Le Petit Cephalophore

lundi, septembre 17, 2018

La rentrée du séminaire 2018



Aux anciens : Qu’est-ce qui a changé après un an de séminaire ? Toi, as-tu changé ?

Paul, 27 ans. « C’est agréable de rentrer en 2ème année : on connaît tout ! J’ai changé, oui, ou plutôt j’ai grandi, car je suis resté le même… La première année est difficile car on est aspiré par plein de choses à la fois : la vie paroissiale (les nouvelles têtes, les activités), la vie communautaire avec les prêtres et les autres séminaristes, la vie aux Bernardins où il faut se replonger dans les études. Je ne savais pas trop comment m’y prendre pour tirer le meilleur profit des cours. (C’est différent en science). J’ai beaucoup travaillé la philosophie de la nature, quel type de connaissance apporte la science (questions d’épistémologie). L’enjeu, c’est d’unifier tout ça autour du Christ, dans la vie de prière. Le plus exigeant, c’est la fidélité dans la prière. Je fais ma prière personnelle le matin, avant les Laudes (moi qui ne suis pas du matin : c’était difficile !). J’avais l’impression d’apprendre à être un moine (on se projette déjà dans le célibat), mais dans le monde. Faire le KT aux CE2 aussi, j’aimais beaucoup : c’était une respiration dans les études, même si cela peut sembler ingrat car on y met beaucoup d’énergie, sans toujours en sentir les fruits. Mais c’est important le KT. Moi-même, j’ai été très touché par des prêtres dans ma jeunesse. Cet été, j’ai aussi vécu une expérience éprouvante mais forte en tant que directeur d’un camp de patronage en Haute-Savoie, auprès de 25 jeunes du XXème, certains défavorisés, qui faisaient l’apprentissage des vacances, de la nature, de la vie en commun. »
Paul sera en charge du KT CP-CE1 à Sainte-Geneviève et des servants de messe et d’assemblée. « C’est un bon enjeu. Il faut trouver des aînés capables de transmettre leur savoir aux plus jeunes. J’y crois beaucoup. »
Un mot aux paroissiens ? « Je suis très heureux de les revoir, de creuser les relations : il ne faut pas hésiter à nous solliciter pour discuter, pour déjeuner. On vérifie notre vocation en vivant des choses simples.

Valdemar, 22 ans. « J’ai découvert pas mal de choses. L’an dernier, j’étais tout frais, tout bien pour entrer au séminaire ; puis on change de vie, on fait des études, on découvre plus concrètement la vie paroissiale. C’est intéressant de voir, d’une part, les prêtres travailler, d’autre part les personnes que les prêtres accompagnent. J’ai pas mal travaillé avec le père Maxime au KT CM1. C’est martyrisant, mais en même temps, ça permet de voir quelles sont nos limites et les attentes du peuple de Dieu. J’ai eu l’impression de bien participer au souci pastoral des prêtres, ça c’est assez beau. Les JAM ont été un beau moment aussi : c’est la réunion de famille de la paroisse. L’esprit paroissial ici est différent de celui de Saint-Augustin : il y a une spontanéité des fidèles, un enjouement, un « naturel ». Côté études, j’aime beaucoup apprendre. Mais il y a beaucoup de choses à faire en même temps, des changements de registres, il y a toujours à lire et à apprendre. Quant à la vie fraternelle, il y a des hauts et des bas. Il s’agit d’apprendre à se confronter à des caractères différents. C’est le lieu on l’on apprend le plus, le lieu de la charité quotidienne. Supporter les manies de l’un, les étourderies de l’autre. C’était une super année, très fraternelle, et le père Roger apporte beaucoup de  sérénité. »
Valdemar sera en charge de l’Aumônerie du Marais pour les 6-5ème du doyenné et du Ciné Pizza, réparti en deux groupes : CM2/6ème et 5-4-3ème.

Dino, 41 ans. « Oui, il y a beaucoup de changement, intérieur surtout, au niveau de la prière. Ce sont les fruits des difficultés du séminaire : les études, la vie en communauté. Je parle surtout de la prière d’oraison : c’est là que je vais épuiser mes forces, que je trouve le ressourcement, le contact avec Dieu, que je me sens pauvre, que je m’enrichis de ce que Dieu veut me donner. Sans cela, j’aurais beaucoup plus de difficultés. Sans ce don, je ne saurais pas comment vivre. Le combat est d’abord intérieur. Côté examens, je suis très content, j’ai mieux réussi que je ne pensais, je doutais de moi. La pédagogie des Bernardins m’a aidé à dépasser mes limites. Côté Maison : c’est un lieu où on est un peu dispersé (père spi / de Maison / supérieur du séminaire / tuteur), avec en plus les cours. Pour former une unité dans tout ça : la paroisse, qui est un lieu d’accueil. On sent l’amour des paroissiens, ça nous permet de nous poser un peu, de nous sentir en famille (ils m’ont invité !). Et il y a les nouveaux : il faut en tant qu’anciens qu’on leur montre l’exemple. C’est un tout. Ainsi on peut se sentir uni. »
Dino sera en charge du KT CM2, « pour donner ce qu’il reçoit aux Bernardins » et du groupe Jeunes pro auprès des pauvres de Mère Teresa. 
Un mot aux paroissiens ? « J’ai hâte de les revoir, de me sentir en communion avec eux à la messe, de leur serrer la main sur le parvis, de faire plus ample connaissance, d’avoir des nouvelles de chacun ! »

