Le Petit Cephalophore

jeudi, octobre 14, 2021

La rentrée des séminaristes 2021


Aux anciens : Que dire de cette première année de séminaire ? As-tu changé ?

Guillaume, 35 ans : « L’année dernière à Saint-Denys m’a beaucoup enrichi, par la vie de Maison, le contact avec les paroissiens, les activités dans l’Eglise, notamment l’aumônerie. Mais c’est dommage aussi de n’avoir pas vécu une année « normale ». Je connais moins bien les noms des paroissiens et j’ai du mal à les reconnaître. Qui dit masque, dit demi-visage ! C’est plus difficile ! Il y a aussi tout ce qui n’a pas pu se faire… Les cours ? Pendant les trois quarts de l’année, ils étaient en visio, depuis la bibliothèque du presbytère. Heureusement, car sinon, on se serait tourné les pouces ! Cela n’a pas été dur de reprendre les cours : j’ai tout aimé, la philosophie, l’Ecriture sainte. Pour l’aumônerie des 6ème et 5ème, on était la plupart du temps en présentiel, comme les jeunes au collège. Je leur ai fait une vidéo pendant le second confinement : ils ont trouvé ça super. Une frustration : il n’y a pas eu de Ciné-Pizza en présentiel, hormis les première et dernière séances, avec 13 ou 14 jeunes. Le reste du temps, par Zoom, on était moins nombreux… Au sein de la Maison, on a eu quelques moments difficiles, avec le départ de Jean, le décès de la maman de Daniel cet été, et j’ai été triste pendant deux mois du départ du père Roger ! Mais nous sommes heureux aussi d’accueillir le père Lainé, qui était avait nous « en propé[deutique] » à Saint-Augustin en tant que « père référent », mais il ne vivait pas avec nous. J’ai ainsi fait l’apprentissage de la vie en communauté, avec une petite équipe, d’autant plus resserrée à cause du Covid. Cette année, nous serons huit : c’est mieux que sept pour le service des offices et des repas, qui tourne par équipe de deux ! Ce qui me rend le plus heureux, c’est de vivre avec le Christ, de parler du Christ, d’être un chercheur de Dieu dans ma vie. Depuis que le Seigneur m’est tombé dessus à 32 ans, il y a eu un chemin, ma foi a grandi, j’ai reçu de grandes grâces. Tout devient clair et le Seigneur a changé mon cœur. Une anecdote : à la fin de ma vie d’avocat, quand je plaidais, j’avais presque envie de pleurer lorsque je voyais mon adversaire mentir. Cela me touchait au cœur. Car le Seigneur nous ouvre les yeux sur ce qui est beau et bon. Et tout entre alors dans une formidable résonnance ! »
Guillaume sera impliqué cette année dans l’aumônerie des 4ème-3ème, le parcours Alpha et les « barques ».

Martin, 27 ans : « Si j’ai changé ? Certainement. Le séminaire est une machine à se transformer, il ouvre le chemin de la conversion qui fait de plus en plus notre joie, mais ce n’est pas toujours si simple. D’un autre côté, je suis resté le même ! Le séminaire de Paris, c’est un corps à part entière que je n’ai pas vraiment connu à cause du Covid, car nous étions cloisonnés en Maison. Du coup, c’était l’occasion d’un plus grand partage sur ce qu’on vivait, sur cette période étrange… Pendant les cours en visio, le micro étant sur off, nous pouvions ainsi échanger des remarques, des réflexions : on gagnait en convivialité ! Nous étions tout le temps ensemble : pour prier, pour étudier, pour manger. C’était un plus grand défi encore. Ce sont de belles années, mais nous n’avons pas la vocation de vivre en communauté. Il n’y a pas de Règle, comme pour les moines. C’est nous qui nous fixons des règles et on tâtonne un peu… Mais c’est intéressant, car chacun peut dire de quoi il a besoin, de la nécessité de préserver un temps de calme. Nous en discutions ensemble, nous mettions ainsi les mots sur ce que nous vivions les uns les autres, en écoutant chacun. Et puis, il n’y a pas eu beaucoup de rencontres avec les paroissiens. Ça va être la joie de cette année. J’étais chargé du KT CE2, avec Dominique P., dans les salles de l’école Sainte-Geneviève, les enfants ne pouvant pas venir à la paroisse. Une première joie, c’était de voir les enfants, qu’ils viennent ! Le KT est un lieu essentiel pour eux, car il n’existe pas beaucoup d’endroits où l’on parle du Christ. Or ils sont à l’âge où ils grandissent, physiquement et spirituellement. J’ai aussi accompagné Federico et Arthur vers le baptême : c’était émouvant de voir leur proximité avec le Seigneur, simple et belle. Je faisais aussi le Ciné-Pizza avec Guillaume : pizzas virtuelles ! Mais c’était sympa. On alternait un film objectivement catho puis un autre, neutre. On a eu de très belles discussions, par exemple à propos de « La Folie des grandeurs » : sur le trésor qui est dans le ciel, le rapport à l’argent, à l’autorité (bon maître-bon serviteur).
Cette année, en tant qu’« ancien », notre rôle sera d’accueillir et de présenter la paroisse et les cours aux 4 nouveaux séminaristes (dont 3 anciens de Stanislas, comme moi : c’est drôle !). Je serai aussi chargé des servants d’autel et servantes de l’assemblée. Ça va être très sympa de plonger dans les beautés de la liturgie. Ce n’est pas anodin de servir la messe : il y a un sens théologique et anthropologique à chaque geste. Je ferai aussi le KT CP/CE1 à Sainte-Geneviève, avec l’aide d’Isabelle W. et de la directrice, qui a plein d’idées ! »

