Les "autres" curés de notre doyenné
Père Olivier de Cagny,
vicaire forain, curé de Saint-Louis-en-l’Ile
Quand on
retrouve le père Olivier de Cagny en son presbytère de Saint-Louis-en-l’Île, on
se souvient avec un brin d’émotion de ses années de jeune vicaire à
Saint-Denys, où sa jovialité faisait merveille auprès des enfants. Le surnom
POC lui est resté, et les trois lettres sont inscrites sur sa boîte aux
lettres. Mais aujourd’hui, c’est avec notre vicaire forain, autrement dit notre
doyen, que nous avons rendez-vous, afin qu’il nous parle de son rôle au sein du
doyenné. « Tel un vice-roi, un vice-amiral, le vicaire est celui qui aide
le chargé de fonctions principales. Comme un curé, un évêque a des vicaires,
d’une part généraux pour nommer les prêtres, d’autre part épiscopaux (agissant
dans un secteur thématique d’activités). »
Le père de
Cagny rappelle l’origine étymologique. « Forain » vient du latin foris, signifiant « l’extérieur ».
Au Ier siècle, chaque évêque avait son église. Avec le développement des
églises de campagne, il a fallu y envoyer des prêtres, tout en gardant le lien,
d’où l’apparition des vicaires de l’évêque. Par la suite ont été fixées les
paroisses (du grec paroikia, par
signifiant « autre » et oikos
« maison »). Aux Vème-VIIème siècles, « le vicaire forain endosse la casquette de délégué de l’évêque sur la
paroisse, et inversement remonte les infos du curé de paroisse à l’évêque.
»
Le doyen
est toujours un prêtre. Choisi sur consultation des autres prêtres et nommé par
l’évêque, il est chargé de veiller au bon exercice du ministère de ces prêtres,
« de promouvoir et coordonner l’action
pastorale commune aux paroisses. De veiller à ce que les clercs se conduisent
en conformité avec leur état et remplissent leur fonction avec soin : la bonne
tenue des fonctions religieuses et des registres, l’entretien des lieux, la
beauté des liturgies... Bien sûr, c’est fraternel ! » nuance-t-il
dans un sourire. « Sans oublier de
veiller à ce que les prêtres soient soutenus spirituellement, de s’enquérir de
ceux qui sont malades. Du coup, pour réfléchir à tout ça, je dois réunir les
prêtres et les diacres une fois par an, et les curés tous les deux mois. Un
travail d’équipe que je répercute trois fois par an à mon évêque, Mgr Jérôme
Beau. L’ordre du jour de ma prochaine réunion ? La première question est
précisément : « qu’attendez-vous de votre doyen ? »
Ensuite, nous traiterons des actions œcuméniques avec les protestants du
quartier. De « l’Église verte » aussi : le diocèse a décidé de
décerner un label écologique. Pour l’instant c’est un peu ludique, on doit
réfléchir à la manière d’être exemplaire. Certains points sont traités par une
paroisse : un week-end d’évangélisation dans la rue avant Noël aux
Blancs-Manteaux, un journal du quartier à Saint-Paul… D’autres sont mutualisés
par 3, 4 paroisses, tels la préparation au mariage, le catéchuménat, comment
mieux travailler avec les jeunes. La charité, c’est un chantier à améliorer,
comme les confessions : j’ai l’idée qu’un jour par mois, de 7h à 23h, un
prêtre soit disponible dans l’une des quatre églises pour donner le sacrement
de réconciliation. »
Propos
recueillis par Marie-Christine D.
Père Benoît-Marie
Roque, curé de Notre-Dame-des Blancs-Manteaux
« Le Marais, c’est nous quatre. Avec les
confrères, nous sommes soudés, car le quartier est difficile : on fait tout ce
qu’on peut faire ensemble. Notre responsabilité commune, face aux passants et
aux touristes des Airb&b, (c’est cela la réalité du Marais : des logements
vides !) c’est de les accueillir, de les faire entrer dans l’église. C’est
aussi la sauvegarde du patrimoine culturel : notre paroisse en particulier est
un lieu de culture, nous abritons beaucoup de concerts (Fauré, Bach, tout le
répertoire !)
Le doyenné, c’est aussi cette année une initiative
œcuménique autour de l’anniversaire de la Réforme (un succès) et les
conférences de carême, qui ont déjà réuni autour de Pierre [Vivarès] à
Saint-Denys et d’Olivier [de Cagny] à Saint-Paul plus de 70 personnes chacune.
Le doyenné, c’est encore le moyen de mutualiser nos
forces, et puis… on se console mutuellement ! La paroisse de N-D-des
Blancs-Manteaux est petite : 5 579 habitants (mais Saint-Louis en a encore
moins : 4 019). Nous avons un vrai problème de ressources humaines : une
poignée de gens dévoués corps et âme, mais qui se font vieux, sur un total de
130 paroissiens aux messes dominicales. Nos églises sont très proches les unes
des autres, voilà pourquoi il y a peu de monde. Nous avons 20 enfants au
catéchisme (en comptant l’Éveil à la foi), qui font leur retraite de première
communion avec leurs camarades de Saint-Louis. Même chose pour la préparation
au mariage : elle est commune à Saint-Paul et nous. Il y a aussi le
catéchuménat qui est décanal. Avez-vous vous lu le dépliant du doyenné ? Il
doit être à Saint-Denys… Tout y est ! »
Père
Pierre Vivarès, curé de Saint-Paul-Saint-Louis
Le doyenné, c’est une structure ecclésiale importante
: il est bon pour un curé de ne pas être seul dans la relecture de son action.
C’est le premier lieu de l’entraide fraternelle entre confrères. Ici, on
s’entend tous très bien, on a plaisir à se retrouver et à déjeuner ensemble.
C’est aussi une aide matérielle : notre travail commun est intéressant pour la
dynamique d’ensemble, et comme on est sur les mêmes réalités sociologiques, on
se comprend, on partage sur cette homogénéité. On peut agir ensemble,
rencontrer ensemble les autorités civiles, par exemple. Cette année, les
conférences de carême en doyenné ont permis de proposer d’autres voix, d’autres
prêtres, une diversité d’écoute et de parole.
L’Amour s’incarne toujours. A partir de la paroisse, à
partir du concret du présent, on tend vers cette Église universelle qui nous
dépasse. »
Propos
recueillis par Dominique Th.
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