Mars 2015 : l'édito du père Tardy
Si le talent désignait un poids d’argent dans l’antiquité grecque, c’est à partir de l’évangile de Mt 25 qu’il a pris le sens actuel de don ou d'aptitude.
Ce nouveau numéro de votre gazette préférée n’a pu glaner qu’une infime partie des talents présents dans notre paroisse.
Mais il est vrai que le talent, s’il est d’argent, a également son revers : il faut s’appliquer à le cultiver sérieusement. Combien d’heures à faire des gammes pour produire un Mozart, combien d’ébauches griffonnées pour un Léonard de Vinci ? Le talent, comme tout apprentissage, pèse aussi son poids de sacrifices !
Mais ce qui fait peut-être l’originalité du talent sur les autres apprentissages, c’est que la peine est comme allégée. Sa pratique est entourée d’une « facilité » que l’entourage reconnaît à son détenteur, d’un plaisir aussi : plaisir d’apprendre, plaisir de faire plaisir, plaisir de persévérer, et plaisir de profiter d’un don reçu du ciel.
Peut-être cette lente éclosion du talent éclaire-t-elle quelque chose du carême. Je ne connais personne qui ait un talent pour le jeûne ou l’abstinence. Mais peut-être le carême secrète-t-il aussi une sorte de plaisir. Un plaisir délicat et insoupçonné, qui viendra de la main du Père : « Quand vous jeûnez, ne te faites pas comme les hypocrites qui se font une mine défaite, ils ont leur récompense, toi, parfume-toi… ton Père… te le rendra. » (Mt 6, 16).
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