Le Petit Cephalophore

jeudi, juin 06, 2019

Eléments de bioéthique



Parmi les arts sacrés antiques figurait la médecine, ornée du caducée au serpent unique, symbole de vie qu’elle avait pour mission de favoriser en toute circonstance. La médecine conserve encore ce symbole tout en ayant cessé d’être un art sacré. Elle est devenue une science pointue, se ramifiant en spécialisations. Sa séparation du principe de la vie l’a rendue fragile dans son service à la vie et inconstante dans l’application du précepte d’Hippocrate : « en premier lieu, ne pas nuire ». Notons que la médecine hippocratique n’avait pas nécessité d’adaptations majeures avec le remplacement du culte d’Asclépios par l’adhérence à la foi au Christ. Philippe, médecin et paroissien engagé témoigne : « La  foi nous dit d’accueillir le don de vie de son début jusqu’à sa fin naturels et d’accepter notre finitude. Le mystère de la vie nous dépasse, c’est un don de Dieu auquel nos libertés individuelles doivent se plier. Nous n’avons pas le droit de donner la mort, de défendre l’euthanasie ou l’assistance au suicide. L’intention de soulager les souffrances est distincte de celle qui vise à raccourcir une vie. Ne choisissons pas pour l’autre, accompagnons-le humblement. Vivre est un désir fondamental de tout homme. Celui qui souffre tend à s’accrocher à la vie, malgré les découragements. Son histoire sainte se joue devant nos yeux et nous invite à contempler en lui le Christ souffrant. Sa liberté se déploie dans sa manière d’être uni à Dieu dans une situation qu’il n’a pas choisie. »

L’antique serment d’Hippocrate, prêté encore aujourd’hui par les médecins dans sa forme révisée, posait des « oui » et des « non » non négociables dont le respect seul pouvait assurer une pratique lege artis. « La PMA pour tous, la GPA ou les manipulations génétiques ne relèvent pas des préceptes hippocratiques. Les avancées de la science sont parallèles à une révolution de la société qui affaiblit les valeurs traditionnelles. Les expérimentations nazies sur le vivant ont suscité la recherche des dispositions légales pour encadrer les applications des découvertes scientifiques. Mais la loi sans l’art qui découle d’un principe transcendant ne fait que tâtonner. Le relativisme moral ou-vre sur des possibilités aux conséquences in-contrôlables. L’altération d’un embryon modifie toute sa descendance et pose la menace de l’eu-génisme. Le modèle familial traditionnel est devenu minoritaire. Le désir de l’enfant à tout prix justifie-t-il une mobilisation de la médecine quel que soit le contexte ? Serait-ce respectueux de la dignité de l’enfant ? Peut-on réduire l’enfant à l’objet d’un contrat ? Se croit-on permis d’embrouiller son identité et sa filiation avant même sa naissance ? On chosifie l’embryon, les gamètes, les organes. On néglige l’unité et la complexité de l’être humain qui répond à des paradoxes, des émotions, des aspirations spirituelles, qui ne sont pas quantifiables. C’est le mystère de l’incarnation. »

L’eugénisme et la robotisation, ces rêves d’une « nouvelle espèce » d’homme qui n’aurait plus besoin d’un médecin s’inscrivent dans une optique évolutionniste qui favorise le fort et laisse périr le faible.  Mais nous, chrétiens, savons que le Christ, notre divin médecin, lui qui est la Vie, a une prédilection pour ce qui est petit et faible et qu’il continue de souffrir en ses membres jusqu’à ce que son Corps mystique advienne pleinement. Nous savons aussi qu’en attendant nous ne pouvons pas faire mieux que de placer en notre milieu, sur le trône royal vacant, les petits, les malades et les faibles, pour qu’à travers les ressources qu’ils suscitent en nous, nous devenions ensemble et toujours davantage les serviteurs de la vie. 
Katarina K.    


 

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