Le Petit Cephalophore

vendredi, février 15, 2008

« J’ai été 4 ans bénévole à Jeanne-Garnier »

Jean-Abel L. a été bénévole dans une unité de soins palliatifs (voir ci-dessous). Il y a accompagné des personnes en fin de vie. Son témoignage.

« En 2000, j’ai été tiré au sort pour être juré d’assises. Il s’agissait de juger des hommes qui avaient tué deux convoyeurs de fonds. Cela m’angoissait. Un médecin auquel j’en ai parlé, m’a lancé comme une boutade : « Pour comprendre ce qu’est un crime contre la vie et ce qu’elle a de précieux et d’irremplaçable, vous devriez faire des soins palliatifs ! » J’ai été tellement surpris que je l’ai pris au mot et me suis engagé à assurer une permanence d’une demi-journée par semaine à la maison médicale Jeanne-Garnier. Et c’est vrai, j’ai pu expérimenter combien la vie a du prix, jusqu’au bout, dans ses moments les plus simples et les plus fragiles. J’y ai beaucoup appris aussi sur la relation d’aide. Il faut savoir que dans cette maison, les bénévoles sont très entourés : des réunions régulières entre bénévoles et avec l’équipe soignante, des groupes de parole avec un animateur psy, des formations... Le bénévolat y est vécu en équipe. On peut y arriver avec de bons sentiments, mais j’y ai découvert que celui qui aide n’est pas forcément celui qu’on croit et que souvent, si on veut bien l’accepter, on reçoit plus qu’on ne donne ! Dans les groupes de paroles, l’animatrice nous demandait régulièrement de réexaminer les raisons pour lesquelles on était là. Il est vrai que la motivation peut évoluer au fil du temps. Pour moi, c’était de vivre des choses même difficiles en commun, de partager les bons et les mauvais moments. J’ai découvert que se relier aux autres rend heureux. Avec les malades, tout prend une autre dimension, la messe par exemple… Accompagner une personne à la chapelle, c’est vivre l’eucharistie à travers elle et être heureux du bonheur que cela lui procure. J’ai appris aussi à communiquer avec des gens dans le coma. On peut penser qu’il ne se passe rien, mais un contact attentif avec la main permet de ressentir une présence, une rencontre avec l’être qui habite cette personne. Cette expérience de bénévole m’a transformé : je crois être plus sensible aux autres et à moi-même désormais. Beaucoup de choses dans ma vie me sont apparues tout à coup anecdotiques et superflues. Cet accompagnement contribue à élargir le cœur. Curieusement, je n’ai pas trouvé que cela était dur, sans doute parce que les difficultés étaient vécues en communauté. Toutefois, j’ai arrêté quand j’ai constaté que la mort prenait de plus en plus de place dans ma vie. Elle s’immisçait dans ma relation aux vivants. J’interprétais trop les relations en terme de dernier moment. Maintenant que je suis à la retraite, j’ai décidé de reprendre une activité bénévole : j’ai pris contact avec « Les petits frères des pauvres » qui accompagnent vers plus d’autonomie des personnes dans la précarité ou âgées et isolées. Ils font un travail magnifique ! »
Propos recueillis par Sylvie H.

La maison médicale Jeanne-Garnier
Cet établissement privé de soins palliatifs est géré par l’association des Dames du Calvaire, fondée en 1842 par Jeanne Garnier. Son but ? Hospitaliser et soigner des personnes atteintes de cancer, à un stade avancé de la maladie, jusqu’au stade terminal de la vie. Les bénévoles assurent une présence attentive auprès des malades et de leur famille. Chacun d’eux vient une demi-journée par semaine. Une formation est exigée pour s’engager dans cet accompagnement. L’équipe actuelle a besoin d’être renforcée.

Association des bénévoles, 106 av. Emile-Zola, 75015 Paris.
Tél./Répondeur : 01 43 92 21 54
Site : www.jeanne-garnier.org


 

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