Le Petit Cephalophore

vendredi, novembre 16, 2007

La "Vie cachée" du séminariste

Chaque soir
un gamin passe
sous nos fenêtres.

Il va chercher de l’eau
dit-on
à la fontaine municipale
au bout de la rue.

Quand il revient je sais
qu’il a encore laissé ouvert
le robinet de la nuit.



Le ton est donné avec « Eté » qui ouvre le recueil de poésies de Paul Guillon intitulé La Vie cachée. La langue est toute simple, limpide et mystérieuse comme « l’eau du robinet de la nuit ». Mais quelle est-elle cette « vie cachée », que cet ancien séminariste de Saint-Denys, aujourd’hui en formation à Bruxelles, nous dévoile ? Elle est présence au monde, celle du poète qui se nourrit de ceux qu’il rencontre : dans la rue, les musées, les hôpitaux ou sa chambre. Avec l’envie de traquer « partout la Vie, en particulier là où elle se cache profondément : dans son contraire, le délaissement, l’ignominie, la mort », précise Jean-Pierre Lemaire dans sa préface. Et pourtant, c’est la lumière qui domine dans La vie cachée, sans doute parce qu’il s’agit aussi de celle du Christ, humble artisan de Nazareth, « avec ses mains criblés d’échardes, le regard jeté de temps à autre sur les blés qui lèvent ». C’est ainsi que les poèmes de Paul Guillon, « nous font redécouvrir l’Incarnation (…) en nous la montrant comme une aventure, un risque à courir pour le disciple et pour le maître avant lui », écrit encore Jean-Pierre Lemaire. Paul Guillon évoque avec une infinie délicatesse un monde fragile où il y a « peu du bonheur au malheur » : « l’étoile d’une cigarette mal éteinte, rien ».
Un jeune poète à découvrir.
Sylvie H.

Paul Guillon, La Vie cachée, Ad Solem.


 

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