Antoine Ha, 27 ans bientôt. « Depuis Noël que je suis là, j’ai pris des cours de français. C’est difficile, mais je fais des progrès et en même temps j’ai suivi un cours sur Matthieu aux Bernardins. Le professeur m’aide à compléter mes notes. Chaque semaine, arrivaient de nouveaux étudiants d’Afrique ou d’Asie, du Vietnam (surtout des prêtres et des sœurs). Je me sentais un peu en famille, surtout avec Joseph, séminariste à Saint-Severin et Vietnamien de mon diocèse. Je le connais depuis six ans, nous sommes toujours ensemble. Ici, à la Maison, les séminaristes et les pères m’ont beaucoup aidé. Le plus difficile, c’est de suivre la conversation à table, quand tout le monde parle. Le dimanche, je rencontrais des paroissiens qui me demandaient comment se passe ma vie en France. L’éloignement est lourd, mais on n’a pas le choix. La mission, c’est la mission ! »
Antoine commence sa première année d’études aux Bernardins, tout en continuant à suivre un cours de français, 1h30 par semaine. Il sera aussi en charge du KT CE2.

Henri, 22 ans. « On change forcément, car on est confronté à ses limites dans les activités communautaires ou pastorales. Les études au séminaire ne ressemblent pas à celles d’avant en ce sens que ce n’est pas la priorité. C’est ajusté avec le reste. Je m’y suis jeté avec bonheur : 6 heures de Philo par semaine, et autant d’écriture sainte. Ce n’est plus seulement des compétences intellectuelles, ça nous aide à grandir spirituellement. On se rend compte en tant que séminariste, que ce que l’on reçoit, on doit aussi le transmettre. Côté Maison : ça s’est bien passé. Il faut une bonne année pour que chacun trouve sa place… et ça va recommencer avec les nouveaux ! Le plus difficile ? Se supporter les uns les autres. On a aussi parfois l’impression d’être soi-même un poids pour les autres. Côté paroisse, l’élément décisif qui m’a fait grandir, c’est le scoutisme, que j’ai eu la chance de découvrir en tant qu’assistant-chef de troupe.  C’est assez unique. La question du chef, c’est comment être exemplaire, inviter les jeunes à progresser eux-mêmes. Je cherchais ma propre exemplarité dans le fait d’être réceptif à tout ce que j’apprenais (3 semaines de camp dans l’Orne). Je suis fier de ce qui a été accompli et content de reprendre la troupe. Le KT aussi a été un gros apprentissage ! On y va avec son bon cœur, et on se confronte à une situation super difficile en fait : se mettre à la hauteur des enfants, être respecté, compris. Il y a des trouble-fête à gérer, en s’intéressant à la personne derrière le trouble-fête. L’autorité ne suffit pas, il faut aussi un certain dévouement ! »
Henri sera en charge des Scouts et du KT CM2.

« Je suis content de retrouver certaines habitudes, les personnes qui nous côtoient, et d’en découvrir de nouvelles ! » 

Les nouveaux : portraits

Jason N., 22 ans. « Je ne suis pas Parisien, mais Meldois ! » C’est en effet le diocèse de Meaux, dépourvu de séminaire, qui a envoyé Jason (prononcer à l’anglaise) à Paris, à la Maison Saint-Augustin (MSA). Il est le troisième d’une fratrie de 5 frères et sœurs, sa mère est directrice d’une entreprise de nutrition cellulaire (question de carence alimentaire) à Marne-la-Vallée. Depuis qu’il est tout petit, Jason fait du judo : « c’est un code moral très pédagogique, on apprend le respect de l’autre. C’est une école de vie dont les valeurs sont comparables aux valeurs chrétiennes ». Le voilà aujourd’hui, après 18 ans de judo, ceinture noire, médaille d’or au championnat d’Île-de-France, médaille de bronze au championnat de France universitaire. Il a suivi le cursus d’un sportif de haut niveau : il a passé son bac (ES), puis a choisi des études de droit (niveau L3 à Paris I Sorbonne). « J’ai été appelé à Lourdes, où j’étais en famille, à 12 ans, pour le 150ème anniversaire des apparitions. J’ai ressenti une paix profonde, inexplicable, bien plus grande que ce que je vivais quand je gagnais des médailles au judo. Mais j’ai mis du temps à discerner. Le fait que je quitte mes parents tôt, à cause du judo, m’a aidé. Le Seigneur m’a façonné jusqu’à la MSA ! » Il tient à parler aussi de son attirance pour le monde anglo-saxon : « j’ai vécu un an en Angleterre, pour le droit et le judo. La culture britannique est une bonne partie de moi. J’aime parler anglais ! »
Jason sera en charge du KT CM1 et responsable du Groupe biblique du dimanche.