Joseph, 33 ans : « Cette année s’est bien passé pour moi parce que je me retrouvais comme au Vietnam, dans une ambiance familiale. Au Vietnam, tous les séminaristes vivent ensemble pendant trois ans, et ils sont plus de 150 ! On travaille, on prie, on joue au foot ensemble. Ici, les séminaristes m’aident beaucoup dans la vie de tous les jours, spécialement pour la langue, car j’ai beaucoup de difficultés. Cette année, après un an de cours de français, je serai en 2ème année avec eux, mais j’aurai moins de cours (4 seulement au lieu de 7 ou 8) car je continue l’étude du français. J’ai eu aussi le Covid : j’étais malade, mais sans trop de symptômes. J’ai perdu le goût et l’odorat, mais c’est fini. En ce moment au Vietnam, il y a beaucoup de morts du Covid, mais je ne suis pas trop inquiet pour mes parents, car ils vivent à la campagne, où il y a moins de malades. Et les habitants commencent à se faire vacciner. Je m’appuie sur ma vie spirituelle. D’après moi, la vie spirituelle, c’est très important, car sans elle je ne pourrais pas rester en France. La culture, la langue, la nourriture, c’est très très différent. La manière de raisonner aussi, de se comporter. Par exemple, au Vietnam, quand on reçoit un compliment ou une bonne parole, on ne dit pas « merci ». On doit refuser ces bonnes paroles. Dire « merci », ce n’est poli. Et puis, on mange du riz tous les jours ! Pour la langue, je ne comprends pas tous les mots de la phrase. Je passe beaucoup de temps à travailler, c’est très fatigant car je dois beaucoup me concentrer. Je demande les notes des séminaristes pour comprendre les cours. Mais ça va ! Avec la grâce de Dieu, je peux le surmonter ! Et j’ai fait la connaissance de familles vietnamiennes, à Lourdes, à Paris. On se rencontre pour la messe et pour partager un repas. J’ai fait aussi le KT CE1 avec Isabelle W. Ca va. Ils sont très mignons. La différence avec le Vietnam, c’est que là-bas les enfants apprennent par cœur. Il y a beaucoup d’avantages à pratiquer ce qui est déjà mémorisé. Mon espérance cette année : je veux améliorer ma langue pour apprendre mieux les cours et mieux comprendre les choses de la Maison ! »
Joseph sera chargé du KT CE1 et du parcours Alpha avec Guillaume. Vous voulez lui faire plaisir ? C’est facile. Cuisinez-lui du riz...

Daniel a choisi de ne pas reprendre le séminaire. Nous compterons donc sept séminaristes cette année.


Aux nouveaux : Que souhaites-tu dire de toi-même et de ta vocation ?

Aurélien de P., 27 ans, parisien (16ème arr.), cadet d’une famille de trois garçons. Ses parents sont redevenus pratiquants grâce aux promesses prononcées lors du baptême de leurs enfants à N-D du Saint-Sacrement. Aurélien fait sa scolarité à Franklin d’abord, chez les Jésuites, puis à Bruxelles, enfin à Stanislas. Après son Bac, en 2012, il obtient son M2 de Littérature générale comparée à la Sorbonne (2015) et sort diplômé de l’ESCP, ce qui lui vaut des séjours d’étude à Berlin et Hong Kong. Dès 2014, alors qu’il est en 1ère année d’ESCP, il a cheminé avec l’Emmanuel, dont il apprécie les charismes : compassion, adoration, évangélisation. Après l’ESCP, il prend néanmoins son temps, travaille deux ans comme consultant interne chez Engie, tout en s’engageant auprès des « jeunes pros » de Saint-Nicolas-des-Champs. « Après un long temps de discernement, j’ai quitté l’Emmanuel et suis entré directement en 1ère année à Saint-Denys. » A propos de son appel, Aurélien confie qu’il a rencontré Jésus lors de sa première confession, vers 6 ans. « Ce fut une grande rencontre avec l’amour infini du Christ. Depuis je n’ai jamais perdu la foi. A Bruxelles, cet appel s’est affermi grâce à de merveilleuses catéchistes, puis s’est confirmé à Stanislas, en Terminale. Mais je sentais le besoin de faire des études, et de travailler : une période d’unification intérieure qui m’était nécessaire. Ma pierre angulaire, c’est cette phrase : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » » Aurélien exprime sa joie d’être à Saint-Denys et sa hâte de rencontrer les paroissiens, heureux de l’accueil qu’il a déjà reçu : « On sent vite l’ambiance d’un lieu ! »
Pour la Maison, Aurélien sera cette année chargé de l’intendance des repas.
Pour la paroisse, il fera le Ciné-Pizza avec Timothée et le KT CM1 à Charles-Péguy.

