Le Petit Cephalophore

samedi, octobre 12, 2024

Dévoilement de la statue de Carlo Acutis à Saint-Denys

Samedi 12 octobre, en mémoire de la mort de Carlo survenue en 2006, alors qu'il avait 15 ans, la statue du jeune bienheureux bientôt canonisé a été dévoilée par Mgr Tois, lors d'une belle célébration paroissiale.

La veille, une émission de Radio Notre-Dame était consacrée à Carlo Acutis, à laquelle participait notre curé : https://www.youtube.com/watch?v=UdrE35Yf_04




mercredi, octobre 09, 2024

Carlo Acutis à Saint-Denys : témoignages



Le témoignage du père Lainé

Mon aventure avec Carlo a commencé à Rome en 2020. En visitant une église, je tombe sur une petite image avec la photo d’un jeune garçon et au dos, un texte pour prier pour sa béatification. Je suis marqué par le fait qu’il est mort un 12 octobre, ce qui est le jour de mon anniversaire. Quelle joie que la perspective d’avoir un saint plus connu que saint Wilfrid pour ce jour-là ! Je mets donc l’image dans ma poche. A la rentrée de septembre, avec mon équipe de la Maison Saint-Augustin, nous réfléchissons à nous mettre sous le patronage d’un saint et un membre de l’équipe propose justement Carlo Acutis dont la béatification doit avoir lieu quelques jours plus tard. Ces petits signes me donnent l’envie de mieux le connaître. La lecture d’un livre sur sa vie me fait découvrir un personnage édifiant par sa piété, sa simplicité et son amour des autres. Il devient présent dans ma prière, mais c’est à l’été 2023 que je vais vraiment le découvrir en lisant le livre écrit par sa mère « Le secret de mon fils, Carlo Acutis ». Sa lecture m’a profondément bouleversé. Après sa mort, sa mère a retrouvé dans son ordinateur tout un tas de textes qu’il avait lui-même écrit comportant des réflexions sur l’Ecriture, la doctrine de l’Eglise et la spiritualité. J’y ai trouvé une profondeur sidérante pour un garçon de 15 ans et c’est là que j’ai vraiment découvert sa sainteté. Il est pour moi au rang des plus grands. Sa capacité d’être en lien permanent avec le Ciel et en même temps rempli d’amour pour chaque personne qu’il rencontre est fascinante. Il nous incite à tourner notre regard vers le haut tout en ayant une attention vive pour nos frères. La clé est pour lui l’Eucharistie et l’union au Christ, vrai Dieu et vrai homme.

A la rentrée suivante, je suis bien décidé à donner Carlo en exemple aux enfants qui se préparent à la première communion. Les enfants ont été eux aussi touchés par ce jeune saint si amoureux de Jésus. L’idée m’est alors venue de mettre dans l’église une statue qui soit d’abord pour les enfants. C’est pourquoi j’ai choisi de faire sculpter une statue réaliste en bois peint en y ajoutant des éléments parlants : le chien (Carlo avait 4 chiens ; c’était un amoureux de la création à l’instar de François d’Assise qu’il aimait beaucoup), le ballon (Carlo était un adolescent comme les autres, aimant jouer et faire du sport ; il était aussi féru d’informatique), le pied nu (qui rappelle qu’un jour, Carlo a donné ses chaussures à un pauvre dans la rue), le chapelet (qu’il récitait tous les jours, tout comme il allait tous les jours à la messe) et la Bible (qu’il lisait et méditait quotidiennement).

Que Carlo intercède pour tous nos enfants et qu’il les conduise à Jésus qui sera la lumière de leur vie.


Carlo Acutis en bref :

Né le 3 mai 1991, il vit à Milan. Il fait sa première communion à 7 ans et décide ce jour-là d’aller à la messe tous les jours : « Être uni à Jésus, tel est mon programme de vie ». Il le mettra en pratique notamment par son amour des pauvres et des petits. Il est connu comme le cyber-apôtre des miracles eucharistiques et des apparitions mariales. Il meurt à 15 ans d’une leucémie foudroyante le 12 octobre 2006. Béatifié en 2020, il devrait être canonisé en 2025.

