Le Petit Cephalophore

mercredi, novembre 09, 2022

La rentrée des séminaristes

Mayeul, Timothée, Arthur, François, Wandrille et Philippe


Aux anciens : Que dire de cette 1ère année de séminaire ? As-tu changé ?

Mayeul : « Tout a changé et rien n’a changé ! »  Ce qui a changé, c’est ce nouveau rythme de vie, très structuré, auquel il lui a fallu s’adapter, lui qui reconnaît n’être « pas très organisé ». « Au début, j’ai un peu pédalé dans la semoule. Les études, c’est passionnant, mais j’ai eu du mal à me faire au rythme du séminaire. C’est difficile d’être à 100 % donné au séminaire et en même temps aux Bernardins et en même temps à la paroisse. On a envie de souffler un peu. Les vacances m’ont fait du bien. J’étais en camp scout chez mes grands-parents dans les Ardennes, en pleine nature. On a vu des sangliers, des renards, des chevreuils dans la forêt à la lisière des champs. » Une pause hors du temps salutaire pour Mayeul qui avait pourtant hâte de revenir au séminaire. « Aujourd’hui, les batteries sont rechargées et c’est reparti ! Pendant ces vacances, à la fin de l’été, j’ai également fait une retraite à Septfonds, chez les moines trappistes. Cela m’a permis de discerner les bonnes ou les mauvaises habitudes que j’avais prises pendant un an. J’ai pu synthétiser toutes ces réflexions, et mettre un peu d’ordre dans mes idées, en distinguant ce qui relève de mon propre ressort, comme le rythme mon problème de désorganisation !, et ce qui n’est pas de mon ressort. Il est certain que trouver un nouveau rythme de vie, plus exigeant, est difficile. On reste au séminaire avec l’aide de Dieu. On progresse... Je ne suis pas prêt à être prêtre demain matin ! » 

Ce qui n’a pas changé, c’est l’enthousiasme de Mayeul pour le scoutisme : « J’ai été heureux d’être  choisi comme animateur spirituel chez les scouts, et je le suis encore cette année ! En plus, je m’occuperai du KT au CP. »

Il s’agit aussi d’accueillir les nouveaux : « C’est sympa. J’aime bien le changement : c’est une richesse en plus, et les anciens, on ne les perd pas vraiment ! Cela nous offre une occasion d’aller à Ars pour rendre visite à Joseph ! »


Timothée : « J’ai été très heureux de cette année. La communauté paroissiale offre un cadre assez familial : on se connaît, il y a une bonne ambiance, le contact est facile : j’ai pris ma place aisément, que ce soit lors des messes, de la louange ou des JAM.

J’ai été très heureux aussi de commencer ma formation intellectuelle : j’ai découvert la philosophie. Dieu nous demande « d’aimer de toute son intelligence » : apprendre nous fait grandir dans la foi. Par exemple, j’ai fait un devoir sur l’agonie du Christ à Gethsémani dans les évangiles synoptiques qui m’a beaucoup porté pendant le carême. C’est l’aspect vivant des études.

La vie au séminaire est très sympa, nos grands frères vont nous manquer. Ils nous ont délégué ce rôle ! J’ai grandi intérieurement dans ma relation avec le Seigneur, grâce à la prière quotidienne et communautaire.

L’été aussi a été très riche. J’ai commencé par faire une retraite à la Pierre-qui-vive dans le Morvan. C’est paumé. Il n’y a rien. Ça m’a boosté pour mon été ! J’ai découvert Lourdes avec les personnes malades, puis j’ai fait deux camps de jeunes au mont Blanc avec les lycéens pour vivre « la sainteté par les sommets ». C’est un temps de contemplation, à la fois physique, fraternel et spirituel. J’ai également fait un pèlerinage VTT avec mon diocèse (Meaux) et des collégiens. Enfin, à la fin de l’été, j’étais à Rome avec les servants d’autel et les servantes de l’assemblée. On a rencontré le Saint Père. Un moment très fort. Je repars donc à l’attaque en pleine forme ! »

Cette année, Timothée sera chargé des servants d’autel et servantes de l’assemblée ainsi que du KT des CP/CE1 à Sainte-Geneviève.


Aux nouveaux : Que souhaites-tu dire de toi-même et de ta vocation ?

Wandrille F. : 20 ans, est né au sein d’une famille catholique de six enfants, père ingénieur aux Apprentis d’Auteuil, mère institutrice. Wandrille est le filleul et neveu d’Anne Dupire, une ancienne paroissienne bien connue de tous. Il est à Saint-Denys pour le diocèse de Châlons-en-Champagne.

« J’ai grandi à Épernay. Après mon bac scientifique, je suis entré en année propédeutique à Paray-le-Monial, puis j’ai fait une première année à Saint Séverin... qui ferme un an pour cause de travaux. Me voici donc en deuxième année à Saint-Denys ! Je connaissais donc déjà très bien Mayeul, Timothée et Aurélien avant d’arriver. Le quartier de Saint-Denys est très différent de celui de Saint-Séverin où l’ambiance est plus touristique, si bien que la vie de quartier est moins sensible qu’ici.