Un mot aux paroissiens ? « Merci de votre accueil. Il n’y a pas de hasard. Si je suis ici, c’est la volonté de Dieu. Que chacun que nous apporte ce qu’il a dans le cœur. »

Antoine D., 26 ans, a deux sœurs, un père ingénieur et une mère institutrice en CM2. Né à Aix-en-Provence, il a surtout grandi à Troyes, en Champagne-Ardenne, et n’est arrivé à Paris que pour ses études : une prépa. à Ginette à Versailles, puis l’ESPCI (École Sup. de physique-chimie industrielle de Paris). Ingénieur séduit par l’entreprenariat, il poursuit dans cette filière à l’École des Mines et se consacre avec un ami à un projet de start-up (comment faire des KIT d’électronique) en 2015-16. « Mais le Seigneur est passé, en l’été 2016, et la question de l’appel au sacerdoce, qui s’était posée au début de l’année, a ressurgi. (Ceci dit, sur mon vélo, quand j’allais à l’école à Troyes, j’y avais déjà pensé…) J’avais l’été pour réfléchir. Je pars aux JMJ de Pologne où je rencontre… un séminariste de la MSA et le père Vincent Thiallier, aujourd’hui au service… des vocations ! Il a été le premier interlocuteur avec qui j’ai discuté de cette question. Tout cela mature dans mon cœur. J’ai un stage à valider, c’est fait en décembre et en septembre 2017, je suis à la MSA, après avoir travaillé quelques mois comme ingénieur à Issy-les-Moulineaux. »
Antoine sera en charge du KT à Charles-Péguy et du Ciné Pizza.

Un mot aux paroissiens ? « Content de faire la connaissance de chacun ! »

Louis-Marie D., 25 ans, est le dernier d’une famille pratiquante de quatre enfants (un frère et deux sœurs, tous mariés), et déjà quatre petits-enfants ! Son père est professeur de droit, sa mère est comptable paroissiale. Il est né et a grandi à Rennes, fait sa terminale à Paris en 2011, puis part pour Lille où il fait une école d’ingénieur en banque-finances-assurances, l’HEI, en lien avec l’Université catholique. « J’ai aimé la ville. En 2016, je suis parti au Liban pendant mon année de césure, pour réfléchir. Car c’est en vivant seul à Lille que j’ai commencé à me poser des questions sur ma foi, sur ma pratique. Après le Liban, je suis revenu avec un début de réponse. » Diplômé en 2017, après une marche estivale de vingt jours sur les chemins de Compostelle, à partir du Puy, il entre directement à la MSA.
Louis-Marie sera en charge du KT CE2 et de la Louange du jeudi soir, tous les quinze jours.
Un mot aux paroissiens ? « Merci de nous accueillir ! »


Nicolas B., 29 ans, est Parisien d’origine corse. Il est le cousin du père Biaggi, curé de Sainte-Odile et parrain d’ordination du père Tardy ! « J’avais fait le Triduum pascal en Saint-Denys en 2016, donc je connaissais déjà la Maison et l’église. » Ses deux parents sont experts en livres anciens et ont une librairie rue Saint-Jacques, il a une sœur, Marguerite, qui travaille avec son père. Nicolas a grandi dans le XIIème à Saint-Michel-de-Picpus, une prépa. à Ginette, Telecom Paris, puis est parti pour Toulouse pour faire un doctorat en économie, ce qui l’a conduit à vivre cinq ans aux USA pour ses recherches. Il est en même temps assistant à l’Université de Duke, en Caroline du Nord. « C’était super ! » Il avait pourtant « toqué à la porte du service des vocations avant de partir » et durant six ans est resté en contact avec un prêtre en vue du discernement, mais son père spi (un Texan Jésuite) et lui avaient convenu qu’il devait finir sa thèse.  « Le combat de discernement, c’était un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock. Je n’arrivais pas à m’en défaire, de ce désir, de ce truc qui est là à l’intérieur. Puis j’ai mis les deux pieds dedans : la MSA et aujourd’hui Saint-Denys. »
Nicolas sera en charge du KT CM1 avec Jason.
Un mot aux paroissiens ? « Content d’être dans cette paroisse. Je découvre avec plaisir les équipes de KT, les personnes. Ça a l’air très dynamique ! C’est réjouissant. »
Propos recueillis par Dominique Th.


 

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