Le Petit Cephalophore

mardi, juin 23, 2020

Le départ du père Grégoire


« Je ne m’attendais pas à partir si vite ! »  Le père Grégoire pensait rester encore quelques années à Saint-Denys, sa première paroisse, mais l’évêque en a décidé autrement. Après deux années,  l’heure est déjà au départ... et au bilan.

Ces deux années ont été bien remplies pour le père Grégoire qui, outre la rédaction de sa thèse, occupait trois fonctions : vicaire, formateur au séminaire, ce qui suppose la direction spirituelle des séminaristes et prof. de théologie dogmatique aux Bernardins devant un auditoire largement composé de séminaristes du deuxième cycle, sans compter la direction de mémoire pour ceux qui continuent leurs études après leur licence de théologie. Et en ce moment, il fait passer les oraux !  Malgré cet emploi du temps chargé, il a fini sa thèse, « en deux ans au lieu d’un ! », intitulée « L’homme, image de Dieu chez Thomas d’Aquin », qu’il soutiendra à l’automne à Toulouse à l’Institut Saint-Thomas. Pourquoi saint Thomas ? « C’est lui qui a les réponses aux questions difficiles, surtout en morale. »
Le père Grégoire a été heureux d’être en paroisse, après plusieurs années à la Maison Saint-Augustin où il ne voyait les paroissiens que le dimanche. Or, dit-il, « la vocation du prêtre diocésain est de connaître les gens. Il faut être généreux de son temps, avoir du temps gratuit à donner. Dans les études, on cherche plutôt à en gagner. En étudiant, on fait marcher sa tête, mais en paroisse, on sait pourquoi on a fait marcher sa tête... » 
Pour quoi ? Pour le KT d’abord, avec les CE2 et les CM2 : « J’en avais déjà fait en tant que séminariste. Comme prêtre, ce n’est pas la même chose. Il faut connaître les enfants pour comprendre ce dont ils ont besoin. Pas si simple. On a aussi décidé de passer au mercredi midi : on a perdu beaucoup d’enfants, mais on a maintenant des enfants ouverts, prêts à discuter et non exténués après six heures de classe. »
Pour les scouts également, en particulier les chefs avec lesquels le père Grégoire dîne régulièrement, pour resserrer les liens et les amener à réfléchir et à approfondir leur foi. « C’est un rapport de confiance, avec une grande liberté de parole. Je n’ai jamais été scout, mais c’est une sagesse éducative et chrétienne excellente. »
Pour les couples de la « prépa mariage » encore : « Un ministère qui m’a pris un peu de temps. Je n’en avais jamais fait. Ce n’est pas si facile : on est à la fois joyeux de voir venir des jeunes gens pour parler de l’Évangile, mais d’un autre côté on sait qu’on passe souvent après le traiteur et qu’on n’est contacté qu’en dernier ! La méthode Alpha m’a beaucoup détendu par rapport à ça : j’ai amélioré la prépa en impliquant davantage de paroissiens, pour que les jeunes couples se sentent véritablement intégrés au sein d’une communauté. »
Car il y a eu aussi Alpha, « la grande aventure » promet l’affiche. « J’ai beaucoup aimé faire quelque chose de nouveau et de gratuit au sens où les gens ne viennent pas demander à recevoir un sacrement. Et c’était l’occasion d’une collaboration avec des paroissiens qui ont donné beaucoup de temps. Alpha, c’est vraiment une communauté qui reçoit, une petite armée de paroissiens qui préparent la nourriture, décorent la salle, animent les équipes. Quand on ne voit que le prêtre, pour un sacrement, les gens ne peuvent pas comprendre ce qu’est l’Église. »
Pour les lectures de saint Thomas enfin : « J’ai adoré ! Thomas est très éclairant pour la vie chrétienne. Et je trouvais que l’église était un peu vide le dimanche après-midi... » Et le père Grégoire conclut : « Je n’ai pas beaucoup baptisé, peu enterré. Confessé. Ce n’est pas un quartier très pratiquant. »

A Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, où il sera en septembre, il n’y a qu’un curé (qu’il a connu à la Maison Saint-Augustin et qui arrive en même temps que lui) et deux vicaires. Cela va le changer, après neuf ans d’ambiance communautaire ! « Comme disent les séminaristes, je quitte enfin le séminaire... » Son ministère paroissial sera plus lourd : le taux de pratique y est de 10 %, contre 1 % ici ! Triste de quitter les séminaristes ? « Je continuerai à les voir aux Bernardins... » Un dernier mot sur Saint-Denys : « C’est une paroisse qui a des liens de fraternité assez forts. On peut s’appuyer sur un tissu de personnes qui s’aiment bien pour faire entrer les gens de l’extérieur. C’est une image attirante de la vie chrétienne. »

Un grand merci pour ces deux années données à Saint-Denys. Nous vous souhaitons bonne route, père Grégoire, et surtout, un très bon anniversaire pour vos 10 ans de sacerdoce !
DTh.                                                                     


 

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