Le Petit Cephalophore

mercredi, octobre 05, 2016

Garo, jeune migrant, paroissien de Saint-Denys

C’est au printemps 2014 que Garo (Garabed Tro Artin) a quitté la ville martyre d’Alep. A 28 ans, il a connu les chemins de l’exil, quittant  la Syrie à la demande de sa famille. Il lui fallait se mettre à l’abri après avoir aidé, avec le Croissant Rouge, sans distinction, les victimes de la guerre, et notamment ses amis de l’Université d’Alep. Après le décès de sa mère deux ans plus tôt, Garo part pour la Turquie. Son père et de sa sœur quitteront aussi le pays suite à la destruction de leur immeuble par un missile : cette famille chrétienne d’origine arménienne suit alors les routes empruntées aujourd’hui par tant de victimes de ce conflit. Garo découvrira les intermédiaires que l’on paie une fortune pour obtenir un passeport syrien et passer la frontière. Turquie, Géorgie, Arménie (« où les mentalités sont encore très marquées par le passé soviétique »), puis Italie, Pays-Bas, Allemagne… et enfin Saint-Denys.  Parti avec l’idée de revenir dans son pays deux ou trois mois plus tard, Garo aujourd’hui ne se fait plus guère d’illusions et sait qu’il lui faut reconstruire sa vie sur une autre terre. Une page blanche à écrire. Il veille aussi sur son père aux Pays-Bas.
Garo a déjà survécu dans sa vie syrienne en étant tout à la fois juriste, commercial pour une marque de vêtements, et gérant de son propre petit commerce. Ce n’est pas la faculté d’adaptation qui lui manque, et son projet désormais c’est « de s’intégrer dans la communauté ici ».

Depuis cette interview réalisée mi-juin, Garo a obtenu son statut de réfugié. Avec les cours de français à Stanislas et les activités de l’Œuvre d’Orient, c’est une nouvelle vie qui devient possible. Aujourd’hui l’entretien aurait certainement eu lieu en français ! A voir la vitesse à laquelle Garo entre dans sa nouvelle vie, nul doute qu’il réussira dans son projet d’intégration à partir de ce premier accueil des paroissiens. Prochaine étape (semble-t-il sur de bonnes voies) : trouver un logement puis travailler « Je peux faire n’importe quoi ! » pour pouvoir « démarrer une nouvelle vie normale ».

Propos recueillis par Philippe Th.                                                                                   


 

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