Synthèse du questionnaire /synode sur la Famille
Comme
beaucoup de paroisses, nous avons été sollicités pour répondre au questionnaire proposé par le pape en vue
du synode sur la Famille fin 2014.-
Composé
d’une quarantaine de questions, il était adressé aux évêques.
Nous sommes une petite vingtaine de paroissiens à avoir donc planché sur une
vingtaine de questions regroupées en 8 thèmes.
Voici
la synthèse de notre contribution : elle permettra à notre paroisse d’en
tirer des enseignements partiels, de susciter aussi échanges et réflexion, de
stimuler des vocations «apostoliques».
Thème
1 : Connaissance réelle des enseignements de l’église-
Beaucoup
de sources existent, sont accessibles- le niveau de connaissances est surement très
hétérogène-
Ce
sont les grands textes (Gaudium et spes,
Familiaris consortio et autres documents du magistère conciliaire), qui
semblent le plus poser problème car jugés trop abstraits, théoriques (quand ils
sont connus)- la Bible est finalement plus connue que les textes du magistère.
On
cite les thèmes qui font débat : la régulation des naissances, l’avortement, l’interdiction
de la communion, le cas des divorcés remariés, l’exclusion de certaines
catégories de personnes, la vie en couple avant le mariage, le contrôle des
naissances, l’avortement.
Le
niveau trop abstrait, loin de la « vraie vie »
l’emporte sur l’intelligence des cœurs. Il y a décalage entre vie réelle
et doctrine de l’église-
Si
le message est souvent compris, sa mise en œuvre est difficile. Les occasions
de se former sont très inégales : les média chrétiens, les grands événements (débat mariage pour tous), les
préparations au mariage, etc. Le message est trop souvent jugé moralisateur et
infantilisant, pas assez empreint
d’humanité, de charité.
Thème 2 : Le mariage selon la loi naturelle
La
notion de loi naturelle (trop détachée du vécu concret) est peu connue en
particulier chez les jeunes (chez qui la valeur de la tolérance prime tout)-
Elle se heurte aux progrès de la science pour « dominer » la nature, à l’évolution de la société (montée
en puissance de l’indifférence religieuse, accent sur l’individualisme
exacerbé, évolution sociétale initiée par l’Etat)- L’église est inaudible (à
première vue)- ne met pas assez en avant la richesse des valeurs humaines, .
«
La loi naturelle est celle du bon vouloir de chacun dans sa liberté » dites
vous !.
Les
préparations au mariage sont pourtant
une occasion de redécouvrir le message de l’Eglise- Vous suggérez
aussi qu’il faudrait redynamiser la
catéchèse, mieux former les prêtres pour répondre aux interrogations dans un
langage plus accessible.
Thème
3 : Pastorale de la famille dans le contexte de l’évangélisation-
Parcours
de catéchisme, préparation au mariage, effort de témoignage des parents, des
grands parents, voila par quoi passe l’évangélisation en famille.- Vous vous interrogez sur la manière de
renforcer la transmission dans un monde en évolution : famille éclatée,
influence grandissante des « indifférents », respect des choix individuels.
Thème
4 : Pastorale pour affronter les situations matrimoniales difficiles
(cohabitation jeunes couples avant mariage et divorcés/remariés)-
En
ce qui concerne la cohabitation des jeunes couples avant le mariage, l’Eglise
est en grande partie inaudible- vous notez l’écart entre la vie réelle et l’enseignement de l’Eglise – Vivre
ensemble n’est-il pas un moyen de mieux se connaître avant de s’engager, quitte
à essuyer un échec? Que peut apporter l’Eglise dans le cheminement du
discernement?
C’est
surtout la situation des divorcés remariés (et non des séparés) qui vous
pose problème.
Les
situations sont très diverses : avec enfants, sans enfants, subies, provoquées
etc… Le nombre de divorces est considérable et « fabrique » des exclus (des
sacrements)-
Vous
êtes d’accord pour dire que l’église doit accueillir, consoler, soutenir (ce
qui est fait dans une large mesure) mais pas exclure ni condamner. La privation
des sacrements, en particulier réconciliation et eucharistie est difficile à
comprendre, en contradiction avec l’évangile, les paroles du Christ relayées à
la messe.
Une
réflexion profonde dans l’église devrait être menée pour assouplir sa position,
retravailler la théologie du mariage (et le cas échéant, la procédure en
nullité) réinventer un chemin de réconciliation, être moins dans l’observance
de règles et plus dans l’amour et la confiance-
Thème
5 : Accueil des unions entre personnes de même sexe
Les
débats de société suite à la loi Taubira ont blessé beaucoup de personnes- l’Eglise
est parfois allée un peu trop loin dans ses prises de position – Vous faites
part de votre souffrance en face de discours agressifs, hostiles.
On
attend de notre église une qualité d’accueil, un respect mais pas d’exclusion ni de condamnation,
encore moins de discrimination blessante. Il y a un consensus de part et
d’autre pour ne pas remettre en cause le mariage chrétien (union d’un homme et
d’une femme) même si la société civile évolue sur ce plan-
Accueillir
avec délicatesse et respect les enfants
issus de couples de même sexe, leur
donner accès a une éducation religieuse, ne doit pas poser de problème-
Thème
6 – Education des enfants nés au sein de
« mariage irréguliers »
Au
minimum leur donner accès aux sacrements et à la catéchèse-, dites-vous- et
toujours demande d’être accueilli, respecté-
Thème
7 : Ouverture des époux à la vie-
Su
ce sujet, beaucoup d’incompréhension
entre l’enseignement de l’Eglise et la vie réelle-
La
doctrine de l’église en matière de contraception est largement critiquée. Elle
est trop centrée sur une doctrine morale- Les méthodes dites naturelles sont
largement ignorées.
Du
coup la contraception (qui vaut mieux que l’IVG , dites vous) et l’IVG sont
banalisées ou en voie de l’être- Chacun bricole dans son coin.
On
insiste sur l’éducation, sur l’information concernant le sens des sacrements
(en particulier Réconciliation et Eucharistie) par rapport à ses options de vie
– et aussi sur la valorisation de la famille, de l’accueil des enfants. Vous
soulignez la nécessité de rappeler que la vie est un don de Dieu, qu’on devrait
mieux aider les couples -quand c’est nécessaire- à assumer matériellement l’arrivée d’enfants.
Thème
8 : Crise de foi et vie familiale-
Vaste
question ! si la foi ne se partage pas, ne se transmet pas (du moins
directement), peut on (et comment) faire comprendre que la foi est une force
pour traverser les difficultés, que la foi fait vivre, met sur un chemin de
bonheur et de joie de vivre ?
Catherine G.
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