L'accueil de la statue du futur jeune saint est l'un des éléments fondateurs de notre marche vers notre bicentenaire de 2026.


Témoignage de Violaine M.

Enseignante en arts plastiques aux Francs-Bourgeois, Violaine M. se rend volontiers disponible pour la pastorale. C’est ainsi qu’elle a rencontré le père Lainé, prêtre référent de ce groupe scolaire. Apprenant qu’il était touché par la figure de Carlo Acutis, elle a relancé avec d'autres professeurs l’idée d’un pèlerinage pour les 4è/3è à Assise où se trouve le corps du bienheureux. Dans sa famille, on connaît bien Carlo : sa sœur et son beau-frère, Marie et Jean-Baptiste Maillard, viennent de publier Le kit de sainteté de Carlo Acutis (éd. Emmanuel). Ils y présentent les sept secrets du jeune Italien pour devenir saint : la messe, l’adoration, le chapelet, la lecture de la Parole, la confession, la charité active, la prière à son ange gardien. Ce qui la touche chez Carlo ? Sa sensibilité aux plus petits, sa maturité spirituelle et ses phrases percutantes comme « L’Eucharistie est mon autoroute vers le ciel ».

Propos recueillis par Sylvie H.                                                   


Les saints et nous, paroissiens de Saint-Denys


 Pascale B. :

« Mon saint patron, Pascal Baylon, est pour moi un modèle à suivre qui allie la modestie, le dépouillement et une profonde connaissance des mystères de Dieu », partage Pascale B., catéchiste et accompagnatrice de catéchumènes. « Saint Pascal est né dans une famille paysanne le jour de Pâques en 1540 (d’où son nom). Gardien de moutons dès sa prime jeunesse, il vit, pour la gloire de Dieu, dans un grand dénuement. Plus tard, en tant que franciscain mineur, il exécute encore les tâches les plus humbles. Il a notamment été portier d’un monastère à Valence, où la qualité de son accueil a marqué de nombreux fidèles et passants. Il a également été fin théologien, puisant à la source de l’adoration eucharistique. C’est ainsi que Tiepolo (et d’autres) l’ont dépeint. Il est mort à la Pentecôte en 1592. En 1897, Léon XIII l’a proclamé patron des œuvres et congrès eucharistiques fondés en 1881 ». Pascale évoque alors ses années universitaires ponctuées par des nuits d’adoration du Saint Sacrement au Sacré-Cœur de Montmartre, suivant le modèle de son saint patron. « J’ai en fait une grande admiration pour les Franciscains, pour leur simplicité, leur discrétion et pour leur fidèle présence en Terre Sainte. »


Williams D. :

Paroissien et père de famille, il témoigne :   « Je prie tous les jours plusieurs saints qui occupent une place importante dans  ma vie. Il y a tout d'abord saint Abdon et saint Sennen. Lors d'une visite dans les Pyrénées Orientales à Arles-sur-Tech, j'ai découvert l'eau qui jaillit miraculeusement de la sainte tombe de ces deux martyrs chrétiens. Depuis, je confie des personnes malades à leur intercession. Maximilien Kolbe, frère franciscain qui a pris la place d'un père de famille menacé d’exécution dans le camp d'Auschwitz est pour moi un modèle de don de soi, et d'abandon aux mains du Seigneur. Saint Damien de Veuster, prêtre missionnaire, considéré par l'Eglise comme "martyr de la charité" a dédié sa vie aux lépreux. Je l'ai découvert lors de la reprise des messes dans une paroisse, après le premier confinement en 2020. Enfin, je prie avec constance mes saints patrons Guillaume (plusieurs saints portent ce prénom), ainsi que les saints patrons de ma femme et de mes enfants. Les saints sont des figures tutélaires, des hommes et des femmes qui nous montrent un chemin, qui tracent une voie vers le ciel. Leur union au Christ doit nous inspirer et nous rappeler sans cesse que nous tous, chrétiens, sommes appelés devenir saints ! » 

Propos recueillis par Katarina K.                                                             

Parrainez un séminariste togolais !


