Le "petit mot" du père Sempère
Un passage par Saint-Denys
Certains n’étant pas là lors de la
messe d’au-revoir, je tenais une nouvelle fois à remercier les paroissiens de Saint-Denys
du Saint-Sacrement pour ces six années passées avec vous. En vous priant de
m’excuser de ne pas le faire plus personnellement, c’est aussi l’occasion de
« répondre » à ceux et celles qui m’ont envoyé un mot, mots plus
touchants les uns que les autres.
Il
n’est plus nécessaire de le dire, mais c’est vraiment ce que je garde : Saint-Denys
du Saint- Sacrement est une paroisse où il fait bon être. Les prêtres qui y
arrivent ont de la chance. Les jeunes couples se préparant au mariage, après
les 4 dimanches de préparation, percevaient et me disaient ces liens qu’ils ressentaient
entre les paroissiens. A Paris, cette grande mégalopole, avoir des liens n’est
pas rien ! Bien sûr, la prière les fonde. Mais aujourd’hui, c’est vraiment
ce qu’il faut garder et favoriser à Saint-Denys car c’est par cela que le
Seigneur peut faire son entrée dans le monde.
Sans
pouvoir bien sûr tout dire, et sans donner aucun nom pour ne froisser personne,
permettez-moi quelques « arrêts sur image » de ces six années :
le repas de fin des JAM auquel la fatigue mais surtout la joie de nous
retrouver donnait une tonalité particulière à ce repas ; le cri des
enfants dans la cour du presbytère, le mardi et le mercredi après-midi,
rappelant cette force vive qui nous est confiée ; encore un repas :
celui de Nomades, cette année sur le parvis, occasion pour les passants de la
rue de Turenne de se rendre compte qu’il y a de la vie et de la joie possible
en plein Paris ; joie des oreilles et du cœur aussi, grâce aux concerts
qui, outre la qualité musicale, montraient le bonheur de chanter ensemble ;
renouvellement et approfondissement de la foi et des relations grâce à ce
voyage inoubliable en Israël avec Paul et Florent ; fidélité touchante et
discrète des « petites mains » qui permettent à notre église de
rester fleurie toute l’année ou à notre jardin de rester lui aussi propre et
beau toute l’année ; témoignages, les dimanches de préparation de mariage,
des « couples accompagnateurs » qui montraient que la foi peut être
prise au sérieux sans être déconnectée de la vie ; chaîne de prière
montrant cette proximité toujours présente et même grandissante dans des
moments d’épreuve traversés par certains ; etc…. Tout ne peut être dit,
mais à travers ces images, c’est l’occasion de citer tous ceux et toutes celles
qui, d’une façon ou d’une autre, mettent la main à la pâte pour que Saint-Denys
soit ce qu’elle est.
Bien
sûr, je n’oublie pas les séminaristes qui donnent une tonalité particulière à
cette paroisse. Ils se suivent et ne se ressemblent pas ! Chaque année est
donc nouvelle. Mais les paroissiens, eux, restent. Et le diocèse remet aussi
entre vos mains la formation de ces possibles futurs prêtres. Pour beaucoup
d’entre eux, c’est une première expérience de vie paroissiale à travers les
services rendus. Et ils ont de la chance d’être reçus dans une paroisse où la
bonne entente entre prêtres et paroissiens, sans idéologie d’arrière garde,
peut les aider à découvrir ce que peut être le sacerdoce, tant baptismal que
ministériel.
Fort
de ces souvenirs, mais aussi de cette formation reçue par vous, je pars donc au
Foyer de charité de Tressaint, à Dinan. Ce que je donnerai sera en partie ce
que j’ai reçu de vous. Ce sera un temps de repos grâce, je l’espère, à une
vie plus régulière vécue avec la communauté du Foyer ; un temps de recul aussi
pour reprendre, notamment dans la prière, ces vingt années de sacerdoce ; enfin,
un temps pour retravailler mes cours d’ecclésiologie et approfondir ce que peut
être l’accompagnement spirituel. Finalement, à travers tout cela, il s’agit de
revenir, dans la confiance et la paix, au prêtre que Dieu veut que je sois, que
Lui-même achève en moi ce qu’il a déjà commencé.
Merci
donc pour ces souvenirs et pour vos dons. La « cagnotte » me
permettra d’envisager mon déménagement mais aussi les vacances du mois d’août. La
croix reçue aussi grâce à vos dons, forgée par Jacques, sera désormais sur mon
bureau. Outre Saint-Denys du Saint-Sacrement, elle me rappellera ce mystère où
offrande et joie se côtoient de façon inamissible. Mystère que tout prêtre est
appelé à connaître et à vivre s’il veut marcher à la suite de son Seigneur pour
vraiment témoigner de Lui. C’est Lui qui est à l’origine de ce qui est vécu à Saint-Denys
et qui le mène à sa perfection. Aussi, dans cette certitude que c’est Lui qui
tisse ces liens entre nous, liens qui, par Lui, avec Lui et en Lui, demeurent à
jamais, je me confie à vos prières et vous prends dans les miennes.
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