Mémoire : les anciens combattants de Saint-Denys
Selon Jacqueline M., dont le mari fit la guerre d’Algérie, et qui est restée en relation avec les amis de sa section de l’UNC*, un rayonnement particulier auréolera la prochaine messe annuelle des anciens combattants. D’abord bien évidemment parce qu’elle s’inscrit dans les commémorations du centenaire de l’armistice, mais aussi parce qu’elle fait suite à l’hommage au tombeau du soldat inconnu, le lendemain des dégradations subies le 1er décembre dernier. « Si la société ne peut pas vivre qu’avec son passé, explique Jacqueline, elle ne peut non plus faire table rase de tous les sacrifices antérieurs. Dans nos temps troublés, il est plus urgent que jamais de rappeler à tous, et aux jeunes en particulier, les souffrances et les sacrifices antérieurs, ainsi que l’importance de nos valeurs, le devoir, l’attachement à la patrie. » C’est pourquoi rendez-vous a été pris entre de jeunes scouts et les anciens combattants, afin qu’ils préparent ensemble cette cérémonie exceptionnelle. Le 13 janvier à 11h en notre église Saint-Denys, avant le dépôt de gerbe au monument aux morts de la mairie du IIIème arrondissement, les adhérents de l’UNC * du secteur (des soldats qui ont combattu lors de la Seconde guerre mondiale, en Algérie ou encore en Indochine) feront, en présence des scouts, non seulement œuvre de mémoire, mais également de transmission. En réaffirmant leur foi dans leur Dieu et dans leur pays, ils apporteront aux jeunes générations un beau témoignage de la vertu par l’exemple.
(*) Union nationale des combattants, divisée en sections par arrondissements.
Propos recueillis par Marie-Christine D.
Le 13 janvier prochain, les anciens combattants de la section du 3e arr. nous feront l’honneur de venir célébrer avec nous, comme de coutume, leur messe annuelle. « Cela fait au moins trente ans que nous commémorons ainsi au sein de votre communauté paroissiale nos camarades morts pour la patrie », témoigne Serge S., ancien combattant de la guerre d’Algérie dans les années 1959/60. Il s’agit d’un moment solennel partagé, un moment de recueillement et qui ravive les souvenirs. Après la messe, le groupe se rend au monument aux morts du 3ème pour déposer une gerbe, puis ceux qui le souhaitent partagent un repas dans un restaurant de la place de la République.
« Cette fois, les scouts de votre paroisse ont demandé que nous venions aussi leur parler de la vie militaire », ajoute-t-il avec une joie non dissimulée. Il a l’habitude de partager ses souvenirs d’Algérie avec ses 7 petits-enfants et 8 arrière-petits-enfants. « Notre groupe d’anciens ne cesse de diminuer d’année en année , nous n’arrivons pas à recruter les anciens combattants des guerres modernes. Nous, c’est à la mobilisation générale que nous avons été appelés, alors qu’aujourd’hui les militaires sont des professionnels de métier : est-ce à cause de cela ? »,
« En temps de guerre, on voit la fragilité de la vie humaine et, même jeune, on se trouve confronté à la question des fins dernières. On peut alors douter, mais le plus souvent la foi s’en trouve renforcée. Les circonstances rendent difficile le fait d’aborder ces questions avec les autres, on est loin de sa famille et on se sent seul. La messe en temps de guerre, quand elle est possible, est donc un grand moment de réconfort », confie Serge S., qui évoque avec gratitude les messes qu’il a vécues jadis à Sidi Ferruch, à 30 km d'Alger, dont deux messes de Noël…
Propos recueillis par Katarina K.
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