La rentrée du séminaire 2018
Aux anciens : Qu’est-ce qui a changé après un an de séminaire ? Toi, as-tu
changé ?
Paul, 27 ans. « C’est agréable de rentrer en 2ème année : on connaît tout !
J’ai changé, oui, ou plutôt j’ai grandi, car je suis resté le même… La première
année est difficile car on est aspiré par plein de choses à la fois : la vie
paroissiale (les nouvelles têtes, les activités), la vie communautaire avec les
prêtres et les autres séminaristes, la vie aux Bernardins où il faut se
replonger dans les études. Je ne savais pas trop comment m’y prendre pour tirer
le meilleur profit des cours. (C’est différent en science). J’ai beaucoup
travaillé la philosophie de la nature, quel type de
connaissance apporte la science (questions d’épistémologie). L’enjeu, c’est
d’unifier tout ça autour du Christ, dans la vie de prière. Le plus exigeant,
c’est la fidélité dans la prière. Je fais ma prière personnelle le matin, avant
les Laudes (moi qui ne suis pas du matin : c’était difficile !). J’avais
l’impression d’apprendre à être un moine (on se projette déjà dans le célibat),
mais dans le monde. Faire le KT aux CE2 aussi, j’aimais beaucoup : c’était une
respiration dans les études, même si cela peut sembler ingrat car on y met
beaucoup d’énergie, sans toujours en sentir les fruits. Mais c’est important le KT. Moi-même, j’ai été très touché
par des prêtres dans ma jeunesse. Cet été, j’ai aussi vécu une expérience
éprouvante mais forte en tant que directeur d’un camp de patronage en
Haute-Savoie, auprès de 25 jeunes du XXème, certains défavorisés, qui faisaient
l’apprentissage des vacances, de la nature, de la vie en commun. »
Paul sera en charge du KT CP-CE1 à
Sainte-Geneviève et des servants de messe et d’assemblée. « C’est un bon enjeu. Il faut trouver des aînés
capables de transmettre leur savoir aux plus jeunes. J’y crois beaucoup. »
Un mot aux
paroissiens ? « Je suis très heureux de les revoir,
de creuser les relations : il ne faut pas hésiter à nous solliciter pour
discuter, pour déjeuner. On vérifie notre vocation en vivant des choses
simples.
Valdemar, 22 ans. « J’ai découvert pas mal de choses. L’an dernier, j’étais tout
frais, tout bien pour entrer au séminaire ; puis on change de vie, on fait des
études, on découvre plus concrètement la vie paroissiale. C’est intéressant de
voir, d’une part, les prêtres travailler, d’autre part les personnes que les
prêtres accompagnent. J’ai pas mal travaillé avec le père Maxime au KT CM1.
C’est martyrisant, mais en même temps, ça permet de voir quelles sont nos
limites et les attentes du peuple de Dieu. J’ai eu l’impression de bien
participer au souci pastoral des prêtres, ça c’est assez beau. Les JAM ont été un beau moment aussi : c’est la réunion de famille de
la paroisse. L’esprit paroissial ici est différent de celui de Saint-Augustin :
il y a une spontanéité des fidèles, un enjouement, un « naturel ».
Côté études, j’aime beaucoup apprendre. Mais il y a beaucoup de choses à faire
en même temps, des changements de registres, il y a toujours à lire et à
apprendre. Quant à la vie fraternelle, il y a des hauts et des bas. Il s’agit
d’apprendre à se confronter à des caractères différents. C’est le lieu on l’on
apprend le plus, le lieu de la charité quotidienne.
Supporter les manies de l’un, les étourderies de l’autre. C’était une super
année, très fraternelle, et le père Roger apporte beaucoup de sérénité. »
Valdemar sera en charge de l’Aumônerie
du Marais pour les 6-5ème du doyenné et du Ciné Pizza, réparti en deux groupes
: CM2/6ème et 5-4-3ème.
Dino, 41 ans. « Oui, il y a beaucoup de changement, intérieur surtout, au niveau de la
prière. Ce sont les fruits des difficultés du séminaire : les études, la vie en
communauté. Je parle surtout de la prière d’oraison : c’est là que je vais
épuiser mes forces, que je trouve le ressourcement, le contact avec Dieu, que
je me sens pauvre, que je m’enrichis de ce que Dieu veut me donner. Sans cela,
j’aurais beaucoup plus de difficultés. Sans ce don, je ne saurais pas comment
vivre. Le combat est d’abord intérieur. Côté examens, je suis très content,
j’ai mieux réussi que je ne pensais, je doutais de moi. La
pédagogie des Bernardins m’a aidé à dépasser mes limites. Côté Maison : c’est
un lieu où on est un peu dispersé (père spi / de Maison / supérieur du
séminaire / tuteur), avec en plus les cours. Pour former une unité dans tout ça :
la paroisse, qui est un lieu d’accueil. On sent l’amour des paroissiens, ça
nous permet de nous poser un peu, de nous sentir en famille (ils m’ont invité
!). Et il y a les nouveaux : il faut en tant qu’anciens qu’on leur montre
l’exemple. C’est un tout. Ainsi on peut se sentir uni. »
Dino sera en charge du KT CM2, « pour donner ce qu’il reçoit aux Bernardins »
et du groupe Jeunes pro auprès des pauvres de Mère Teresa.
