La rentrée des séminaristes 2025
Aux anciens : Que dire de cette
première année de séminaire? As-tu changé ?
Etienne R., 23 ans : « Changé ? Je ne sais pas... Je peux dire que c’était très intéressant de nouer des liens au sein de la paroisse pendant un an et de vivre ensemble la liturgie dominicale. C’est une petite paroisse, mais tout le monde se connaît ; il y a une ambiance missionnaire, familiale aussi. Avec les CM1, c’était très chouette de les préparer à la première communion. Il n’est pas toujours évident de les gérer, ces enfants, mais ils ont une vraie compréhension intérieure du Christ. A la Maison, il y avait une bonne ambiance, fraternelle. En revanche, cela a été assez pénible de reprendre les études ! Pendant l’été, j’étais à l’aumônerie à l’hôpital, aux soins palliatifs. C’était intense. Notre présence était importante pour certains malades et leurs familles. »
Etienne sera chargé cette année du catéchuménat et de la préparation des 40 ans du séminaire.
Jean-Victor J., 27 ans :
« Changé ? Oui, je pense que j’ai grandi et j’ai beaucoup appris par mes
camarades de Maison, qui sont un élément central de mon épanouissement, à la
fois personnel et dans la communauté. Ce fut l’une de mes plus grandes joies :
vivre en Maison. La vie paroissiale aussi, que ce soit à travers les rencontres
avec les paroissiens ou avec les scouts, dont je vais encore m’occuper cette
année ! C’était une demande de ma part. Un engagement de deux ans est
nécessaire pour approfondir les liens créés, en particulier avec les Aînés. Aux
Bernardins, c’était pour moi un monde assez nouveau, j’avais moins de
connaissances que certains de mes camarades. Une grande découverte, pas
toujours facile ! (Il faut un certain niveau intellectuel...) Mais il y a une
grande entraide entre séminaristes. Un temps fort de cette année ? Les JAM !
C’est fatiguant, mais j’ai été très impressionné de voir toute cette
organisation. Et on y rencontre un peu tout le monde ! Il y avait aussi un côté
« passation » avec les anciens. Un autre moment fort : la maraude de
Noël. L’aspect charitable d’une paroisse me tient beaucoup à cœur. Je suis dans
la joie de pouvoir passer une nouvelle année à Saint-Denys. Et puis, Etienne et
moi avons une petite responsabilité envers les nouveaux, qui m’ont l’air très
débrouillards ! »
Jean-Victor sera chargé cette année du scoutisme et des servants d’autel.
Aux nouveaux : Que souhaites-tu dire de toi-même et de ta vocation ?
Grégoire C., 24 ans :
« Troisième d’une famille catholique de 5 enfants (déjà plusieurs fois
oncle !), j’ai grandi baigné dans une atmosphère de prière. Mon papa ingénieur
ayant été souvent muté entre la Normandie et Pau, où je suis né, j’ai toujours
cherché à m’engager dans les paroisses que j’ai connues et j’ai fait mes études
dans des écoles dominicaines. A Paris, j’ai achevé mes études de droit, avec un
M2 en droit pénal (à l’université Panthéon-Assas). J’ai été tenté ensuite par
le concours de la magistrature (ENM), mais pendant ma prépa, l’idée d’une
Propédeutique l’a emporté et je suis entré à MSA (Maison Saint-Augustin). Ma
vocation ? Cela a été quelque chose de très progressif ; une vocation nourrie
par la famille (nous avons toujours prié ensemble pour les vocations), par le
scoutisme, le service de l’autel. Le sacerdoce a toujours été pour moi une
possibilité. Pendant mes études, la question revenait avec insistance. J’ai
commencé à discerner et à réfléchir à l’importance de cette question en tant
que chrétien. En Master, j’ai pris conscience de la nécessité de choisir le
Christ et de le mettre au centre de ma vie. Il me fallait déterminer mes
priorités : les études passaient après... Ma famille me porte dans la prière :
j’ai vraiment de la chance. » Un mot pour les paroissiens ? « Je suis
très heureux de découvrir Saint-Denys : j’espère m’intégrer dans sa dynamique
de prière. »
Grégoire sera chargé cette année du KT CE2 à Charles Péguy et d’un nouveau groupe destiné aux 15-20 ans, « Dîner et s’édifier », créé à l’initiative de trois servants d’autel.