 

Le Togo compte environ 600 séminaristes dont 50 originaires du diocèse de Sokodé (au nord du pays). Dix d’entre eux sont issus de la paroisse Saint-Joseph de Kaboli qui a pour curé le père Alfred Pignan, qui, fidèlement, veille sur notre paroisse en été chaque année et que nombre de paroissiens connaissent bien. Ces jeunes étant issus de familles très modestes, il revient aux paroisses de prendre en charge leur formation qui dure neuf ans : un an de propédeutique, trois ans de philosophie, neuf mois de stage en paroisse et quatre ans de théologie. C’est pourquoi le père Pignan a eu l’idée de demander à notre paroisse de parrainer les dix séminaristes dont il a la charge. Il lui revient de verser 300 € par an pour chacun d’eux (150 € de frais de pension, 70 € de frais de déplacement et 80 € de frais personnels), le diocèse prenant en charge les livres et les frais de santé. Son souhait : que chaque séminariste soit parrainé à hauteur de 150 € par an, par une ou plusieurs personnes, afin de soulager un peu ses paroissiens.

Soyez généreux : parrainez un séminariste togolais ! Il suffit pour cela de remettre un chèque (tous les dons, même les plus modestes, sont les bienvenus) à l’ordre de la paroisse Saint-Denys, à l’accueil ou au secrétariat, dans une enveloppe en précisant « Séminaire de Sokodé ».


Témoignages de deux séminaristes

Patrice A., en 3è année de philo

« Lorsque j’étais en 3è, j’ai été témoin d’un événement qui m’a donné envie de devenir prêtre. Une femme qui avait loué une chambre dans notre cour, était harcelée par un homme. Pour arriver à ses fins, celui-ci avait décidé de l’envoûter et avait déposé devant sa porte un talisman durant la nuit. Au petit matin, cette dernière aperçut le talisman et appela le curé qui vint aussitôt. Je fus ému par sa présence charitable et impressionné par son habillement. Je me suis dit qu’après mon bac, je deviendrai prêtre moi aussi pas seulement pour m’habiller comme lui mais aussi pour être capable de briser les sorts des talismans. Après mon baptême et ma première communion, j’en ai parlé à ma famille qui m’a peu encouragé. J’en ai aussi parlé au curé de ma paroisse qui m’a invité à participer au groupe vocationnel. Mon bac en poche, j’ai enfin été admis au séminaire propédeutique Saint-Paul de Notsé où j’ai débuté ma formation. »

Dieudonné Kokou D., en 3è année de philosophie

« Je suis issu d’une famille monogame. Tout petit déjà, je sentais le désir de me consacrer à la vie sacerdotale. En 2nde, j’ai intégré un groupe vocationnel qui accompagnait les jeunes désireux de s’orienter vers la vie sacerdotale ou matrimoniale. Je suis devenu servant de messe pour être plus proche des prêtres et m’exercer au service. Je ressentais très fort l’envie d’aider les personnes souffrantes dans leur âme et de prier pour leur délivrance. C’est pourquoi je suis entré au séminaire après mon bac avec l’aide de mon curé Alfred. Ma mère a mal accueilli la nouvelle contrairement à mon père qui a accepté ma décision. Sa mort, un an plus tard, a failli tout remettre en cause, ma famille ne pouvant m’aider financièrement. Mais Dieu étant providence, mon curé a pris en charge ce grand fardeau pour me permettre de poursuivre ma formation. »

Propos recueillis par Sylvie H.                                                          

La rentrée des séminaristes 2024


 

Aux nouveaux : Que souhaites-tu dire de toi-même et de ta vocation ?

