Les auteurs invités des JAM 2018
Evelyne
Lagardet, La maison Rozenbaum
La romancière Évelyne Largardet a puisé dans ses souvenirs
personnels pour écrire La maison Rozenbaum, publié en 2018 chez Plon. Cette
maison dont elle a changé le nom, n’est autre que l’Ehpad où sa mère a passé
les six dernières années de sa vie. « L’enfermement d’une personne âgée dans ce type de structure est
terrible. On lui prend ses biens, on la prive de son environnement familier,
parfois même de la parole et pourtant, aucune autre solution n'est proposée », confie
l’auteur. Cette expérience déshumanisante l’a convaincue qu’il valait mieux
finir sa vie chez soi, en aménageant son logement ou privilégier les petites
structures. Autre thème fort qui traverse ce livre, la Shoah car la maison
Rozenbaum accueille de nombreux rescapés du génocide. Son héroïne a connu les
camps, tout comme la tante d’Évelyne Lagardet déportée à Bergen-Belsen. Dans le
roman, figure d’ailleurs la lettre que cette dernière a envoyé à sa famille de
Drancy. Pourtant ce roman est plein de rebondissements : un petit groupe de pensionnaires
se révoltent contre les mauvais traitements qu’ils subissent et obtiennent gain
de cause. « Certaines personnes n’osent
pas ouvrir mon livre car les sujets abordés - la vieillesse, la maladie, les
camps – leur font peur. D’autres y voient un roman d’amour plein d’humour et le
lisent d’un trait », confie
l’auteur. Évelyne Lagardet nourrit le secret espoir que son roman conduise à
changer les mentalités.
Chantal de
Halleux, Le rêve et son écho
Chantal de Halleux habite le Marais depuis cinquante ans. Cette Belge a suivi son mari à Paris alors qu’il venait d’obtenir une bourse pour étudier la philosophie. Ils ne sont jamais repartis ! Son mari a choisi d’être peintre ; elle est devenue psychanalyste. Comme Jung, elle utilise le rêve comme un outil privilégié de travail. Dans son livre, Le rêve et son écho, publié en 2018 chez L’Harmattan, cette fidèle paroissienne de Saint-Denys, a voulu témoigner de quarante ans d’expérience pour montrer de quelle façon les rêves nous aident à traverser les épreuves de la vie et à unifier notre être. « S’ils sont là, ce n’est pas pour qu’on s’en émerveille ou que l’on s’en effraie, mais pour que nous transposions dans la vie réelle ce que nous pensons avoir compris de leur signification ». Un exemple : si nous rêvons d’avoir perdu notre chat, qui symbolise notre partie animale apprivoisée, cela peut signifier que nous ne sommes pas assez à l’écoute de notre instinct. « Tout ce qui se trouve dans le rêve vient nous dire quelque chose de nous ». Chantal demande à ses patients de noter dans un carnet leurs rêves dès le réveil car leur souvenir s’efface facilement. « Quand on me raconte un rêve, si la personne ne peut rien en dire, je renvoie au patient ce qui fait écho en moi. Cela permet de faire circuler la parole », explique Chantal. Le rêve est selon elle une clé pour retrouver un désir de vie. Chacun porte en lui-même son remède. Encore faut-il y prêter attention.
Propos recueillis par Sylvie H.
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