Les Chantiers de l'éducation
Elles sont venues en force au rendez-vous improvisé, pour
témoigner de leur attachement aux Chantiers d’éducation : Aliénor, Claire,
Bénédicte, Emmanuelle, Isabelle, Eva, Bertille et Anne. L’ambiance chaleureuse
s’est installée immédiatement, dévoilant un caractère quasi familial de leurs
liens, fruit de l’engagement partagé. C’est Bénédicte qui, préparée par son
expérience antérieure, avait, il y a 5 ans, introduit les Chantiers dans le Marais.
« Quand on éduque les enfants, on
est toujours en chantier… Le travail des Chantiers favorise une
cohérence entre la vie de la foi et l’agir dans l’éducation », explique-t-elle. « La préparation des rencontres nous
amène à nous questionner sur les raisons de notre comportement dans l’éducation »,
souligne Aliénor, responsable d’un groupe et référente à l’AFC*. « On
développe l’écoute, on est mieux équipé pour réagir avec patience quand les
circonstances, évoquées en groupe, se présentent. Les Chantiers rendent
possibles des rencontres de mères de familles, au-delà des secteurs de l’école
et de la paroisse. » Les thèmes des rencontres sont des questions
ouvertes éclairant un aspect de l’éducation, par exemple « Repas en
famille », « Comment favoriser les belles amitiés des
enfants ? », « La place donnée à chaque enfant dans la
fratrie », « Comment aider les enfants à reconnaître leurs
échecs », « Le rapport à l’argent », « Le pardon »… Chaque thème
est tout d'abord réfléchi en famille en suivant des « repères ». Le
partage mensuel d’expérience en groupe dure environ deux heures. Il s’ouvre par
un temps d’intériorité, suivi de trois étapes : « tour de
table », « comment faire ?», et « en vue de quoi…? ».
Il est convenu de ne jamais interrompre celle qui parle et de prêter l’oreille
sans juger. La discussion se conclue par une synthèse et le choix du thème
suivant. La responsable partage dans un deuxième temps de la lecture
d'approfondissement du sujet et des « repères » du thème à venir.
« Je sors de nos réunions à la fois réconfortée et ouverte à d'autres
possibilités d'agir », témoigne Anne. Claire précise, que c'est en
s’exprimant devant ses amies attentives, qu'elle se met à réfléchir d’une
manière nouvelle. « Nos rencontres me font poser un regard positif
voire émerveillé sur mes enfants », observe
Bénédicte. Emmanuelle se réapproprie l’éducation en y mettant plus de
sens au lieu de simplement réagir ou reproduire le modèle de l’éducation
qu’elle a reçue elle-même. Isabelle et Bertille aiment le fait d’avoir à
aborder pendant la préparation, en couple les aspects très concrets de l’éducation.
« L’échange avec mon mari fait
ressortir notre complémentarité », souligne
Eva. « Mon regard est plus affectif et le sien, plus pratique. Eva
relève aussi son ressenti de la bienveillance du groupe. A noter que grâce à un
témoignage lors d’une rencontre récente, les mamans ont pris conscience du
fait que les parents pouvaient, par le beau et simple geste d’imposition des
mains, bénir leurs enfants…
Propos recueillis par Katarina K.
*Les Chantiers d’éducation existent depuis 1990 en tant que
service de l’Association de Familles Catholiques (AFC) (http://www.afc-france.org/).
Les mères des foyers catholiques, mais aussi les mères appartenant à d’autres
confessions voire non croyantes, sont admises, à condition de partager les
principes d’éducation chrétiens, ancrés dans une charte. Chacune des plus de
500 équipes en France regroupe entre 5 et 10 foyers. Grâce à
l’engagement des familles expatriées, les Chantiers d’éducation ont été
également fondés en Allemagne, en Angleterre, aux Pays Bas ou encore en Asie.
Chaque année, un thème principal est proposé par l’AFC aux équipes (par exemple « Être
et/ou paraître » pour 2016). Une fois par an un retour factuel est
donné à l’AFC par les responsables et les animatrices. Une synthèse de tous les
retours des plus de 500 groupes donne ainsi naissance à l’édition d’un livret.
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