Elliott S., 22 ans, est l’aîné d’une fratrie de cinq enfants. « Mes parents étaient peu pratiquants. J’allais à la messe tout seul le dimanche, à ND-de-Grâce de Passy, où j’ai été servant d’autel. Puis, après le divorce de mes parents, nous avons déménagé à Cannes avec ma mère, professeur de civilisation américaine. Je continuais à aller à la messe, j’ai fait du scoutisme. Ma vocation est née comme ça, dans les écoles privées. Elle s’est fortifiée au lycée jésuite de Bordeaux, où j’avais choisi de vivre en internat, avec mon frère cadet. C’est là que je me suis intéressé davantage à la question du sacerdoce, tout en gardant à l’esprit que je demeurais libre, sans barrières. Après mes deux bacs (français et américain), j’ai fait une prépa en Lettres à Henri IV, puis une Licence de droit à Assas (où je tissais des liens avec l’aumônerie) en même qu’une Licence d’Histoire et qu’une Licence de Lettres. En 2023, je suis entré en Propédeutique à la Maison Saint-Augustin avec le père Tardy, pour un discernement plus approfondi. J’ai vécu des temps très forts : une retraite de 30 jours dans le silence chez les Jésuites à Clamart et un apostolat à l’Arche au mois de janvier. C’était une communauté que je n’avais pas choisie : première approche de ce que c’est qu’être « un disciple missionnaire ». Ma famille a bien vécu mon entrée au séminaire. Maman me voyait déjà avocat, marié avec des enfants, elle a un peu fait son deuil... C’est la première fois que je vais être inséré dans une paroisse, que je vais en faire vraiment partie. Je suis heureux à l’idée de pouvoir approfondir des relations avec les paroissiens de Saint-Denys.

Jean-Victor J., 26 ans, a grandi en Bretagne, il est le cadet dans une famille catholique très pratiquante. C’est à l’université de Saint-Denis qu’il a obtenu sa Licence en Sociologie. « J’ai beaucoup aimé cette Licence qui répondait totalement à ce que je venais chercher. La sociologie, disait un de mes professeurs, ne cherche pas à résoudre les problèmes du monde, mais à mieux les comprendre. Elle donne un regard différent, permet un décentrage de soi-même. C’est là que s’est posée la question du sacerdoce. J’avais depuis quelques années quitté l’Eglise ; je n’avais pas souhaité faire ma confirmation. Durant ces années universitaires, j’y suis retourné. Lors du deuxième confinement, je suis entré une première fois à Saint-Jean-Baptiste-de-Belleville (j’habitais à côté), puis deux... Je cherchais aussi un ancrage social. « Qu’avais-je fait de ma foi ? » me suis-je demandé. Mes camarades d’université, musulmans ou catholiques, avaient la foi, ils en parlaient très librement. Je suis allé à la messe en semaine, et finalement tous les jours. Il s’est passé quelque chose de très beau : j’ai rencontré cette paroisse. C’est très très fort tout ce que j’ai vécu là-bas. J’ai préparé ma confirmation. J’ai fait du scoutisme, enseigné le catéchisme aux CE2. C’était une seconde famille. J’ai énormément de gratitude pour tous, pour les prêtres en particulier qui m’ont fait découvrir « l’envers du décor » : ce qu’il y a de beau, ce qu’il y a de difficile aussi. Au sein de cette paroisse multiculturelle, j’ai développé une vie de prière, d’adoration, de louange aussi. J’ai demandé à Dieu : « Qu’est-ce que tu veux que je fasse de ma vie ? ». J’ai connu un vrai virage : « Je veux faire non pas ma volonté, mais la tienne. Montre-moi ! » J’ai eu un premier appel à la vocation sacerdotale, alors que je pensais que je n’étais pas « assez bien », que d’autres étaient « mieux »... J’ai toqué à la porte du Service des vocations, que j’ai fréquenté deux ans, tout en terminant ma Licence, et en 2023 je suis entré à la Maison Saint-Augustin, et puis ici. Je suis heureux de retrouver une paroisse. Priez pour nous !