Un mot aux paroissiens ? « J’ai hâte de les
revoir, de me sentir en communion avec eux à la messe, de leur serrer la main
sur le parvis, de faire plus ample connaissance, d’avoir des nouvelles de
chacun ! »
Antoine Ha, 27 ans bientôt. « Depuis Noël que je suis là, j’ai pris des cours de français.
C’est difficile, mais je fais des progrès et en même temps j’ai suivi un cours
sur Matthieu aux Bernardins. Le professeur m’aide à compléter mes notes. Chaque
semaine, arrivaient de nouveaux étudiants d’Afrique ou d’Asie, du Vietnam
(surtout des prêtres et des sœurs). Je me sentais un peu en famille, surtout
avec Joseph, séminariste à Saint-Severin et Vietnamien de mon diocèse. Je le
connais depuis six ans, nous sommes toujours ensemble. Ici, à la Maison, les
séminaristes et les pères m’ont beaucoup aidé. Le plus difficile, c’est de suivre la conversation à table, quand tout le monde
parle. Le dimanche, je rencontrais des paroissiens qui me demandaient comment
se passe ma vie en France. L’éloignement est lourd, mais on n’a pas le choix.
La mission, c’est la mission ! »
Antoine commence sa première année d’études aux Bernardins, tout
en continuant à suivre un cours de français, 1h30 par semaine. Il sera aussi en
charge du KT CE2.
Henri, 22 ans. « On
change forcément, car on est confronté à ses limites dans les activités
communautaires ou pastorales. Les études au séminaire ne ressemblent pas à
celles d’avant en ce sens que ce n’est pas la priorité. C’est ajusté avec le
reste. Je m’y suis jeté avec bonheur : 6 heures de Philo par semaine, et autant
d’écriture sainte. Ce n’est plus seulement des compétences intellectuelles, ça
nous aide à grandir spirituellement. On se rend compte en tant que séminariste,
que ce que l’on reçoit, on doit aussi le transmettre. Côté Maison : ça s’est
bien passé. Il faut une bonne année pour que chacun trouve sa place… et ça
va recommencer avec les nouveaux ! Le plus difficile ? Se supporter les uns les
autres. On a aussi parfois l’impression d’être soi-même un poids pour les
autres. Côté paroisse, l’élément décisif qui m’a fait grandir, c’est le
scoutisme, que j’ai eu la chance de découvrir en tant qu’assistant-chef de
troupe. C’est assez unique. La question du chef, c’est comment être
exemplaire, inviter les jeunes à progresser eux-mêmes. Je cherchais ma propre
exemplarité dans le fait d’être réceptif à tout ce que j’apprenais (3 semaines
de camp dans l’Orne). Je suis fier de ce qui a été accompli et content de
reprendre la troupe. Le KT aussi a été un gros apprentissage ! On y va avec son
bon cœur, et on se confronte à une situation super difficile en fait : se
mettre à la hauteur des enfants, être respecté, compris. Il y a des
trouble-fête à gérer, en s’intéressant à la personne derrière le trouble-fête.
L’autorité ne suffit pas, il faut aussi un certain dévouement ! »
Henri sera en charge des Scouts et du KT CM2.
« Je suis content de retrouver certaines habitudes,
les personnes qui nous côtoient, et d’en découvrir de nouvelles ! »
Les nouveaux : portraits
Jason N., 22 ans.
« Je ne suis pas Parisien, mais Meldois ! » C’est en effet le
diocèse de Meaux, dépourvu de séminaire, qui a envoyé Jason (prononcer à
l’anglaise) à Paris, à la Maison Saint-Augustin (MSA). Il est le troisième
d’une fratrie de 5 frères et sœurs, sa mère est directrice d’une entreprise de
nutrition cellulaire (question de carence alimentaire) à Marne-la-Vallée.
Depuis qu’il est tout petit, Jason fait du judo : « c’est un code moral
très pédagogique, on apprend le respect de l’autre. C’est une école de vie dont
les valeurs sont comparables aux valeurs chrétiennes ». Le voilà
aujourd’hui, après 18 ans de judo, ceinture noire, médaille d’or au
championnat d’Île-de-France, médaille de bronze au championnat de France
universitaire. Il a suivi le cursus d’un sportif de haut niveau : il a passé
son bac (ES), puis a choisi des études de droit (niveau L3 à Paris I Sorbonne).
