Février 2007. L'Editorial du Père Quinson
« Mon rôle est de garder le cap dans un univers mouvant, parfois agité ! » plaisante Marie-Noëlle Saint. Depuis six ans, cette habitante du XVème se trouve plongée au cœur du monde artistique du Marais, pour raisons professionnelles. Il en faudrait davantage pour perturber cette femme solide et chaleureuse. Ancienne attachée de presse, à quelques années de la retraite, elle assiste le jeune directeur de la galerie. « Il me faut écouter, rassurer les artistes. Ce sont souvent des personnes de tempérament inquiet, peu sûres d’elles-mêmes, et sans trop de sens pratique ! Ils arrivent souvent angoissés à la galerie. Je dois les aider à reprendre pied avant d’aborder avec eux les questions pratiques. »

362 foyers ont apporté l’an dernier leur contribution au Denier de l’église. Le nombre de donateurs est globalement stable depuis trois ans (364 en 2005 mais il n’était que de 215 il y a 10 ans.) Quant au montant total des dons, il a atteint en 2006 la somme de 121 211 euros (contre 99 391 euros pour 2005). Enfin, et c’est ô combien important, même si notre objectif des 100 n’est pas encore atteint, 64 foyers (contre 44 l’année précédente) ont choisi le moyen du prélèvement automatique, essentiel pour assurer un financement régulier (alors que les ressources de la paroisse sont très variables selon les mois : de 2 600 à 24 000 euros !). Quant à nos Journées d’Amitié, deuxième ressource de la paroisse, elles ont cette année encore grâce à la mobilisation de nombreux volontaires et à l’afflux de visiteurs (dont 83% sont extérieurs à la paroisse ! ), fortement contribué à notre équilibre budgétaire avec un résultat net de 40 720 euros (+3, 3% par rapport aux JAM 2005).
Grâce à tant de générosité, et malgré la baisse importante des dons du casuel (baptêmes, mariages…) nous avons pu en 2006 maintenir un équilibre fragile et financer les charges de la paroisse, tout en poursuivant les actions au service de la mission. Or, pour 2007, les projets abondent (une grande action missionnaire au printemps, la réfection nécessaire de certaines salles…) : poursuivons donc notre effort !
Ph.Th.
* Ils seront alors publiés sur ce blog.
Il est dix heures du soir rue Saint-Claude et dans la nuit glacée, des paroissiens sont encore là, sur un bout de trottoir, à échanger quelques mots. Claude, Viviane, Zette et les autres ont bien du mal à se quitter. Car ce qui caractérise le groupe biblique de Saint-Denys, c’est en premier lieu l’amitié. Alors on y vient pour la Parole de Dieu, certes, mais aussi pour ces moments partagés qui font oublier la lassitude d’une journée.
Autre point commun à tous : un goût très vif pour les Ecritures, et ce, depuis le passage à Saint-Denys… d’un certain père Michel Guéguen. C’est lui qui a su allumer ce feu en commentant la Bible pour les paroissiens, lors de voyages en Terre Sainte. Un feu nourri ensuite par deux années de cours, suivis par une vingtaine d’entre nous à l’Ecole cathédrale. Restait à imaginer une suite possible à cet enseignement remarquable. Ce fut la mise en place d’un groupe se réunissant deux fois par mois pour étudier les lectures d’un dimanche (une réunion entre paroissiens avec une grille de questions remise par le père Guéguen, suivie d’une réunion animée par lui pour reprendre les points les plus difficiles). Trois ans et demi plus tard, le groupe fonctionne toujours, malgré le départ de son inspirateur, aujourd’hui supérieur du séminaire de Paris.
Jacqueline nous dit sa «joie» de recevoir ainsi régulièrement la communion. Elle qui a toujours œuvré activement dans l’Eglise (ancienne Bernadette de Paris(2), elle a longtemps enseigné le catéchisme), sa foi l’aide à vivre sa retraite. Elle assiste, avec une trentaine de résidents, à la messe qui est dite une fois par mois par un prêtre de Saint-Denys dans une salle commune de l’établissement. Mais sa paroisse de Saint-Honoré-d’Eylau lui manque. C’est là qu’elle a grandi, a fait sa première communion, s’est mariée, a fait baptiser ses enfants. La vie paroissiale lui manque aussi, mais elle sait bien qu’elle ne supporte plus guère aujourd’hui trop de bruit et d’animation autour d’elle. Jacqueline ne demande rien, elle reçoit avec bonheur.