Pierre D., 32 ans, vient du Vietnam, d’une petite ville du sud. Il est en France depuis un an et a commencé par apprendre le français à la Catho. (Au bout d’un an, il est déjà capable de soutenir une conversation : bravo !)  Chaque samedi, il téléphone à son père qui est seul, depuis le décès de sa maman il y a 9 ans. Il a aussi 1 frère et 5 sœurs. En 2014, il a obtenu sa Licence de Tourisme (la licence est obligatoire pour pouvoir entrer au séminaire au Vietnam) et est devenu guide touristique, profession (lucrative !) qu’il a exercée pendant trois ans. « Quand j’étais enfant, j’avais le désir de servir Dieu et les gens. Chaque fois que je voyais un prêtre, je l’admirais à cause de ses beaux vêtements... Puis en grandissant, j’ai ressenti l’appel de Dieu. Je n’étais pas heureux comme guide, même si je gagnais beaucoup d’argent. Une voix intérieure me rappelait mon rêve d’enfant. Après un an de discernement, j’ai décidé de consacrer ma vie à Dieu et je suis entré au séminaire au Vietnam, où j’ai obtenu ma Licence de Philosophie en 2021. En France, je dois apprendre le français puis travailler pendant cinq ans, quand je serai prêtre, pour le diocèse de Meaux. Je retournerai ensuite au Vietnam. Pour le moment, je peux y aller tous les deux ans, pour rendre visite à mon père. Je suis très content d’habiter à la Maison Saint-Denys. Les prêtres et les séminaristes sont gentils et accueillants : une bonne chance pour pratiquer le français ! »

Etienne R., 22 ans, a grandi à Suresnes au sein d’une famille catholique pratiquante, il est le cadet de 4 enfants. Il a fait ses études dans des établissements privés catholiques, puis une prépa. à Louis-le-Grand. « J’étais actif à l’aumônerie. C’est là que j’ai découvert la prière des heures ; il y a une chapelle dans le lycée où l’on priait les Laudes et les Complies. Je comptais devenir chercheur en maths. Je suis entré à Normale Sup., pour étudier les maths et l’informatique et j’ai obtenu mon Master 2 de Mathématiques fondamentales. Pendant mes études, j’ai eu envie d’arrêter les maths et de me consacrer à Dieu. Le père Florent Urfels, aumônier de l’Ecole Normale, m’a accompagné sur le chemin du discernement. Deux éléments importants m’ont marqué : d’abord ma vie chrétienne au sein de l’aumônerie (la vie fraternelle, le service, le fait de chercher Dieu ensemble), ensuite le scoutisme. J’étais chef scout à Suresnes où j’avais « charge d’âmes », autre élément important. A la fin de mes études en 2023, je suis entré à la Maison Saint-Augustin et me voici à Saint-Denys. Je remercie d’avance les paroissiens pour l’accueil qu’ils vont me faire. Je compte sur eux et sur leur prière pour m’aider dans mon discernement et moi-même, j’espère les aider à aimer Dieu davantage.

 

Aux anciens : Que dire de cette première année de séminaire ? As-tu changé ?