Charles M., 21 ans, Parisien,
aîné d’une famille de trois enfants, a fait ses études au lycée jésuite
Saint-Louis–de-Gonzague puis une prépa littéraire (khâgne, hypokhâgne) avant
d’entrer directement en « Propé ». « Ma vocation religieuse est
d’abord héritière d’une vocation militaire. Le Bataclan m’a beaucoup touché.
J’avais 11 ans. J’étais assis dans le canapé et je subissais le fait que je ne
pouvais rien faire. Dès lors, j’ai voulu servir, m’engager. Je voulais faire
Saint-Cyr, d’où la prépa, nécessaire pour y entrer. C’est en Terminale que je
suis devenu croyant et pratiquant, mais j’avais déjà en tête une structure de
valeurs, quelque chose de construit, pour ma vie. Cela me menait à l’armée, et finalement
le Christ est en devenu la clef de voûte. Un de mes amis en prépa m’a confié
qu’il voulait être prêtre. Une belle amitié fondée sur le Christ. Le
discernement est un chemin de paix et de joie. Je suis donc entré à la MSA, et
me voici à Saint-Denys, sur le territoire paroissial du Bataclan : peut-être un
clin d’œil... » Un mot pour les paroissiens ? « Une de mes grandes
joies de cette année, c’est de découvrir une vie de paroisse. C’est ma première
fois. L’accueil a été génial : j’ai déjà été invité chez des paroissiens
! »
Charles sera chargé cette année
de l’Aumônerie du Marais.
Jean-Paul K., 21 ans, Chaldéen, a
grandi dans la banlieue parisienne, au sein d’une famille de 5 enfants, et
obtenu un BTS en comptabilité Gestion, ce qui lui a permis de travailler un an
en cabinet comptable. « Ces deux dernières années, j’ai donné des cours de
KT, j’ai fait l’aumônerie dans ma paroisse de Sarcelles, au sein de l’Eglise
chaldéenne, et donné des cours de chaldéen aux enfants et aux adultes. Dans la
famille, on est très impliqué dans notre paroisse. Les pères Jérôme et Narsay ?
C’est la famille ! C’est des cousins !*
J’ai toujours voulu être le « tournevis de Dieu », Son outil.
Dès ma 6ème, j’avais déjà tout planifié : mes études, mon BTS... sauf ma
vocation, qui est venue il y a cinq ans. A la suite de témoignages, de
rencontres, cette vocation a grandi et voilà ! Après la MSA,
Saint-Denys. » Un mot pour les paroissiens ? « Si cela ne vous embête
pas, récitez deux ou trois Je vous salue Marie pour les séminaristes
! »
Jean-Paul sera chargé cette année
du KT CE2 et du Parcours Alpha avec Valentin.
* On se souvient de nos deux anciens séminaristes chaldéens...
