En ces temps difficiles, rendre compte de notre Espérance
Joan
« Le Mercredi des Cendres, devant le carême qui s’annonçait, j’ai poussé un gros soupir. Double peine, me suis-je dit. On est en pleine restriction et il faut encore enchaîner avec le carême ! Mais par la suite, en y réfléchissant, j’ai trouvé que cet isolement, imposé depuis un an, avait vidé un espace intérieur, pour permettre de mieux se préparer à un cœur à cœur avec le Seigneur au désert. Le dépouillement a mis en lumière ce qui m’éloignait du Seigneur et une juste connaissance de moi-même : quel programme ! Cette année les circonstances si particulières rendent la marche vers Pâques unique et intense. Il me semble que nous aurons traversé cette période mûris et grandis dans l’acceptation et l’amour. Nous résistons tous, avec Lui et en Lui. Comme le dit le Psaume : « Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur ! » Nous en sortirons plus unis et davantage fraternels, parce que le carême, vécu dans le confinement, nous éclaire. Nos défauts et mêmes nos péchés peuvent devenir des points d’appui, les plus solides, pour nous jeter dans les bras de Dieu. Nous entendons ce rappel à mettre les pauvres à la première place, car nous recevons d’eux d’être nous-mêmes en vérité, frères et sœurs s’entraidant sur le chemin. Le Seigneur prépare nos cœurs à l’accueillir avec joie et confiance prêtent à ressusciter tous avec Lui et en Lui. Alléluia ! »
Propos recueillis par Dominique T.
Sylvie
« Insidieusement, l’acédie nous guette au fil des jours ternes qui se succèdent puisque nous sommes privés de tout ce qui nous rend heureux : les réunions familiales, les sorties au restaurant avec des amis, les soirées au cinéma, les voyages qui ressourcent… et même les journées au bureau !
Aussi, quand le découragement me saisit à mon tour, je repense à Etty Hillesum, cette jeune Hollandaise d’origine juive qui éprouvait une joie indicible en contemplant le printemps qui arrivait dans le camp de Westerbork, où elle avait choisi de rejoindre les siens, avant d'être déportée à Auschwitz. Dans son journal, Une vie bouleversée, elle écrit : « Un puits très profond est en moi. Et Dieu est dans ce puits. Parfois, j’arrive à le rejoindre, le plus souvent la pierre et le sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau le déterrer ». Etty réussit à trouver Dieu « au beau milieu de la grande tragédie du xxe siècle, la Shoah (…) et elle se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure », note Benoît XVI. N’est-ce pas là le défi qui nous est lancé en ces temps de pandémie ?
Le Christ nous convie avec la Samaritaine au bord de ce puits et nous fait cette magnifique promesse : « …celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » (Jn 4,14) L’espérance, pour nous chrétiens, est avant tout une attitude d’un cœur habité par la présence de Jésus. Et pour le retrouver, c’est simple : il suffit d’ouvrir l’évangile… »
Floris
Propos recueillis par PhTh
Pierre
Si je me projette dans un renouveau plus long, et en particulier post-Covid, c’est évident qu’il va falloir revenir à la vraie relation, pas seulement par téléphone ou en visio en programmant des rendez-vous. J’admets qu’il va me falloir sortir de mon univers connu et maîtrisé, donc trouver un certain courage pour ressortir, retourner au vrai contact de l’autre. J’en éprouve de l’enthousiasme mais aussi de l’appréhension. »
Propos recueillis par Agathe R.
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