« J’ai été appelé à Lourdes, où j’étais en famille, à 12 ans, pour le
150ème anniversaire des apparitions. J’ai ressenti une paix profonde,
inexplicable, bien plus grande que ce que je vivais quand je gagnais des
médailles au judo. Mais j’ai mis du temps à discerner. Le fait que je quitte
mes parents tôt, à cause du judo, m’a aidé. Le Seigneur m’a façonné jusqu’à la
MSA ! » Il tient à parler aussi de son attirance pour le monde
anglo-saxon : « j’ai vécu un an en Angleterre, pour le droit et le
judo. La culture britannique est une bonne partie de moi. J’aime parler anglais
! »
Jason sera en charge du KT CM1 et responsable du Groupe
biblique du dimanche.
Un mot aux paroissiens ? « Merci de votre accueil.
Il n’y a pas de hasard. Si je suis ici, c’est la volonté de Dieu. Que chacun
que nous apporte ce qu’il a dans le cœur. »
Antoine D., 26
ans, a deux sœurs, un père ingénieur et une mère institutrice en CM2. Né à
Aix-en-Provence, il a surtout grandi à Troyes, en Champagne-Ardenne, et n’est
arrivé à Paris que pour ses études : une prépa. à Ginette à Versailles, puis
l’ESPCI (École Sup. de physique-chimie industrielle de Paris). Ingénieur séduit
par l’entreprenariat, il poursuit dans cette filière à l’École des Mines et se
consacre avec un ami à un projet de start-up (comment faire
des KIT d’électronique) en 2015-16. « Mais le Seigneur est passé, en
l’été 2016, et la question de l’appel au sacerdoce, qui s’était posée au début
de l’année, a ressurgi. (Ceci dit, sur mon vélo, quand j’allais à l’école à
Troyes, j’y avais déjà pensé…) J’avais l’été pour réfléchir. Je pars aux
JMJ de Pologne où je rencontre… un séminariste de la MSA et le père Vincent
Thiallier, aujourd’hui au service… des vocations ! Il a été le premier
interlocuteur avec qui j’ai discuté de cette question. Tout cela mature dans
mon cœur. J’ai un stage à valider, c’est fait en décembre et en septembre 2017,
je suis à la MSA, après avoir travaillé quelques mois comme ingénieur à
Issy-les-Moulineaux. »
Antoine sera en charge du KT à Charles-Péguy et du Ciné
Pizza.
Un mot aux paroissiens ? « Content de faire la
connaissance de chacun ! »
Louis-Marie D.,
25 ans, est le dernier d’une famille pratiquante de quatre enfants (un frère et
deux sœurs, tous mariés), et déjà quatre petits-enfants ! Son père est
professeur de droit, sa mère est comptable paroissiale. Il est né et a grandi à
Rennes, fait sa terminale à Paris en 2011, puis part pour Lille où il fait une
école d’ingénieur en banque-finances-assurances, l’HEI, en lien avec
l’Université catholique. « J’ai aimé la ville. En 2016, je suis
parti au Liban pendant mon année de césure, pour réfléchir. Car c’est en vivant
seul à Lille que j’ai commencé à me poser des questions sur ma foi, sur ma
pratique. Après le Liban, je suis revenu avec un début de réponse. »
Diplômé en 2017, après une marche estivale de vingt jours sur les chemins de
Compostelle, à partir du Puy, il entre directement à la MSA.
Louis-Marie sera en charge du KT CE2 et de la Louange du
jeudi soir, tous les quinze jours.
Un mot aux paroissiens ? « Merci de nous accueillir ! »
Un mot aux paroissiens ? « Merci de nous accueillir ! »
Nicolas B., 29
ans, est Parisien d’origine corse. Il est le cousin du père Biaggi, curé de
Sainte-Odile et parrain d’ordination du père Tardy ! « J’avais fait le
Triduum pascal en Saint-Denys en 2016, donc je connaissais déjà la Maison et
l’église. » Ses deux parents sont experts en livres anciens et ont une
librairie rue Saint-Jacques, il a une sœur, Marguerite, qui travaille avec son
père. Nicolas a grandi dans le XIIème à Saint-Michel-de-Picpus, une prépa. à
Ginette, Telecom Paris, puis est parti pour Toulouse pour faire un
doctorat en économie, ce qui l’a conduit à vivre cinq ans aux USA pour ses
recherches. Il est en même temps assistant à l’Université de Duke, en
Caroline du Nord. « C’était super ! » Il avait pourtant « toqué
à la porte du service des vocations avant de partir » et durant six
ans est resté en contact avec un prêtre en vue du discernement, mais son père
spi (un Texan Jésuite) et lui avaient convenu qu’il devait finir sa thèse. « Le
combat de discernement, c’était un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock.
Je n’arrivais pas à m’en défaire, de ce désir, de ce truc qui est là à
l’intérieur. Puis j’ai mis les deux pieds dedans : la MSA et aujourd’hui
Saint-Denys. »
Nicolas
sera en charge du KT CM1 avec Jason.
Un mot
aux paroissiens ? « Content d’être dans cette paroisse. Je découvre
avec plaisir les équipes de KT, les personnes. Ça a l’air très dynamique ! C’est
réjouissant. »
Propos
recueillis par Dominique Th.
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