la foi est un don. Je me suis remise à pratiquer moi-même il y a 4 ans. Depuis, je m’ouvre de plus en plus aux autres. Il ne faut pas avoir peur de parler de soi car cela peut être un facteur déclenchant.

Jean-Paul, banquier
Oui et des manifestations comme Nomades permettent de créer des contacts. On vient pour la bière ou la musique mais cela ouvre à beaucoup plus. La visite aux commerçants à Noël permet aussi de modifier l’image trop statique que les gens ont de l’Eglise. Ces opérations doivent être répétées car l’effet ne peut être immédiat. Cela se joue sur la durée.

Les autres lieux de culte "Nomades"

Nous avons joué les nomades pour aller voir comment les autres lieux de culte avaient répondu à l'invitation de cette deuxième édition.

Pas de portes ouvertes à la cathédrale Sainte-Croix des Arméniens qui s'est montrée en revanche fidèle à sa réputation auprès des mélomanes en programmant deux concerts à 20h30, musique de chambre (piano et hautbois) le 28 mai, et sur des accents felliniens, Nino Rotta le 29.

A Sainte-Elizabeth, la paroisse s'est fortement mobilisée à la demande de son curé. Selon ses paroissiens, le Père Xavier Smoëk y est allé à fond ! Convaincu de l'importance d'établir des passerelles entre l'église et la mairie - il a déjà organisé un colloque avec des conférences et a participé dans ce sens aux Journées du Patrimoine -, il s'est enthousiasmé pour cette possibilité de communication et d'ouverture en poursuivant un but : faire entrer les gens ! Les quatre manifestations organisées, une conférence sur Louis XVII au Temple, un concert Vivaldi-Haendel-Pergolèse en matinée, une visite de l'église et un concert Marc-Antoine Charpentier en soirée, ont attiré chacune plus d'une centaine de personnes. Philippe, en charge de la visite, dresse un bilan : « J'ai eu un auditoire qui réagissait, qui n'était pas naïf. Je me suis efforcé de le sensibiliser en reliant l'histoire religieuse de l'édifice à la vie de l'Église aujourd'hui. Le tiers-ordre franciscain nous a amenés à échanger sur le regain d'engagement des laïcs aujourd'hui, l'Ordre de Malte et les Hospitaliers du Temple sur la Terre Sainte : de ces croisés et ces califes qui n'avaient pas plus de droits les uns que les autres et de cette succession d'occupations étrangères dont est issue une population très mêlée... Ça titille les gens ! »
Propos recueillis par Marie-Christine D.

Parole et Grignote

Parole et Grignote a été créé en 2005 par des jeunes couples de la paroisse, lors de l'arrivée du père Quinson à Saint-Denys. Le groupe perdure avec un nombre croissant de participants, puisque nous sommes régulièrement une douzaine. Il s’adresse à des hommes et des femmes entre 30 et 45 ans qui sont en recherche (agnostiques, recommençants…), même si certains participants sont déjà un peu assurés dans leur foi. Jeunes mariés, couples avec ou sans enfants, célibataires, divorcés ou bien "non accompagnés", si l'un des conjoints est encore en "réflexion"... Nous nous retrouvons une fois par mois avec le père Quinson, de manière très conviviale, autour de la grande table de salle à manger, pour "grignoter" et discuter d'un thème choisi ensemble. Les sujets sont très variés : "après la mort ...?", "les différentes formes de l'amour", "le baptême", le pardon", "le sacré" …
Nous débattons très librement de ces sujets, guidés par le père Paul, qui se trouve régulièrement interrompu par les multiples personnalités du groupe... Nos échanges sont vifs mais constructifs. Nous souhaitons mieux comprendre la position de l'Eglise, être à même de guider nos enfants, de trouver des réponses à nos nombreux questionnements, et de nous rapprocher de la parole de Dieu, qui se trouve parfois noyée au milieu de nos emplois du temps surchargés …
Côté logistique, les participants sont informés par mail du prochain rendez-vous et du thème qui sera abordé, et chacun apporte une composante de notre "grignotage".
Notre prochain rendez-vous a lieu le jeudi 17 juin à 20h30 : venez et voyez !
Charlotte A.                                        

Quelques images des premières communions

En ce dimanche 30 mai, l'église déborde de monde et de joie. Familles, amis et paroissiens sont venus accompagner trente-trois enfants du KT à leur première rencontre eucharistique 

Mathilde A., Paul B., Nicolas B. William B., Ulysse B., Marie B., Thimothée B., Maxime B., Raphael C., Callixte C., Charles C., Ariste D., Basile de C., Fabio Jorge de SL., Camille D., Louison E., Vianney G., Luna G-D., Edouard H., Sophie H., Louise H., Nils L., Dylan M., Victor M., Arthur M., Clara M., Timothée P., Pamela R., Jean-Baptiste S., Tom S., Alice T., Arthur T., Charlotte V.


Notre orgueil à nous, c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu.  Romains, 5,2


 

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