Le Petit Cephalophore

dimanche, juin 18, 2006

La préparation au mariage : un temps pour donner sens au "oui"

Chaque année, une vingtaine de couples se prépare au mariage à Saint-Denys, un mariage qui sera dans la grande majorité des cas célébré en province voire à l’étranger. Car le monde entier semble converger ici à travers ces jeunes gens venus d’Italie, d’Irlande ou d’Inde et qui pourtant ont entendu la même Parole. Ils ne viennent pas au mariage par tradition sociale mais par choix, exerçant une liberté qui les conduit au Christ. Beaucoup font leurs premiers pas sur le chemin de la conversion.
La préparation au mariage s’organise en deux temps, ce qui permet d’en concilier deux aspects sans doute complémentaires : l’intimité de la demande personnelle et la confrontation avec d’autres histoires vécues. Le jeune couple est d’abord accueilli par un prêtre ou notre diacre pour un temps de rencontre et de discernement : deux rendez-vous nécessaires à chaque fiancé pour mesurer au mieux ses motivations profondes et partager d’éventuels doutes ou difficultés. Puis, durant quatre samedis matin successifs, vers avril/mai, tous les couples se réunissent pour vivre ensemble un temps de détente et de réflexion dans la paroisse. Il s’agit de réfléchir, par petits groupes, à quatre thèmes, au côté d’époux plus «anciens» témoins d’une vie conjugale heureuse et susceptibles d’entendre des remarques qu’on n’oserait pas faire à un prêtre. Le premier thème porte sur la « déclaration d’intention » et ses quatre piliers : liberté, fidélité, indissolubilité et fécondité. Le samedi suivant est consacré à l’étude des textes bibliques relatifs au mariage : la création et les évangiles synoptiques sur le lien matrimonial ; la troisième rencontre invite à réfléchir aux sacrements, en particulier au sacrement du mariage ; le dernier samedi permet de faire le point sur les questions de morale familiale (sexualité, contraception, avortement) et de montrer que l’Église ne condamne pas l’amour mais l’absence d’amour ! Enfin vient le week-end de clôture, où se retrouvent les couples qui désormais se connaissent bien. Le samedi soir, c’est la fête autour d’un dîner suivi d'un petit "topo" du père Quinson autour de la question difficile "Qui est Dieu?"
Le dimanche matin, deux époux témoignent tour à tour, avec «sensibilité et humour», de leurs vingt ans de mariage. L’après-midi, après un dernier partage en ateliers thématiques sur la foi, l’éducation des enfants ou encore le pardon, chaque couple est invité à un tête-à-tête dans un coin de l’église autour d’une bougie représentant la lumière du Christ pour «se dire quelque chose d’important»… Un moment fort.
Deux jeunes couples témoignent:
Delphine et Nicolas, ingénieurs, se sont rencontrés il y a neuf ans, au cours de leurs études. Ils vivent ensemble depuis quatre ans. Hier encore, Delphine ne croyait guère au mariage et Nicolas n’y voyait que l’occasion d’une fête et le moyen de perpétuer un modèle familial heureux. Une nuit de 15 août, alors qu’ils viennent de gravir avec peine un haut sommet de montagne, Nicolas fait sa demande. C’est une «libération» pour Delphine qui se découvre «choisie pour elle-même». Ils pourront construire ensemble «leur propre modèle». C’est elle qui l’entraîne à l’église, une église que d’ailleurs elle ne fréquente plus guère depuis qu’elle l’a rencontré. Nicolas, lui, n’a pas appris à connaître Dieu. Parce qu’ils ont besoin de réfléchir au sens du mariage, pour n’être pas noyés dans la «logistique», ils choisissent de faire une préparation, sachant qu’ils ne se marieront pas religieusement par respect pour Nicolas. Leurs tête-à-tête avec le Père ? «Génial ! Hyper accueillant ! Cela fait du bien de raconter sa vie, de raconter son couple, pourquoi ce choix.» Nicolas se trouve confronté aux notions de liberté, de fidélité, d’indissolubilité : «cela donne un sens au mariage qui m’a vraiment bouleversé». Quant au partage avec d’autres couples, il permet une «dynamique positive» et rassurante, dans une ambiance joyeuse. «La « prépa » nous a beaucoup rapprochés. C’est un moment clef où on se pose des questions. Elle a donné un sens à notre engagement». C’est parce qu’aujourd’hui Nicolas adhère pleinement aux fondements du mariage qu’ils se diront «oui» à l’église…
Anne-Sophie et Louis, respectivement avocat et opticien, se sont connus il y a sept ans en Normandie et leurs amours de vacances sont devenues «un amour durable et unique». Le soir de Noël, il fait sa demande, sur la plage de leur rencontre. Le choix du sacrement s’impose à ces deux croyants en raison de leur foi et parce que la pratique religieuse correspond à leur identité. Hélas ! Leur premier entretien auprès d’un prêtre normand déçoit leur attente. Aussi ne se font-ils guère d’illusions lorsqu’ils frappent à la porte de Saint-Denys, pour une nouvelle tentative. C’est un nouveau choc, mais inverse: «un super accueil, une écoute, des tranches de vies racontées, des émotions partagées. Sa foi, sa compréhension, il rayonne !» Leurs échanges avec notre diacre leur permet d’approfondir la vision catholique du mariage, mais aussi de réfléchir plus concrètement à «la foi dans la vie» , un aspect de «modernité» inattendu. La rencontre avec d’autres couples est également enrichissante : «c’est une confrontation à des histoires différentes, à des degrés de foi différents : on ouvre les oreilles, les yeux, on s’ouvre...» Heureux, Anne-Sophie et Louis veulent surtout remercier. Remercier tous ceux qui ont permis cette «prépa» qui les a «enchantés». Ils veulent aussi dire combien elle est utile. «C’est vrai que la perspective de quatre samedis de suite paraît peu engageante. Mais aujourd’hui, je serais heureuse d’assister à une cinquième séance ! La « prépa », c’est important de la faire. Il faut savoir prendre du temps pour la faire. C’est bénéfique ». A tous, nos meilleurs vœux de bonheur.
Dominique T.


 

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