Édouard, 29 ans. « J’ai été heureux de découvrir cette paroisse et par la même occasion de me découvrir moi. Quand on entre plus âgé que d’autres au séminaire, on croit bien se connaître, mais je me suis découvert des atouts que j’ignorais : une capacité à parler avec des enfants, par exemple, inimaginable ! J’ai été très heureux au KT CE2, les enfants m’ont beaucoup apporté. Ils sont à un âge où ils sont très demandeurs. C’était touchant. Et puis, vivre en communauté restreinte, ce n’est pas toujours évident quand, comme moi (j’ai vécu 10 ans seul avant la Propédeutique), on a été habitué à l’indépendance ! Même chose pour la vie de prière. Mais cela permet de grandir dans ses relations avec les autres, avec Dieu. On se connaît mieux, donc on se corrige mieux ! Le contact avec les paroissiens a été très facile, grâce à la petite taille de la paroisse. Les temps de louange, en particulier, m’ont beaucoup marqué. On a vu arriver des personnes nouvelles. Le rythme des rencontres permet de créer des relations durables, et le petit pot qui suit clôture bien le tout. Les cours aux Bernardins ? Passionnants ! C’était dur de se dire : « voilà, je redeviens étudiant. Il faut se remettre dans le rythme ; les cours, les partiels... » Mais on apprend à se mettre dans l’intimité avec le Christ. J’ai arrêté de penser : « Il y a un diplôme à la fin ! » Ce n’est pas cela du tout. La motivation est bien plus grande. On se prépare à devenir prêtre, cela doit aussi passer par une formation intellectuelle. Cet été, je suis retourné dans mon diocèse à Châlons avec les Laveurs de pieds de Montmartre pour une semaine de mission, de formation et d’évangélisation dans les marchés, les parcs. On discutait avec les personnes et on les invitait à venir voir quelques courtes scènes d’Evangile que nous jouions pour elles. Une femme musulmane est venue... J’ai passé aussi trois jours avec les scouts de Saint-Denys, pour leur Grand Jeu. Cela m’a permis de mieux les connaître. Ils m’ont demandé mon témoignage sur ma vie de foi, de séminariste, ce qui a suscité beaucoup de discussions. Ils ont compris que tout n’était pas linéaire dans ma vie et que l'appel à la prêtrise n'est pas toujours une chose facile à discerner.  Enfin, en août, j’étais en Bretagne, en famille et avec des amis, cathos ou non. Pour ces derniers, je ne suis pas « l’ami séminariste ». Ils sont tellement éloignés de tout ça que cela ne change rien à notre relation. C’est très important pour mon équilibre. Je suis heureux de retrouver les paroissiens. Merci pour votre accueil de l’an dernier ! »

Nan, 27 ans. « Pour moi, c’était la première fois que j’entrais officiellement au séminaire. Il y avait beaucoup de choses très intéressantes, mais aussi quelquefois difficiles à comprendre, à cause du conflit entre les cultures chinoise et française. Par exemple, si quelqu’un pose la question : « As-tu compris ? », un Chinois répondra : « Oui, oui, oui », mais en fait c’est « non » ! Par politesse. Par souci de ne pas s’opposer à l’autre. J’ai appris à dire : « Je ne comprends pas ». Ce défi, je l’ai traversé grâce à la communauté, aux séminaristes, aux pères. Ils sont toujours dans la confiance envers nous, dans la patience. C’est magnifique ! J’ai trouvé aussi beaucoup de joie et de paix dans la paroisse. Je suis super fan des JAM ! J’ai vu le temps passé à leur préparation. Ces bénévoles sont de bons témoins, de bons chrétiens. Et à la fin, en deux heures, tout était rangé ! Incroyable ! Comme nous logeons dans la paroisse, nous partageons beaucoup de choses. Nous espérons ensemble. Mon rôle l’an dernier, c’était d’être observateur. J’ai noté et j’ai partagé. Aux Bernardins, ça s’est très bien passé. Grâce aux études, j’ai commencé à réfléchir à la connaissance que nous pouvons avoir de Dieu, d’un Dieu qui se révèle, tout en apprenant à garder un cœur humble. J’ai commencé à me poser des questions à moi-même. Je sens que j’entre petit à petit à l’intérieur intime de moi-même. Merci aux paroissiens pour leur générosité, pour avoir partagé avec nous leur amour de Dieu. Une invitation : que la paix et la joie soient toujours dans votre cœur ! » 