Pour Danièle, communier chaque semaine est une «nécessité». Encore toute jeune (72 ans !), elle est pleine d’entrain malgré son fauteuil roulant. Elle aussi a eu une vie spirituelle a
ctive : ancienne catéchiste et Guide handicapée, elle est membre de la Fraternité catholique des malades et handicapées et part pour Lourdes (où elle vient depuis ses quinze ans) dès que cela lui est possible grâce à l’Association des Brancardiers et Infirmières d’Ile-de-France. Alors, aller une fois ou deux à la messe à Saint-Denys, partager un repas avec les paroissiens ou participer à une manifestation paroissiale, elle est partante ! Il suffit pour l’y emmener de pousser son fauteuil un jour de beau temps...
Aujourd’hui, nous sommes six pour porter la communion à Jacqueline, Danièle et quatre de leurs voisines de chambres. Notre petit groupe, récemment constitué, a rencontré mi-janvier, en présence du Père Quinson, le directeur, la responsable de l’équipe médicale et Cécile, l’animatrice de l’EHPAD. Cette rencontre a permis aux uns et aux autres de mieux se connaître, signe manifeste du bon accueil qui nous est fait à l’EHPAD. Cet établissement laïc, soucieux de lutter contre un «bénévolat sauvage», cherche à instaurer un bénévolat organisé et responsable, dans le respect de la volonté et de la liberté de chacun. Cela suppose la liberté de conscience et de culte des résidents. Cécile nous dit combien la messe mensuelle est «attendue» ici, même par ceux qui ne sont pas «particulièrement croyants». Pour les responsables de cette maison ouverte en 2004, qui accueille 89 personnes dont 16 sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, ce bénévolat d’ordre spirituel est une nouveauté. Qu’importe ! «Ici, c’est la vie qui prime». C’est pourquoi l’équipe propose spontanément de nous faciliter la tâche. Notre demande de mieux faire connaître auprès des résidents cette offre eucharistique est entendue avec bienveillance, comme celle de rencontrer les personnes désireuses de recevoir des visites, ne serait-ce que pour parler de la pluie et du beau temps.
Ces paroissiens immobiles, invisibles et silencieux nous attendraient-ils ?
Comment et pourquoi une petite paysanne de la Drôme totalement invalide, souffrante et grabataire a-t-elle pu jouer un rôle décisif dans les orientations spirituelles de milliers de personnes (dont des évêques) et donner naissance à des dizaines de Foyers de charité, de Taipeh à Bogota ? C’est ce que nous explique le père Peyrous, postulateur de la cause de béatification de Marthe Robin, de manière très claire, approfondie et objective sans jamais se laisse emporter par son admiration pour Marthe. Existe-t-il une foi des jours ouvrables ? Avons-nous deux vies ? Sommes-nous enclins à une schizophrénie : profanes et laïcs en semaine, catholiques le dimanche matin ? Ou sommes-nous un seul être, dans sa plénitude et sa cohérence n’ayant pas peur de témoigner, assumant, osant même un devoir de témoignage ! Aujourd’hui, quand une "Foi d’adhésion" remplace peu à peu ce qui fut souvent dans les siècles passés une "Foi portée par le conformisme social et culturel", nous sommes l’église en marche, nous devons comme aux premiers temps prendre notre part pour délivrer hors les murs de Saint-Denys le message d’amour et d’espérance des évangiles.
Pour ceux qui douteraient encore de la déchristianisation de la France, quelques clics vous sont proposés ainsi que des éléments tirés de l’enquête du Monde des Religions de janvier-février.
Ph.Th
Programme en images:
Après avoir partagé un excellent buffet "sorti du sac" (!) , l'assemblée rassasiée a reçu le très beau témoignage de Marie-Christine M. sur sa rencontre récente avec Dieu, puis s'est séparée pour rejoindre différents ateliers de réflexion ou écouter d'une oreille attentive l'instructive conférence de Nadine Grandjean sur le thème Communiquer dans le couple. Merci à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette journée dans la grande famille qu'est l'Eglise.