Le Petit Cephalophore

mardi, mars 30, 2021

Mariage et baptêmes en pandémie

 


Ils sont mus par l’espérance : Claire T., 30 ans, catholique, juriste d’entreprise et Andreï, 33 ans, orthodoxe, biélorusse, avocat (comme elle spécialisé en droit international privé ) ne savent pas s’ils pourront se marier le 12 juin, dans une église d’Auvergne, après un mariage civil parisien qui n’est pas encore fixé : « Je pense à tous les fiancés, à mon amie dont le mariage a été annulé deux fois et qui, du coup, a fait un bébé !, dit Claire. Vient toujours le moment où l’on se dit : ça ne nous empêche pas de faire des projets d’avenir, d’être heureux au fond de notre cœur, de rester forts ensemble. » Se marier en temps de Covid est « logistiquement compliqué. Normalement, c’est un plaisir d’organiser son mariage. Là, par moment, on est un peu dégoûtés. » Un sacrement rendu plus complexe encore en raison de sa mixité. Au-delà de la différence de culture (chacun a appris la langue de l’autre pour mieux le rejoindre dans son identité, car leur anglais commun ne suffit pas), leur union révèle deux visages d’une même foi chrétienne, orthodoxe russe et catholique romaine. Ils se marieront en trois langues (!), français, russe et biélorusse, selon le rite orthodoxe, en présence du père Anton G., prêtre orthodoxe à Paris, et d’un diacre auvergnat. Les voilà donc engagés dans deux prépas mariage, « très complémentaires ». Avec le père Roger, ils s’appuient sur le Carnet de route et autres textes qui les invitent à une petite exégèse biblique. « Après, il faut répondre à des questions très personnelles sur notre couple. Par exemple, au sujet de l’aveugle de Jéricho : et vous ? Pensez-vous que vous êtes aveugles ? L’amour vous fait-il grandir ? » Grâce au couvre-feu, ils ont le temps d’approfondir ensemble la réflexion, avant la réunion Zoom avec le père Roger. Claire regrette qu’ils soient tous deux privés des échanges habituels avec d’autres couples de la paroisse. « On avance seuls, mais très profondément. » Le côté orthodoxe est plus dogmatique. Le père Anton, rencontré en présentiel, ne pose pas de question personnelle, pour respecter le secret de leur amour. Il s’agit pour eux de bien comprendre le sens du sacrement et du rite.
Le mariage n’étant pas un « motif familial impérieux », ils espèrent pouvoir réunir les deux familles cet été. « Si nous devons reporter, nous achèterons un appartement... pour plus tard ! » L’amour va toujours de l’avant.




Deux maîtres mots illustrent la « prépa baptême » des jeunes catéchisés de Saint-Denys : désir et adaptation !

Le désir, c’est celui des enfants, du CP au collège, qui attendent, pour certains depuis l’an dernier, de recevoir le baptême ;  la capacité d’adaptation, c’est la nouvelle vertu développée par les catéchistes, les séminaristes et par Isabelle W. et le père José, responsables depuis février de ce cheminement des enfants vers le baptême. Il s’agit d’organiser de concert le KT, les messes KT, la préparation des catéchumènes et la rencontre avec leurs parents tout en respectant le confinement d’abord, le couvre-feu ensuite, voire les deux combinés ! Il y a eu le KT en visio : « Une découverte ! Il a fallu se montrer très créatif pour capter l’attention des enfants, avec des projections d’images, de vidéos, de chants… » ; il y a eu le KT à Sainte-Geneviève où, grâce à la directrice, Mme de Chargères, tous les enfants étaient accueillis pour un temps « en présentiel » ; il y a eu des réunions Zoom, certaines très internationales : le père José à Paris, Anne de B. en Norvège, et Ariane de la V. en Belgique ! Mais rien n’a émoussé le désir : la préparation au baptême s’est finalement organisée sur le temps du KT, avec cet avantage que les enfants ont pu prier pour leurs camarades lors des premières « étapes » vécues à Saint-Denys. La réunion avec les parents a pu heureusement avoir lieu, un dimanche. Le père Roger a parlé du sens du sacrement, a insisté sur la liberté de l’enfant, qui a cet âge est conscient de son engagement, et sur le nécessaire accompagnement des parents tout au long de cette marche vers le baptême… et après !

C’est une grande joie pour nous tous :  Matthieu et son petit frère Aubin, Solesne, Barbara, Honoré, Federico et Arthur reçoivent le baptême aujourd’hui, en ce jour de Pâques. Milana et Noé seront baptisés en juin. Covid oblige : il s’agit aussi de respecter les « mesures sanitaires ». Le Peuple de Dieu ne peut pas se resserrer autour du baptistère pour accueillir en son sein le jeune baptisé… mais qu’importe : l’Esprit Saint, Lui, est toujours là !

Propos recueillis par Dominique Th.


 

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