Le Petit Cephalophore

jeudi, mars 16, 2023

Dossier : comment vivez-vous le carême ?

Alain : « J'essaie de vivre le carême comme une période vraiment particulière, un temps différent du “temps ordinaire”. Pas complètement différent, bien sûr, car même si j'entends l'appel à la “conversion”, je ne vais pas changer radicalement de vie, je n'en suis pas capable.

Mais j'essaie, pendant cette période, d'approfondir, d'intensifier ma recherche de Dieu et du Christ, mon désir de foi ; car la foi, en tout cas la mienne, n'est pas donnée et stabilisée une fois pour toutes.

Aujourd'hui – car ça n'a pas toujours été le cas –, mon désir, mon espoir de rencontrer Dieu est, en fait, permanent. Mais son intensité varie et le carême est un moment propice pour mieux prier, mieux comprendre, et si possible mieux recevoir ; pour entretenir une attitude intérieure plus exigeante, une plus grande disponibilité à l'écoute du Seigneur, à la confiance, à l'espérance et, si j'ose dire, à l'acceptation même de la foi et de tout ce qu'elle signifie et comporte pour ma vie personnelle. »

Donc, j'essaie de m'alléger de certaines habitudes, facilités, contraintes plus ou moins justifiées, bref de tenter quelques renoncements... Ce n'est pas facile !

On y est aidé, heureusement, non par l'ensemble de la société dans laquelle on baigne, mais d'abord par l'Église ; car toute l'Église nous parle du carême : la liturgie, les textes des offices, les homélies, les nombreuses publications spirituelles, l'action des paroisses et, par exemple, l'utile livret de carême préparé et diffusé par notre curé, le P. François Lainé. Je peux citer aussi le “parcours d'initiation à l'écologie intégrale” à l'aide de la Bible, proposé par le P. Étienne Grenet. C'est important, stimulant.

Je n'oublie pas que, selon la tradition, il s'agit d'un temps de pénitence, de méditation sur le péché. Mais j'avoue être moins sensible, moins docile à cet aspect sacrificiel du carême qu'à son exhortation à donner plus de temps à l'écoute, au partage et à la prière.

Et puis le carême m'indique qu'on se rapproche de la Passion et de la Résurrection du Christ. Cela fait prendre vivement conscience que, selon la chronologie liturgique, tout le message chrétien de la Révélation, de l'Incarnation (Noël), jusqu'à la Résurrection (Pâques), est condensé en à peine plus de trois mois de l'année : une période très courte, dans laquelle le Carême constitue une étape significative.

Donc aussi une période où on est invité à donner une force particulière à la prière. Avec toujours, pour moi, les deux faces indissociables de ma prière : je prie parce que je crois et je prie pour croire. »

Propos recueillis par Sylvie H.


Marta, 12 ans, en 5ème, servante de l’assemblée, nous confie que pour elle, le carême est une « période normale ». Pas tout à fait pourtant. Marta a quelques petites attentions délicates particulières, comme décider de porter son tee-shirt violet, notre couleur liturgique pendant ces quarante jours, une fois par semaine. Elle a pris aussi la résolution de passer moins de temps sur les écrans, de regarder moins de films et de n’utiliser son ordinateur que pour se brancher sur son travail scolaire, via l’ENT ou Pronote. « D’habitude, quand je fais mes devoirs, je mets mes écouteurs pour écouter de la musique. En ce moment, je ne le fais pas. Et puis, j’essaie aussi de faire plus ma prière le soir... » Merci Marta pour ce bel exemple d’ascèse ! 

Propos recueillis par Dominique Th.


Dominique : « Le carême, c’est le temps de préparation à Pâques. C’est un moment pour prendre le temps de changer mes habitudes, pour laisser plus de place à la prière et au partage. C’est ce que nous devrions faire en permanence, mais il faut des occasions pour nous le rappeler ! 


Pour vivre ce temps de carême, cette année, il y a vraiment de bonnes propositions dans la brochure de la paroisse. J’ai choisi de faire tous les chemins de Croix, ainsi que la récollection. Le hors-série proposé, « Carême pour tous », est aussi très bien fait, avec des paroles d’évangiles, des citations du Pape, plus une lecture et une méditation. Je le suis avec intérêt, car le thème me plaît. Une page par jour, qui oriente la journée. On pose ce que l’on fait différemment. Celle du 2ème jour mentionnait : « Si j’invoquais l’Esprit à chaque fois que je commence quelque chose ? ». Cela m’a rappelé ma grand-mère, qui me disait toujours, quand j’étais petite, avant un examen ou autre : « Invoque l’Esprit Saint ! ». Elle me parlait beaucoup de l’Esprit Saint, et aussi de la communion des saints. » 

Propos recueillis par Marie-Christine D.