J’ai été longtemps scout ! De 7 à 19 ans, j’ai été louveteau, scout, routier, entre Épernay et Reims. J’ai été aussi servant d’autel dans l’enfance et l’adolescence, puis proche de la communauté du Verbe de vie qui est une communauté charismatique à laquelle je me suis rendu souvent, notamment lors des festivals de jeunes. C’est ainsi que j’ai entendu l’appel : enfant, déjà, mais aussi au cours de mon adolescence. Les témoignages des prêtres que j’ai pu rencontrer ont aussi joué leur part... » 

Cette année, Wandrille sera en charge du Ciné-pizza, avec Philippe.


Philippe Y. :  25 ans, est né au sein d’une famille chaldéenne de sept enfants. Philippe est le cinquième. Il a quatre frères aînés et deux sœurs cadettes. « J’ai grandi à Sarcelles, dans le Val-d’Oise. Mes parents sont arrivés en France dans les années 80, fuyant les persécutions turques. Ils sont arrivés sans rien. Sans même connaître le français. Ma mère élève ses enfants ; mon père, qui était tailleur en Turquie, a ouvert un bar à Parmain. » Philippe connaît bien un autre Chaldéen passé récemment par Saint-Denys, Jérôme Z., avec qui il a fait les JMJ à Cracovie en 2016 ! 

« Après mon bac ES, j’ai suivi des études de Langues Etrangères Appliquées (anglais et espagnol), et j’ai fait un semestre Erasmus à Cadix où j’ai validé ma licence. J’ai ensuite continué en Master 1 et 2 en assurance, avec un mémoire en espagnol soutenu en français, et j’ai commencé à travailler chez Allianz à La Défense en CDI. Mon avenir était assuré ! Mais au bout de 3 à 4 mois, en décembre, j’ai décidé de quitter mes fonctions pour avoir du temps afin de discerner ma vocation. Ainsi, j’ai été entièrement disponible pour ma paroisse pendant sept à huit mois, une paroisse où j’avais déjà fait sept ans de catéchisme et où j’avais été servant de messe. Au terme de cette période, j’ai décidé d’entrer en année propédeutique à Paris. Ma famille m’a tout de suite soutenu et au-delà toute la communauté chaldéenne… qui compte 12 000 personnes ! Je suis donc envoyé à Paris pour l’Eglise catholique orientale chaldéenne (dont la liturgie est chantée en araméen), dont le responsable est l’archevêque de Paris. En effet, nous n’avons pas encore d’évêques chaldéens en Europe... »

Ma première impression ? J’ai été agréablement surpris par l’état d’esprit des paroissiens : très familial, comme dans ma paroisse d’origine. »

Cette année, Philippe sera chargé du Ciné-pizza, avec Wandrille, ainsi que du KT des CE2.


Arthur H., 21 ans, est né au sein d’une famille catholique de deux garçons. Il passe sa petite enfance à Wassy, en Haute-Marne, et arrive à Paris en 2007, dans la paroisse Saint-Léon, très fréquentée (5 messes dominicales, plus de 1 500 paroissiens !), en particulier par les militaires (son père est officier dans l’armée de l’Air, sa mère fait du commerce avec les entreprises). Après son bac littéraire, Arthur fait trois ans de prépa à l’Ecole des Chartes. « J’ai eu le concours, mais j’ai préféré entrer en Propédeutique à Saint-Augustin. Enfant déjà, en tant que servant de messe, j’étais proche de l’autel. Et il y a eu deux figures de prêtre qui ont été importantes pour moi, dont mon curé de Saint-Léon ! Tous deux m’ont montré la beauté du sacerdoce. J’étais en 4ème ou 3ème quand la vocation m’est tombée dessus, un Vendredi Saint. Nous avions porté des croix au Champ-de-Mars en vue du Chemin de croix, et je me suis posé un peu devant le tabernacle, pour prier tout seul, comme ça, ce que je ne faisais jamais. J’ai entendu une Voix qui disait : « Viens ! Suis-moi. » et j’ai dit : « D’accord. » A partir de cet instant, cette possibilité de suivre le Christ était présente, très présente dans ma vie. J’ai grandi. C’était toujours là. En Terminale, on nous a interrogé sur le métier que l’on voulait faire plus tard. J’ai répondu « prêtre » ou « agriculteur ». Puis en octobre de la deuxième année de prépa, ça m’est retombé dessus, lors d’un topo à l’aumônerie sur le devoir d’état. J’ai interrogé mon aumônier : « Mais si on sait que le but du devoir d’état n’est pas ce qu’on veut ? ». Il est devenu mon « père spi »… J’ai prononcé mon « oui » décisif après la messe de départ du curé de ma grand-mère, à 80 km de Bourges… et me voici à Saint-Denys, pour le diocèse de Bourges, auquel je suis très attaché. »

Arthur sera chargé cette année du Groupe biblique et du KT des CM2. « Ça fait du bien de revenir en paroisse, et de découvrir une communauté plus petite que Saint-Léon, qui ressemble à celles que je serai appelé à servir, si je deviens prêtre pour le diocèse de Bourges. »  

Propos recueillis par Dominique Th.                                                                                            


 

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