Le Petit Cephalophore

jeudi, novembre 10, 2005

Lettres du désert

Lettres du désert, Carlo Carretto, Ed. Médiaspaul, coll. Témoignages, 190 pages, 1983, épuisé. Pourquoi parler de ce livre ? Voulant mieux connaître la spiritualité du Père de Foucauld, qui imprègne aujourd’hui dans le monde des dizaines de milliers de personnes, prêtres, religieux(ses), laïcs, j’ai naturellement commencé par lire l’œuvre de base du Petit frère Charles : Lettres et Carnets. J’en suis sorti insatisfait : style désuet ne facilitant pas la lecture et vision un peu déformée (à mes yeux d’aujourd’hui) par l’origine et l’éducation très aristocratique du vicomte de Foucauld, qui l’amène, par exemple, à considérer que Jésus, simple travailleur manuel, vivait dans « l’abjection ». La Providence m’alors fait rencontrer le livre de Carlo Caretto et sa lecture m’a profondément impressionné tout en répondant à ma question initiale sur la spiritualité foucauldienne. Ce livre qui a donné lieu à de nombreuses rééditions et traductions semble être aujourd’hui épuisé dans l’édition ci-dessus, mais il existe dans de nombreuses bibliothèques. L’auteur : Carlo Caretto, italien est né en 1910 ; suite à un premier appel intérieur, il se donna totalement à sa foi dès l’âge de 23 ans en renonçant au mariage et s’engageant à fond dans les œuvres, ce qui le conduisit à la présidence de l’Action Catholique italienne. Puis en 1954, nouvel appel du Seigneur : « Viens avec moi dans le désert ! ». Il quitte tout et va s’enfouir comme Petit frère de Jésus dans le Sud Algérien ; il fonda ensuite les Petits frères de l’Evangile, puis vécut ses dernières années près d’Assise en y animant un centre d’éveil spirituel. Il meurt en 1988. Après ce premier livre, Carlo Caretto a écrit de nombreux autres ouvrages, dont Mon Père, je m’abandonne à toi (Cerf), méditation forte et paisible de la prière d’abandon du Père de Foucauld. Le livre : Comme il l’explique lui-même, beaucoup de ses nombreux amis furent surpris de sa « disparition » brutale en 1954 et ignorèrent pendant des années ce qu’il était devenu ; ce livre, publié pour la première fois en 1964, est en quelque sorte une lettre à tous ceux qui l’avait connu exprimant pour eux « les choses que je vous aurais dites si cette occasion m’en avait été donnée… ». Ce livre est donc un peu une conversation à cœur ouvert, simple et spontanée ; il voit les choses dans leur vérité élémentaire, réduites à l’essentiel. Il touche en profondeur mais toujours de manière simple et concrète à de grandes questions: l’amour des autres, la prière, richesse et pauvreté, l’esprit de Nazareth, clé de la spiritualité des disciples du Petit frère Charles. Ce livre ne se résume pas mais lorsqu’on y entre, on ne peut qu’en rester marqué. Il approfondit le cheminement d’un homme qui pendant 25 ans a cru dans son militantisme hyperactif qu’une partie du poids du monde reposait sur ses épaules et qui découvre que : « Tout le poids du monde repose sur le Christ crucifié. Je n’étais rien, absolument rien ». Il écrit : « Mon premier maître m’a dit « Sois premier en tout pour l’honneur du Christ Roi » et le dernier, Charles de Foucauld, m’a conseillé : « Sois le dernier de tous pour l’honneur de Jésus crucifié. » Et il se peut bien qu’ils aient eu raison tous les deux, et que j’ai été moi-même le seul coupable, faute d’avoir compris leur leçon. » Une dernière citation : « Dieu peut tout, je ne peux rien. Mais si par ma prière, je mets mon néant en contact avec Dieu dans l’amour, tout devient possible en moi. » Pierre Laurent


 

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