Gustave, 8 ans, louveteau : « C’est une période de quarante jours pour essayer de se rapprocher de Jésus, et de prier un peu plus que d’habitude. Chacun doit choisir un effort à faire tous les jours, comme jeûner, ou une autre privation de quelque chose qui nous fait plaisir en temps normal. On s’inspire de la vie de Jésus dans le désert pour trouver un effort qui nous correspond. Personnellement, je prie tous les jours, comme chaque personne de ma famille. A mon âge, je ne jeûne pas encore, mais je le ferai quand je serai plus grand, je pense quand j’entrerai en sixième.

Au cours du carême, les louveteaux me permettent de mieux écouter et comprendre la messe, le sens de la prière et du service. Le carême nous montre la vie de Jésus dans le désert, et sa force devant les tentations du diable. Comme Lui, le diable parfois vient nous tenter ; à être méchant avec les autres, à nous énerver, ou taper les autres... On doit progresser sur ces tentations. Le carême nous permet aussi d’attendre le jour de Pâques, et donc d’être vraiment joyeux à ce moment. On se sent proches de Jésus, car on a un peu souffert avec Lui. »

Propos recueillis par Jean-Baptiste F.

 

Constance, 18 ans, cheftaine jeannette : « Belle question ! On pourrait y passer des heures… Mais je pense que c’est surtout un temps de restriction, pour se recentrer vers l’essentiel et le spirituel, grâce à un éloignement des artifices du quotidien. Ce sont les jours dans le désert de Jésus, qu’on se réapproprie en essayant de suivre ses pas. L’idée est, selon les capacités de chacun, de mettre de côté dans sa vie tout ce qui pourrait être superficiel, comme la gourmandise par exemple.

C’est également l’occasion de grandir avec le Christ, en se concentrant sur le service et en se tournant d’avantage vers les autres. En tant que scouts, cet engagement est très concret, car nous devons transmettre à nos jeunes cette démarche de foi, tout en se mettant à leur service. C’est le fait de mettre sa personne de côté qui nous remplit de joie ! »

Propos recueillis par Jean-Baptiste F.

Monika : « Le carême est toujours un appel à la conversion, un temps propice pour faire le point sur soi. Le jeûne et la prière m’apaisent, aussi je peux dire avec abandon « Jésus, occupe-toi de moi et moi, je m’occuperai de toi par la prière ». J’essaie d’être plus attentive aux autres et de répondre à leurs besoins. En Pologne, pendant le carême, les croyants participent à des retraites ou des exercices spirituels. Il y a même des retraites scolaires. Je voudrais dire aux paroissiens de profiter de ce temps favorable pour s’approcher davantage de Dieu et pour demander sa miséricorde, en attendant la venue du Christ vainqueur. « Jésus, j’ai confiance en toi ». 

J’ai grandi en Pologne pendant les années difficiles pour le pays et pour l'Eglise. Je suis née dans une famille pauvre en tant que neuvième et dernier enfant.  Petite, je me redisais souvent la parole de Jésus que « les derniers seront les premiers ». Mais dans ma jeunesse, le désir me portait plutôt vers une image de prospérité et de fausse liberté. Je ne me rendais pas compte que c’était un piège, une publicité diabolique. J’ai quitté la Pologne pour la France il y a 25 ans. Ma vie à cette époque s'éloignait de plus en plus du Christ. Cependant, plus tard, j’ai tenu à éduquer mes deux enfants dans la foi chrétienne.

En 2012, nous sommes arrivés très timidement dans la paroisse. J’avais inscrit les enfants au catéchisme. Ils ont participé aux soirées Ciné-pizza et aux sorties paroissiales. Ils ont été aussi servants de messe. Ma fille a chanté dans la chorale d'Amélie. Petit à petit, j’ai commencé à prendre goût, moi aussi, aux moments conviviaux sur le parvis de l’église ou au « Parvis vert ». J’aimais écouter les homélies du père Tardy et il m’arrivait de plus en plus souvent de passer du temps à l’église devant la statue de la Vierge de Fatima. En 2019, ma vie a pris une nouvelle tournure : après une confession spontanée à l’initiative de l’Esprit Saint, j’ai ressenti un besoin profond de revenir à Dieu. La messe quotidienne précédée d'une adoration eucharistique m’a aidée à surmonter des moments difficiles. Je m’attardais parfois pour réciter le chapelet en compagnie de Blanche, du père Siméon, d’Anne, de Joan… J’ai particulièrement apprécié ces moments de communion fraternelle. Plus tard, j’ai découvert la « prière des mères » qui m’a été un vrai soutien. La « mission Chocolat », le repas des Aînés, les Journées d’Amitié m’ont entraîné au service des autres. Plus récemment, le parcours ALPHA m’a amenée à réfléchir à mon existence, à réaliser la bonté de Dieu. Aujourd’hui j’ai le désir de répondre à son Amour en faisant tout avec amour. Je remercie Dieu chaque jour de m'avoir sauvée et de m’avoir donné une nouvelle chance d’être près de lui. » 

Propos recueillis par Katarina K.

              

                                                                      


 

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