Timothée C., 19 ans, est entré au séminaire de Paris pour le diocèse de Meaux, comme Jason, qu’il connaît bien. Il est le benjamin d’une fratrie de six enfants, filles et garçons. Ses parents, catholiques pratiquants, sont pépiniéristes-agriculteurs près de Melun. Il a donc grandi à la campagne, dans une ferme. C‘est un « accro » du scoutisme, puisqu’il est scout (SUF ou d’Europe) depuis ses 7 ans et qu’il était encore chef cet été ! Timothée a rejoint Stanislas pour les années de lycée (il a eu son Bac en 2019), puis pour une première année de « prépa » en physique-chimie. « Ma vocation est née pendant cette année de « prépa », même si j’ai toujours été très attaché à ma foi. J’ai eu le déclic vocationnel et suis tout de suite entré à Saint-Augustin, sans terminer mes études. Le Seigneur m’a dit : « Faut y aller ! » J’ai obéi. C’est une forme d’abandon. Mes camarades de Stan. étaient tous très heureux : j’y avais noué des amitiés solides qui m’ont porté vers le haut, avec une belle foi. C’est un cadre qui permet vraiment de mûrir, scolairement, mais aussi spirituellement. »
Pour la Maison, Timothée sera chargé de l’entretien de la cour (Fais-nous un très beau « Parvis Vert ! ») et des sorties communautaires (cinéma, théâtre…).
Pour la paroisse, il partagera la charge du Ciné-Pizza avec Aurélien et fera le KT CM2 le jeudi.

Mayeul P., 27 ans, est l’aîné d’une famille pratiquante parisienne (7ème arr.) de quatre enfants. Il fait ses études à La Rochefoucauld, puis à Stanislas (la même année qu’Aurélien !). Après son Bac (en 2012), il obtient en 2016 une licence en Eco-Gestion à l’Université Panthéon-Assas, puis fait l’Ecole de Management de Lyon. « Un an avant de la terminer, la vocation m’est tombée dessus. C’était en été, à Marseille, où j’avais rejoint une association humanitaire auprès des pauvres du quartier Saint-Charles. Pendant ces trois mois d’été, j’ai entendu l’appel de Dieu. J’ai tout de même terminé mon école, et en septembre 2020, je suis entré en « propé » à Saint-Augustin, où j’ai rencontré Timothée ! Et aujourd’hui me voilà à Saint-Denys, dans un quartier que je découvre et trouve très agréable. »
Pour la Maison, Mayeul sera bibliothécaire et chargé du linge de maison.
Pour la paroisse, il fera le KT CM1 et sera animateur spirituel du groupe scout, « sachant que je fais du scoutisme depuis mes 7 ans. Mais c’est quand je suis devenu chef assistant que j’ai vraiment aimé : à Paris, dans le groupe de mon quartier, mais aussi à Toronto, pour l’été, puis à Shanghai, en tant qu’étudiant, auprès des enfants des expat. »

Frédéric L., 25 ans, a grandi avec ses deux frères dans le département de Seine-Saint-Denis (93) avant de partir, l’année de ses 16 ans, pour Grenoble où il entre, en tant que fils de militaire, au Lycée militaire. « J’y suis resté trois ans, tout seul, jusqu’à mon Bac (en 2015). » Il poursuit ses études à Paris, à la Sorbonne, où il obtient sa licence de philosophie en 2019. Il fait ensuite son année de « propé » à Saint-Augustin et le voilà en première année à Saint-Denys. « Mon parcours est un peu étrange, car j’ai été baptisé adulte. Toute ma famille maternelle est bouddhiste (originaire du Laos) et mon père athée. J’ai donc été élevé dans le bouddhisme. Comme les chrétiens que je rencontrais ne répondaient pas à mes questions, du type : « Qu’est-ce qu’un sacrement ? Un tabernacle ? », je me suis mis, sur les conseils d’un prêtre de paroisse, à lire la Bible, tout seul, entièrement, (je ne comprenais pas tout !), puis le Catéchisme de l’Eglise catholique. Ce que j’ai trouvé dans l’Evangile, c’est la Croix assumée par amour. Un Dieu personnel. A moi, en fait ! Qui s’est fait chair. Ce qu’on ne voit dans aucune autre religion. »
Pour la Maison, Frédéric sera chargé du bricolage et de l’intendance des petites choses.
Pour la paroisse, il fera le KT CE2 et participera au Groupe biblique.                                                                      
Propos recueillis par Dominique Th.


 

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