Augustin, 25 ans. « Oui, j’ai changé. Humainement et spirituellement. Je « travaille systématiquement sur ma personnalité », comme on nous le demande au séminaire. J’ai appris de moi-même que j’étais vraiment heureux dans l’action : « agir comme un intello, réfléchir comme un homme d’action ». J’ai découvert dans mon apostolat, le KT et le Ciné-Pizza, que je déployais des facultés, comme connaître le nom des enfants par cœur, avoir une oreille attentive, une bouche qui transmet. Le rythme de la vie paroissiale fut aussi une vraie découverte. Une paroisse, c’est une grande famille qui vit sa foi. Jamais je n’avais été aussi intégré dans une paroisse et j’ai pu déployer une fidélité envers cette Eglise. Ce qui m’a beaucoup plu, ce sont les petites missions : la Mission Chocolat, les maraudes. En communauté, ce fut la mortificatio maxima ! Il y a vraiment des combats intérieurs qui ressortent dans la vie communautaire. C’est un bon lieu de vérification de l’équilibre de notre vie intellectuelle, spirituelle, fraternelle. Je suis particulièrement sensible au chant communautaire. Il a fallu apprendre à prier et à chanter ensemble. Quant aux Bernardins, comme j’aime les études, cela m’a beaucoup stimulé. Et il y a une bonne émulation entre séminaristes. Il faut qu’on se soutienne un peu les uns les autres pour les études. Le plus dur, ça a été de devoir jongler avec les emplois du temps : il faut être partout, sur tous les fronts à la fois ! Les vacances m’ont bien changé aussi. J’ai été au Puy-en-Velay à l’accueil des pèlerins et j’ai fait un pèlerinage en Italie, via Assise et Rome, avec 40 jeunes. Ce fut une belle expérience. Cela m’a appris beaucoup en termes d’enseignement et d’accompagnement. Que dire aux paroissiens ? Je réitère mon vœu de l’an dernier : invitez-nous ! N’hésitez-pas ! » 

Patrick, 24 ans. « Oui, j’ai changé. Grâce à la langue. Maintenant, je peux comprendre plus de choses, discuter avec les paroissiens de sujets plus profonds. Certains paroissiens sont devenus des amis. Et aux Bernardins, j’ai pu suivre des cours : je suis très content !  J’ai étudié l’évangile de Jean et l’anthropologie chrétienne. C’était difficile, mais les séminaristes et le père Lainé m’ont beaucoup aidé. Heureusement ! J’ai pu obtenir une bonne note malgré tout ! Donc cette année, je pourrais faire le KT (l’an dernier, je me suis occupé du Ciné-Pizza et j’ai eu la chance d’accompagner le piano pour la louange de la paroisse et du KT). Je connais mieux la culture française. C’est compliqué de savoir comment s’exprimer, comment proposer une opinion, aux paroissiens, aux séminaristes, aux pères, avec délicatesse et précision. Par exemple, en chinois, le conditionnel n’existe. On ne sait pas dire : « Je voudrais, j’aimerais... » On dit : « Je veux » ! C’est donc difficile pour moi de ne pas être trop tranchant.  Pour la nourriture, je me suis habitué mais il y a encore quelques défis, comme les œufs mollets ou le boudin. (Grimace.Bien sûr, ma famille me manque. Bientôt, c’est la fête de la Lune, une grande fête familiale, un jour férié. Cet été, j’ai fait des visites guidées en français à Lisieux. C’est inoubliable ! J’ai approfondi la spiritualité thérésienne et c’était une grande joie de l’expliquer aux pèlerins. Très fatigant, aussi. Ce sera une grande joie de retrouver les paroissiens, de servir la paroisse. Le dévouement des paroissiens qui se donnent beaucoup me touche.