Joseph Duc Nguyen D., 29 ans,
Vietnamien, est en France depuis un peu plus d’un an, envoyé par le diocèse de
Phan Thiet pour être séminariste pour le diocèse de Reims, où, une fois
ordonné, il devra servir comme prêtre entre 5 et 10 ans avant de rentrer au
Vietnam. « J’ai appris le français pendant 4 mois au Vietnam, puis je suis
venu en France en décembre 2023 pour continuer à l’étudier. Mes parents sont
agriculteurs, catholiques. J’ai 2 frères et 1 sœur. Avant le séminaire, j’ai
appris le sport, le football, à l’université à Ho Chi Minh. Je voulais devenir
professeur de sport. Mais j’ai quitté l’université après 3 ans pour suivre ma
vocation, que j’avais depuis mes 18 ans. J’avais alors passé un examen pour
entrer au petit séminaire mais j’ai raté ! Après un an d’université, j’ai
repassé l’examen et j’ai raté une deuxième fois ! Et en 2017, j’ai réussi. Je
suis allé au petit séminaire pendant 3 ans. Après, j’ai été envoyé au séminaire
Saint-Joseph de Saïgon pour apprendre la philosophie. Trois ans. Puis j’ai été
envoyé à Paris. » Pour voir sa famille, car la séparation est douloureuse,
Joseph peut aller au Vietnam tous les deux ans. Entre-temps, il a la
possibilité de les contacter par visio, ce qui est une chance ! « Le plus
difficile, c’est la langue et la culture, surtout à table. La
nourriture. Dans la paroisse, je connais déjà M. et H., qui m’ont invité.
Ils sont très gentils. Nous avons prié et dîné ensemble. »
Cette année, Joseph ira à la
Sorbonne perfectionner son français... qui est déjà incroyablement bon ! Bravo.
Thomas D.-O., 21 ans, est
Gapençais (comme notre ancien séminariste Foucauld qu’il a connu enfant !), de
père militaire et de mère kiné, benjamin d’une fratrie de trois enfants. Il a
déménagé dans sa jeunesse en raison du travail de son père, à Grenoble, à
Bordeaux, puis est arrivé l’an dernier à Paris pour entrer en Propédeutique. Il
a obtenu un BTS Vin Bière et Spiritueux (!) près de Bordeaux, où il a travaillé
en alternance. « Jeune, j’ai eu la chance de côtoyer des prêtres. A Gap,
on allait skier ensemble. Je me souviens d’une fiche scolaire, en primaire, où
on devait écrire ce que nous aimerions faire plus tard. J’avais répondu :
« prêtre ou militaire (dans ma tête d’enfant, chasseur alpin). » Puis
au collège, la question de la vocation s’est estompée. Je rêvais d’une belle
carrière militaire ; j’avais été élevé dans l’amour de Dieu et de la France. En
3ème, en raison du scoutisme, j’avais dû prendre un « père spi » pour
avoir la « progression Raider » (sorte de diplôme). Il m’a posé la
question de la vocation et cela m’a redonné du grain à moudre. Cette question
de la vocation s’est vraiment construite spirituellement pendant mes années
lycée à Bordeaux, chez les Jésuites, alors que je préparais dans le même temps
les concours pour l’Ecole Militaire de Haute Montagne. J’ai choisi le séminaire
mais j’ai aussi décidé, sur les conseils de mes parents et de mes « pères
spi », de faire des études pour ne pas y entrer trop jeune. J’ai donc fait
des études courtes, dans un milieu intéressant et original ! Les années BTS ont
été des années de discernement dans le dur du sujet, avec des hauts et des bas.
Puis je suis entré à la MSA, avec le père Roger, pour le diocèse aux armées. Ma
vocation est de servir ceux qui servent. D’apporter le Christ là où il
semblerait qu’Il ne serait pas, là où la mort est omniprésente. » Un mot
pour les paroissiens ? « J’arrive avec une grande joie dans cette
paroisse. J’ai sincèrement hâte d’entrer dans la vie paroissiale et de servir
les paroissiens. Je les porte dans mes prières et je me recommande aux
leurs. »
Thomas sera chargé cette année du
KT à Sainte-Geneviève et du Groupe biblique.