Foucauld, 22 ans. « Oui, des choses ont changé. Le séminaire, c’est une belle école où on laisse polir son cœur pour qu’il devienne un cœur de prêtre. Pour ça, il faut davantage se connaître. J’ai beaucoup appris sur moi-même, notamment à travers le KT. J’y ai découvert une facilité à transmettre : je me déguisais en saint Vincent de Paul, en pèlerin de Compostelle, en ami de Carlo Acutis pour capter l’attention des enfants, pour leur faire comprendre la vérité : suivre le Christ, c’est exigeant, mais beau. J’ai appris à me rendre disponible aux autres. Je l’ai toujours fait mais là, je me suis rendu compte que c’était le rôle du prêtre. Aimer et se laisser aimer. J’ai dû aussi travailler mon autorité (au KT), l’organisation de mon emploi du temps : tout est bien dans une journée, mais il faut savoir discerner ce qui est mieux. Donc savoir dire « non » quelquefois... Mais il faut aussi savoir dire « oui » ! Savoir trouver des temps de repos, de divertissement, grandir en liberté. Aux Bernardins, j’étais très content. La qualité des cours est une chance pour nous. Je suis très heureux de me former pour pouvoir redonner au Peuple de Dieu. Cet été, je suis parti en pélé VTT avec des jeunes collégiens et lycéens autour d’Angoulême. En peu de temps, beaucoup de choses se passent dans le cœur de ces jeunes qui ne se connaissent pas au début. Grâce au sport, c’est ce qui les attire !, on peut faire une première évangélisation. J’ai fait aussi un camp dans l’Indre avec de jeunes enfants de 7 à 12 ans, issus de familles pratiquantes. C’est impressionnant de voir le fossé entre ces deux types de jeunes ! Et puis j’ai rejoint le 3ème et 8ème RPIMA (régiments), entre Carcassonne et Castres, pour accompagner un aumônier militaire, puisque je serai ordonné pour le diocèse des Armées. C’est une vie à 3 000 à l’heure. On parcourt beaucoup de kilomètres pour préparer au baptême, au mariage, pour visiter les soldats. J’ai suivi aussi un entraînement militaire, au fusil d’assaut (HK 416) et au pistolet (Glock 17). Je me débrouille bien ! En fait, l’aumônier militaire ne porte pas d’arme, mais c’est important de savoir ce que vivent les soldats. J’ai fait des marches de nuit, des trous de combat, j’ai subi des attaques ennemies... J’ai reçu un très bel accueil de la part des soldats qui comptent beaucoup, quelle que soit leur croyance, sur la présence du padre parmi eux. Leur soif spirituelle est impressionnante ! Je suis très heureux de retrouver les paroissiens. Avançons tous ensemble vers la sainteté ! »

 

Gaëtan, 27 ans. « Je ne sais pas si j’ai changé, mais ça a été un grand plongeon dans le bain de revêtir l’étiquette de « séminariste » ! Un saut dans l’inconnu... C’est oser s’engager pour ce qu’on aime. J’ai eu le sentiment de progresser sur le chemin vocationnel. J’espère pouvoir dire un jour, comme de vieux moines qui m’avaient beaucoup impressionné, que je me suis engagé sur des décennies. Les premiers mois, que de découvertes ! L’important, c’est de rencontrer le « noyau dur » de Saint-Denys, de faire corps avec les paroissiens, avec le quartier. C’est la première fois que je fais un peu plus que d’aller à la messe : les JAM, ça a été un grand moment ! Le temps d’un week-end, j’ai vécu une vie « ordinaire » avec les paroissiens : j’ai lavé, nettoyé, rangé... On fait de belles rencontres rapidement. A la Maison, on est très autonomes et très soudés. Chaque maison a son propre fonctionnement, sa propre identité. Saint-Denys a la réputation d’une maison joyeuse ! Nos amis chinois y sont peut-être pour beaucoup : fête en Chine, donc fête à Saint-Denys ! On a en plus les pères blancs, le père Cristiano et ses séminaristes de Notre-Dame de-Sion. Et en plus le cadre est beau. Ça aide ! Aux Bernardins, à côté des cours du matin (15 à 18 heures), il y a beaucoup de temps de travail personnel. Pour moi, les cours, c’est plus poussif. La découverte du grec, par exemple. Il faut demander le don des langues, quand on ne l’a pas ! Mais on est vraiment choyés. Tout le monde s’appelle par son prénom. Il y a aussi une grande convivialité, un nombre incalculable d’évènements. C’est une émulation permanente. Cet été, j’ai été trois semaines à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, en Bourgogne. Avec les frères, j’ai à la fois prié et travaillé au jardin, à la permaculture. J’ai passé deux semaines au Mouvement Eucharistique des Jeunes et j’ai fait un camp à vélo à Besançon, en liant les activités sportives, ludiques et la prière ! L’an dernier, je m’occupais de l’aumônerie, si bien que je suis allé pour la première fois au FRAT. J’avais des super jeunes de 4ème, et je continue avec eux cette année. C’est génial parce que « confrontant ». C’est le terrain. Paroissiens, je ne serai pas avec vous pour le bicentenaire de la première pierre, mais je serai heureux de le préparer cette année avec vous... 

Propos recueillis par Dominique Th. 



                                                                                        


 

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