Valentin L., 29 ans, Parisien, a
grandi dans une famille de tradition catholique non pratiquante, il est l’aîné
de trois enfants. Il a fait ses études à l’Ecole Normale Catholique (Blomet),
jusqu’à ce qu’en Première, il parte pour New York avec sa famille, où il termine
sa scolarité dans une école internationale. Il rejoint ensuite Montréal et fait
à Mac Gill un Bachelor Commerce et Informatique, ce qui lui permet de partir
une année à Singapour pour des échanges universitaires. De retour en France en
2019, il entre à l’ESSEC où il obtient un Master de Management. Il entre
ensuite dans le monde du travail, en tant que conseil en stratégie au BCG à
Paris. Après deux ans au sein de ce « milieu ultra capitaliste,
une transition était nécessaire » : durant 6 mois, Valentin va œuvrer
pour l’ass. Aux captifs la libération avant d’entrer en Propédeutique.
« Ma vocation est le fruit d’une longue rencontre avec Dieu. J’ai reçu les
sacrements à l’école, mais c’est surtout le scoutisme qui a beaucoup joué dans
le développement de ma foi, car j’ai été scout de 8 à 25 ans, sur tous les
continents, Europe, Amérique, Asie ! Il y a eu aussi les FRAT en
Troisième-Seconde et les JMJ de Cracovie en 2016. Devenu chef scout, s’est
posée la question de la transmission. Mais le discernement a vraiment commencé
à la fin du scoutisme. Le Seigneur m’a dit : « Tu n’as pas tranché la
question de la vocation et je veux que tu te la poses. » Cela m’a conduit
à Even, à Saint-Germain-des-Prés, en 2022, où j’ai commencé une réflexion sur
la vocation, en faisant le point sur ma vie. Au fur et à mesure que l’année
passait, le Seigneur écartait mes doutes, jusqu’à ce que, à Pâques 2023, mon
cœur soit enfin disponible pour accueillir la vocation. J’ai vécu à ce
moment-là une rencontre très forte avec Jésus, des expériences spirituelles
profondes liées à l’Evangile et aux chants de l’Offertoire et de l’Adoration.
J’en ai parlé pour la première fois à un prêtre et j’ai rejoint les équipes
Saint-Denys du service des vocations, commençant un accompagnement spirituel
qui m’a mené à la MSA en 2024. » Un mot pour les paroissiens ? « J’ai
hâte de les connaître davantage et de les rencontrer personnellement. »
Valentin sera chargé cette année
du KT CM1 et du Parcours Alpha avec Jean-Paul.
Daniel D., 32 ans, Chaldéen,
n’est ni tout à fait un « nouveau » ni tout à fait un
« ancien » : il était déjà séminariste en 1ère année à Saint-Denys en
2021-22, avec le père Roger. Puis il avait quitté le séminaire : « Je ne
sentais plus le feu que j’avais initialement pour la vocation sacerdotale, mais
je garde un très bon souvenir de mes années de séminaire. J’ai repris mon
boulot de contrôleur de gestion puis, étant en charge de mon père, je me suis
rapproché de chez moi et j’ai travaillé comme comptable. Entre 2022 et
aujourd’hui, je suis resté au service de ma paroisse, à Sarcelles, en tant
qu’animateur d’un groupe de jeunes de 18 à 23 ans appelé Talmida, c’est-à-dire
« Disciple ». Il s’agit de les faire passer d’une foi reçue à une foi
personnelle, avec beaucoup d’actions de solidarité, de prières, des
pèlerinages. La question du sacerdoce continuait de traîner dans un coin de ma
tête. Je la rejetais, elle revenait. Après quatre ans, le fruit est peut-être
mûr ! Je suis très content d’être à nouveau à Saint-Denys, pour un an
seulement, car je suis en 2ème année. Cela me permet de reprendre le rythme
assez vite, sans avoir à me réadapter trop longtemps. Et je connaissais déjà le
père François qui était à la MSA ! Et le père Thibaut, arrivé en même temps que
moi. Je suis donc revenu assez naturellement et je retrouve une chambre quasi
identique ! »
« Je suis ravi d’être de
retour parmi vous et j’espère vivre encore de très belles choses ici cette
année ! »
Daniel sera chargé cette année du
KT CM2 et du Ciné Pizza.
Propos recueillis par DTh



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